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à propos de la procession
Expert Onirien
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29/12/2008 13:05
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Suite à certaines réactions dubitatives au sujet de ce sonnet, tant au niveau du fond que de la forme, je me permets de poster ici une petite explication de texte.

Je sais qu’expliquer un poème peut parfois être contreproductif, mais comme le but est de transmettre un message, une émotion, je crois que de temps en temps cela ne peut pas faire de tort.

Tout d’abord, ce sonnet est né à la suite d’une visite de la cathédrale de Cologne, où repose la célèbre châsse des Rois Mages (le cœur pour être précis).

J’ai voulu procéder avec une certaine logique.

Tout d’abord, la structure par opposition, très classique certes, mais très efficace (Baudelaire en a usé dans de nombreux sonnets, dont la Cloche fêlée notamment)

Nous avons donc les deux quatrains qui parlent de la cathédrale, de la châsse, de la procession et de la foule : l’extériorité.

Ensuite, les deux tercets, avec à la charnière, l’apostrophe « toi » marque l’expression douloureuse du poète (le moi ici est aliéné par l’abandon, la douleur crée la distanciation, l’éloignement du sujet par rapport à lui-même, d’où l’utilisation de la deuxième personne). L’intériorité donc…

On a donc comme structure Q1 +Q2<> T1+T2

J’explique vers par vers maintenant, c’est encore la méthode la plus pertinente.

Vers 1 : Le Saint-Chrême exprime ici l’onction, la bénédiction (dans les tercets, l’image du corbeau exprime la malédiction (on peut penser à Poe et son célèbre poème le corbeau, le corbeau étant aussi dans la « mythologie chrétienne » un animal maudit)

Vers 2 : l’adjectif « bruissante » se voit renforcée par l’allitération du vers suivant en chuintantes :

Vers 3 : le flot des pèlerins CherCHe à se rapproCher…

Vers 4 : une ombre sépulcrale fait écho ici au dernier vers et le mot « tombeau ».

À noter pour ce quatrain l’utilisation d’images maritimes (marée, le flot des pèlerins, d’où s’écoule)

Vers 5 : là, j’introduis une nouvelle image, plus textile si j’ose dire, l’image de la moire d’or, la foule bigarrée miroitant dans le soleil couchant…

Vers 6, 7,8 : prolongation de cette image à travers des expressions comme « s’étire », « pas ondulant », « ne peut s’en décrocher »

Au vers 7, la diérèse à procession, au niveau de la césure, fait un écho à la diphtongue royale, ce qui renforce la lenteur de la diction et crée un lien symbolique entre la lenteur de la diction et celle de la marche...

La foule est à la fois marée chatoyante et étoffe ondulante…

Dans les deux quatrains, on peut deviner la psychologie de la foule « elle cherche à se rapprocher », « elle est éblouie et loyale », « son pas ondulant ne peut s’en décrocher » : tout cela évoque la fascination, l’admiration, l’amour et la gloire…

Viennent ensuite les deux tercets et l’opposition frontale avec le cœur du poète, qui, lui, a le « cœur qui se délabre au détour des nuits sombres ». À noter l’opposition moire d’or, nuits sombres : le soleil n’est plus…

Le vers 10 et 11 confirment la solitude absolue, l’abandon total, le sentiment de déréliction (« nul » « sinistres décombres » « ténèbre étend ses ailes de corbeau »)

Le dernier tercet exprime l’angoisse de l’oubli, de la déchéance totale en même temps qu’une certaine résignation devant la mort (« oubli dérisoire »).

Le vers 12 : je dis « la postérité, sans couronne et sans gloire, » : je joue sur la polysémie des mots couronne et gloire. Évocation parallèle des Rois Mages, mais aussi du soleil (couronne solaire, gloire du soleil couchant)

Le dernier vers résume le tout :

« Ni d’un burin de flamme » : l’anamour et la nuit
« ouvrager ce tombeau » : l’idée d’un inachèvement, d’une vie ratée, d’une ébauche abandonnée…

Voilà. Dans l'espoir d'avoir fait un peu mieux passé le courant.

Contribution du : 21/06/2009 16:51
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Re : à propos de la procession
Visiteur 
Merci Pouet Pouet pour les explications...

Contribution du : 21/06/2009 17:10
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Re : à propos de la procession
Visiteur 
Alors là, pour une explication de texte, c'en est une... et ça change tout ! Comment voulais-tu mon cher Maître es Sonnets que j'aille chercher aussi loin la clé de cette énigme... qui n'en est plus une et je t'en remercie... C'est en ces moments particuliers que je mesure la profondeur abyssale du puits de mon inculture... Merci Frédéric !

Contribution du : 21/06/2009 18:46
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