Bonjour,

Je tiens d’abord à remercier le comité éditorial pour la publication de ce poème. Je sais – car ce n’est pas la première fois que j’écris un poème à vocation politique – que le genre n’est pas toujours apprécié et surtout qu’il amène des commentaires et des questions auxquels je me sens obligé de répondre.

Je vais donc le faire dans ce post de remerciements qui s’adresse à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de poser un commentaire sur ce poème. Je vais essayer d’être cool dans mes réponses rédigées en écoutant l’album « The golden flute » de Yusef Lateef. D’ailleurs, Yusef Lateef, musicien américain initialement prénommé William Emanuel Huddleston, a choisi l’Islam pour des raisons intéressantes à comprendre dans l’Amérique de l’époque pré 2001 et qui éclairent différemment la perception de cette religion dans ce pays après les attentats du 11 septembre. Je ferme la parenthèse.

@hersen : merci ; tu as vu que ce poème n’était pas facile et je pense que tu en as saisi l’essence. Cela me fait d’autant plus plaisir que je sais que tu étais très occupée à réparer ta cuisine et à préparer la prochaine recette de chocolats.

@papioete : je ne sais pas si Hitler jouait à la poupée. A ce sujet, je vais te raconter une blague que j’ai utilisée dans un essai.
C’est une femme qui consulte le docteur Freud.
— Docteur, mon fils m’inquiète ; il ne cesse de torturer les animaux et semble prendre du plaisir à le faire. D’abord c’était les mouches dont il arrachait les ailes, ensuite il a crevé les yeux du chat de madame Cohen, enfin il a empoisonné le chien de monsieur Levi. J’ai peur qu’il s’en prenne un jour à ses petits camarades de classe. Je ne sais plus quoi faire, docteur.
— C’est l’âge qui veut ça, ne vous inquiétez pas outre-mesure ; à dix ans on expérimente de nouveaux territoires et c’est normal pour un jeune garçon. Vous verrez qu’à l’adolescence il trouvera son équilibre et abandonnera certainement ses activités morbides.
— Vous me rassurez, docteur Freud.
— De rien, madame Hitler, je vous souhaite une bonne journée.

@Lirian : je suis entièrement d’accord avec ton analyse.

@Larivière : Je ne me cache pas derrière je ne sais quelle vision du monde pour refuser de voir un lien direct entre la politique extérieure américaine, les attentats et le terrorisme. Et je ne la résume pas à Donald Trump qui est un président américain finalement pas si différent des autres. Les lignes suivantes vont étayer ma réponse.

@Robot : comme tu le sais, je ne livre pas le catalogue de lecture de mes textes avec le texte lui-même ; alors s’il y a énigme dans ta lecture, je me contente de ceux qui l’ont interprété à leur façon, ça signifie qu’ils se sont laissés le droit de réécrire le sens de mon poème. Pour ce qui est de Donald Trump, sache que ce n’est pas lui qui est évoqué ; d’ailleurs plusieurs indices pointent la dynastie des Bush – qui, au passage, ne sont pas des fans de Donald Trump, justement – tels que le terme de cowboy, la référence à 2001 et les incitations à la guerre qui dans le cas des Bush s’est vérifiée par plusieurs conflits durant de longues années avec des milliers de morts pour pas grand-chose de bon au final. Je continue mon explication de texte. Tu écris : « Voilà la lecture que je fais: Trump (Le grand frère étoilé) serait le détonateur de la vengeances des enfants opprimés du monde islamique (les petits grains de foi). Mais le parallèle est un peu rapide car la situation existait avant son arrivée. Qu'il l'ait exacerbée je n'en doute pas, mais les causes sont beaucoup plus complexe. Ce serait comme désigner Macron comme cause des agitations de l'Afrique, en oubliant les interventions de ses prédécesseurs. Tout cela remonte beaucoup plus loin dans l'histoire des relations Occident /Moyen Orient ou Nord/Sud. » Je réponds : Donald Trump n’est pas le grand-frère étoilé. Ce grand-frère, ce sont les Etats-Unis d’Amérique et ce depuis 1945, quel que soit le président, à partir du moment où Harry Truman a pris la présidence. Le monde islamique n’est qu’un exemple. Les Etats-Unis de Truman se sont inventés un ennemi pour se faire peur et ont choisi les Soviétiques. Leurs dirigeants ont effrayé leur population avec le spectre de l’holocauste nucléaire, l’infiltration de l’ennemi rouge, j’en passe et des plus moches. Après la chute de l’Union Soviétique, ces dirigeants n’avaient plus de matière assez forte pour alimenter leur paranoïa. En 2001, ils ont pu donner un nom au nouvel ennemi qu’ils avaient pourtant contribué à faire grandir : le fanatisme islamique. Depuis la mort d’Oussama Ben Laden, ce nouvel ennemi devient plus fade. Donald Trump commence à placer les premières banderilles en direction des Chinois. C’est normal, il doit laisser sa propre trace avec son propre ennemi, un peu comme George W. Bush. Si j’en reviens au fanatisme islamique, demande toi quelle est la côte des Américains dans le monde musulman. Ensuite, vas aux Etats-Unis et demande aux musulmans locaux ce qu’ils en pensent. Inutile d’aller à New-York, le mieux est de se confronter à la réalité des villes moyennes du pays, en Virginie, en Pennsylvannie, en passant par les états du centre et ce jusqu’à la côte Ouest.

@Anje : merci du passage ; le narrateur peut être taliban ou juste issu d’une école coranique du XIXéme arrondissement de Paris. J’ai lu ton « edit » et je tiens à repréciser qu’il ne s’agit pas de Donald Trump – je ne porte pas ce fou dangereux dans mon cœur, certes, mais là il ne m’a pas inspiré – mais plutôt des Etats-Unis à travers leur politique étrangère et leur vision du monde, du moins celle portée par leurs dirigeants.

@thierry : merci de ne pas avoir essayé de m’expliquer la géopolitique américaine.

@Corto : je ne m’amuse pas quand j’écris un tel poème et je ne le veux surtout pas grinçant. Tu poses la question suivante : « Deux folies aussi graves peuvent-elles faire un poème ? ». Je te réponds « Oui ». Même si nous sommes des amateurs, nous pensons, l’écriture nous sert à exprimer notre pensée, à la partager avec d’autres. Moi, je n’écris pas beaucoup de poèmes sur les petites fleurs, l’amour de Zézette ou le chat de Mémé et pas encore sur quand j’étais jeune, beau, plein d’illusions avec un monde tellement mieux qu’aujourd’hui. Le monde global qui m’entoure me fascine et c’est de lui dont je souhaite parler, dans ce qu’il a de beau et de laid, de grave et de formidable.

@Vincente : le manque d’identification est voulu et entièrement assumé. Le fanatisme est sans visage, anonyme, ce qui en fait un ennemi encore plus dangereux pour des gouvernants qui souhaiteraient les combattre.

J’espère que ce post n’est pas trop long.

Merci encore de vous être arrêtés sur ce poème.

Donaldo

@Castelmore: j'aurais du attendre ton commentaire car il explique bien mieux que mon post ce poème. Bravo et merci.

Don

Je regrette d'avoir raté la marche "éducation" dans ton poème, que j'ai prise dans un sens plus général.
car évidemment, ça résonne encore plus fort après tes explications.

une remarque de la part d'une non-spécialiste des Etats-unis, de la part de quelqu'un qui n'y est jamais allé sauf en transit aérien :

Pour moi, peu importe le nom du président. La politique a toujours été plus ou moins la même : América first.

Il me semble que c'est très ancré dans les gènes colons de l'Américain moyen.

Donc, bravo pour ton poème que j'ai relu sous deux lumières, la tienne et celle de Castelmore.

Até a proxima !

Le thème de ce poème est super grave: la survie de l'humanité.
Je n'y ai pas trouvé le ton qui convenait.
Dans la troisième strophe notamment les formules sont ironiques ou volontairement décalées. C'est regrettable.

Nous sommes face à un drame de domination: existentiel, religieux, militaire etc. Il ne fallait donc pas y laisser poindre la moindre légèreté pouvant laisser la possibilité de transformer l'enjeu en dérisoire. Là est ma critique principale.

Sur le rôle de la poésie, tu me dis "Moi, je n’écris pas beaucoup de poèmes sur les petites fleurs..." ça tombe bien moi non plus et j'ai même une indigestion de roses et de jasmin dans les poèmes qui sont publiés.
Néanmoins je pense que la poésie doit savoir se poser des limites. Sinon pourquoi ne pas poétiser sur la beauté des flammes des bûchers qui brûlaient les sorcières sous l'Inquisition. (je m'abstiens de citer les horreurs pratiquées au 20ème et au 21ème siècles).

C'est donc dans ce sens que je me suis demandé: "Deux folies aussi graves peuvent-elles faire un poème ?"

Tu dis OUI.
Je dis NON, en tout cas pas comme çà.

Bonne continuation.

Corto.

Bonjour Corto,

Le thème n'est pas la survie de l'humanité, en tout cas pas dans mon intention. Je pense que Castelmore a vraiment bien analysé la construction de ce poème ; par ailleurs, d’autres commentateurs ont vu de la gravité là où tu vois de la légèreté, alors je ne peux que répéter que la perception d’un texte est personnelle selon un référentiel propre à chacun. Et comme à la question que tu poses, nous n’avons pas la même réponse, il va être difficile de réconcilier nos points de vue – mais est-ce bien le but de ce post, plutôt fait pour partager des opinions sur un texte, finalement ? – et je ne vais pas tenter une synthèse. Au moins, j’aurais appris – mais, je m’en doutais au vu de tes commentaires sur d’autres textes – que comme moi tu attends plus de la poésie que de jolis textes sur des sujets bucoliques.

Merci d’avoir passé du temps à lire et commenter ce texte, à répondre à ce post et à finalement faire vivre ce site dans ce qu’il a de plus intéressant : le partage.

Au plaisir de te lire (tiens, je vais aller consulter ta play-list).

Don

Bonsoir Donaldo,

Tu me réponds : " le manque d’identification est voulu et entièrement assumé. Le fanatisme est sans visage, anonyme, ce qui en fait un ennemi encore plus dangereux pour des gouvernants qui souhaiteraient les combattre. ".
Dans l'absolu, je suis d'accord avec cette posture (voilà pourquoi, je t'ai suivi par mon interprétation "large" de ton propos), mais ce que je "reproche" – un peu – n'est pas tout-à-fait de cet ordre là. La petite frustration que j'ai signalée provenait d'une difficulté d'identification non d'un point de vue global, mais au contraire très ponctuel. Dans le premier vers, le "personnage" sibyllin nommé elliptiquement par "un exercice, un essai d'écolier" n'offrait pas d'accroche déterminante (sauf par l'insolite intrigue qu'elle annonçait).
On arrivait malgré tout à recoller des bouts de signifiances dans toute la lecture, comme j'ai tenté de le faire dans le "ce que j'ai aperçu…" de mon commentaire, mais sans adhésion marquante.

Oui on peut toujours être sans opposition face à une indéfinition., mais je préfère pour prendre position, une définition, même au révélateur d'une métaphore.

En fait ce qui me fait revenir sur cela, c'est quand je découvre avec ton salut à Castelmore suite à son remarquable commentaire (et nous sommes bien d'accord sur sa pertinence), qu'avec une sorte de "délit d'initié", le fait d'avoir vu ce reportage " La première strophe retranscrit les paroles d’un taliban ( étudiant) et m’a immédiatement remémoré un reportage diffusé sur Arte, à propos d’une école coranique au Pakistan... ", le lecteur avait une clé plus introductrice pour pousser la porte de cette évocation. Bon je ne réfléchis pas plus à la façon de placer quelques cailloux invitant à un meilleur cheminement, c'est à l'auteur de moduler sa façon d'inviter le lecteur comme il l'entend. (Je reconnais d'ailleurs ne pas avoir fait un lien direct avec le 2001 du titre et celui du 11 septembre, je ne me suis donc pas aidé à entrer pas le meilleur bout dans le poème…).

Citation :

Je ne comprends pas bien ce passage, et vu ta réponse par la suite à Robot, je ne suis pas sur d'être d'accord avec ton point de vue, enfin disons qu'en fait je ne pensais pas que tu chipotes sur ce point de fond, parce que je pense qu'on est d'accord sur l'essentiel. Donc, pour moi, pas de problème par rapport à ça... ^^

Mon appréciation étant sur le rapport fond/forme poétique et non sur les idées bien arrimées qui se cachent derrière, en l'état.

merci de ce retour quand même !...

Au plaisir de te (re)lire

EDIT : sur le même sujet mais en plus hermétique visiblement, j'avais écrit ça :

Nouvel ordre noir

Donaldo75 a dit :
@Anje : merci du passage ; le narrateur peut être taliban ou juste issu d’une école coranique du XIXéme arrondissement de Paris. J’ai lu ton « edit » et je tiens à repréciser qu’il ne s’agit pas de Donald Trump – je ne porte pas ce fou dangereux dans mon cœur, certes, mais là il ne m’a pas inspiré – mais plutôt des Etats-Unis à travers leur politique étrangère et leur vision du monde, du moins celle portée par leurs dirigeants.


Non, non, je n'ai pas édité mon commentaire, ni parlé de Donald Trump. Mais mon interprétation ressemblait fort à celle de Castelmore qui a bien mieux développé que moi.

Bonne journée

SAlut Anje,

Mes yeux ont croisé dans cette lecture; j'ai vu chez toi l'EDIT qui était dans le commentaire de Robot.



Merci encore pour le passage.



Don

Merci plumedeplomb,

Je ne demande alors pas pourquoi la Seconde Guerre Mondiale, même si elle a montré les errements du fanatisme autant côté allemand que japonais.

Ravi de lire que les images cachées sous des jeux enfantins restent fortes.



A bientôt,

Don