Remerciements " harcèlement "

Tous mes remerciements à ONIRIS pour la parution de ce texte, pour lequel je me re-plongeai dans un marécage qui faillit m’engloutir.

Pour Bipol

Lorsqu’apparut l’informatique dans mon administration, vers les années 1980, comme dans bien d’autres endroits le Pool Dactylo disparut, et chaque agent gestionnaire se vit confier la rédaction des courriers sur un ordinateur, et imprimante. Ne restèrent que les secrétaires de direction, à prendre en sténo sous la dictée du patron, les lettres qu’elles tapaient…

Genèse

« Oui Madame, soyez rassurée, vous pourrez sortir " librement " pendant votre arrêt maladie ! » Je vous le met par écrit, et recevrez rapidement ce courrier ! J’avais eu au téléphone, le médecin qui suivait cette patiente, dont le cancer ôtait toute joie, toute envie ; il fallait absolument qu’elle puisse s’échapper de chez elle, et voir du monde, aller au cinéma…
Cette pratique administrative était très courante, ne nécessitant pas le regard du chef de service… mais c’était AVANT que nous soyons placés sous la houlette d’une " nouvelle venue " d’un département voisin !
Je fis " rudement " sa connaissance lorsqu’elle déboula dans notre espace de 4 employés ; et, jetant ma lettre sur ma table, de son stylo en lacéra la page furieusement ! Écarlate, elle me convia dans son antre… et ainsi commence mon poème.
Je n’inventa rien sauf la fin, que j’ai voulu imaginer, car ces paroles " qu’a-t-il pu lui prendre... «   purent fort bien lui passer par l’esprit !  je résume ce que fut mon quotidien durant de longs mois, jusqu’à la poutre que je regardais cependant !
Mais je suis vivant, et rêve encore à ce sinistre scénario… dont je sortis vainqueur quand, à 3 mois de partir en retraite, je bondis de ma place, et exigeai ne plus entendre le moindre mot de sa bouche !
Je suis toujours là, et si fier de pouvoir réciter par mes vers, l’alphabet...

PS je rentre dans mon intime, mais c’est une histoire hélas bien ordinaire...

Mercis personnels

Luz (beaucoup) vous lisez mon texte comme " à la Prévert ", qui dit en peu de mots comment on peut devenir " plus rien, moins que rien "

Eclaircie (bien) sujet délicat qui mérite d’être évoqué. Une poésie libre faite de bribes représentatives ; le passage de la mise au placard que vous avez apprécié, ne put-elle se passer de l’ultime strophe ? Oui et non, selon ce que j’explique plus haut. Merci

Gabrielle (bien) sujet tabou ! Mais la plume dénonce maltraitance et ce dénouement inéluctable ! Merci

bipol (néant) après mes explications, poseriez-vous un autre commentaire ?

dream (beaucoup) victime de la domination d’un Supérieur, cet esclavage moderne où la peur de perdre nous écrase ! Réduit à rien jusqu’à n’être plus rien...plus qu’un pantin au bout d’une corde merci beaucoup

ANIMAL (bien) belle description du milieu des harceleurs hiérarchiques ( on peut avoir aussi des collègues… ) le miens, femme retors, en tirait jouissance ( je pourrais en manquer d’encre ) La fin amenée avec pudeur conclue dramatiquement ce poème hyperréaliste . Merci

Lebarde (beaucoup) sujet très difficile pour lequel je délaissai mes octosyllabes habituels. Ma façon de mettre en scène ce " dialogue " est très originale, mais la strophe finale put être oubliée ? Merci beaucoup

Angieblue (beaucoup) Vous avez bien décomposé mon texte, avec cette entame " chiffonnante " de conte, puis le loup est apparu ! Sous le regard interdit des collègues ( elles (3) tremblaient encore plus que moi ) A travers moi, est passée la situation de bien d’autres victimes, et ma mise en scène ne manque de rien ! L’on m’a réduit à rien, mais contrairement à cette fin où la poutre gagne, je me suis battu ! Battu ! Merci beaucoup

LeMat (bien) Non, cher poète, il ne s’agit pas de harcèlement domestique...mais bien celui du boulot ! Certes, les bureaux de la Défense ne sont que verre et inox, mais les miens depuis 1971 avaient des greniers poussiéreux, non chauffés, et barrés de poutres en bois...Vous avez aimé me lire, j’en suis flatté !

PIZZICATO (beaucoup) plus d’esclavage en France, mais de harcèlement si ! Votre réserve sur le début du texte vient peut-être d’un décor mal planté ? Les dialogues vous plurent ( purent-ils en faire une complainte musicale ? ) merci beaucoup

Melorane (bien) en une trentaine de lignes, je résume avec succès le harcèlement au travail, et mes vers courts servent bien le propos. j’aurais pu écrire une nouvelle sur ce sujet, tant j’avais à dire mais ne sais pas faire. Merci

Anje (bien) des mots " coups de poings " qui purent nourrir un débat passionné. Une forme poétique à l’aspect théâtral, pleine de vivacité. Merci

Harvester (bien) une caricature exprimant le harcèlement au travail ( il y a pire je sais, mais ma Kapo n’était pas mauvaise dans son rôle ! ) Vous connûtes une certaine entreprise, où l’on se suicida beaucoup ( qui put l’oublier ? ) aussi comprenez-vous la teneur de mon récit. Merci

Cristale ( beaucoup) Tout ce que je raconte ici existe, et nul ne le conteste à présent. Ces pervers bien installés, qui cassent pour le plaisir, et réduisent l’homme à rien du tout. Vous avez aimé le texte et cette fin réaliste. Merci beaucoup, et vous me complimentez sur votre smartphone de surcroît !

Stephane (passionnément) j’ai totalement respecté ce thème, au point de faire froid dans le dos ! C’est toujours la victime qui a tort ( nous eûmes diverses confrontations devant des autorités, et Madame ne répondit aux questions, invariablement que « je ne vois pas ce que je fais là ! » ) j’ai dénoncé de manière subtile et fracassante ce fléau. Merci beaucoup

Annick (beaucoup) dès le début de mon récit, vous avez vu cette lettre lacérée, comme embrochée, et la tournure des événements prise, quand le " démolisseur " trouve le joujou qu’il va torturer, et réduire à néant. La fin est plausible, avec cette poutre qui semble dire « viens ! Ça va aller très vite, et enfin tu seras en paix ! » Vous avez aimé ce portrait saisissant. Merci beaucoup

Davide (bien) j’ai voulu coller à la réalité, par des dialogues percutants, entre harceleur et victime ( récitez-moi l’alphabet ! / regardez-moi quand je vous parle ! ) cela résonne encore dans ma tête ! Techniquement, mon style ici fait trop stéréotypé ! ( oui, ici ni rimes, ni vers… ) merci

Myo (bien) chaque phrase claque comme une gifle ! Mais il vous semble que les traits soient quelque peu grossis ? Un peu plus de nuance eut été souhaitable ? Je trouve avoir été très " nuancé " merci

Provençao (passionnément) exercice périlleux où j’excellai en précision, et conviction ! Ce harcèlement force à réfléchir sur ces " lacérations " ( j’aime ce mot ) du genre humain. Je ne suis guère doué en poésie libre, et pourtant mes lignes vous plurent beaucoup ! Soyez-en beaucoup remerciée !

PS comme je le dis en préambule, je me dévoile… mais la vie a deux couleurs selon moi, le bleu et le noir ; depuis 2013, je raconte sur ONIRIS ma vie tâchant de ne pas être impudique ; pour ce texte, ses lignes ne pouvaient qu’être noires...

Bonjour papipoète,

J'ai connu des harpies comme celles que tu décris avec beaucoup de réalisme et il est vrai qu'il existe un point commun chez ces personnes qui est de se choisir "une victime" pour passer leurs frustrations de "petits chefs".
J'ai connu ça au début de ma carrière vis-à-vis de collègues qui ne plaisaient pas (va savoir pourquoi, mystère) et ce fut un bien car grâce à ces gens-là j'ai vite passé les concours administratifs internes pour m'extraire du "troupeau" (ce n'est pas insultant hein, c'est juste comme ça qu'on nous regardait ! )

Le hasard a voulu que j'exerce en tant que cadre sup dans le même établissement ou j'avais débuté au bas de l'échelle. Ce n'est pas vraiment à mon honneur mais je t'avoue que j'ai pris plaisir à humilier au moins deux de ces "saloperies" qui minaient le terrain. Inutile de te préciser à quel point j'étais du coup apprécié ! Il faut dire que j'ai un caractère assez mordant et je ne regrette vraiment rien de ces années mais dans un sens je me dis aussi que dans le privé avec ce caractère je ne serai pas allé bien loin...au bureau de l'ANPE probablement :)

Harv.

@ papipoète

Votre texte présente une réalité de tous les jours, c'est certain.

Maintenant, pourquoi ne pas se défendre au lieu de se soumettre ? On risque quoi ? Se faire virer ? C'est moins grave que de mourir.

je n'avais pas vraiment peur pour moi ( quoi que... ) mais surtout par la suite, je découvris que se tramait un plan, pour me placer en " invalidité " ou au choix " archivage, tri, plus la moindre responsabilité " Une action syndicale n'était pas envisageable, ayant rendu ma carte depuis longtemps !
D'autres " péripéties " suivirent, mais je sortis ces souvenirs-ci avec peine de ma tête ; les autres resteront dans leur tiroir !