Un grand merci aux commentateurs et aux lecteurs de ce poème. Il présente, comme certains l'ont souligné, quelques petites faiblesses, qui sont de mon point de vue inhérentes à la poésie "à message". La vraie poésie est lyrique ou épique.
Ce n'est pas un poème de jeunesse, comme je l'ai lu, c'es un de mes derniers : dois-je comprendre que je régresse ? Avec l'âge, parfois ...
Comme j'ai tendance à railler ce que j'appelle le "compassionnel", j'ai voulu aborder ce sujet d'une manière plutôt lumineuse et montrer qu'on peut être catholique et tolérant.
Il y a quelques écarts par rapport aux règles classiques; on ne peut me le reprocher puisque je l'ai proposé en contemporain. Dieu sait si par nature je suis attaché au classicisme, à son esprit, à son esthétique. Mais de temps en temps (rarement), j'ai besoin de me récréer un peu en m'affranchissant brièvement et fort modérément de ce que les règles classiques ont de plus rigoureux. Ensuite je reviens au bercail, docile et content, et revigoré par mon escapade.
Quelques-uns y ont vu de l'utopie : je ne sais si c'est dans le fait d'évoquer la tolérance (et alors j'estime que, malgré encore de trop nombreuses opinions imbéciles, elle a fait depuis quelques années de grands progrès dans le domaine des orientations sexuelles), ou si c'est sur le vers "Sois juste, charitable, honnête et fraternel" : comme si ce cas de figure était introuvable dans le genre humain; or moi j'ai la chance de ne voir autour de moi pratiquement que de telles personnes, tous âges, sexes, milieux et opinions confondus.
Je suis très heureux que la lecture de mes textes soit toujours pour plusieurs d'entre vous un moment agréable : ne boudons pas notre plaisir, et ne faisons pas mépris des jugements qui nous honorent.
Encore un grand merci à tous.
Miguel

Salut,

"La vraie poésie est épique ou lyrique " dites vous. Jugement pour le moins définitif pour quelqu'un qui, au vu de la suite de votre message, est un fervent défenseur de la tolérance et de l'ouverture d'esprit, qualités qui ne seraient d'ailleurs pas loin d'être une constante chez l'être humain.

Je suis toujours impressionné de lire une personne sachant ce qu'est la vraie poésie, vous pardonnerez mon émotion, ma maladresse...

Mais bon, je ne partage ni vos idées en général (de ce que j'ai pu en lire bien sûr) ni vos goûts poétiques (quand je vois que vous évaluez négativement en comparant à Éluard...)

Voilà, vous ne prendrez pas mal mon message car je sais que vous appréciez la franchise et les échanges virtuels virils.

Bien à vous.

Tout à fait Pouet, j'apprécie cette franchise. On peut ne pas être d'accord et être deux personnes de qualité. J'aurais dû préciser : "La vraie poésie, à mon sens, est ..." mais je n'y ai pas pensé. Et quand je ne comprends pas un poème, j'ai depuis longtemps ce petit réflexe provocateur d'évoquer Eluard. Ce qui ne signifie pas que je sois totalement fermé à la poésie moderne ; j'apprécie plein de textes de Char, de Saint-John Perse, et quelques autres ; mais Eluard, je n'y arrive pas; ah, si, une chose, dans "Liberté" : " Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre" : ça oui, je trouve que c'est génial. Mais c'est bien tout; ce n'est pas faute pourtant de l'avoir lu et relu depuis l'adolescence, en espérant y trouver le bonheur que je voyais d'autres y trouver autour de moi ; mais moi, ce bonheur, je l'ai trouvé chez Malherbe.
Je me souviens d'avoir vu en direct (j'avais quinze ans) la conférence de presse à la fin de laquelle Georges Pompidou a cité Eluard, à propos de la mort de Gabrielle Russier. Grand moment d'émotion ; mais peut-être était-ce plus à cause de Pompidou qu'à cause d'Eluard.

Oui Miguel, j'apprécie aussi votre réponse pondérée, même si le "à mon sens", à mon sens ne dédouane pas de toute forme d'intolérance. Pour reprendre votre exemple de la sexualité, si quelqu'un écrit : "la vraie sexualité, à mon sens, est l'hétérosexualité", je ne suis pas persuadé de "l'atténuation" du propos . Qu'est-ce que l'intolérance si ce n'est une expression personnelle qui parfois s'étend, se partage, s'institutionnalise...?

Sinon "Capitale de la douleur" a été un temps (hospitalier) mon ouvrage de chevet et j'en garde un souvenir (brumeux) de bonne compagnie.

Sur ce, bonne fin de soirée.

Citation :

J'espère que c'est un euphémisme !

Cher Pouet, ce scrupule que vous exprimez risque de conduire à l'impossibilité d'émettre la moindre opinion. Votre exemple me semble sans commune mesure avec mon propos, car on n'est en pas encore à se persécuter pour des questions de préférences poétiques, donc mon affirmation demeure anodine, alors que pour les questions de sexualité ... je viens encore d'entendre parler au JT de France 2 d'une adolescente qui s'est suicidée parce qu'on la harcelait au lycée : "Sale lesbienne" (et aussi "sale Arabe", tant qu'à y être, autant ne pas faire les choses à moitié). Pauvre gamine.
Cher Wancyrs, c'est aussi dans mon esprit un euphémisme que le catholicisme tolérant (d'autres diraient : un oxymore). Mais je crois qu'il est important d'y insister, à une époque où l'on ne parle que des mauvais côtés que les hommes donnent aux religions (pour l'islam on ne parle que des fous d'Allah, pour l'Eglise catholique on en parle que des prêtres pédophiles ; une religion, tu sais bien que c'est autre chose).

Citation :

Miguel, les gens n'ont de l'église et des religions que l'image que les personnes influentes qui disent incarner les valeurs de ces organismes ou institutions leur donne à voir. Le pape, qui se dit "successeur de Pierre, l'apôtre", est incapable d'assainir l'église catholique, du moins sur cette affaire de pédophilie des prélats, pire encore, le Vatican protège ces criminels, les transférant dans d'autres paroisses lorsqu'ils sont découverts dans les unes. Comment les gens ne garderont-ils pas cette image de pédophilie d'une institution censée protéger les plus faibles ? La haine contre les personnes "différentes" est d'abord un problème généré et amplifié par les soi-disant chrétiens, le clergé, les religions, avant d'être un problème de société (qui la plupart du temps sont de confessions catholiques et religieuses, même non pratiquants). Jésus, devant une prostitué qui allait se faire lyncher, a pris sa défense, empêchant un crime odieux. Donc, Miguel, je ne pense pas que c'est en venant sur Oniris (qui d'ailleurs est un site où la bienséance est de rigueur) t'apitoyer sur cette enfant qui s'est suicidée que tu vas avancer les choses ; comme Jésus, fais face à ces personnes qui discriminent et dis leur à leur face le crime qu'ils commettent : j'espère que tu as ce courage, et j'espère que tu le fais lorsque tu as l'occasion.

Wan

Bien sûr, je le fais, et d'autres le font aussi car il y a dans l'Eglise catholique des tas de gens de qualité. j'en connais ailleurs, aussi, des gens bien, dans d'autre religions et chez les non-croyants ; mais je ne voudrais pas que mon église soit réduite à cette image. Dans l'enseignement, le sport, partout où il y a de la jeunesse, ces crimes existent ; on aimerait pouvoir dire, désormais : ont existé.

Citation :

Oui probablement cher Miguel, probablement.

Mais que voulez-vous, ce doit être mon indécrottable reserve envers les "opinions".
Quant aux "convictions", je n'ose vous exposer mon sentiment sur la question, ne voulant surtout pas faire preuve d'intolérance...