Merci au CE d’avoir accepté ce texte et un merci chaleureux à ceux qui l’ont commenté et l’ont ainsi sauvé momentanément de l’oubli 😊
Ce thème me tenait à cœur et je me proposais de montrer l’oubli comme une entité positive, nécessaire à notre santé mentale, ce qu’il est.
C’est ce que suggère Borges dans la nouvelle que je cite en exergue Funes ou la mémoire : un homme atteint d’hypermnésie en meurt. Il m’aurait fallu citer toute la nouvelle pour le suggérer.

J’ai hésité à proposer ce poème consciente du manque de charge émotionnelle mais je l’ai fait quand même , allez savoir pourquoi.

@Vilmon : les strophes que vous évoquez présentaient en fait une suite d’instants indépendants et oubliés des plus insignifiants aux plus traumatisants. J’ai sûrement failli dans la conception de ce poème et dans sa structure. Merci d’avoir laissé vos impressions

@Miguel : Pour l’exergue, je vous renvoie à ce que j’en dis plus haut. Je suis consciente des manques de ce poème et l’émotion en est un. Je le traiterais différemment si je devais retravailler sur ce thème. Merci de vous y être arrêté.

@Papipoète: Juré,je ne ferai plus d"'écheveau inextricable"...enfin j'essaierai. Quant à l'inversion, je ne vois pas en quoi elle est fautive... Merci de vous être penché sur L'oubli.

@Vincente : Vous aimez l’intention, j’aime votre démarche qui n’oublie rien dans le poème, et l’acuité de vos analyses .Vos regrets sont légitimes, le principal étant l’absence de lien entre les souvenirs oubliés. Dans mon idée, les vers sur la perle de verre et le sourire ingénu sont aussi des instants , des perceptions visuelles, que l’on oublie. "jusqu'au printemps" peut paraître maladroit mais l'idée était de dire que cet oubli n'est que momentané et que le souvenir resurgit. Merci d’avoir cité de "très beaux passages » ( ça me rassure un peu ») et surtout de me donner une piste d’amélioration ce qui est précieux.

@Pouet : Il s’agissait bien d’instants superposés, des plus futiles aux plus noirs. Je me pencherai suivant ta jolie suggestion sur mes trous de mémoire pour « y plonger les doigts ou les effleurer », peut-être en émergera-t-il qqch de plus abouti… Merci, vraiment, pour ton attention

Bon dimanche à vous

Eskisse

Bonjour Eskisse,

Votre poème m'a rappelé un livre précieux pour moi, où l'oubli est apprécié non comme une manifestation négative, mais plutôt comme un lieu de repos et de gestation potentielle, un endroit où la mémoire s'engraine. Cet ouvrage, court mais dense, s'appelle le Livre de l'oubli. Son auteur, Bernard NOËL, qui reste pour moi un penseur de référence, y développe le fait que la créativité naît dans les limbes de l'oubli. Dans ces zones enfouies où nous avons pensons avoir égaré ou abandonné nos instants vécus, mais qui se révèlent plutôt avoir été en dormance quand, à notre insu, ils resurgissent.

Bernard Noël appelle "le pays natal", l'endroit d'où le poète agence et fait parler des mots qui lui viennent d'il ne sait où alors qu'ils lui parviennent de son propre tréfonds, ce fond où se tient dans l'attente de l'atteinte son oubli.

Bonjour Vincente,

Merci tout plein pour ce conseil de lecture que je vais m'empresser de suivre tant ce que Bernard Noel aborde m'intéresse...

J'en profite pour glisser le lien vers une chanson de Camille sur les tout petits oublis...
https://youtu.be/seW4l8FlBY8

Merci beaucoup Polza d'avoir laissé vos impressions sur ce poème et d'y avoir trouvé quelque attrait.

Pour Mauvigner, je partage votre sentiment, Ce que j'appelle oubli est très prenant.

Pour le passage " La douleur j'escamote", je faisais allusion à l'amnésie traumatique ( perte de mémoire totale ou partielle concernant un événement traumatisant) en évoquant un viol ou un inceste dans les vers suivants. La douleur ne s'oublie pas mais dans ces cas, elle est comme anesthésiée.

Merci encore pour votre passage.

Merci Don d'avoir déterré ce poème de ses oubliettes !
Ton com me fait bien plaisir et non, ce poème n'était pas pensé en classique car je ne maîtrisais pas alors la prosodie classique. ( Maintenant non plus mais un peu plus quand même.)

De rien, ma chère, je mute archéologue ces temps-ci parce que je pense que ces textes méritent une seconde voire une troisième vie.



Et au passage, pour celles et ceux qui seraient intéressés par une bonne lecture, voici le lien vers ce poème: http://www.oniris.be/poesie/eskisse-l-oubli-11773.html

Merci Anna pour ton com et ta notation sur ce poème resté jusque là plutôt confidentiel :) !