Une version "avec virgules" pour mieux rendre compte d'une lecture qui, à première vue - je le reconnais - n'est pas de toute facilité, car il faut trouver le "bon" rythme de lecture... et beaucoup i-ma-gi-ner !




JAUNE DOUX DE CITRONS AMERS



Ô Fabuleuse ! en plein la fleur,
Oiseau, dans un froufrou de lins
Et de cotons, blanc hasard d'un
Jaillissement, aux yeux un pleur

L'entièreté d'un corps au coeur,
Éclair, ta jambe explose, en lien
Proche dans l'air, où, là, un sein
Se délivre aux sursauts fugueur

Ballet des mains, tendre, à figer
Le ciel, en bleu, tombé des verts
D'où les citrons pensent neiger

Lourd fraisil, poudre à déranger,
Bordant ta lèvre, au centre amer,
Que rompt, jaune, un citron mangé

Au cou pendue, la graine, en rang,
Teinte, en couleur, l'ombre posée,
Troublant collier, quand l'alizé
Avive, en blanc, le bleu si grand

Tiédeur d'un flanc prépondérant,
Couchés au vert, nus, peu bronzés,
Le citronnier vient nous baiser
D'un parfum, doux, nous fulgurant

Soleil ici né aux fruits jaunes,
À l'oeil un or, là, nous couronne




Des clefs (juste pour comprendre un peu mieux... je n'ai pas dit apprécier, ce qui est une autre affaire) :

* 1ère & 2ème strophe : "ma" femme - bien sûr inventée, comme tout ce jardin sorti tout droit de mon imaginaire - ma femme donc jaillit en courant dans le jardin, parmi fleurs et feuillages, sur un envol de ses vêtements, jambe & sein à découvert)

* 3ème strophe : elle danse & tournoie les mains levées vers le ciel bleu, d'un bleu comme tombant du vert feuillage des citronniers

* 4ème : à sa lèvre, sa poudre avec, au centre, un citron croqué

* 5ème : à son cou, un collier de graines teinte une ombre sur sa peau

* 6ème : nous finissons couchés sur le vert d'une mousse... sous un des citronnier qui se penche sur nous avec le baiser de son parfum

* 7ème : un soleil ---> né des citrons jaunes avec un or d'amour en nos yeux.

Une autre p'tite chose : tout le poème est construit sur des alternances de couleurs et d'ombres pour faire vivre ce dessous les feuillages où se situe l'action.

Merci aux courageux !

T'aurais pu te fouler un peu plus et nous offrir un double sonnetin... complet... mais non, Môssieur, y veut pô !

Salutations.

Bonjour Pluriels1,

Merci pour ces précisions.

Re Pluriels ! Désolé, j'ai déposé un commentaire avant d'avoir lu ce complément d'informations ; ça m'éclaire un peu mais, avoue que ça n'est pas évident... sans la notice !

Pluriels1,

Déjà un peu plus clair, merci pour les quelques codes de l'Enigma.
Je suis benêt je le confesse, aussi, je pose en vrac les interrogations qui me viennent suite aux lectures.
Qui me parle et à qui s'adresse l'auteur quand il écrit puisque c'est tellement construit, suivant des règles et une sensibilité si perso. que nul, à part lui, n'a les clefs. Quelle est la motivation de publication, un partage, un don?..
Je conçois bien le rôle de l'écrivant, mais quelle place pour le lecteur?
Quel lien fond/forme? Peut on affilier ce texte à une pierre de rêve?
Comme tu vois, je suis et reste dans l'expectative en buvant mon café.

Raoul

Citation :


Je suis d'accord avec cela. Pour ma part, comme je l'ai mis dans mon commentaire, je n'aime pas les poèmes à notice. Par exemple, Rimbaud, je n'aime pas le lire, il m'ennuie.
Oui je sais, ô outrage, ô sacrilège!...
Ouais peut-être mais j'aime pas Rimbaud. C'est ainsi.

Pourquoi écrire un poème "hermétique" pour le "justifier" avec une notice ou une autre écriture. Franchement je comprends pas.

Assume, laisse-nous dans le flou. Fais pas les chose à moitié quoi...

"hermétique" le terme ne m'inspire pas grand chose, ce genre de textes à la particularité, à mes yeux, de proposer une lecture différente à chaque lecteur, à chaque lecture, de donner un rôle actif au lecteur, qui n'arrivera à rien avec une lecture simple et passive. j'aime bien. mais bien sûr, les ratés sont fréquents :D

M. en passant

Merci à tous de vos "enrichissantes" discussions que j'apprécie... même le négatif léger ou fort car c'est dans l'ordre des choses.

xuanvincent, Alexandre & Raoul : pour avoir vu quelque peu la lumière (sous l'ombre), un "spécial" !

notrac & Raoul : comme le remarque - fort bien - Marquisard, j'ouvre mes mots et après les lecteurs suivent ou ne suivent pas : ce n'est plus mon problème car c'est à eux de vouloir pousser la porte et donc de désirer entrer en ce monde de mots que je crée par un assez long travail (des fois facile mais d'autres fois beaucoup plus ardu).

Je rassure tout le monde : j'écris d'autres poèmes plus abordables mais j'adore travailler sur cette forme de "poèmes en vers justifiés" car elle m'impose un choix de mots et un travail très particulier du vers (rythmes, rimes et sonorités pour une autre musicalité).

Ce ne sont pas des poèmes faciles, je le reconnais volontiers mais ceux-là veulent atteindre un autre lectorat plus difficile... (ceux qui aiment Malarmé dans "Eventail" comprendront...).

Très heureux donc de votre passage à tous,

Mes Pluriels en somptuosité sur des soleils imaginaires à voguer voiliers sur les eaux où chante l'encre des mots.

Il est vrai que ton poeme a meilleure allure avec la ponctuation et qu’on devrait pouvoir la trouver tout seul mais ca pose la question a quoi bon la poesie sans ponctuation oh je ne critique pas ce choix je pose seulement la question il me semble que cette absence pourrait etre enrichissante si elle pouvait offrir une liberte d’interpretation mais quand elle est contraignante et n’autorise que l’unique solution que tu assenes ca frise le jeu ca devient un probleme d’echecs lequel soit dit en passant n’est pas apoetique comme tu vois je suis partage et songe meme a une poesie sans accents