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1 Utilisateur(s) anonymes
A propos de "La boite à montres"... |
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Je me permets de placer ce post sur le forum afin d’exprimer ma reconnaissance à vos retours plutôt positifs sur mon dernier envoi. Je tiens également à apporter quelques précisions sur sa genèse et la manière dont je fonctionne avec l’écriture.
Je ne suis pas un stakhanoviste de la plume et ne me considère pas comme poète. Je m’intéresse à la poésie en tant qu’expérience complémentaire et exercice sur l’appréhension personnelle du monde. La nécessité d’écrire se fait ressentir un peu comme le fait d’étayer un tunnel… pas évident à expliquer…il ne sert à rien d’avoir des idées si elles ne prennent pas forme, sens, ou non-sens. Plus ou moins consciemment je creuse mes petits bonshommes de chemin et tente de leur donner vie et consistance par cette graphie là. Assouvir un désir de perception, poser des signes sur de l’intangible, sur l’ordinaire pas ordinaire, voilà ma petite entreprise qui connaît pas mal de crises. J’aime écrire à partir de vécus intimes, de positionnements, de descriptions, ou d’une rêverie autour des objets. J’aime aussi jouer avec les mots : onomatopées, répétitions, fantaisie etc. Le mot agit comme un œil supplémentaire. Une vision très fugitive, le faisceau d’une lampe clandestine qui dévoilerait quelques poussières ci et là dans l’espace-temps qu’il nous est imparti. Enfin j’essaie de pratiquer cela. J’écris en principe par bribes : des petits bloc de phrases, des cailloux d’adjectifs, des miettes de logique forment une esquisse verbale très désordonnée ! IL n’y a pas de début de milieu et de fin. Tout est coupé, j’assemble ensuite comme on coud un patchwork. Souvent je laisse reposer ce puzzle comme on laisse reposer la pâte à crêpes. J’aime l’idée de mûrissement des choses pour aboutir à du simple qui dit beaucoup. La plupart du temps j’oublie ces notes, mais si il y a vraiment une intention profonde, elles ressurgissent fatalement. Je ne crois pas à « pas un jour sans une ligne », bien sur cela aide beaucoup de connaître et d’entretenir l’expression comme le pianiste fait ses gammes, mais très souvent cela conduit à de l’écoeurement. Alors je préfère attendre, je lis, j’observe, je peins, je courre, etc. Je ne me pose jamais des questions de formes. Celle-ci doit être uniquement au service du fond. Un écrit doit avoir un sujet, aussi peu défini soit-t-il. Je ne comprends pas le besoin de compter les pieds au coin du feu avec son chat sur les genoux, d’ajuster les rimes comme on ajuste sa cravate, ou d’examiner au microscope à balayage les formulations et les fautes d’orthographe pour être bien certain qu’il y a pas deux f à giraffe. Pour cela Scrabble et camomille sont un plus juste sport ! « Classique » n’est pas un genre mais un style. Mouvance qui- dans un contexte donné eut son heure de gloire et est bien fixé sur la frise des arts et de la littérature. Il me parait absurde (comme pour tous les genres d’ailleurs) de se vouloir « classique » en 2010, nous vivons autrement ! Mais voilà un autre débat que j’amorce là (attention surtout pas celui de l’avant-garde contre l’arrière garde qui est tout aussi suranné) qui pourrais faire l’objet d’un nouveau post. « La boite à montres » exprime un hommage - le mot n’est pas le plus juste- un état d’âme, une émotion, la fixation d’un ressenti et de vécu suite à la disparition d’un proche. Cette modeste boite existe réellement, le genre de chose que l’on croise avec la pensée qu’il peut y avoir lorsque l’on ère dans la maison vide d’un être aimé et plus que cela. L’idée de la traiter comme sujet poétique s’est imposée bien après. Les notes se sont croisées, j’ai raboté, limé, supprimé, ajouté, raturé (mes brouillons évoquent certains tableaux de C.Twombly !) jusqu’à plus soif pour aboutir à la proposition publiée ici. Elle reste très perfectible et vous l’avez justement remarqué. Par exemple la phrase : «Où Ulysse brûlait parmi d’autres livres » fait référence à l’autodafé de 36. Cela personne ne l’a décrypté car trop confusément amené, pourtant j’étais vraiment content de ce passage ! Merci à tous pour vos commentaires généreux, je rebondi sur quelques uns afin d’exposer davantage de compréhension, n’hésitez pas à intervenir de nouveau : Chienbrun : « Un poème (…) qui continue son travail longtemps ». Très touché de produire un tel effet chez vous, étonné même !!...j’en ai des frissons dans le cou ! Lapsus Il y a effectivement un jeu de travelling à la relecture mais auquel je n’avais pas vraiment songé .Quand à la « petite cour fossile » c’est à l’intérieur de la boite dont je fais allusion et non à l’école de Jules Ferry, mais pourquoi pas puisque la phrase suivante parle de « réciter ses tables ». Domi Le « jardin qui pleure » est une parole de mon fils (4 ans) en voyant la pluie tomber à travers la porte fenêtre. Je l’ai sauvagement plagié. Par transposition j’ai trouvé que cela évoquait bien un certain climat de tristesse ; Notrac Mon rythme est de l’ordre de la dodécaphonie ou du free jazz, j’essaie l’équilibre dans le non équilibre. Vous me suivez à la basse là ? (Sourire) Shanne Très Juste passage de cette citation de Bachelard. On tressaille de souvenirs heureux mais aussi parfois, de découvertes qui confortent un passé ambigu. Alexandre Oui le milieu reste trop brouillon je suis bien d’accord je n’ai pas réussit à rendre suffisamment fluide. D’autre part la fin n’était pas prévue ainsi il était question de parler d’un château : je l’avais trouvée trop bancale, complexifiante et ajoutait encore trop au désordre donc j’ai chuinté. Mais je la place tout de même ici pour complément : Sous les flancs noirs et roux Des communs d'une Malouinière, Sous une dalle épaisse, un blockhaus sous terre Sape, le parc joyeux et immense, d'âcre rudesse. David Oui c’est bien la mémoire et le temps dont il est ici question. Les objets sont les « modelages » de cette mémoire particulière. Le visiteur c’est le lecteur qui entre un peu par effraction comme j’ai eut le sentiment de le faire dans cette maison humainement « vide ». Je ne pense pas n’avoir fais qu’un polaroid d’une histoire, tout ici est extension des choses. Concept pour lequel le médium de l’écrit est si apte.
Contribution du : 15/12/2009 17:44
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Re : A propos de "La boite à montres"... |
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Maître Pat de Velours
Inscrit:
16/04/2007 17:44 De Quelque part entre ma tête et mes pieds
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Primé concours Responsables Oniropédia Conseil consultatif Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Post(s):
63288
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Sujet déplacé dans le bon forum.
Contribution du : 15/12/2009 17:59
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"Il faut deux ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire." Proverbe chinois |
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