Bonjour à tous,

Je remercie tout d'abord le comité de lecture pour avoir sélectionné ce texte. Merci aussi à tous ceux qui ont pris la peine de lire et commenter ce poème.

Un petit mot sur les circonstances de sa création : comme beaucoup, j'ai assisté, avec consternation, à l'incendie de Notre-Dame de Paris, détruisant en quelques heures cette magnifique cathédrale.
J'ai aussi suivi les différents documentaires sur les importants travaux qui ont permis à cet édifice de "renaître" (je n'ai pas d'autre terme) et de retrouver sa splendeur d'antan.
Lors de la cérémonie officielle de réouverture, j'ai écrit un premier sonnet, les quatrains évoquant l'incendie, et les tercets, la renaissance... Deux jours plus tard, insatisfait du résultat, j'en ai fait un diptyque, ajoutant les tercets au sonnet L'Incendie, et ajoutant les quatrains au sonnet La Renaissance.

Certains me reprochent de faire rimer des rimes féminines et masculines, comme autel/chapelles, par exemple. Pour moi, il est évident que la rime hiver/primevère, par exemple, est bien meilleure que la rime pierre/primevère, le e final ne se prononçant plus depuis des siècles... On trouvera de nombreux exemples chez Aragon, par exemple.
Je ne le fais pas systématiquement mais ce n'est pas toujours possible de l'éviter.
Je rappelle que ce poème est publié en contemporain, où les règles sont plus souples.

On me reproche aussi d'être trop descriptif, mais qu'on m'explique comment je peux évoquer un incendie sans le décrire un minimum ?

Ceci dit, après avoir envoyé le poème (récemment écrit) à Oniris, j'ai réalisé qu'il y avait moyen de faire (un peu) mieux, et je vous livre ci-dessous une version légèrement différente :


I L’Incendie


Elle a brûlé longtemps, dans le soir, solitaire ;
La toiture ployait sous les flammes cruelles,
Et la fumée montait vers les tours sentinelles,
Brunissant rois et saints, archanges et chimères.

Au-dessus de Paris, sa flèche légendaire
Vacilla un instant, noire et rouge dentelle,
Puis, dans un tourbillon de feu et d’étincelles,
S’effondra sur la nef aux sublimes verrières !

On aperçoit le ciel, depuis la cathédrale,
Par des trous dans la voûte… Au sol, des pierres sales,
Des débris, de la suie, partout, sur les statues,

Sur l’orgue merveilleux, sur les riches vitraux,
Sur les joues de la Vierge où coule un filet d’eau…
Dans le beffroi noirci, les cloches se sont tues.


II La Renaissance

Sous les rais de soleil, la façade s’éclaire,
Révélant la splendeur des statues éternelles,
Les apôtres, les rois, la Vierge intemporelle,
Et Saint-Michel pesant les âmes, l’œil sévère.


La nef, le chœur sont pleins d’une douce lumière,
Caressant les hauts murs, illuminant l’autel,
Et la grande rosace irise les chapelles,
Dessine un camaïeu de mauve sur les pierres.

En ce matin d’hiver, après un long sommeil,
Notre-Dame renaît, tranquille, et le soleil
Fait resplendir le Christ et la Vierge sereine.

En voyant cette flèche et la croix qui se dressent,
Très haut dans le ciel bleu, en ce jour d’allégresse,
Les hommes ont prié Dieu, au bord de la Seine.


Merci encore pour vos réactions.

Je trouve votre dernière version bien meilleure en effet. J'ai moi aussi tendance à envoyer bien trop vite mes textes, sans les avoir suffisamment travaillés. Et après, je vais implorer des modifications qui ne sont pas toujours possibles !
Cordialement, Ramana.

Merci Ramana

Oui, quand je relis un texte, quinze jours ou un mois après l'avoir écrit, je vois subitement de petits (ou gros) défauts et je me dis toujours : comment ai-je pu laisser passer cela ?
Hier soir, j'ai encore apporté un petit changement à Notre-Dame, et ce n'est sans doute pas le dernier...

Cordialement
François