Un grand merci au CE d’avoir permis la publication de mon texte, « la culture du doute ».

J’ai un ami des plus cartésien, je l’apprécie beaucoup mais il est, malheureusement, un sujet tabou entre nous, celui de tout ce qui touche à la spiritualité. J’en suis profondément frustrée et regrette cette certitude qui l’habite et empêche toute conversation plus intime. J’ai quelque fois cette impression qu’il a peur de ce qui ne s’explique pas et se réfugie dans cette fausse impression de contrôle qui le rassure.
Tout cela pour vous dire que le fond de mon poème était avant tout philosophique comme beaucoup l’ont compris. Mais cela n’empêche que je pense sincèrement que le doute permet plus d’évolution que la certitude. Seul le doute permet une remise en question, une interrogation qui ouvrira la réflexion. Bien sûr, il ne faut pas confondre le doute et la peur du changement ou le manque de confiance en soi. Il s’agit ici plus de sagesse, d’une connaissance de ses propres limites réelles et non imaginaires. L’esprit s’ouvre alors à d’autres regards, à l’apprentissage, à la tolérance, à l’écoute.

Gemini : « J'ai trouvé l'antagonisme il/moi un peu trop caricatural….Je pense de mon côté que si son utilité ne peut être remise en cause, son emploi, lui, doit l’être. Il ne doit servir que comme attitude critique. Autrement, c’est l’avènement des sceptiques et la porte ouverte aux platistes et autres complotistes de tout poil. »

Merci de votre passage Gemini et merci d’avoir laissé un commentaire même si vous n’êtes pas convaincu par le développement personnel de cette idée. Il me semble justement que le fait de donner un avis personnel ne le rend pas universel, c’est bien pour cela que je laisse le doute planer. Je n’aurai jamais la prétention de détenir la vérité et d’exposer mon opinion comme la seule valable… c’est « je » et « lui ». Certains partageront cet avis, d’autres moins… toute la richesse du monde. Loin de moi l’idée de remettre tout en cause, il y a encore une grande nuance entre laisser son esprit ouvert à ce qui ne s’explique pas et remettre en cause tout ce qui est prouvé ( je suis une scientifique à la base 😊 )

Mokhtar : « Qu’ils font peur ces prisonniers des idéologies, qui n’avancent que sur rails, dans leur « carcan noué par la béatitude »

Merci Mokhtar, vous avez mis en exergue l’essentiel de mon propos. L’obscurantisme peut-être tout autant présent chez les intégristes religieux que chez les athées intolérants à toutes autres vues de l’esprit. Vous avez apprécié autant la forme que le fond… j’en suis touchée.


Provencao : « Vous avez fort bien développé en votre poésie ce doute qui devient presque un mode de pensée consistant à faire tous ses efforts pour se résigner au tâtonnement
Merci. Véritable coup de cœur. »

Je pense, Provencao, que vous avez parfaitement compris le sens de mon propos et vous remercie sincèrement de cette appréciation plus que positive. Au plaisir du partage.

Hananke : « Un poème que je trouve particulièrement réussi si je le colle à l'actualité présente et même légèrement passée. »

Bonjour Hananke, je comprends que l’on puisse faire cette lecture de mes mots mais ne tombons pas dans la caricature du doute à outrance qui s’apparente alors beaucoup plus a un esprit contestataire ou un caractère à tendance paranoïaque …. En tout il faut trouver le juste milieu.
Merci de votre passage et commentaire positif.

Papipoete : « …une tendance qui s'empare souvent du timoré, de qui a peur de l'affirmation d'en face…. je vois à travers ces lignes, encore une fois, combien l'écriture classique pour certains, est si fastoche ! »

Bonjour Papipoete, le doute n’empêche pas l’opinion, le choix, l’expression des idées. Personnellement, j’ai cette impression que celui qui affirme et impose est plus craintif que celui qui ose se reconnaître fragile et limité dans ses connaissances. N’est-ce pas souvent la peur qui nous rend intolérant ? Désolée de vous contredire…. Je vous assure que ce n’est pas fastoche d’écrire en classique avec tous ces pièges qu’il me faut encore apprendre à déjouer. 😉
Toujours un plaisir de vous croiser.


Corto : « Les tercets développent une philosophie du "Moi-Je", ce qui n'est pas une véritable culture du doute profitable à la science ou à l'humanité. Le doute individualisé ne sert qu'à l'indécision et à l'inaction.
Le doute qui entraîne la recherche, l'intelligence, la décision éclairée n'a manifestement pas sa place dans ce poème. Voilà sa faiblesse en ce qui concerne le fond, renforcée par le dernier vers summum d'individualisme. »

Bonjour Corto et un grand merci pour votre franchise. Si c’est ainsi que vous avez compris mes mots, c’est qu’il y a des lacunes dans mon expression.
J’ai pour habitude de parler en mon nom propre, simplement parce que je ne prétends pas détenir la vérité et que je ne vis pas dans la tête des autres. Cela m’a valu souvent cette réflexion « tu ramènes tout à toi » ce qui m’a toujours paru être d’une profonde injustice. Il me semble que la certitude est plus à même de provoquer l’inaction. Comment changer une situation qui semble immuable ?


Luz : Merci de votre lecture et commentaire positif. Un passage apprécié.

Cristale ; « Je ne sais pas si au doute il faut préférer la raison, dans le sens de "raisonnement", mais à chacun sa façon de voir les choses. »

Justement, la certitude n’empêche-t-elle pas le « raisonnement » la réflexion, vu qu’elle ne remet pas les choses en question ?
Leçon du jour…. Les pièges sournois des fausses liaisons et hiatus camouflés 😉
Un grand merci.

Pouet : « Mais attention aussi à ne pas verser dans la paranoïa ou autre complotisme assez à la mode de nos jours, bien que ce poème ne me semble pas être sur ce credo, du moins je ne le ressens pas ainsi. »

« Hermétique prison d’un principe hérité » j’avoue que je suis assez fière de ce vers 😉
Je pense que la lecture que vous avez fait de mes mots est tout à fait dans le sens de ma réflexion. Lorsqu’on commence à douter de ce qui est prouvé, c’est un autre problème.
Merci du partage.

Cyrill. « J’ai lu ce poème un peu comme un plaidoyer pour le doute. Je n’y souscris pas complètement ( je ne peux pas vivre en doutant de tout )
Pas plus que je souscris à la culture d’une vérité dite « alternative ».
Mais au fond, peu importe mon avis, il change avec le vent, mon humeur et l’âge du capitaine. »

Mon plaidoyer se veut avant tout pour l’ouverture d’esprit, l’écoute sincère, la tolérance. Il a suscité réflexion et partage, là est l’essentiel. Merci beaucoup d’être passé.

Anje : « Par contre, je ne suis pas resté indifférent et pour ça, j'ai aimé sans aucun doute. »

Soyez-en certain, j’en suis ravie. Merci

Vero : « Un sonnet estrambot sur un sujet intéressant pour ma part réussi où l'emploi de"il" qui englobe beaucoup de choses, de personnes, et "je" est bienvenu pour ne pas tomber dans une réflexion philosophique. »

Je ne peux qu’exprimer mon opinion et ouvrir la réflexion, merci d’y avoir pris part et compris cette démarche. Au plaisir du partage.

Miguel : « J'aime fort cette écriture rigoureuse et esthétique; le contenu m'emballe moins. »

Tout est sans doute question de caractère aussi. Mais le doute n’est pas forcément synonyme de manque de confiance en soi tout comme la certitude n’est pas forcément synonyme d’arrogance …
Vous allez finir par me faire douter de mes propos. 😉
Merci de votre visite.

Inconnu1 : « Sur le fond, merci d'instiller une dose de doute dans notre société qui préfère les propos péremptoires. Dans ce que vous dites, j'entends l'absence de doute des extrémismes religieux qui veulent imposer leur vision du monde et de l'après car ils ne doutent pas, mais aussi, l'absence de doute du scientifique. »

Ouf, vous me rassurez. Mais je ne doutais pas de vous pour me comprendre…Oui, votre commentaire résume parfaitement ce que j’ai voulu exprimer. Un grand merci.

Vincente : « De fait, j'ai trouvé le traitement (fond et forme) assez sec, combattant et ambitieux certes, mais le ton avant tout assertif de la proposition est peu nuancé, donc peu convaincant ; comme si les choses énoncées de façon tranchée allaient trouver preneur grâce à la conviction de leur énonciation. »
Bonjour Vincente, il est vrai que la frustration qui était mienne lorsque j’ai écrit ces vers se ressent entre les lignes… Mais, je ne cherche pas à imposer quoique ce soit … chacun est libre de voir les choses à sa façon. Merci de votre commentaire intéressant.

Assagui : « Nous ne sommes pas dans l'émotion du coeur ici mais dans celle de l'esprit pur.
Comme une dissertation, une profonde réflexion en vers, classiques de surcroît.
Beaucoup de finesse, une grande subtilité.
Le lecteur a envie d'y revenir, d'y réfléchir et de goûter chaque pensée. »

Des compliments qui effacent quelques doutes sur mes capacités d’écriture.
Un tout grand merci de ce gentil commentaire.

Queribus ; « Je vous indique tout d'abord mon admiration d’avoir choisi le sonnet estramambot, forme assez rarement utilisée, ce qui est tout à votre honneur. Le sujet est on ne peut plus classique: le duel entre doute et certitude; je crois que les deux sont nécessaires et se partagent le monde depuis toujours (avec plus ou moins de réussite) et puis le monde a besoin des deux pour avancer. »

Et oui, j’ai décidé de m’attaquer à la liste des formes fixes classiques proposées par Davide, il m’en reste une petite centaine 😊
Merci pour votre remarque tout à fait pertinente sur ces rimes à l’hémistiche… une attrape nigaude dans laquelle je tombe trop souvent.
Merci de votre contribution à la réflexion.




Il est un fait, si cet écrit n’a pas fait l’unanimité, il a suscité l’intérêt …à n’en pas douter….et pour cela je suis comblée.
Un grand merci à tous.
Amicalement

Myo

Merci Marite, ravie d'avoir traduit votre ressenti.
Vous avez raison, la poésie classique est un bel écrin qui convient à tous les thèmes pour peu qu'on en choisisse la bonne "couleur".

Au plaisir de vous lire.

Myo