Bonjour,

Je tiens à remercier le C.E d’avoir publié ma courte nouvelle intitulée Papa Cool, ainsi qu’aux commentateurs de l’Espace Lecture de lui avoir accordé leur attention. Et bien entendu, je remercie les lectrices et lecteurs venus commenter depuis la publication.

Je m’attendais à un argument récurrent dans les commentaires, à savoir que la vision de Papa Cool ne colle pas avec l’Amérique de Donald Trump, surtout au vu des meurtres perpétrés contre des afro-américains. Avant de répondre, je place la chanson « make it funky » de James Brown sur la platine histoire de me mettre dans l'ambiance. Je ne suis pas aussi décontracté que Papa Cool vu que je suis nettement plus jeune.

Allez, je me lance dans l’explication. Papa Cool a vécu une époque à côté de laquelle le mandat de Donald Trump semble bien fade. Il a connu la ségrégation raciale – ne l’oublions pas, elle a sévi longtemps dans ce pays pourtant autoproclamé phare de la démocratie occidentale – et les perpétuelles violences faites au peuple noir américain. Il a vu ses leaders se faire dessouder par des malades ou des gars téléguidés par des groupes de pression. Il a vu les Black Panthers se faire décimer par des commandos de la police. J’ai d’ailleurs écrit une nouvelle publiée ici et intitulée « Chicago, 4 décembre 1969 » sur le sujet, avec un fait réel malheureusement très fréquent dans les Etats Unis de cette époque. Alors, oui, vu de France et de Navarre confortablement assis dans son fauteuil à regarder les chaines d’information en continu, Papa Cool parait décalé et pas en phase avec son époque. Pourtant, le sujet, ce n’est pas son époque mais le long chemin qu’il a vu son peuple parcourir pour se faire entendre. La référence à Barack Obama n’est pas innocente. Elle représente un symbole, celui de millions d’Américains qui ont tourné la page du racisme institutionnel. Et Joe Biden l’a bien compris en choisissant Kamala Harris comme colistière. J’ai vécu à New York une partie de mon enfance dans les années soixante-dix et je peux dire que ce n’était pas zen. Se déplacer dans Harlem n’était pas simple et surtout pas conseillé. Désormais, Harlem est un superbe quartier de la Grande Pomme et l’une de ses plus grandes artères porte le nom de Malcolm X. Oui, il faut des Papa Cool comme mémoire des années de ségrégation raciale, de saloperies en tous genres orchestrées par des tordus et exécutés par des malades de la gâchette. Papa Cool montre que le combat pour les droits civiques a payé, même si la route est encore longue et tortueuse.

James Brown a fini de chanter. Il a eu plus de chance que Sam Cooke, cité dans l’exergue de cette courte nouvelle, assassiné trop jeune et en pleine ascension, comme beaucoup de ses frères de l’époque. Enfin, pour conclure, je vous suggère d’aller aux Etats-Unis, en passant par New York. Vous jugerez sur place si Papa Cool a fumé la moquette. Je le salue, d’autant plus qu’il m’a été inspiré par un gars que j’ai croisé il n’y a pas si longtemps, après l’élection de Donald Trump.

Encore merci pour tous les commentaires.

Don

Bonjour Donaldo75

On sent très bien dans votre nouvelle que vous êtes imprégné de New York et de son quartier Harlem. Vous en restituez bien la complexité de son vécu.
J'ai un peu traîné mes guêtres dans cette ville il y a quelques années et c'est avec une certaine appréhension que j'ai abordé Harlem. Ma surprise a été grande face à l'ambiance qui n'avait plus rien à voir avec l'époque des fortes tensions de jadis.
Les générations passent et avec elles la mémoire d'une ville s'étoffe.

Bravo encore pour le tableau que vous avez présenté.



Corto.

Merci Corto,

Je suis ravi que ce récit vous rappelle votre voyage à New York. C'est une très belle ville aux multiples facettes et il faut plus d'un passage pour en apprécier toutes les dimensions.

A bientôt,



Donaldo