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1 Utilisateur(s) anonymes
"Nous étions vingt et cent." Remerciements et précisions |
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Maître Onirien
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15/10/2018 16:35 De Entre vignes et pins.
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Grand merci aux commentateurs qui se sont penchés sur "Nous étions vingt et cent", et au CE qui a accepté de l'inscrire au catalogue Oniris.
Comme on peut le penser ce n'est pas un texte écrit "pour faire joli". Peut-être une question de génération (?). Etant né à une époque où les nuits résonnaient de sirènes d'alarme pour se réfugier dans les abris, tandis que les bombes pleuvaient et détruisaient des quartiers entiers à quelques centaines de mètres de mon berceau, peut-être suis-je particulièrement resté réceptif à ces sujets ? Chacun a son vécu et aussi ses centres d'intérêt venus parfois de si loin… Sans aucun doute deux éléments ont déclenché cet écrit: la chanson "Nuit et brouillard" de Jean Ferrat qui n'a jamais été loin de ma mémoire, et récemment un film documentaire diffusé sur la chaîne TV Arte: "les marches de la mort". Ce texte a reçu des commentaires argumentés, ce qui me réjouit. Ainsi Vero (beaucoup+) vous avez pénétré le sens de ce récit et en avez retiré un écho fort qui vous fait dire "je ressors émue de cette lecture" / "pour ne pas oublier l'horreur". Merci à vous pour ce ressenti et cette résolution ferme. Pour Gabrielle (beaucoup) il s'agit d'un "récit terrible et poignant" qui invite à "la nécessité de créer une culture vivante": Merci de votre appréciation et de ce beau projet. Donaldo75 (bien+), vous trouvez "qu'il y a du souffle dans ce récit poétique", "de la profondeur narrative, de l'incarnation". Vous ressortez "convaincu de cette lecture". C'est avec plaisir que l'auteur vous remercie. papipoète (beaucoup), vous faites très justement le lien avec l'actualité et comme moi vous êtes convaincu de l'utilité de rappeler ce qu'est la GUERRE "à laquelle certains candidats à la prochaine investiture pourraient nous précipiter…" Voilà qui méritait d'être dit. Vous décrivez aussi un épisode alsacien à se faire dresser les cheveux sur la tête, comme il en existe sans doute bien d'autres. Merci à vous. De votre côté Marite (beaucoup+) vous semblez très sensibilisée au drame décrit et vous avez "retrouvé ici…tout ce qui a été le plus immonde sous nos latitudes dans un comportement humain". En précisant que "la forme est parfaitement adaptée au fond", vous me comblez. Merci à vous. Bonjour Wancyrs (beaucoup+) et merci de votre passage. Vous avez aimé le fond et la forme, je m'en réjouis. Vous soulignez que "la fin de ces prisonniers est toute aussi atroce que celle des Juifs à Auschwitz". J'ai essayé d'en rendre compte avec précision mais pudeur. Encore merci. J'en viens maintenant aux commentaires que j'ai reçus avec surprise, non parce qu'ils ne sont pas enthousiastes mais parce qu'ils mettent en cause un élément important et pourtant connu de ce drame historique. Parlons de la mer: Cyrill (un peu) vous êtes "dérouté par la mer qui s'invite dans ce récit". Après recherche vous pensez qu'il s'agit de "quelque chose d'allégorique" et concluez que l'auteur "n'a pas su choisir entre le surréalisme et la fidélité à l'Histoire". Rien que ça ! socque (pas) de votre côté vous vous étonnez: "des marches de la mort des camps de concentration auraient abouti à l'océan ?" Suit un développement sur la vérité historique puis une hypothèse peu amène "si vous avez créé l'épisode de toutes pièces parce que vous trouviez le décor plus dramatique, cela me choque" etc. Dans ces deux commentaires la fiabilité de l'auteur est franchement mise en cause. Sauf que la vérité historique est bien du côté de l'auteur. En effet si l'on ne se contente pas d'une recherche rapide sur Wikipedia dont la page sur ce thème est particulièrement pauvre, on trouve facilement confirmation que des milliers de prisonniers ont péri en mer sous le feu des mitrailleuses, pas dans l'océan évidemment (!) mais dans la mer Baltique. Dans le film d'Arte cité plus haut on entend ce témoignage: "…les femmes sont dirigées vers la côte. Tard dans la nuit nous sommes arrivées au bord de la mer…des deux côtés se tenaient des hommes armés de mitrailleuses qui tiraient dans le tas…/…J'étais au milieu d'une mer déchainée, accrochée à une petite langue de terre gelée, entourée d'un monceau de cadavres". Alors non, Cyrill il n'y a pas d'allégorie, et non socque il n'y a pas d'invention pour faire plus "dramatique". Mais votre ressenti est intéressant à connaître. Par ailleurs socque vous faites deux autres remarques argumentées que je respecte sans toutefois les partager: la première considère que la dernière phrase est de trop: "Le silence est revenu, à leur rythme les vagues inondent le rivage". Je trouve plutôt qu'elle conclue bien, après un temps de respiration bienvenu, un épisode si dramatique et qu'elle appelle incidemment à une vigilance nécessaire pour qu'il ne soit ni oublié ni répété. D'autre part vous mettez en doute l'opportunité de l'apparition de Arendt, Boris et Domingo. J'ai voulu montrer à ce moment l'interrogation fondamentale du narrateur sur le pourquoi du sort qu'on lui fait subir. J'ai choisi une démarche qui solidarise le narrateur aux autres victimes des nazis. Arendt est un prénom juif, Boris un prénom russe. Quant à Domingo c'est un prénom espagnol pouvant éventuellement être porté par un républicain ou un Gitan établi en Andalousie. Autrement dit ce sont des symboles de ces peuples dont les nazis estimaient urgente la disparition. En dernière partie ces trois prénoms/personnages réapparaissent avant l'élimination des déportés, comme une illumination intime et fulgurante précédant la phase finale. La forme de mon texte a-t-elle été assez convaincante ? Votre appréciation montre votre réticence, ce qui conduit à m'interroger sur ce passage allégorique. Enfin vous me rappelez qu'aborder un tel sujet nécessite beaucoup de travail notamment historique. Je vous prie de croire que j'en suis parfaitement convaincu. Comme l'a noté Marite l'écriture de ce récit poétique a été une épreuve émotionnelle relativement forte. Je suis très heureux d'avoir pu en partager l'aboutissement avec les lecteurs de ce site. Encore grand merci à tous. Corto Voici deux liens internet, précieux dans leur horreur: *Sur les marches de la mort: https://europeremembers.com/fr/destination/les-marches-de-la-mort/ On y parle notamment du camp de Stutthof, avec ces passages terribles: " quelque 5 000 prisonniers des sous-camps de Stutthof furent emmenés sur la côte de la mer Baltique. Ils furent alors contraints de marcher dans l’eau glaciale, avant d’être fusillés." Et plus loin: "Les Allemands avaient laissé environ 12 000 prisonniers dans le camp de Stutthof, frappé par une épidémie de typhus. Les 25 et 27 avril 1945, une nouvelle évacuation fut organisée, par la mer cette fois et en direction de Flensbourg et Lübeck. La moitié des prisonniers évacués périrent durant le voyage, et leurs corps nus furent jetés dans la mer Baltique. À l’approche de Lübeck, les autorités allemandes locales sur place n’autorisèrent pas les prisonniers à débarquer. Presque tous furent tués : environ 7 000 prisonniers perdirent la vie. Lorsque l’Armée rouge libéra le camp de Stutthof, le 9 mai 1945, les troupes ne trouvèrent que 140 prisonniers survivants." *Le film référence sur Arte (janvier 2022): https://www.arte.tv/fr/videos/095173-000-A/les-marches-de-la-mort/
Contribution du : 19/02/2022 10:39
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Re : "Nous étions vingt et cent." Remerciements et précisions |
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Visiteur
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Bonjour et Merci, Corto, de votre retour précis sur les commentaires reçus.
Bonne journée, Véro
Contribution du : 19/02/2022 10:54
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Re : "Nous étions vingt et cent." Remerciements et précisions |
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Visiteur
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Bonjour Corto, juste un mot pour dire que je préfère avoir eu tort concernant la vérité historique de votre récit poétique. Je vous remercie d'avoir dissipé mon inquiétude à ce sujet, et aussi pour la courtoisie dont vous faites preuve devant mon interpellation sévère et erronée. En vous souhaitant une excellente journée !
Contribution du : 19/02/2022 10:59
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Re : "Nous étions vingt et cent." Remerciements et précisions |
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Maître Onirien
Inscrit:
29/01/2013 15:18 Groupe :
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53094
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bonjour à vous ;
je dois préciser qu'existèrent : le camp du Struthof, en Alsace ( ancienne station de loisirs de neige pour les strasbourgeois ) d'où s'évada un prisonnier, ancien sauteur à la perche... qui fut repris et paya très cher cet exploit ! le camp de Stutthof en Pologne, qui fut choisi à dessein pour renforcer l'horreur ( marécageux et balayé par le vent toute l'année ) Comme je l'ai dit dans mon commentaire, ne cessons pas de " rabâcher " ces " détails de l'histoire ", pour réaliser ce qu'est la Guerre... ce qu'est la PAIX ! papipoète
Contribution du : 19/02/2022 11:43
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Re : "Nous étions vingt et cent." Remerciements et précisions |
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Maître Onirien
Inscrit:
24/01/2014 08:35 De A côté de la forêt de Saint Germain
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Merci pour toutes ces explications, Corto.
Contribution du : 19/02/2022 14:28
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Re : "Nous étions vingt et cent." Remerciements et précisions |
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Maître Onirien
Inscrit:
08/06/2013 21:10 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Comité Editorial Groupe de Lecture Responsables Edition Post(s):
21894
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Merci Corto pour ces explications. Je ne connaissais pas, ou j'avais oublié cet épisode de l'histoire. Je relirai votre récit à cette lumière et je m'endormirai moins bête ce soir.
Avec toutes mes excuses pour la mauvaise interprétation de votre texte.
Contribution du : 20/02/2022 06:04
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