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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Onirien Confirmé
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06/12/2018 21:45
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Quel plaisir j’ai eu à lire tous vos commentaires. J’en suis ravi. Merci, merci, et encore merci. Pour tout dire, je m’attendais plutôt à ce que cette toute petite nouvelle ne soit pas (point ?) acceptée. Et encore moins à recevoir de tels compliments pour ce petit fabliau. Car j’avais plus l’impression de faire dans le « Coluche » que dans le « Desproges », et d’être à la limite du pornographique.
Mais j’aime l’incongru, et utiliser un bazooka ne m’effraie guère, dès lors qu’il s’agit d’amuser mon monde. Vous l’aurez deviné, mon seul but était de vous distraire, de vous donner le sourire ne serait que quelques secondes, voire de provoquer quelque franc éclat de rire.
Brassens disait de lui-même qu’il écrivait des chansons dans le seul but de semer des fleurs sur des pelouses interdites. Bien sûr je ne suis pas Brassens. Et croyez bien que je le regrette. Mais je caresse le même rêve, de loin, à la manière d’une vierge effarouchée.
Plusieurs questions ont été levées dans les commentaires quant à la véracité du vocabulaire utilisé ou des pratiques contraceptives de l’époque. Je vais tenter de m’efforcer d’y répondre du mieux que je peux, non pas tant par désir de justification, encore une fois je ne m’attendais pas à un si bon accueil, mais plutôt parce que, la question étant posée, pourquoi ne pas y répondre ?
Mais avant tout je vais commencer par mon autocritique : trois erreurs m’ont arraché les yeux après relecture une fois cette nouvelle publiée. Pourquoi avoir choisi « temps passé » plutôt que « temps jadis » dans le titre ? Et comment ai-je pu employer le mot « puceau » en lieu de « pucel » ? Et cette petite phrase ne me plait guère : « N’avez-vous donc point ouï sur le sujet des préliminaires ? ». Il y a définitivement quelque chose qui cloche là-dedans, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Ou plus précisément, je n’arrive pas à trouver la juste formulation. Toute suggestion sera donc la bienvenue.

Je vais commencer par le plus facile, la langue médiévale. Mon texte est faussement médiéval et je l’assume, car pour avoir effectué quelques recherches sur le sujet, je me suis rendu compte que produire un texte réaliste correspondant à cette époque demanderait un effort proprement pharaonique pour un résultat purement inintelligible. Mon vocabulaire se situerait donc plutôt entre le haut moyen âge et le siècle des lumières, tiré de l’embrouillamini de mes diverses lectures, mâtiné d’un langage plus contemporain. En gros j’ai usé des mêmes facilités (ficelles ?) que celles du film « Les visiteurs ». A seule fin de rendre le récit intelligible, le but avoué n’étant que de produire un effet comique. Néanmoins tout n’est pas faux, ainsi je citerai Racine, L’aveu de Phèdre (Acte II, scène 5) :
« J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime,
Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même ;
Ni que du fol amour qui trouble ma raison
Ma lâche complaisance ait nourri le poison ; »
Concernant le « Point Taïaut n’est permis », cela sonne juste à mes oreilles, mais n’étant point expert, je préfère ne pas me prononcer. Encore une fois, tout éclaircissement sera le bienvenu. Quand on sait, on est moins bête.
Sinon concernant les méthodes contraceptives du temps JADIS, j’ai bel et bien parfois tordu les choses afin de les adapter à cette petite histoire, mais il y a eu un vrai travail de recherche auparavant, même s’il n’était guère académique, il faut bien l’avouer. Et que je ne me prétends, encore une fois, aucunement expert en la matière.
Dans le détail :
Concernant la vessie et le saindoux : le boyau était préféré, effectivement, pour les raisons évoquées par Cox, à tel point que peu après la Révolution française des boutiques ayant pignon sur rue se spécialisèrent dans la vente de cet article. Néanmoins la vessie faisait partie des articles de contraception en usage. J’ai préféré la vessie au boyau car plus parlant.
Concernant la charpie de lin : il s’agissait à l’époque de ce qui se rapprochait le plus à la fois du coton hydrophile et du bandage tout à la fois, utilisée pour panser les blessures. Je n’ai aucune preuve que son usage ait été détourné à d’autres fins, mais j’ai néanmoins ouï dire que de la laine fut parfois utilisée à seule fin d’interdire l’accès à l’utérus à quelque vibrion rodant dans le secteur… Et j’ai préféré croire qu’une femme bien née refuse qu’on ne la suive à la trace…
Quant au pessaire… De nos jours il est prescrit en cas de collapsus vaginal. A l’époque on suspendait la patiente la tête en bas, en espérant que les organes se remettent en place d’eux-mêmes.
Le pessaire désignait naguère tout objet inséré à but contraceptif, voire abortif. Des équivalents existaient déjà à l’époque de l’Egypte et de la Grèce antique, ainsi que dans l’empire Romain. Je préfère vous passer les recettes immondes et / ou dangereuses en usage en ces temps reculés. Pour information les Romains utilisaient le plomb afin d’agrémenter leurs boissons… ainsi qu’en guise de contraceptifs. Au moyen âge, il s’agissait principalement de boules d’un matériau poreux (souvent du liège) imprégnées de décoctions à base de plantes. Mais pour les besoins de l’histoire, j’ai préféré la boule de cuivre ou d’or, beaucoup plus rare. L’ancêtre du stérilet. Car imaginer qu’une femme puisse perdre son stérilet lors d’une « balade en forest » me semblait éminemment drôle. Car oui, Jean-Phi a entièrement raison, il ne s’agit que d’une transposition.

Contribution du : 18/01 21:56:07
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Maître Onirien
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De Entre vignes et pins.
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Eh bien ! Merci Ninja pour ce retour, nous allons tous devenir des spécialistes sexologues des temps anciens.
Quand on pense qu'en France encore dans les années 1960 il était très difficile de se procurer des préservatifs, on se dit qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez les moralistes en tout genre (y compris le corps médical). Il a fallu attendre le sida vers 1982 pour voir les pharmacies délivrer ou même offrir des préservatifs à qui en voulait...
Bravo encore pour votre voyage antiquito-sexuel.

Corto

Contribution du : 19/01 09:52:26
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"Entre un poème et un arbre se trouve la même différence qu'entre une rivière et un regard". Federico Garcia Lorca.
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Expert Onirien
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C'est une bonne nouvelle, vite lue et définitivement distrayante. Je pense à la chanson sentimental bourreau de Boby Lapointe... mais ça n'a vraiment que très peu avoir.
Difficile d'ajouter à l'éternel débat, contraception vs natalité.
C'est agréable de lire des infos au sujet de votre travail de recherches.
Je comprends votre attente initiale qui était un refus du comité, pourtant, de l'extérieur, le thème bien traité n'est absolument pas choquant.

Contribution du : 19/01 20:15:51
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
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Je me permets d'ajouter :
Les contes drôlatiques de Balzac me paraissent vraiment être l'aboutissement du travail que vous avez mené sur ce texte. Ils sont écrits dans un français bien antérieur à l'existence de l'écrivain.
Je vous les conseil vivement !

Contribution du : 20/01 16:13:24
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Onirien Confirmé
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Merci Jean-Phi,

Ma mémoire "littéraire" ayant tendance à foutre le camp (j'ai lu trop de livres, je pense), je n'arrivais plus à retrouver quelles lectures avaient pu me donner ce fin vernis de vocabulaire du temps jadis. Tout m'est revenu en bloc, après avoir lu quelques lignes de ces contes drôlatiques. Rabelais, évidemment, François Villon, divinement chanté par Brassens, et surtout un travail colossal de traduction en alexandrins de l'œuvre d'Alighieri Dante (de son vrai nom Durante degli Alighieri), la divine comédie. Le traducteur avait pris le parti de traduire cette trilogie en un Français contemporain de l'auteur, à savoir le début du quatorzième siècle. Bien qu'adolescent à l'époque, j'avais été marqué par cette lecture.
Ma culture littéraire étant des plus hétéroclites, j'ignorais que Balzac avait produit ces contes. J'ai été happé dès les premières lignes.
Autrement dit c'est un bien beau cadeau que vous me fîtes...

Contribution du : 21/01 13:21:20
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Expert Onirien
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Moi qui suis peu lecteur, j'ai eu tendance à vouloir concentrer mes lectures sur l'essentiel, mais je me suis arrêté en chemin, si bien que mes souvenirs restent entiers. J'ai lu Dante et j'ai appris plus tard que le manuscrit est resté caché dans un puits plusieurs années par trop subversif, c'est l'épouse de Dante qui l'a remis à l'éditeur alors que son mari était parti en exile au bras d'une autre. À cette émouvante preuve d'amour, l'humanité doit la parution de La divine comédie. Je raconte pour la troisième fois cette anecdote sur le site.

Contribution du : 21/01 13:52:21
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Expert Onirien
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Bonjour ninja, merci pour ce retour et vos réponses á mes questions de curieux fainéant !
Pour les quelques formules que j’ai relevées, comme je le disais je ne suis pas expert en la matière. Il se peut tout à fait que je me trompe, mais je vais essayer d’expliquer pourquoi elles sonnaient bizarre à mes oreilles :

- « Foin de levrette ni que du cheval érotique ! » :
Le problème ici n’était pas le « ni que du » en soi. Vous citez un vers de Racine qui donne (si on le remet dans le bon ordre, sans souci de versification bêbête) : « Ne pense pas que [bla-bla] ni que ma lâche complaisance ait nourri le poison du fol amour [bla-bla] ». Ici le « ni que du » ne vient pas de nulle part : le « que » vient de « ne pense pas que » et le génitif a aussi sa place dans la phrase (poison du fol amour). C’est juste foutu dans un ordre bizarre pour « rentrer dans le vers ».
Dans votre phrase en revanche « Foin de levrette ni que du cheval érotique ! », je ne comprends pas d’où vient le « que » (et, ma foi, se faire assaillir par des queues surgies de nulle part, c’est fort déconcertant, ainsi que dame Clitorine saurait vous le confirmer). J’aurais écrit « Foin de levrette ni de cheval érotique », tout simplement. Mais encore une fois peut-être que je me goure !

- « Point Taïaut n’est permis »
Pour le coup, c’est peut-être tout á fait juste. Mais je ne suis pas familier avec l’usage de Taïaut en tant que substantif. Je ne le connaissais que comme une interjection (« Taïaut les chiens, taïaut les hommes ! » comme dit Hugo). Ici, il est utilisé comme un nom, synonyme d’assaut. On comprend bien sûr, mais je ne pense pas l’avoir souvent vu utilise de cette manière (peut-être un manque de culture de ma part).
Et puis je pense que c’est juste l’ordre qui me dérange. Si je lis « Taïaut n’est point permis », ça passe mieux finalement. L’inversion sonne bizarre mais je manque de connaissance pour juger si elle était naturelle pour l‘époque dans un contexte non versifié.

Contribution du : 22/01 06:49:42
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Re : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la contraception du temps passé
Onirien Confirmé
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Cher Cox,

Après avoir creusé un peu le sujet, je pense que vous avez raison concernant les deux points mentionnés.
Je m'aperçois que j'ai oublié de répondre à une autre de vos demandes : citez-moi, récitez-moi, j'en serai honoré !!!

Contribution du : 22/01 11:45:13
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