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au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Visiteur 
Bonjour à tous,

Je voulais remercier ici ceux qui ont lu mon texte « nue devant toi » et ceux qui ont pris également le temps de le commenter. Et vous donner aussi quelques explications, pas trop, car une fois publié, un texte appartient à ses lecteurs et je n’aime pas personnellement que l’auteur vienne me dire à quoi j’aurais dû penser ou faire attention en lisant son récit.

Donc brièvement, je n’avais pas à l’origine l’intention d’endosser le rôle d’une femme. Je ne fonctionne pas comme ça, je veux dire, je n’intellectualise pas quand j’écris, je démarre sur une idée, et puis les choses évoluent à l’instinct et parfois elles m’échappent et si je trouve la direction intéressante, je fonce. Au départ, la chanson de Chanfort « l’ennemi dans ma glace » me trottait dans la tête et m’a donné la base. Je voulais qu’un visage reflété dans le miroir parle à mon personnage, a priori masculin, la quarantaine passée et le début des moins faciles, des plus fatigués, des je rentre chez moi les gars, ma femme m’attend ou bien a cessé de m’attendre…

Mais très vite, dès les premiers mots, et sans que je me l’explique, l’identification à un personnage de femme s’est faite, processus que j’ai trouvé nettement plus percutant et plus intéressant, plus dangereux aussi, mais plus complexe et plus susceptible, à mon sens, d’être envisagé sous un angle poétique. Et à l’évidence, pour une question de force, elle ne devait pas se parler à elle-même, par miroir interposé, mais à cet autre – à la fois son homme mais aussi le lecteur -, témoin privilégié et muet de sa « dégradation » physique et de ce qui en découlait. Voilà pour ce qui a initié ce récit. Maintenant, voyons vos commentaires de façon plus détaillée. Pour un souci de cohérence et pour éviter les redites, je les ai, quand c’était possible, regroupés en fonction de leur contenu.

Val

Tu souhaiterais que l’on fasse aussi le portrait d’un homme vieillissant, pour rétablir un certain équilibre et tu sembles regretter que mon récit soit axé uniquement sur la déchéance ou la dépréciation de cette femme. Je ne crois pas, pour ma part, qu’un récit doive aborder toutes les données d’un problème. Mon texte présente un angle de vue, il ne prétend pas parler au nom de toutes les femmes ni faire œuvre de justice en rééquilibrant les choses par un portrait aussi dur d’un homme. Ce n’est pas mon propos. Mais qui sait, le vieillissement, la dégradation des choses et des sentiments me parlent, donc rien ne dit que je n’y reviendrai pas différemment une autre fois.

Hana

Tu as été choquée, révoltée même, par mon récit, par cette vision d’une femme vieillissante qui semble n’avoir plus aucune estime pour son corps. Aucune femme ne serait aussi dure avec elle-même, dis-tu. Le crois-tu vraiment ? Personnellement, j’aimerais que personne, jamais, homme ou femme, n’en vienne à parler de lui de cette manière, n’en soit réduit à se voir comme ça, mais ce sont pourtant des choses qui arrivent… Je suis désolé que tu y aies vu une intention sexiste. Ce n’était pas le but. L’homme est bien le seul coupable dans ce récit et je pensais que toute l’empathie des lecteurs irait à la femme, à sa douleur, à sa lucidité, à son humanité… Mais ta réaction était de celles que je redoutais, et je craignais qu’elle soit majoritaire. Bizarrement, les réactions les plus vives, en dehors de la tienne, sont plutôt venues des hommes…

Cela m’amène à sortir de ton commentaire, Hana, pour aborder, indépendamment de mon texte, une thématique plus générale sur les réflexions morales qui sont souvent faites à propos des personnages d’une histoire, réflexions qui souvent influent sur le jugement que l’on porte sur le texte. Pour ma part, je ne recherche pas dans mes lectures des héros forcément sympathiques et moraux, à vrai dire, ils auraient plutôt tendance à m’emm… Je veux que l’histoire et les réactions des personnages me paraissent crédibles, pas qu’ils s’imbriquent exactement dans ma façon de penser. Il faut aussi parfois que le lecteur, en dehors des qualités réelles ou supposées de l’auteur, accepte de faire l’effort d’embarquer dans un monde qui n’est pas le sien, qui ne répond pas à ses propres codes sinon, effectivement, le moindre écart à son canevas mental, le laissera sur le bord de la route. Beaucoup d’écrivains aujourd’hui reconnus ont eu beaucoup de mal à exister tant leurs choix et leurs thématiques choquaient leurs contemporains qui du coup, aveuglés par ces entorses à la bonne morale ou au littérairement correct, ne concevaient pas de trouver la moindre qualité à leur production. L’écriture demande un minimum de talent, mais j’ai tendance à penser que la lecture en demande tout autant.

Widjet

On a déjà eu l’occasion de parler de ton comm en mp, et donc je n’y reviendrai pas longuement. Mais c’est vrai qu’il m’a empêché de dormir une bonne partie de la nuit. Du coup, ma première réaction a été aussi vive que certains mp que je reçois, c'est-à-dire vraiment pas sympa, et je me suis demandé pourquoi je réagissais comme ça, alors que d’habitude, j’avoue que je prends les critiques avec pas mal de distance… Deux raisons à cela, je pense. D’une part, tu fais partie des personnes que j’aime lire comme auteur ou commentateur, même si je ne te trouve pas pertinent à tous les coups, mais je t’accorde généralement un certain crédit et donc, en l’absence encore d’observations contradictoires, la tienne faisait loi et certaines critiques m’ont semblé assez terribles je dois dire.

Mais en dehors même de ton cas personnel, en y repensant, je me suis rendu compte que j’étais plus touché par les commentaires, bons ou mauvais, pour mes récits que pour mes poésies, ou assimilées. Je n’ai aucune prétention poétique, je ne suis pas un poète, j’écris la plupart du temps des petits textes de chansons sans prétention et donc, les observations régulièrement identiques, comme celles de Notrac par exemple, sur la banalité de mes propos ou de mes tournures me paraissent tout à fait fondées, mais ne m’affectent pas, car je n’ai pas la volonté (certains diront sans doute la capacité) d’être original ou d’aller chercher des images si étranges et si travaillées qu’elles ne me parleraient pas du tout. J’ai une culture de la chansonnette populaire qui n’a rien à voir avec la poésie et ça me va très bien. On en a discuté ici ou là déjà, et même si je reste minoritaire sur ce coup-là ici, pour moi, une bonne chanson ne doit pas forcément être à grande valeur poétique, ce n’est pas ce qui en fait à mon sens l’intérêt. Et même si je m’essaie de temps en temps à des formes plus classiques, ce n’est qu’un jeu et le fait de ne pas convaincre ne me tracasse pas plus que cela.

En revanche, j’ai l’impression de mettre beaucoup plus de moi-même dans un récit, même court. Je sais que Pat, et d’autres avant elle, a dit dans un forum qu’il ne fallait pas confondre l’auteur et son texte, que critiquer un texte ne dévalue pas les qualités intrinsèques de son auteur, qu’un auteur n’est pas son texte… Elle a bien sûr raison mais en même temps, j’ai envie de dire, si, moi je crois qu’un auteur EST son texte, au moins en partie. Si ce n’était pas le cas, je n’écrirais pas je crois. On n’est pas que ça et cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de travail ou que ce travail ne doive pas être critiqué et amélioré, mais quand même, on met beaucoup de nous-mêmes dans ce qu’on écrit. Je suis beaucoup de cette femme usée et désespérée, même si je ne suis pas elle à l’évidence. Comme j’étais aussi beaucoup de l’homme qui écoutait la voix de sa femme perdue, comme je serai sans doute, si je continue d’écrire, toujours les personnages que j’invente, même s’ils ne sont pas moi. Voilà pourquoi je suis plus sensible aux critiques sur mes récits que sur mes « poèmes » (rien que le terme me gêne, c’est dire… lol) qui sont plus des « objets » de détente ou d’expérimentation pour moi. D’où ma réaction un peu vive et maladroite, widjet, dont j’ai déjà eu l’occasion de m’excuser. J’apprends encore à être lu et commenté, et je vais m’améliorer, c’est promis.

Pour en revenir à ton commentaire, je regrette simplement d’avoir eu la flemme de me renseigner pour savoir si je pouvais changer de pseudo pour cette nouvelle. Je pense que ton appréciation sur la crédibilité du récit a été largement influencée par ta connaissance de l’identité sexuelle de l’auteur. Et je crois sincèrement que ta vision de la réaction d’une femme est typiquement masculine justement. Une femme sait l’importance que l’homme accorde à son pénis, mais contrairement à lui, souvent immature en ce domaine, elle n’a justement aucun besoin d’y revenir constamment… Mais je peux me tromper et je tombe là dans le piège que je te reproche : la généralisation. Chaque être est à mon sens différent et si des traits le rapprochent d’une catégorie en fonction de son sexe, de son origine ou que sais-je encore, ses réactions n’en sont pas pour autant, sauf exception, gravées dans le marbre et incapables de se différencier de celles des autres. C’est la façon dont on amène ces réactions qui doivent les rendre crédibles et pas nos idées préconçues, et peut-être n’ai-je pas été assez convainquant à ce niveau-là.

Sur les répétitions, elles étaient effectivement voulues et le « te souviens-tu » m’a posé beaucoup de questions : je le mets, je l’enlève, ou une fois sur deux ?… j’ai essayé plein de versions mais finalement j’en suis arrivé à la conclusion qu’il les fallait ces « te souviens-tu » car je les « voyais », j’avais l’image de phrases-vagues lancinantes qui venaient se fracasser sur ces rochers « te souviens-tu ? », brisant chaque fois l’espoir de cette femme qui ne renonçait pas pourtant et repartait à l’assaut une nouvelle fois, tout en sachant parfaitement à quoi s’en tenir, mais pour le bonheur douloureux d’évoquer encore ces souvenirs magnifiques…

En revanche, je le répète encore, je t’assure que j’ai lu et relu ce texte à mi-voix pour lui donner toute sa musicalité, qu’il y a là un vrai travail sur le rythme, même si tu n’y as pas été sensible. Et je crains malheureusement que tu ne sois pas plus sensible aux suivants car c’est ma façon d’écrire et, crois-tu que c’est bête tout de même, j’y tiens…

Selenim

L’émotion est effectivement une donnée très subjective et il semble que mes écrits ne te touchent pas. Nous n’y pouvons rien ni l’un ni l’autre, voilà pourquoi le succès de certains livres m’étonnera toujours quand il te ravira, et inversement. Merci cependant de m’avoir reconnu quelques qualités d’écriture.

Florilange, Coquillette, Tinuviel, Jaimme, Electre, Alauda, Mohamed, Farfalino, Nicole, Laloutre

Merci d’avoir perçu, entre autres, la poésie de ce texte. Mention spéciale aux lectrices qui m’ont rassuré sur le fait que je ne m’étais pas totalement planté et qu’il n’y avait aucun mépris pour les femmes dans ce texte. Je ne reviendrai pas sur le fond de vos commentaires qui m’ont tous profondément touché par leur force de conviction et souvent leur enthousiasme et je me dis avec une pointe de tristesse qu’il y a peu de chances que je reçoive sur d’autres textes des témoignages aussi vibrants d’émotion. Donc, merci encore, très sincèrement.

Aldenor

Tu poses la question de la rébellion de cette femme devant la façon dont son homme la voit, et tu regrettes que je n’aie pas poussé l’analyse dans ce sens. Je vais sans doute te décevoir à nouveau, mais comme je l’ai dit, j’écris vraiment instinctivement, je ne prétends pas recouvrir toutes les dimensions et les données d’un thème. Je crois sincèrement que cette femme est d’une lucidité totale et terrible, qu’elle connaît la faiblesse des hommes, leur superficialité parfois, et leur désarroi aussi quand leurs sentiments s’opposent à leur désir… Je n’aurais tout simplement pas été capable de fouiller plus avant (peut-être est-ce là ma limite en tant qu’auteur masculin), mais en plus, je ne suis pas sûr que le récit y aurait gagné car je voulais rester dans le domaine de l’émotion, pas dans celui d’une analyse rigoureuse et détaillée des tenants et aboutissants de la déliquescence de cette relation et sur ce qui la fondait. Mais ta critique est pertinente.

Relevante

J’avoue que ton commentaire m’a laissé perplexe. Et là, j’ai vraiment mesuré l’écart qu’il pouvait y avoir entre ce que l’on avait envie de transmettre, l’émotion qu’on voulait susciter, et la façon dont le lecteur s’emparait de notre texte pour en faire quelque chose de terriblement différent de ce qu’on imaginait. Méchante cette femme dis-tu ? Ma foi, ce n’est vraiment pas la première chose qui me viendrait à l’esprit la concernant. Comme quoi, tu as réussi à me surprendre Relevante, et je te remercie de ton témoignage très singulier.

Xuanvincent

La façon de parler de cette femme te semblait relever d’un choc dû à un accident ou à une maladie. Là, on touche à un élément que j’ai hésité à donner car j’ai peur que l’explication en déçoive certains ou change leur appréciation du récit. Donc, c’est ici que je dis au revoir à ceux ou celles qui veulent rester sur leur opinion sans intervention directrice de l’auteur…

Bon, pour ceux qui sont restés (ah les petits curieux), je lève un coin du voile : en écrivant cette nouvelle, j’avais en tête une salle d’autopsie, une femme nue livrée au regard d’un homme (le sien a priori ! lol), morte en fait (maladie ou suicide, je n’ai pas approfondi). Je trouvais l’analogie entre l’autopsie de ce corps et celle de leur amour intéressante. Cette vision m’a aidé à « exposer » son corps abîmé sous la lumière crue des projecteurs et m’a permis de désinhiber sa parole. Et cela rejoint aussi certaines interrogations ou critiques. La femme ne parle effectivement pas à son homme, en direct si je puis dire, ce sont ses pensées qu’on entend, un monologue intérieur maintes fois remâché sans doute (comme certains l’ont relevé), qu’elle nous livre parce qu’elle est au bout de tout, résignée, oui, car plus rien ne sera possible et cet homme qui pleure, sans doute sincèrement malgré tout, n’a pas su l’aimer comme il aurait dû, il se retrouve face à son « cadavre » (car elle est morte, au propre ou au figuré, je n’ai pas réussi à trancher). Et il pleure autant sur elle que sur ses propres faiblesses à mon avis. Il y a l’aveu de sa lâcheté dans ses larmes. Il est assez pitoyable, mais en même temps, j’ai une certaine indulgence, comme sa femme d’ailleurs, car ce n’est qu’un homme…

Notrac

Les 4ème et 5ème paragraphes ne t’ont pas séduit. Ils se voulaient poétiques et différents des autres car ils abordaient le thème du souvenir, de la passion et de la nostalgie, faisant hiatus avec les autres paragraphes plus froids, presque métalliques, d’une lucidité âpre. C’est là qu’on voit la difficulté de contenter tout le monde et l’obligation qu’on a, en tant qu’auteur, de faire des choix et de les assumer. Ces mêmes paragraphes ont été les préférés d’autres lecteurs… Que tout cela est donc compliqué ! lol

Liryc

Ta façon de juger de la qualité d’un récit me terrifie, pour être très franc : quelle drôle d’idée de désosser un texte de ses adjectifs pour n’en conserver que le squelette ! J’ai un peu de mal avec cette conception de la lecture, et par voie de conséquence, de l’écriture. Je pourrais comprendre cette technique pour un article de fond, mais pour une nouvelle romanesque, je ne saisis pas l’intérêt de la démarche. Mes adjectifs, j’y tiens ! lol. Tu peux trouver, comme Widjet qu’ils boursouflent le texte et l’alourdissent, mais ils répondent vraiment à une volonté d’auteur, je n’ai pas pris les premiers qui venaient pour boucher les trous, ils sont partie prenante de l’écriture et de la musicalité que j’ai tenté de donner à ce récit. Ça me fait penser au film Amaddeus où un de ses mécènes fait cette réflexion saugrenue à Mozart : « c’était bien, mais un peu trop de notes ! » (bon, je te rassure, je ne me prends pas pour Mozart, tout va bien ! lol)

Chistoune

Je te remercie pour le terme « beaudelairien » qui semble me poursuivre ces derniers temps. Mais franchement, j’assume et si l’on trouve ne serait-ce qu’une once infime de ce grand monsieur dans mes petits écrits, et même si cette référence est destinée à dévaluer mon travail et à s’en moquer, je le prendrai toujours comme un compliment, et c’est absolument sincère.

Calouet

J’ai bien noté ta « revendication » pour un peu plus de « cash » dans ce récit, tu rejoins en cela, en moins cru, les observations de widjet. C’est amusant de constater que ce sont des hommes qui émettent cette réserve… Mais là encore, j’avoue que je m’en sens incapable, je n’ai pas envisagé les choses sous cet angle, la question ne s’est donc pas posée, mais je crois en toute honnêteté que j’aurais eu bien du mal à y répondre si je l’avais dû. Question de tempérament sans doute.


Voilà, je crois que j’ai répondu le plus honnêtement possible à certaines de vos interrogations en essayant de préciser le pourquoi de certains choix. Je vous remercie encore du temps que vous avez pris pour lire et commenter mon texte. Je n’ai pas encore l’habitude et c’est assez impressionnant, je trouve, de savoir que des étrangers nous lisent et nous renvoient leurs impressions sur ce qu’on a écrit, emmenant parfois le récit dans des directions qu’on n’avait même pas imaginées… C’est à la fois magique et terrifiant ! Et le pire, c’est que je crains d’y prendre goût…

Contribution du : 19/09/2009 13:08

Edité par David le 3/2/2010 17:33:13
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Maître Onirien
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Bonjour jphil,
C'est toute la différence entre publier sur Oniris & publier 1 livre en librairie. Ici, on sait tout de suite le ressenti des lecteurs (quand on a la chance, comme vous, d'être beaucoup lu, ne vous en plaignez surtout pas, ce n'est pas le cas de tous les auteurs).
Autrement, si widjet, selenim ou qui que ce soit avait acheté votre livre en librairie & l'avait jeté au feu, vous n'en sauriez rien et compteriez seulement le total des ventes.
Alors oui, c'est magique & étonnant, faut le prendre avec 1 petit grain de sel. Nous n'avons pas tous la même façon d'aborder la lecture. Ni la même formation pour le faire. Et je voudrais bien savoir qui, en abordant 1 auteur célèbre, vivant ou mort, se lance dans 1 explication de texte en règle, pour savoir si cet auteur mérite sa notoriété?
La preuve, regardez les chiffres de ventes de certains "auteurs à succès" qui, pourtant, ne cassent pas forcément des bricoles côté style. Mais leurs histoires plaisent au + grand nombre...
À défaut d'être auteurs à succès, soyons philosophes en notre maison. Je suis certaine que c'est votre cas.
Amicalement,
Florilange.

Contribution du : 19/09/2009 17:04
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
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Merci Jphil de ce long commentaire! Quel travail!

Florilange a raison au moins sur un point: la magie d'Oniris.
Imaginons que Umberto Eco laisse son "Nom de la Rose" sur un site d'écriture... Combien de lecteurs? Combien de commentaires constructifs? (Hors Oniris, évidemment!). Et pourtant quand on regarde le chiffre de ses ventes!
Oh, très beau livre! Oh, très à la mode! Et puis ça fait intello!
(bon c'est quand même un super livre, faut l'avouer! Les autres romans, en revanche...)

Comm inutile sur le nom de la Rose:
Très moyenâgeux. Merci, un beau livre. Surtout en édition reliée!

Jaimme

PS: j'ai vu mon nom apparaître dans une longue liste d'admirateurs, mais je vois que tu remercies essentiellement les admiratrices... pfff

Contribution du : 19/09/2009 17:47
_________________
"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême"
F. Herbert
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Visiteur 
Merci pour cette longue réponse à tous tes commentateurs et pour la petite explication du début.

Florilange a raison: les gens aiment un texte, ne l'aiment pas et partout ailleurs qu'ici, l'auteur n'en sait jamais rien (bien oui, les gens ne sont pas les critiques sinon cela se saurait).
J'irais même plus loin, le lecteur fait une remarque comme ça, dans le vide lorsqu'il a fini de lire un livre et personne ne l'entend. Sa suggestion se perd définitivement. Ici on fait une remarque sur ce que l'on a ressenti, sur ce que l'on a analysé et, magie, on a un retour de l'auteur, on en discute.

C'est une véritable opportunité grâce à laquelle chacun peut progresser...du moment que cela se passe dans le respect le plus total, évidemment.

Contribution du : 19/09/2009 18:00
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Maître Xuanzen
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Bonjour jphil,

Merci pour ces longues - et fort intéressantes - précisions sur ta nouvelle "Nue devant toi".

Contribution du : 20/09/2009 08:28
_________________
http://xuanadoo35.unblog.fr/recueils-de-nouvelles/ (extraits de nouvelles en ligne) et http://xuanadoo35.over-blog.com/pages/Mes_coups_de_coeur_sites_amp_blogs-2436675.html (Annuaire littéraire)

Voir, entendre, aimer. La vie est un cadeau dont je...
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Visiteur 
Jphil,

J'ai lu tout à l'heure "Nue devant toi".
J'ai posté un commentaire. Je me suis ensuite rendu sur cette page pour lire que ce vous en écririez de plus. Vous en écrivez beaucoup et j'ai tout lu avec empressement. Ca n'a peut-être pas beaucoup d'intérêt finalement que je l'écrive, mais j'avais envie tout de même que vous sachiez que j'ai particulièrement apprécié cette lecture que j'approuve totalement pour moi-même. Il semble décidément que le point de vue sur votre texte ne puisse être asexué. Malgré mon pseudo, l'accord des participes ne préserve pas longtemps de la trahison. Bref... je suis un homme.
D'abord, sur la forme, qui avant tout m'importe, je n'ai pu m'empêcher d'esquisser un sourire de confirmation en lisant que ce que vous révéliez de vos intentions que j'avais effectivement cru percevoir. J'écris dans un style différent du vôtre, mais il semble que nous ayons sur ce point une convergence totale. Lorsqu'on a l'amour de la musique, il est difficile de ne pas reconnaitre un musicien et, plus encore sans doute, un compositeur. Je déteste comme vous certains mots... "poète" par exemple... peut-être aussi "littérature"... "écrivain" aussi je crois. Il y en a d'autres par contre qui m'enchantent : musique, magicien, ...
Sur le fond... et bien vous écrivez vous-même que le texte appartient à celui qui le lit. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce n'est pas une question de choix, c'est ainsi !... tout simplement parce que le cerveau du lecteur n'appartient qu'à lui et n'est réellement accessible à personne d'autre (pour autant d'ailleurs qu'il le soit réellement à lui-même). Il est donc vain de disserter sur l'intention de l'auteur. Je reste perplexe devant les commentaires que font certaines personnes devant des œuvres d'art qu'il contemplent. Ils y découvrent, me semble-t-il, bien plus d'intelligence que ce qu'y a mis le créateur, bien plus d'intention même. Je dirais, pour caricaturer un peu, que le créateur crée et que le spectateur explique, y compris jusqu'à l'inexplicable. Le créateur a bien trop à créer pour s'embarrasser des explications. Mais le spectateur doit-il aussi s'en embarrasser ? Ne peut-il se contenter de ressentir ?
Pour ce qui est de l'aspect purement physique, j'ai pris votre récit au premier degré, à savoir une femme qui se montre effectivement nue devant son époux, dans une lumière crue pour n'en rien en cacher. Pour ce qui est du discours, je l'ai imaginé intérieur et absolument silencieux. J'ai imaginé que cette femme laissait parler son corps à cette homme et qu'il avait bien assez à dire pour n'avoir rien à y ajouter en paroles. Pour la fin... les larmes de l'homme... plusieurs interprétations sont venues me titiller. D'abord, que cet homme était devant le corps de sa femme décédée, au propre ou au figuré. Ensuite, que cet homme pleurait de honte. Enfin, que cet homme pleurait d'admiration. Qu'importe ? C'était probablement tout ensemble. Peut-être d'autres choses encore que je n'ai pas distinguées. Etant un homme, je me suis assez naturellement glissé dans la peau de celui auquel s'adressait cette femme (ou son corps). J'en ai conçu que cette femme ne se dévalorisait pas du tout, que du contraire, qu'elle devait être sacrément sûre d'elle et de sa valeur pour se montrer ainsi... qu'en pareille circonstance, j'aurais trouvé ma femme d'une dignité absolue, bien supérieure à la mienne, que je l'aurais admirée et... je crois... désirée !

Certains lecteurs sont chagrinés de ne pas avoir le point de vue de l'homme. D'abord, il ne me semble pas totalement absent, et puis vous laissez place à tous les possibles, masculins ou féminins.
Je peux proposer un point de vue parmi tant d'autres : il suffit d'écouter "Tu t'laisses aller" de Charles Aznavour.
http://www.youtube.com/watch?v=aj8RrwdUmmc

Contribution du : 03/02/2010 16:40
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Visiteur 
Merci Incognito pour votre message, un peu trop élogieux bien sûr, mais ça fait toujours plaisir. Me reste maintenant à voir comment vous écrivez vous-même pour savoir quel crédit je peux accorder à vos éloges ! (je plaisante voyons... quoique...).


Ah, et j'en profite aussi pour remercier l'anonyme derrière le rideau, qui a transformé mes piètres essais de mise en page dans mon post d'ouverture et l'a rendue conforme à mes voeux.

Contribution du : 04/02/2010 06:19
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Visiteur 
Trop élogieux ? Vous croyez ? Je peux aussi être très méchant, vous savez Du reste, je n'ai fait quécrire que je nous trouvais des points communs... ce qui ne peut bien entendu pas exclure que nous soyons nuls tous les deux
Après tout, je n'ai pas coté "Exceptionnel" parce qu'il y a avait malgré tout certaines phrases dont la musique me paraissait un peu plus lourde et nuisait à la légèreté de l'ensemble (je parle de légèreté du point de vue des sonorités, bien sûr, pas du sujet), mais je n'en ai trouvé que peu.

J'ai soumis une nouvelle, qui sera je suppose examinée bientôt, peut-être publiée. Vous pourrez alors vous faire une opinion, mais je ne suis pas sûr que cela ajoutera ou enlèvera de la valeur à mes "éloges". Je pourrais être bon critique et mauvais auteur, ou l'inverse, ou bon en tout, ou médiocre totalement.
Allez savoir !

Quoi qu'il en soit, si ma nouvelle est publiée, que vous la lisez et la commentez, soyez impitoyable !... vous me ferez grand plaisir.
Nous n'allons tout de même pas sombrer ici dans le clientélisme !
Je crois finalement que le meilleur crédit que je pourrais apporter à mes "éloges" d'aujourd'hui serait de dénicher l'un de vos textes que je pourrais coter très sévèrement et en dire le plus grand mal, vous ne croyez pas ? Sur ce, je pars à la traque de vos médiocrités... (je plaisante aussi )

Au plaisir...

Contribution du : 04/02/2010 14:45
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Re : au sujet de "Nue devant toi" de jphil
Visiteur 
Hum... je crois que je vais faire un usage modéré des smileys parce qu'ils ne passent pas du tout incognito ici !

Contribution du : 04/02/2010 14:46
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