Les fragments delta sont une suite de 12 textes dans le prolongement des fragments du crépuscule, voulant ponctuer la démarche, mais dans une vision plus radicale, plus pessimiste sur le fond, plus « désintéressé » sur la forme, car c'est avant tout de la poésie qui fait son introspection. Ils explorent dans une sorte de spirale sémantique la condition humaine et la fonction profonde de la poésie à l'aune de ce nouveau millénaire... Ainsi la forme se veut radicalement nouvelle, s'éloignant des canon de beauté de la poétique traditionnelle sur la forme pour dénoncer sur le fond ce qui n'est plus qu'une notion esthétique dépouillé de sa substance... comme toute introspection du sacré et de la mystique humaine, Dieu est aussi interrogé. Pour cela, pour toutes ses « missions » car les fragments delta ne sont pas une exploration gratuite mais ont un objectif, faire réfléchir sur la condition humaine et sur la poétique, l'écriture automatique est privilégiée, les phrases ne cherchant pas le beau, mais à démontrer cette errance de la pensée à une époque ou tout a été dit et démontré...
Ainsi le rythme est souvent arythmique, la syntaxe malmené, l'impact se trouve au delà des images, peut être bien dans la répétition constante d'un langage brut, brouillé, synesthésique qui affirme pour interroger le sens de la vie au delà de la poétique traditionnelle... Les fragments delta ce sont des poésies qui s'émancipe de la poésie... Comme pour tout projet à suite, le sens des fragments delta ne se livre qu'une fois ceux là reconstitués : ils suivent une progression et une logique d'expression qui se comprend avec les derniers fragments...

up

Tu voulais dire "up up up barbotruc", non ?

Tu fournis l'aspirine pour lire ce poème ?

Bonjour Lari,

J'ai beaucoup aimé ton premier fragment delta, et je te l'ai dis en MP, même si je ne suis pas allé commenter. Je t'ai même dit que je l'aurais écrit, mais avec moins de talent que toi : Merci pour ce partage !

Ton deuxième fragment me laisse dans l'ambiguïté dans ce que tu taxes de "Dieu" dans ton texte. Et si je l'ai lu jusqu'à la fin, c'est parce que plus loin dans ton texte tu dis : "Notre Dieu s'appelle mouvement" ; alors je me suis dit que tu ne parles pas nécessairement de celui que j'adore, et qui est créateur de Toutes choses.

Ton texte s'attaque à toutes ces choses que les êtres "normaux" ne veulent pas voir, parce qu'ils pensent qu'en agissant ainsi cela leur enlève le poids de l'inquiétude ; mais une épée de Damoclès au dessus de notre tête restera toujours une menace pour notre vie même si nous voulons l'ignorer.

Je n'ai pas trouvé le texte difficile à lire ; je l'ai pris une image à la fois pour me faire une idée de l'ensemble. Et parce qu'il est percutant et va nous chercher au plus profond de nous, quelqu'un qui se sentirait attaqué par le propos n'irait pas jusqu'au bout de sa lecture.

J'aurais aimé que de ton texte les gens en saluent le talent, le souffle, la richesse de l'imagination : Hélas !

Puissent les gens venir ici discuter de ce texte avec toi car un tel travail ne mérite pas qu'on le boude !

Wan

D'accord, Larivière, si je pense avoir bien reconnu toutes les composantes de tes "explications" dans la poétique de cette poésie, et si je salue l'ambition que porte cette phrase, "…pour toutes « ses missions » car les fragments delta ne sont pas une exploration gratuite mais ont un objectif, faire réfléchir sur la condition humaine et la poétique, …, mais à démontrer cette errance de la pensée à une époque ou tout a été dit et démontré...", je reste dubitatif sur la convocation d'une telle abondance d'axes de saisie.

Car, si cette démarche est bien démonstrative, elle va devoir prouver, nuancer, contre-balancer, synthétiser, cadrer les registres, etc… c'est sûrement possible et même envisagé, cependant au stade de chacun des épisodes, la proposition dans sa forme actuelle me paraît peu "accueillante".
Ne pas "rechercher" le beau, la poésie depuis la du 19ème s'y est aventurée avec "réussite", je pense Aux chants de Maldoror, puis début 20ème, à la poésie d'Antonin Artaud par exemple ; le lecteur saura faire la part des choses.
Quant à "l'errance de la pensée à une époque ou tout a été dit et démontré...", je ne vois pas en quoi la pensée est plus "errante" aujourd'hui qu'autrefois. Que cette "errance" ait changé, certes, et en (dé)montrer les variations présente beaucoup d'intérêt ; je ne le vois que peu ici.
Par contre, la gageure première reste bien d'apporter une singularité dans la manière de faire poésie, et même de faire philosophie, voire même de faire politique. Heureusement il y a encore à faire, même si ce n'est pas gagné.

Et pourtant, c'est bien parce que notre période civilisationnelle est entrée dans une nouvelle ère qu'il y a lieu de penser et d'imaginer ses nouveaux axes, axiomes et paradigmes ; celui de l'écriture en ce qui nous concerne. Je crois donc à une nécessité de passer par elle, par l'outil qu'elle offre à la pensée pour travailler les concepts intellectuels, etc… Mais il ne faut pas se leurrer sur la méthode. Pour moi le pessimisme très entier ayant la vertu d'être désagréable (pour le lecteur auditeur j'entends), c'est un bon répulsif pour pousser à l'évitement, ou mieux au dépassement et donc à l'évolution ; mais point trop n'en faut.
Je comprends que ta poésie avance dans ce registre, je regrette par contre que la saturation de la rhétorique soit étalée sur une telle abondance qui peut perdre le lecteur. Il ne me semble en ce sens pas "normal" d'avoir à expliquer une démarche qui, d'ailleurs, apparaît plutôt dans l'écriture, elle a cette pertinence, mais la configuration globale qui requière une info en cours de route montre une insuffisance.

Est-ce que les fragments delta seraient plus logiquement destinés à composer un ouvrage à part entière ? Ce que semble sous-entendre ces explications. Dans ce cas une introduction ou une préface auraient été nécessaire. Le texte est en Laboniris, de quelle manière sur Oniris présenter un texte à épisodes, sorte d'essai poético-philosophique, en amont des publications. Ceci ayant pour avantage de placer le lecteur dans une vision sur un temps plus long que celle de la parution unitaire, assez ingrate dans sa forme, et donc de lui permettre d'être plus "patient" quant à la saisie globale du message en démonstration.
En tous les cas, je constate pour ma part une frustration sur ce plan.

Je suis plutôt en phase avec ce que dit Vincente dans son avant-dernier paragraphe.

Bon, je vais aller commenter ce texte.


D'abord, je prends deux comprimés d'aspirine 1000, un verre de mescal et un peu de peyotl.

Merci Don je sponsorise les aspégic mille !