Un grand merci à tous ceux qui ont bien voulu lire et commenter mon poème. J'y exprime la crainte commune, la prise de conscience, commune également, de la vanité de certains aspects de notre vie, et l'espoir tout aussi partagé, si j'en juge par ce que j'entends, que nous en retirions quelque chose. La plupart l'ont compris ainsi. Bien sûr, je m'attendais à m'attirer les foudres habituelles et l'anathème de la chapelle matérialiste et ça n'a pas manqué ; je me suis seulement étonné que ce soit si peu leu cas. D'ailleurs, si l'on se laissait gagner par la crainte de susciter des mécontents, on n'avancerait guère. Ainsi l'ami Corto a vu rouge à l'évocation d'une possible transcendance derrière tout cela : calmez vous camarade, ce n'est qu'une vague idée, que vous avez d'ailleurs largement caricaturée en nous citant presque toute la Bible, alors que ma pensée n'était pas du tout là. Notre lecteur aveuglé par son idéologies n'a pas été plus loin apparemment, puisque l'espoir de fraternité sur lequel mon poème se termine lui est passé bien au dessus. Or l'essentiel était là. Bravo à Anje qui a repéré la faiblesse que je sentais moi-même (et qui a échappé à Corto) : tout appelait à l'humilité plutôt qu'à la fraternité, mais je n'ai pas trouvé de chute qui me satisfasse avec ce mot, pas de vers assez sonore et percutant comme avec "fraternité". J'avoue être un peu choqué par la distance d'Hiraeth : nos vieux tombent comme des mouches, et alors ? Je n'aurais certes jamais songé à traiter ce thème dans la tonalité humoristique. Encore merci.

Un débat de philosophes sur le sujet : ttps://www.philomag.com/lactu/temoignages/andre-comte-sponvillefrancis-wolff-preferons-nous-la-sante-a-la-liberte-43088

Moi, ce qui me choque, c'est l'idée que les vieilles générations puissent accorder plus de valeur à leur santé qu'au bien-être de leurs descendants, dont la vie risque pour beaucoup d'être brisée par la crise économique et l'explosion de la dette liées confinement. Combien de suicides à venir chez les jeunes ? De ménages brisés ? La dette, d'ailleurs, ne serait pas si énorme aujourd'hui si la génération des baby boomers me s'était pas grassement servie ; et voilà maintenant qu'ils réclament le droit de l'alourdir encore plus, pour protéger leur petite vie à laquelle ils s'accrochent désespérément comme un chien à son os.

Je ne sais pas de quelle prise de conscience vous parlez Miguel, mais si c'est celle de notre condition mortelle, sachez que ce n'est pas un scoop.

Quant à l'humour, c'est la politesse du désespoir ; il n'est pas incompatible avec la tragédie. Le contraire de la tragédie, comme de la comédie d'ailleurs, c'est l'esprit de sérieux (que vous dénoncez dans votre poème).

Bonsoir Miguel,

Citation :

Là Miguel vous me flattez. J'ai cité quelques mots de la Genèse et pour vous c'est "presque toute la Bible !" Ayant lu quelques fois la Bible (mais oui !) je suis surpris de votre point de vue.

Ensuite vous dites "ma pensée n'était pas du tout là". OK dans ce cas pourquoi l'avoir exprimée ainsi ?

Je respecte parfaitement les croyants pourvu qu'ils n'imposent pas des développements dogmatiques.

Puisque vous traitez de la pandémie actuelle, je préfère tourner mes regards accusateurs vers ceux qui exploitent sans vergogne les ressources naturelles au risque de nous rapprocher des espèces animales porteuses de virus mortels pour les humains. A ce jour les données scientifiques vont dans ce sens, comme pour d'autres graves épidémies d'ailleurs (Ebola etc.).

Vous avez écrit un poème qui selon les spécialistes respecte les normes classiques (ou proches).
L'analyse que sous-tend votre texte est pour moi hautement contestable.

Ce n'est que mon avis évidemment.

Bonne continuation.


Corto.

Bonjour Corto,
"Presque toute la Bible", c'était une hyperbole, un peu d'ironie, et quant aux développements dogmatiques, je ne les impose pas, je les propose (sachant d'ailleurs que c'est le genre d'argument qui ne convainc que le convaincus). C'est dans le cadre de ma liberté d'expression. Pour le reste, cette idée d'une possible transcendance ne me détourne pas de penser comme vous sur les autres aspects de la question : l'exploitation des ressources naturelles, et sur la nécessité de revoir les modes de vie de l'actuelle humanité (mon poème l'aborde aussi un peu). Vous voyez que nous nous rejoignons sur l'essentiel.
Cordialement,
Miguel

@ Hiraeth

Bonsoir,

Oh quelle belle série de contrevérités pour dire toute votre hargne voire votre haine contre la génération de vos parents ou de vos grands parents... jusqu’à finir par cette image du chien (« galeux » est inutile... on l’imagine facilement) «s’accrochant désespérément à son os ».
Magnifique d’indécence et de calomnie !

Je m’apprêtais à vous répondre avec une argumentation basée sur des faits vérifiables... mais à quoi bon ? je renonce à essayer d’échanger avec quelqu’un qui me semble privilégier le dogme et à la recherche d’une vérité quelconque... en langage d’aujourd’hui qui est dans la « post-vérité », qui comme vous le savez certainement, je n’en doute pas à la lecture de vos opus, se rapporte aux circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d'influence sur l'opinion que ceux qui font appel à l'émotion ou aux croyances personnelles.

Vous êtes bien dans l’air du temps, si j’ose dire, à l’image d’une grande partie de cette jeunesse, que vous défendez ardemment, peu tournée vers la vérité, elle même mise au rang de notion secondaire, insignifiante ... voire dépourvue de pertinence.
Salutations.

Castelmore

@ Castelmore

Bonsoir,

C'est bien commode de renoncer à bâtir une argumentation sur "des faits vérifiables" sous prétexte que je serais dogmatique et dans la "post-vérité" (bravo, vous connaissez ce concept, mais quelle est sa pertinence ici ? Je n'y vois qu'une misérable tentative de discréditer votre adversaire sans apporter vous-mêmes les preuves de ce que vous avancez ; ne seriez-vous pas au fond ce que vous dénoncez ?).

Le seul moment où, rétrospectivement, je m'aperçois que ma haine a pris le dessus sur ma pertinence, c'est quand j'ai dit que les vieux réclamaient le droit d'alourdir la dette publique pour protéger leur petite vie ; la vérité c'est qu'ils subissent comme le reste de la population ce confinement qui vise à les protéger parfois contre leur gré (cf ce que dit André Comte-Sponville dans l'entretien).

L'image du chien et de l'os est provocante, mais j'observe autour de moi que nul n'est plus anxieux devant la mort qu'un senior, alors qu'on pourrait penser au contraire qu'avec l'âge vient la sagesse. Pas pour tout le monde à l'évidence.

Sur quels points exactement m'attaquez-vous ? Car je ne pense pas que vous oseriez dire qu'André Comte-Sponville, philosophe septuagénaire dont je partage ici tous les propos, se rende coupable d'un raisonnement "post-vérité" sur les sujets qu'il aborde.

C'est un fait que la moyenne d'âge des morts du Coronavirus est de 80 ans, donc c'est surtout pour protéger les plus vieux que le pays endure un confinement prolongé (et peut-être renouvelable dans les mois qui suivront sa fin officielle), aux conséquences économiques pourtant catastrophiques pour les actifs et futurs actifs.

C'est un fait également que la dette publique a explosé sous la génération des baby-boomers. Allez-y, vous pouvez aller vérifier vous-mêmes si vous ne me croyez pas.

C'est un autre fait que les retraités actuels jouissent de pensions démesurées par rapport à leur taux de cotisation du temps où ils étaient actifs. Vous n'avez qu'à comparer la fiche de paie d'un actif d'aujourd'hui à celle d'un actif d'hier. Allez-y, je vous en prie.

C'est enfin un fait que les baby-boomers, tout en construisant un modèle social qui leur assurait à grands coups de dette publique une retraite confortable sur le dos de leurs descendants, ont laissé leurs propres parents dans la misère. Là aussi c'est facilement vérifiable.

Mais avez-vous seulement envie de vérifier tout cela ? Je ne sais pas quel âge vous avez, mais comme le dit l'adage, il n'y a que la vérité qui blesse.

Salutations.

Hiraeth

Je précise que ma condamnation concerne la génération des baby-boomers, non pas chaque individu particulier dont je ne sais évidemment rien. Il est probable que j'aurais fait la même chose à leur époque, pollué gaiement la planète et accepté les cadeaux de l'Etat sans me soucier des générations futures. Peut-être d'ailleurs n'étaient-ils pas conscients des conséquences de leur train de vie. Il n'empêche, la vérité doit être établie et reconnue pour pouvoir aller de l'avant et donner lieu à des actions communes, sans quoi on se dirige vers une grave fracture inter-générationnelle (qui est déjà, hélas, une réalité).

Hiraeth, ton lien ne marche pas. Ou bien est-ce seulement moi ?

Zut. J'en ai un autre si tu veux (très bien aussi), sous format vidéo, mais on n'y entend qu'André Comte-Sponville : https://www.youtube.com/watch?v=srhyxNFoJB0

https://www.philomag.com/lactu/temoignages/andre-comte-sponvillefrancis-wolff-preferons-nous-la-sante-a-la-liberte-43088

(le tien commence par ttps, manque le h )

Sinon, je vais aller voir la video, mais dans l'article, c'est la confrontation qui est intéressante.