Sans doute ce poème en forme de constat est-il, comme souvent signalé, bien noir. Pour autant est-il désespéré ? Non, je pense, le dernier quatrain essaie d'approcher une certaine consolation toute intellectuelle et personnelle.
Car au fond n'est-ce pas la conscience de sa finitude qui fait la grandeur de l'homme en l'incitant, au delà de la dimension génétique de perpétuation de l'espèce, à créer des œuvres admirables dans maints domaines artistiques, scientifiques, spirituels. N'est-ce pas aussi cette conscience qui le différencie de toutes les autres espèces vivantes ? Toutefois dans cette dualité qui gouverne son regard sur sa propre existence, il est des moments particuliers qui occultent passagèrement le côté lumineux de l'existence pour laisser toute la place au côté obscur. Nous sommes peut-être à un moment où la nature rend plus prégnant le sentiment de notre fragilité, de notre insignifiance à l'échelle de l'univers. Se le rappeler quand tant de préoccupations futiles nous obsèdent, y réfléchir, est peut être le moyen (comme le chantait M. Leforestier, « Une des ruses que les hommes on trouvée pour rendre la mort moins cruelle » ) que les hommes peuvent employer pour les inciter à malgré tout tracer leur sillon et dépasser le sentiment de leur finitude. Je conçois que ce texte ait pu déranger, voire choquer quelques lecteurs, mais au fond, dire les choses comme elles sont, n'est-ce pas un peu les exorciser. Montaigne, si sage, n'écrivait-il pas que « philosopher c'est apprendre à mourir » ?
Un grand merci aux lecteurs qui ont posé les yeux sur ce texte sans prétention « pédagogique « , car écrit pour mon usage personnel plus que pour le regard des autres, et y ont apporté un commentaire parfois extrêmement brillant, fruit de leur propre sagace réflexion.
Merci donc à Lebarde, Gabrielle, Papipoète, Cristale, Annick, Provencao, Corto, Hananke, Mélusine, Herline, Pouet, Robot, Vincente (magnifique analyse), François, Hiraeth, Mokhtar, Castelmore, Emila et Assagui, pour le temps qu'il ont tenu à lui consacrer.

Mes amitiés à tous.
C.