http://www.oniris.be/poesie/hiraeth-ils-sont-et-ils-souffrent-10655.html

Merci aux lecteurs et aux commentateurs dont je lis toujours attentivement les avis.

Le texte a été globalement mal reçu, mais je suis persuadé qu'une meilleure exergue aurait permis de dissiper le malentendu suivant : il ne s'agit nullement d'une critique de l'hôpital comme institution, encore moins d'une critique du personnel médical, mais d'une réflexion, à partir du point de vue des grands blessés, sur l'isolement causé par l'extrême souffrance physique. Je comptais à l'origine ajouter l'épithète "militaire" à "hôpital" dans l'exergue, avant de me raviser pour plus d'universalité ; mal m'en a pris car on a justement reproché au poème de manquer d'universalité, de présenter une vision trop étriquée de l'hôpital. En vérité il faut toujours assumer en poésie la singularité de l'angle choisi, car c'est ainsi qu'on atteint paradoxalement l'universel.

Malgré toutes les critiques et les incompréhensions diverses, je me réjouis de l'analyse très pertinente de certains commentateurs, en particulier Davide, Vincente (mais puis-je te demander en quoi tu as trouvé la narration confuse?), hersen et Cat (merci à toi pour tes micro-analyses sur les sonorités ! As-tu remarqué aussi que les sons [é] et [par] sont éparpillés à travers le v5, comme pour figurer la dislocation physique et mentale des patients ?).

Bonne journée à tous.

cher poète
comme vous avez raison d'insister sur la consistance de l'exergue ! ( je me suis vu refuser un texte dont la teneur plaisait à qui le lut ) et d'avoir mal situé la scène, pas assez soigné le décor, le lectorat partit à côté du scénario, me laissant fort contrit !
j'y suis " allé un peu fort " dans mon commentaire, justement par erreur d'aiguillage...et suis heureux de lire vos mots apaisants !
il est vrai que je connus tout de l'hôpital, du bon et du sordide, et aussi trop tôt pour un enfant qui pleure encore sa maman...

Bonsoir Hiraeth,

Merci de ton retour, événement toujours appréciable pour les commentateurs.

Tu me demandes en quoi j'ai pu trouver la narration "confuse". Il m'a semblé que la généralisation de ce que le poème appelle "souffrance" manquait de ciblage, je veux dire par là qu'il y a tant de types de souffrance que les mettre toutes dans le "même panier" rendait le propos assez "lâche", au sens mollement tenu, et ainsi lui enlevait de la force. Alors que la crispation qu'installent certaines douleurs très physiques, est justement très dure, très contraignante, voire tétanisante, d'autres sont plus diffuses, au premier abord moins agressantes et pourtant terriblement usantes à la longue, etc…
D'autre part le narrateur surplombant paraît attacher plus d'importance au lieu du séjour plutôt qu'aux lieux physiques, internes, des corps en souffrance, d'où la relative méprise induite dans l'expression où semble affleurer un "reproche" au lieu géographique où généralement les souffrants se trouvent cantonnés.
En fait, j'ai eu l'impression de bien ressentir la volonté de l'auteur mais j'ai dû faire un petit effort depuis l'intuition que j'en avais pour rester dans son optique empathique.
Sûr que l'exergue trop orienté, et généralisant, n'aide pas, mais je crois qu'il y a plus dans le manque que j'ai ressenti.
Pour moi, quand est abordé un propos qui a un message fort, il est impératif d'axer ses arguments sur des marques déterminées et donc déterminantes, en cas de globalisation du/des sujet/s, il y a une perte d'impact dommageable.

Citation :

Oui, c'est d'ailleurs la percussion du [par-par] qui a mis en exergue le glissement des sons [ze-se-zé], mais sans que je puisse l'exprimer sur le moment.

Tu as raison de dire, Hiraeth : ''En vérité il faut toujours assumer en poésie la singularité de l'angle choisi''- cependant je maintiens que ton exergue (universalisée ou pas) participe à une compréhension en demie teinte du poème.

Merci pour le retour, en tous les cas.


Cat

Oui, et de manière générale je n'aime pas les exergues. À force de vouloir trop prendre le lecteur par la main, on finit par le retourner contre soi !