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Le quatuor des saisons (remerciements)
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Le quatuor des saisons est un rondeau médiéval (ou rondeau simple), forme primitive du rondeau, datant du XVIIe siècle, directement héritée du sonnet, avant que Voiture n’en codifie la forme, forme qui deviendra celle que l’on connaît aujourd’hui.

Voici le poème de Jean de la Bruyère qui m’a servi de modèle :

"Bien à propos s'en vint Ogier en Fance
Pour le païs de mescreans monder:
Ja n'est besoin de conter sa vaillance,
Puiqu'ennemis n'osoient le regarder.

Or, quand il eut tout mis en assurance,
De voyager il voulut s'enharder;
En paradis trouva l'eau de jouvance,
Dont il se sçeut de vieillesse engarder
Bien à propos.

Puis par cette eau son corps tout decrepite
Transmué fut par manière subite
En jeune gars, frais, gracïeux et droit.
Grand dommage est que cecy soit sornettes;
Filles connoy qui ne sont pas jeunettes,
A qui cette eau de jouvance viendroit
Bien à propos.
"


J’ai trouvé cette forme intéressante pour traiter le sujet de l’oubli, notamment en raison de la répétition exigée du début du premier vers, comme clausule, comme refrain : "Quand j’oublierai". Ce qui m’a donné le plus de mal est sans conteste l’usage des décasyllabes, des vers qui sont – selon moi – bien difficiles à faire chanter en raison du balancement 4/6 syllabes boiteux.

Le quatuor des saisons, c’est le temps qui s’égrène sur les quatre saisons, la musique comme remède à l’oubli, capable de refaire vivre le passé, les émotions. J’avais dans l’idée de "faire entendre" un quatuor à cordes (violon, alto, violoncelle, contrebasse), référence aux Quatre Saisons de Vivaldi, ses plus célèbres concertos pour violon.

Deux petites précisions :
- Johannes Vermeer, peintre intimiste néerlandais du XVIIe siècle, a souvent peint "la musique" dans ses scènes de genre : La Leçon de musique interrompue, Une dame debout au virginal, Le Concert, La leçon de musique etc. Une viole de gambe (ancêtre du violoncelle) apparaît dans son tableau Jeune femme jouant du virginal.
- En musique, un rondeau est, comme en poésie, une pièce avec refrain.

Anje (passionément) :
" Ce rondeau m'émerveille. Exite-t-il une cinquième saison où je pourrais aller puiser d'aussi jolis vers ? Peut-être chez Clément Marot et Vincent Voiture ? "
Merci beaucoup pour votre commentaire élogieux. Je ne connais pas tous les rondeaux de Clément Marot et Vincent Voiture, mais ils doivent n’être composés que sur deux rimes ; c’est ce qui fait la spécificité de cette forme, en plus des vers répétés (ou vers refrain). Pour ce qui est d’une cinquième saison, pourquoi ne l’écririez-vous pas vous-même ? Vous en avez le talent.

Donaldo75 (bien) :
" Il m’a fait penser à une sarabande de Haendel que j’étudiais en école de musique quand j’étais encore jeune et plein d’allant ; ma préférence allant nettement à Stravinsky et Berg, je ne peux pas dire que je me roulais par terre de plaisir en entendant ces notes si finement ciselées. "
C’est intéressant, ces références musicales que vous citez dans votre commentaire. Pour moi, les univers de ces trois compositeurs (Haendel, Berg, Stravinsky), bien que très éloignés les uns des autres, méritent le détour : l’expressionnisme d’un Wozzeck, opéra de Berg avec des mélodies sinueuses et torturées, des émotions à nu, à cru, m’a littéralement fait frémir lorsque je l’ai vu. Le sacre du printemps de Stravinsky, avec ses rythmes syncopés, ces irrégularités rythmiques, est un ballet absolument incroyable, surtout pour l’époque (1913), qui marque un tournant dans l’histoire de la musique. A côté de ces grands noms de la musique du XXe siècle, Haendel a marqué son époque : la période baroque ; le raffinement de sa sarabande n’est peut-être pas le plus remarquable de sa production, mais que de belles compositions nous sont parvenues, parmi elles, ce magnifique aria extrait de son opéra Ariodante : https://www.youtube.com/watch?v=6TgQy1qzxfQ

Je comprends que la forme lissée du rondeau médiéval puisse faire penser à une musique baroque, type sarabande d’Haendel, mais après tout, qu’importe la forme utilisée (un rondeau médiéval ou une forme libre) ? N'est-elle pas que le véhicule de l’émotion ? En tout cas, merci beaucoup pour votre commentaire qui m’aura fait m’épancher sur un sujet qui me plaît particulièrement…

sympa (beaucoup +) :
" Un rondeau maîtrisé qui m'enchante par la beauté des vers , et surtout que je parviens aisément à comprendre ce qui n'est pas toujours évident avec vos textes. "
Oui, mes textes sont parfois d’un abord difficile, mais j’aime bien jongler entre les textes figuratifs, faciles d’accès (comme celui-ci) et d’autres, plus "métaphoriques".

" Un sujet sur fond dramatique, les premiers symptômes de la maladie sont les plus douloureux pour la personne malade qui doit jongler entre lucidité et perte de mémoire. "
Tout à fait d’accord ; c’est la lucidité qui décuple la souffrance lorsque se manifestent les premières petites pertes de mémoire. Merci beaucoup pour votre passage !

Hananke :
" Ah ces formes fixes, qu'elles sont donc difficiles à manier, à faire oublier la rime omniprésente et ce, quel qu'en soit le sujet traité. Et ce texte, malheureusement n'échappe à la règle : tout est artifice dans ce rondeau: des matins tourterelle à l'art du violoncelle, etc... "
Oui, je comprends votre ressenti, mais je pense que le plus "dérangeant" à la lecture doit être l’usage des décasyllabes, car le schéma des rimes est tout ce qu’il y a de plus classique. Pour ma défense, cette forme fixe n’est plus ni moins qu’un sonnet français en décasyllabes auquel on ajoute une clausule ("Quand j’oublierai") à la fin des deuxième et troisième strophes :

A¹BAB / ABABr¹ / CCDEEDr¹

(r = refrain, début du premier vers)

Désolé que vous n’ayiez pas apprécié cette lecture, je le comprends ; toutefois, merci beaucoup pour votre précieuse sincérité.

Corto (beaucoup +) :
" L'auteur a trouvé les formules délicates qu'il fallait pour s'approcher de l'interrogation existentielle sans tomber trop vite dans l'angoisse (…) Chant d'amour, chant de vie, chant apercevant la mort, ce poème est émouvant et raffiné. "
Oui, c’est tout à fait ce que j’ai voulu exprimer dans ce poème : l’inquiétude de l’avenir se mêle aux souvenirs, au temps passé. J’aime beaucoup ce que vous dites là : "Chant d'amour, chant de vie, chant apercevant la mort". Merci beaucoup Corto !

Lebarde (beaucoup +) :
" Moi je ne verrai que la subtile et délicate évocation des quatre saisons qu'on découvre incidemment là au fil des vers, qui avec des mots simples sont d'une grande musicalité et douceur (…) je regrette ou admire, c'est selon, quelques artifices, comme tourterelle et aquarelle, pour assurer la rime. "
Soyons honnêtes, des rimes en [elle], il y en a une flopée ! "tourterelle" est au singulier car il désigne la couleur (le gris tourterelle), mais au fond, il renvoie à l’arrivée du printemps. Même si j’ai voulu inviter tous les sens, dont la multiplicité des couleurs (avec le "rose aquarelle" par exemple), c’est la musique qui, seule, s’amarre à la mémoire du narrateur et à toutes les beautés qu’offre la vie. Heureux que vous ayez ressenti une "grande musicalité" et une "douceur" pendant votre lecture. Merci beaucoup !

PIZZICATO (beaucoup +) :
" Une poésie tout en délicatesse, sans amertume ni noirceur, pour évoquer ce fléau, presque comme une fatalité. De belles images, un parfum de musique. "
Sans amertume ni noirceur, c’était le pari ;) Merci beaucoup pour votre commentaire et votre belle appréciation.

papipoete (passionément) :
" l'auteur évoque tous les sens, que la maladie mettra en péril, jusqu'à leur funeste disparition. S'adressant au Ciel, puis à celle qui marcha aux côtés du héros, cette prière est fort bien décrite, trop bien décrite... "
Vous avez trouvé de bien jolis mots, touchants et précis, pour traduire mon poème. Je vous en remercie très chaleureusement.

" techniquement, ce RONDEAU me semble étranger à la forme spécifique de la construction connue ? "
J’espère que mes explications en amont ont répondu à vos interrogations.

En décasyllabes, deux quatrains aux rimes croisées, un sizain, et le début du premier vers repris à la fin des deuxième et troisième strophes. Il existe deux formes, toutes les deux inspirées du sonnet classique (sonnet français et sonnet marotique) :

A¹BAB / ABABr¹ / CCDEEDr¹
A¹BAB / ABABr¹ / CCDEDEr¹


Vincente (beaucoup +) :
"Intégrer les quatre temps saisonniers dans la chronologie qui s'étrique d'une perte progressive de la mémoire est original et judicieux. Car ces effacements mémoriels, tout d'abord erratiques puis de plus en plus envahissants, gagnent tous les instants du malade et deviennent une seconde nature, une deuxième vie en quelque sorte ; tout s'y redistribue, dont ce qui caractérise les saisons (entendons, ces colorations diversement temporelles et sensitives). Ainsi leur perception proposerait-elle – proposera-t-elle ? – d'improbables renouvellements ?
C'est l'invitation à chanter de ce rondeau, depuis le trouble de l'empêchement, l'espérance d'emprunter des voies singulières, aux plaisirs différents mais rassérénant à leur façon, une manière de conjurer le désespoir de se perdre en soi-même. Ouverture aux autres, à ses proches, afin que ces altérités ("les saisons") qui produisent l'environnement, soient par leur meilleur désaltérantes, en atténuant ainsi leur adversité.
"
Bien sûr, la course des saisons symbolise la course du temps, mais comment peut-on, dans leur sillage, renoncer à l’émerveillement de ces petits riens qui font la vie, qui sont la vie ? Vivre, malgré cette douloureuse vérité. Ne pas oublier, malgré l’oubli. Regarder la mort en face, et choisir la vie. Le positionnement du narrateur face à la maladie n’a rien d’une fuite, d’une soumission ou d’un renoncement, il s’agit bel et bien d’une "acceptation", aussi difficile soit-elle ; une acceptation pour "apprécier "autrement"".

"La forme en rondeau se prête hautement à la situation évoquée. Texte court, début et fin se reprenant en achevant une boucle irrépressible. Un titre symbole d'un cycle de vie, où le poème va nous apparaître comme une concrétion vitale."
Oui, j’ai trouvé cette forme du rondeau (avec ses répétitions cycliques) judicieuse pour traiter d’un tel sujet. Et puis, j’ai même osé un énième "Quand j’oublierai" non exigé par la forme au début de la troisième strophe.

"J'ai été gêné dans le v4 par ce "qu'un beau…". Si je comprends à peine l'intention d'écriture, je suppose que le sens tiendrait sous cette forme : "Ton quatuor jouera-t-il en hiver / Dans le verger un beau rose aquarelle ?"."
Tu as raison, la formulation des vers 3 et 4 est assez confuse et le "qu’un" à la césure est assez disgracieux ; je propose cette "correction" :

"Quand j’oublierai l’odeur du vétiver,
Les marrons chauds, les matins tourterelle,
Ton quatuor jouera-t-il un hiver ?
Dans la campagne, un beau rose aquarelle.
"


"Au v6, j'aurais écrit "mon printemps se craquèle"."
J’aime bien ton "craquèle", et j’avoue y avoir pensé, car on dit d’un vernis qu’il se craquèle (et non qu’il se morcelle). Cependant, j’imagine une mémoire - ou un printemps/une vie - qui tombe en (mille) morceaux, et non pas, simplement, qui se fend ou se fissure. Le mot "morcelle" me paraît plus terrible qu’un simple "craquèle" et plus à propos dans le contexte de cette dégénérescence. Je ne sais pas ce que tu en penses ?

"…cette façon de vivre le handicap non comme une détresse et une fin en soi, mais plutôt comme une résurgence, comme une autre destinée pleine des ses propres potentialités. "
J’avoue avoir été très touché par la richesse inspirée de ton commentaire, et ces derniers mots en font une belle conclusion. Merci beaucoup Vincente !

apierre (bien -) :
" Un joli poème sur un sujet douloureux mais que je trouve un peu trop apprêté pour l'apprécier pleinement. "
Concernant le style "apprêté", je ne peux pas le nier, c’est un peu ma marque de fabrique ! Plus étrange encore, je dois vous avouer que je n’apprécie moi-même mes poésies que lorsqu’elles sont extrêmement polies, travaillées, notamment en classique. Aussi, je comprends sans problème que ces formulations, à l’apparence "antinaturelle", dérangent certains lecteurs. En tout cas, merci beaucoup pour votre lecture.

Provencao (beaucoup +) :
"Un véritable drame! Mais tant s'en faut, le je ou le j' se jouent fort à admirer les efforts que le temps passé a fait pour le toucher. Ce qui m'a considérablement touchée, c'est cet oubli venant de la disparité implacable que l'on lit entre le fantomatique de ce tracas perpétuel d'être vrai et naturel et ce stigmate bien réel"
Oui, il y a là une nécessité irrépressible pour le narrateur de s’accrocher à la vie, à tout ce qui respire en et autour lui, malgré la perte progressive de ses sens. Merci beaucoup pour votre commentaire éclairé.

leni (beaucoup +) :
"bel écrit qui a le regard inquiet Demain sera t il comme aujourd’hui (…) Ce texte respire la nostalgie"
Envol de la mémoire et des souvenirs, la crainte de l’après, une nostalgie à fleur de cœur, merci beaucoup pour ton passage sur mes vers. Salut à toi ;)

Cristale (beaucoup +) :
"j'aime moins la forme, un chant sur deux notes aurait eu l'heur de me plaire."
J’avoue que cette forme hybride entre rondeau et sonnet est assez déroutante. Un presque sonnet, un presque rondeau, il y a de quoi se sentir un peu frustré lorsqu’on connaît bien, comme toi, les formes classiques du genre. Je craignais – peut-être à tort – que la forme contraignante du rondeau (sur deux rimes) surajoute ici au style apprêté que l’on me reproche déjà souvent.

"Le sujet est joliment traité, sur le tempo des quatre saisons, avec autant de douceur que la maladie, s'insinuant sournoisement, dispense en cruauté. J'aime beaucoup le poème"
Merci beaucoup pour ton commentaire, Cristale ! Désolé que la forme bâtarde du rond dos t’ait embarrassée et qu’elle t’ait menée en bas taux dans un village étranger, sans doute normand (nord ment) ! C’est que… mon carrosse n’était pas disponible ce jour-là ; il attendait qu’on le repeignît sous le dais de l’aurore, près de la tonnelle fleurie.

Louis (beaucoup +) :
"[La musique] seule aurait le pouvoir de faire renaître le passé, de le faire émerger à la lumière, du dessous d’un bleu outremer. Elle seule pourrait, par sa puissance évocatrice rendre tout un univers "
Très juste ! La musique n’est-elle pas aussi la musique de la vie ? De tout ce qui respire ? De tout ce qui chante ?

"Un quatuor, avec un instrument pour chacune des quatre saisons. Mais une saison n’est rien sans les trois autres. Une saison ne se joue pas sans la participation harmonique des quatre instruments."
C’est pourquoi j’ai trouvé jolie cette image du quatuor, où les quatre instruments – à l’image à des quatre saisons - se réunissent pour former un tout, une totalité, une parfaite "harmonie". L’un(e) ne peut se dérober aux autres sans détruire l’ensemble. Jouer une saison, c’est pallier son absence en la rendant perceptible ; en recréant, via la musique, les sensations qui la caractérisent et qui en font sa singularité.

"Il ne s’illusionne pas, la musique ne raconte pas d’histoire, elle n’est pas une narration, elle ne produira pas le récit de sa vie, la musique n’est pas le langage, elle ne sera pas le récit de son roman personnel, elle n’est pas une biographie, mais elle fera renaître les émotions vécues, elle activera la sensibilité, et jusqu’à l’imagination.
La marée peut passer les lignes de l’outremer.
"
Vos mots sont très touchants ! Et je pense sincèrement que la musique a ce pouvoir ; celui de réactiver la mémoire sensorielle, de faire "renaître les émotions vécues", d’extirper de l’oubli outremer des bribes de souvenirs, des fragments d’amour, des morceaux d’enfance… Merci beaucoup pour votre beau commentaire !!!

Et… grand merci pour cette référence à ce chef d’œuvre de Léo Ferré, La mémoire et la mer ; ah, ce piano qui accompagne en arpèges descendants (les mêmes arpèges descendants mélancoliques que dans Avec le temps), ce violon déchiré en contrechant, cette voix habitée, et ces paroles… que dire de plus ?

Merci à vous tous, et merci au CE pour la publication de ce poème.
Comme toujours, toute discussion est la bienvenue…

Contribution du : 15/02/2020 14:58
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Bonjour Davide.
Je ne connais pas non, loin s'en faut, tous les rondeaux, ni les ronds d'eau, que firent Marot et Voiture. Mais là, j'ai eu en plus l'occasion de découvrir celui de La Bruyère (le même que vous citez).
Si le rondeau (à deux ou trois rimes) n'est pas facile à écrire, le déca, vous avez raison, ne l'est pas plus. Mais je lui trouve un certain charme à la lecture, celui au moins de sortir de l'alexandrin. De temps en temps, marcher sur un sentier différent, c'est intéressant, c'est ce qui permet aussi de progresser.
Quant à la cinquième saison, j'attends le matin où une tourterelle viendra me la souffler.
Merci Davide

Contribution du : 15/02/2020 16:20
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Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques. (A. Chénier).
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Coucou Davide,

je fais un petit tour en intruse puisque n'ayant point commenté. Mea culpa, je n'ai pas trouvé la force de le faire. Je n'ai pas de bonne excuse, juste des idées trop confuses par les temps qui courent. Mais il me faut avouer que je n'ai pas tout compris à ta poésie, certainement mon état d'esprit du moment qui me joue de vilain tours. N'ayant pas la force de relire tous tes retours pour l'instant, j'essayerai quand les vents m'auront contourné pour aller se faire voir ailleurs.

Oup's, désolée, je m'ai gare encore...

Mon amitié te suit d'un peu trop loin, mais elle est toujours là sur les matins tourterelle > au rose aquarelle

Contribution du : 15/02/2020 16:37
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Anje : Merci ! C'est vrai que le déca a un certain charme, mais il me paraît (c'est personnel) moins naturel que les vers de 6, 7, 8 ou 12 syllabes. Quant à votre cinquième saison, j'attends le matin où je pourrai la lire à l'écho d'une tourterelle, à l'ouvert d'un contrevent. Un joli poème, ce Contrevent, mais qu'un "fruit défendu" m'a retenu de commenter : je n'avais pas compris.


Stéphanie : en "intruse" ? Tu rigoles. Tu n'es pas obligée de commenter mon poème pour passer ici faire un petit coucou. Tu es la bienvenue… Et puis, tu n'es pas non plus obligée de commenter tous mes poèmes. Je ne sais pas ce que tu n'as pas compris, peut-être certains détails t'ont-ils égarée, car d'une manière générale, le poème est assez facile à comprendre…

Je ne sais pas tout à fait ce que tu veux dire lorsque tu dis que ton "état d'esprit du moment [te] joue de vilain tours", mais… prends le temps de te reposer, hein !
Mes amitiés !

Contribution du : 15/02/2020 17:09
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Bonsoir Davide

Juste une toute petite intervention pour rappeler ce que j'ai mis
dans mon commentaire et que je pense est le plus important :

Juste un conseil que j'ai déjà donné à d'autres, revenez à plus(+)
de simplicité et de sincérité, la poésie mérite beaucoup mieux
que cela et je pense que vous en êtes capable.

La poésie ne gagnera rien à exhumer de vieilles formes françaises
plus ou moins oubliées, le poète n'est jamais uniquement
un technicien, aussi doué soit il.

Mais ce n'est qu'un conseil, bien sûr.

Cordialement.

H

Contribution du : 15/02/2020 18:50
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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merci Davide pour ton retour sur mon non retour...

Citation :
Je ne sais pas tout à fait ce que tu veux dire lorsque tu dis que ton "état d'esprit du moment [te] joue de vilains tours", mais… prends le temps de te reposer, hein !
Mes amitiés !


je profite de ma réponse pour m'auto-corriger. Lol, cela me fait bizarre... je n'ai pas l'habitude. Un premier nouveau Toc probablement...

J'ai plutôt besoin de travailler + + + en ce moment, même si je suis fatiguée. Cela m'occupe l'esprit et m'évite de trop cogiter. A l'heure actuelle, je n'ai plus de cocon sécurisant. Je te le fait en version small...

Pour en revenir à ta poésie,
j'ai été surprise par la forme, par la tournure des phrases, par le contenu trop formaté peut-être pour moi.
Bref ! Je crois que je te préfère en version libéré qui te sied parfaitement et où je te suis beaucoup plus aisément. Et au vue du sujet, la version libre me semble plus adapté à la perte de capacités cognitives.
Ce n'est que mon humble avis et comme je suis restée en dehors de tes mots... n'ayant absolument pas compris la dernière strophe "entre autre". Je me plante fort probablement.
Tu fais comme tu le sens, évidement.


Contribution du : 15/02/2020 19:45
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Stéphanie : D'accord ! Oui oui ! Concernant le contenu trop "formaté", tu n'es pas la seule à en avoir été gênée. Et je suis d'accord avec toi ; ou, en tout cas, je comprends que le ressentes ainsi. Moi, ça me plaît, en particulier dans ce poème où j'y trouve du sens. Le libre me plaît beaucoup également et aurait été un beau support pour un tel sujet, c'est certain. Bon, tant pis pour cette fois !

Et pourquoi dis-tu que tu te trompes ? On ne peut pas se "tromper" en exprimant son avis/ressenti, n'est-ce pas ? Et puis, ton ressenti m'est précieux, sois en convaincue. Si tu es à côté de la plaque, comme tu dis, c'est peut-être que je n'ai pas réussi à être suffisamment clair/simple dans la façon d'exprimer cette maladie.


Hananke : Merci pour votre "insistance" ! Un conseil que je garde quelque part dans un coin, bien au chaud. Je pense, en effet, revenir à plus de simplicité prochainement (lorsque j'écrirai en classique).

Contribution du : 15/02/2020 21:04
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Bonjour Davide,

Tu nous gâtes avec ton généreux retour...

Je reviens sur les deux points qui me "chagrinaient" et auxquels tu apportes des propositions.

Pour la fin de la première strophe, ce que tu proposes me semble très bien, plus agréable à la diction et même plus compréhensible, puisque ce "aquarelle" devient substantif adjectivé (si je ne dis pas de bêtise) et ne crée plus l'ambiguïté précédente d'être verbe là où il pourrait paraître nom ; et en plus se débarrasse de ce "qu'un" accrochant.

"Quand j’oublierai l’odeur du vétiver,
Les marrons chauds, les matins tourterelle,
Ton quatuor jouera-t-il un hiver ?
Dans la campagne, un beau rose aquarelle."


Et puis pour ce v6 qui "morcèle" son "printemps", je comprends bien ton intention. D'ailleurs me questionnant à ce sujet dès ma première lecture, j'avais tenté de m'en contenter. Mais pourtant j'y reviens, étant donné que l'image doit renforcer (et non pas simplement évoquer) la chose abordée. Pour cela, pour conserver l'idée "explosante" du morcellement, fragmentation en éléments épars se rapportant à la mémoire, je pense qu'il y a lieu de changer ce "vernis"... Que dirais-tu de le remplacer par "glacis" ? Terme plein d'ambivalences suggestives, complémentaires dans le registre du propos (surface polie à force d'insistance - matière réfléchissante opalescente - inertie froide mais réchauffé par ce qui s'y projette - barrière isolante, protectrice, pour préserver le plus fragile, le plus ténu - ... même son sens ancien manifeste d'une érosion y a une bonne circonstance...).

Contribution du : 16/02/2020 13:41
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Re : Le quatuor des saisons (remerciements)
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Vincente :

"Dans la campagne, un beau rose aquarelle."

Ici, "aquarelle" peut-être lu comme un substantif adjectivé (tu as raison) dans une phrase nominale, ou bien comme un verbe : "un beau rose [qui] aquarelle".

J'avais également pensé à : "Dans la campagne, une rose aquarelle.", le mot "aquarelle" peut y être nom (une aquarelle de couleur rose) ou verbe (une rose qui aquarelle), voire adjectif. Le mot "rose" peut désigner la couleur comme la fleur, toutes deux évoquant la saison printanière. En effet, le narrateur souhaite se rappeler l'hiver ("...jouera-t-il un hiver") qui vient de se terminer.

"glacis" me dis-tu ? Un mot inattendu, mais dont les multiples acceptions - celles que tu énumères - me convainquent à 100%. Puis, j'aime bien la sonorité de ce mot, à rapprocher du mot "glace" : glace comme le "froid glacial" de l'hiver, glace comme le "miroir", l'image de soi… Très bien !

Merci Vincente !

Contribution du : 17/02/2020 12:54
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