Le titre « Soins palliatifs… ou torture ? », rappelé en dernière phrase, incite le lecteur non averti à réfléchir à l’euthanasie. Ce qui n’est pas un mal en soit à la condition que la notion de « soins palliatifs » soit bien comprise, et que de cas particuliers on ne fasse pas une généralité. Il me paraît donc important de préciser certaines choses à ce sujet sur le forum.

En unité de soins palliatifs la douleur physique est soulagée autant que faire se peut jusqu’au dernier moment par allopathie, kinésithérapie, acuponcture, etc. Quant à la douleur morale, il devrait appartenir en premier lieu à la famille de la soulager. Mais, en souffrance elle-même, elle n’est pas toujours apte à le faire. C’est pourquoi, le personnel soignant d’unité de soins palliatifs est formé pour cela. Malheureusement, souvent, compte tenu de sa charge importante de travail, il ne peut y consacrer tout le temps qu’il souhaiterait. Il est aidé alors par des bénévoles ayant eux-mêmes reçu une formation. Ces bénévoles accompagnants de fin de vie, assument souvent la relation entre patient, famille et soignants.
Les lois du 9 juin 1999 et du 4 mars 2002 protégeaient déjà le malade contre l’acharnement thérapeutique et obligeaient au soulagement de la douleur.
D’autre part, la loi Léonetti précise maintenant que « toutes personnes majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. Ces directives anticipées indiquent les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l’arrêt du traitement [...] le médecin en tient compte pour toute décision d’investigation, d’intervention ou de traitement le concernant. » Art. L.1111-11

Ouais... le tout est d'y arriver, aux soins palliatifs !
Car en fin de vie, les patients sont quasi toujours aux soins intensifs... dont le job principal est précisément de s'acharner à récupérer le malade !
Encore faut-il qu'elle existe, cette unité de soins palliatifs : ce n'est pas encore le cas partout, loin s'en faut !

Cela dit, je ne partage pas la vision manichéenne consistant à dire que la douleur physique est du ressort de la médecine, la douleur morale devant rester l'apanage de la famille :
D'abord, parce que la famille n'est pas toujours présente (et ce n'est rien de le dire), ensuite parce qu'effectivement, elle est rarement prête - et capable - d'assumer seule ce rôle d"accompagnant". Voilà pourquoi ces équipes de bénévoles existent.

"Soins paliatifs" me fait penser au "ministère de l'amour" dans 1984, le même genre de vocabulaire qui ne sert pas à désigner les actes qu'il recouvre mais la façon acceptable de l'entendre.

la nouvelle d'ANCELLY parle de mort

L'article au numéro Kafkaien que cite Togna offre encore une de ces perles avec "Fin de vie"

Décidement, ça ne passe pas

Mon propos n’avait pour but que de préciser le rôle des services en soins palliatifs, afin que l’ambiguïté du titre de la nouvelle d’Ancelly soit levée. Il est évident, tu as raison Piroys, qu’il n’y a pas encore assez de ces services, qu’il est encore difficile d’y avoir accès. Il est tout aussi évident que le rôle du bénévole accompagnant de fin de vie est encore plus important si la famille est absente.
Après, David, on peut polémiquer sur ce qui est bien, ce qui ne l’est pas, sur ce qu’il faudrait faire ou pas, mais je ne pense pas que ce soit le lieu ici. Pour ma part, je clos le sujet.