Bonjour ONIRIS,
Avec un sujet aussi peu plaisant et un portrait peu flatteur du genre humain, je ne pouvais pas prétendre à bien d'éloges.
Et pourtant, à peine la rédaction de ce texte achevée, je me sentis bouleversé. Comme si j'étais parvenu à rassembler et à maîtriser toutes mes émotions, tout ce qui me fait vibrer depuis l'enfance, depuis le paradis de mon premier ruisseau où j'avais déjà compris de l'homme et de sa folie.
Même si ce poème ne changera jamais la face du monde, je sais qu'il est important, si important pour nous tous!

Aussi, je tiens à remercier le comité de lecture de son avis favorable puisqu'il me permet de dialoguer avec vous.
Passée la douche froide du premier jour où Miss Météo ne me fut guère favorable, quelques voix se sont levées pour dire meilleur bien de mon propos.
Sans être né dans le ruisseau ( pas celui du texte créé avec mon fils), j'y ai passé le meilleur de mon enfance. Dame Nature est mon ADN et non point une mode à mes yeux.
Sur la forme de mon texte, je préfère ouvrir sur le forum un sujet et trouver réponses, avec votre aide, à des questions qui m'interpellent.
Sur le fond:
La nature humaine est ainsi faite qu'elle s'émeut d'un événement à l'échelle d'un instant et non de la durée moyenne de nos vies.
Prenons pour exemple l'instant où il nous viendrait à manquer fortement d'oxygène. Notre corps tout entier serait en plein émoi et se débattrait avec rage pour retrouver l'équilibre vital. Phénomène semblable si nous venions à manquer d'eau brutalement.
Par contre, que la quantité d'oxygène respirable ou d'eau potable régressent peu à peu sur notre planète ne nous émeut point. Nos organismes tenterons de s'adapter même s'ils perdent là le goût de l'essentiel. Car c'est un fait, que tentent de goûter citadins et autres habitants de mégalopoles (durant leurs vacances!), qu'oxygène pur et eau pure ont un parfum et un goût d'une grande richesse que peuvent encore reconnaître de très rares privilégiés à l'écart de notre monde.
Je voudrais ici m'inscrire en faux contre les assertions qui prétendent que la nature survivra toujours à l'humanité. Nous ne pouvons raisonner aujourd'hui comme nous pouvions le faire sur les différentes civilisations qui nous ont précédé, remplacées par de nouvelles jusqu'à la nôtre aujourd'hui en pleine décadence et au bord de l'extinction.
Sauf, majoritairement les bactéries anaérobies, les êtres vivants sur notre planète respirent et principalement de l'oxygène.
Les arbres nous fournissent depuis toujours ce trésor et les océans en contiennent grandement.
Or, aujourd'hui, les arbres disparaissent dangereusement. La forêt amazonienne, reconnue autrefois comme étant le poumon de notre planète, est gravement malade et nous ne sentons RIEN. Depuis la création de la "transamazonienne" en 1972, 20% de sa superficie a déjà disparu du fait de l'homme. Mais surtout, au Brésil, le rythme de déforestation s'est considérablement accéléré et nous ne sentons toujours RIEN. Avant la fin du siècle, elle aura disparu. S'ajoutent à cela les sécheresses et les incendies monstrueux sur toute la planète et nous ne sentons toujours RIEN?
Parallèlement, les océans se réchauffent.
Du microcosme de mon jardin aquatique, je sais, pour le gérer depuis 20 ans en favorisant les bactéries aérobies ( qui vivent comme nous avec de l'oxygène), que plus l'eau est chaude, moins elle contient d'oxygène.
Oxygène et eau vont manquer de plus en plus cruellement. Il ne s'agit plus de disparition possible de l'humanité mais simplement de la VIE sur terre et nous en sommes responsables.
Car si, à l'époque de la révolution industrielle, nous pouvions être qualifiés d'apprentis sorciers, la science progressant chaque jour, aujourd'hui nous savons quelle est notre part dans ce désastre.
A l'heure où j'écris ces lignes, concernant l'état de l'eau en notre douce France, l'eau du robinet dans nombre communes de nos campagnes n'est plus potable au regard des normes sérieuses établies. La menace devenait sérieuse pour l'Etat d'être reconnu responsable de cette situation. Que vient donc de faire l'ANSES? :
Dans le journal "LE MONDE" de ce 12 octobre:
"L’eau de millions de personnes en France redevient conforme aux normes de qualité après le relèvement des seuils réglementaires
L’association Générations futures dénonce un « tour de passe-passe » après le changement de statut réglementaire pour les eaux de surface et souterraines."
Par Stéphane Foucart
Il s'agit de deux métabolites issus de pesticides utilisés abondamment sur nos sols!

A l'heure où je vous écris aussi, ce matin,( et ce soir sur ARTE), de la part d'un France inter qui, enfin ose le dire:
"en 50 ans sur notre planète, 70% des êtres vertébrés ont disparu."
Et l'humanité ne sent RIEN ? et nous serions "à la mode" ici de hurler notre détresse?

Si le poète n'est point là pour sonner le tocsin, à quoi servons-nous donc? allons-nous continuer à chanter les oiseaux qui disparaissent?
De l'humanité, je ne suis que grain de poussière. Qu'elle me pardonne de m'être glissé aux coins de ses yeux...après mon passage, je pensais seulement...qu'elle verrait mieux!

Je souhaite ici, avant que l'humanité ne crève, que bien plus grand que moi prenne la relève, que ses vers fassent le tour de l'univers et que, du verbe de sa main, soit encore possible un demain!

Merci à vous, Lebarde, papipoète, Hananke, Dupark, Corto, Lotier, Puzzle, Kemo , Robot pour avoir rompu un peu, bien et beaucoup de ma solitude sur ce sujet.
Et vous aussi Anna, même si j'eusse souhaité que vous ne régliez point vos comptes ici avec Mr HULOT. Je laisse les lecteurs de votre commentaire peser vos mots et mes rimes lourdes...comme du plomb ? Je ne vous noterai point non plus. Quant à ma naïveté, je vous laisse méditer sur l'eau du robinet de votre capitale...

A bientôt ONIRIS, j'espère, et rassurez-vous, Dame Nature me donne tant en notre jardin d'eau que le mot de bonheur m'est devenu quotidien.
Assagui

Tu es un gros grain de poussière, et il enflera à force de lancer des alertes ! On ne prêche jamais dans le désert, quand on n'écrit point de sornettes ; continues !
Voici une vingtaine d'années, par un grand frimas alors que l'hiver n'épargnait pas les manants dans la rue, je m'insurgeai contre ces magasins chauffant leur local, où la température était si forte, que plutôt que baisser la machinerie, on laissait grand-ouverts les portes, la chaleur se perdant au-dehors.
Outré, j'écrivis une lettre argumentée, que je déposai dans la boîte aux lettres du journal le Progrès...
Quelle ne fut pas ma surprise de lire, le jour de Noêl, l'éditorial intitulé " un emportement salutaire " ! Même si cela ne servit à rien, j'aurais comme assagui, crié ma colère contre cette débauche ( qui ne réchauffait même pas sous les arcades commerciales, qui ce pauvre hère, qui cette femme emmitouflée...
En parlant en réunion de famille, l'on me lança ironiquement " Pierre, tu te prends pour l'Abbé Pierre ? "
Ce texte est très bien tourné, et les nuages pollués ne s'arrêtent pas à nos frontières, comme le fit celui de Tchernobyl...
papipoète