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"Complainte du jeune travailleur" : remerciement et discussion
Expert Onirien
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27/10/2017 02:33
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Un grand merci à tous ceux qui ont lu et commenté ce poème. Pour tout vous dire, je ne sais pas si j'aurais dû le publier, car j'estime qu'il est malhonnête à plusieurs niveaux.

Mon intention première était d'écrire une complainte sur la vie moderne, à la manière d'un Jules Laforgue, le poète des complaintes dont je n'ai réussi à égaler ni l'humour, ni la folie, ni la sincérité orale et populaire. Mon influence est d'ailleurs par endroits romantique et verlainienne plus qu'autre chose. J'ai donc d'abord voulu écrire un poème-hommage ; le sujet du travail n'était que secondaire -- première malhonnêteté, car je savais qu'en publiant ce texte par les temps qui courent, la sympathie des lecteurs lui aurait été plus facilement acquise. La seconde malhonnêteté, plus grave encore, est le discours socio-politique à la fin, dont des commentateurs ont très justement montré les limites. Je ne suis pas marxiste, et ceux qui m'ont lu sur les fils d'actualité du forum se doutent que je ne suis même pas de gauche. Pourtant j'ai écrit ce poème d'un point de vue totalement marxiste à l'origine, pour la simple raison que cela me semblait efficace rhétoriquement. Certes, dès le début j'avais essayé de prendre de la distance avec le discours politique en insistant sur le caractère générique du poème et de son personnage, le cliché du jeune travailleur anciennement étudiant d'art ; mais cela ne me suffisait pas, donc j'ai fini par apporter des nuances au discours marxiste lui-même, pour un résultat que je trouve hésitant et médiocre au sens propre : au milieu, tiède. Je vais sans doute retravailler la fin du poème, notamment parce qu'elle est loin d'être impeccable d'un point de vue purement poétique.

La dernière malhonnêteté dont j'ai à vous faire part est la suivante : j'ai voulu capter un paradoxe de la jeunesse, dont l'engagement politique semble parfois accorder plus d'importance à la forme qu'au fond et cacher une forme de nihilisme destructeur et auto-destructeur ("Et je rêve de mort, qu'importe la bataille"). Mais cette idée, centrale au poème, n'a germé qu'à partir d'une vague observation, et il se pourrait bien que le poème la crée plus qu'il ne la reflète. En d'autres termes, il se pourrait bien que je généralise ici abusivement ce travers de la jeunesse, de manière à discréditer son engagement politique le plus fervent ; le caractère générique de mon personnage, je m'en rends compte, peut servir à ce discrédit autant qu'à la distanciation du discours. Il est ambigu.

Voilà, je réitère malgré tout mes remerciements et aimerais connaître votre avis sur les questions suivantes : les poètes peuvent-ils écrire sur tout ? Doivent-ils avoir fait l'expérience de ce sur quoi ils écrivent (je n'ai jusqu'à présent jamais été "torturé" par le travail) ? Quelle est leur responsabilité vis-à-vis de leurs textes et des idées qui les traversent ? Où doit s'arrêter le plaisir de la métamorphose ? Doit-on ici distinguer entre la poésie et la prose ?

Poétiquement à vous,
Hiraeth

Contribution du : 03/03/2019 11:50
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