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A propos de "mon canard"
Maître Onirien
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Merci à tout ceux qui ont pris le temps de commenter, surtout ceux qui ont dit ce qu'ils n'avaient pas aimé dans ce texte.

Pour resituer: il s'agissait d'une réponse à un appel à texte, dont les contraintes étaient théme: sex-toys, et 15 000 caractères environ.

J'ai ajouté une contrainte: je voulais que - si possible - s'il le texte n'était pas retenu, il puisse être publié sur Oniris - donc que le ressort du texte ne soit pas le sexe.

Et enfin, ça m'amusait de manger la consigne, et donc au final écrire un texte ou le jouet pour adulte n'en est pas un.

15 000 caractères, je trouve ça horriblement court. Je dirais que c'est cette contrainte qui a pesé le plus: l'intrigue est plus que minimale, il y a assez peu de contexte, tout simplement pour que "ça tienne".


Ceci dit, le propos est bien plus de raconter une histoie d'amour (qui repose sur un détail), et ça m'a fait plaisir que plusieurs d'entre vous le remarquent.

Misunema relève un effet de surprise raté. Ceux qui ont lu "les silences de Colombe" ont relevé la même chose. En fait, l'effet de surprise pour le lecteur n'est pas un point qui me soucie: il peut comprendre plus vite que le personnage, puisque c'est l'évolution de celui-ci qui me semble importante. Je pense n'avoir aucun avenir dans la littérature policière.

Deux lecteurs (Misunema et Widjet) relèvent des incohérences sur les personnages. Pour le narrateur, je ne sais pas trop: le texte est à la première personne du masculin, est-ce qu'un garçon qui raconte va se faire mousser? Pour le "épouser une fille vulgaire", c'est justement le nœud du texte. Dans mon esprit, Judith peut se montrer très différentes d'un moment sur l'autre, et en fonction du contexte. En train de papoter avec des copines – sans être dans une relation de séduction, à ce moment là seule Camille les imagine ensemble - elle peut avoir un langage de charretier qu'elle n'aura pas dans d'autres circonstances. Dans mon imagination, Judith comprend vite que Paolo n'aime pas cette façon de parler, et s'en sert: en surveillant son langage et en le faisant valoir (je fais des effort pour te plaire), mais au contraire en redoublant dans le langage ordurier lors d'une scène de ménage ou lorsqu'elle a envie qu'il lui fiche la paix – au téléphone avec une copine par exemple.
Il ne me semblait pourtant pas nécessaire de l'écrire.

Merci sans réserve à Caillouq, Bellaeva, Sylvain, qui ont lu ce que j'ai voulu écrire, et donc me font savoir que pour certains lecteurs, ça fonctionne.

Wan, Loh, Badwolf , si vous aviez le temps et l'envie de relever des exemples d'humour ou de dialogue raté, ça me serait sans doute profitable, au moins pour comprendre ce que vous voulez dire. Ceci dit, ne vous forcez pas non plus, relire en détail un texte qu'on a pas aimé n'est pas une partie de plaisir.

Pour Wan: le punch est effectivement une coquille. Bien vu.
Pour "interrogateur": inquisiteur me paraît plus fort qu'interrogateur (personnage de l'inquisition espagnol, celui qui torture jusqu'à l'aveu). J'aurais pu mettre "Perplexe", mais Paolo à ce moment là attends une explication (qu'elle ne peut pas donner, d'ailleurs).

Contribution du : 12/12/2010 10:31
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Les auteurs viennent sur Oniris pour être commentés. Et vous, vous commentez souvent?
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Re : A propos de "mon canard"
Visiteur 
J'ai peur de ne pas parvenir à expliquer clairement ce qui m'a déplu dans ce texte.

Avant toute chose, je précise que tout ce que je vais écrire ci-dessous relève d'une opinion personelle, et qu'en aucun cas je ne désire ériger mes propos en vérité universelle.

Peut-être parce qu'il appartient trop visiblement à la catégorie "littérature de divertissement, littérature "facile" (ceci dit sans mépris, mais c'est un genre qui ne me plait pas : je suis une incorrigible esthète, j'ai un besoin forcené de beauté )

Ici, la rythmique du texte est foireuse : vous me direz qu'il ne s'agit pas d'un poème, et vous aurez raison. Cependant, j'ai trop souvent eu l'impression qu'il manquait des syllabes à une phrase - ma lecture accrochait, je butais sur le point final avec une impression désagréable.

Bon, de là à n'écrire qu'en alexandrins blancs, il y a un gouffre, et ce n'est pas ce que je demande, non plus.

Le registre trop volontairement "courant, voire familier" m'a également déconcertée. Je ne sais pas, c'est un choix, mais je n'y adhère pas.

En fait, pour moi, le "problème" avec ce texte, c'est qu'il ne prend aucune distance, aucun recul. Le réalisme en littérature, ce n'est pas retranscrire tel quel ce qu'on entend dans la rue, ce qu'on ressent, c'est transformer ces mots, ces impressions pour créer un dialogue, ou un monologue intérieur, qui donne l'illusion de la réalité, en restant littéraire.

La littérature n'est pas un art de l'immédiateté : on est saisi par une impression/émotion/situation qui survient après la lecture, qui s'installe progressivement. Le lecteur est amené à ressentir, par une succession de mots, de phrases, la même chose que l'auteur qui lui, l'a ressenti avant le temps de l'écriture, et d'un coup. C'est ce qui fait toute la subtilité de l'art d'écrire, selon moi.

Si le personnage se sent blessé, outragé, l'auteur 1 va écrire ;

"Untel se sentait profondément blessé, outragé par cette attitude ! Comment osait-elle ?"

tandis que l'auteur 2 va écrire tout un paragraphe au cours duquel, par le comportement du personnage, par ce qu'il va faire, par ses questionnements, le lecteur va deviner "ah ! ce qu'untel ressent, c'est une blessure profonde, un outrage".

Et de même, une catégorie de lecteurs 1 va se dire que l'auteur 1 ne blablate pas et va directement au fond des choses, et que l'auteur 2 est chiant, compliqué.

Une catégorie de lecteurs 2 va trouver que l'auteur 1 manque clairement de subtilité, et que l'auteur 2 est un fin analyste de l'âme humaine.

Ce texte appartient à la catégorie auteur 1, et moi à la catégorie lecteur 2.

Lorsque je lis : "l'idée que ma frangine cherche à me caser me fait flipper", je me dis "mais bordel, c'est tellement gratuit".

Mon plaisir de lecteur (plaisir de l'envahissement progressif du texte, de son atmosphère, l'apprivoisement du personnage) est contré.

Le personnage est "offert", n'est pas donné à découvrir, analysé, et ça m'ennuie.

Ensuite, quelque chose qui m'a déplu, c'est une espèce de routine de l'écriture, des techniques répétitives, je cite :

"elle ajoute"
"je regarde judith, interrogateur"
"je m'enferre"
"je lance un regard implorant"
"camille nous plante"
"je me ressers un verre"
"elle va me faire regretter"
"je me retourne"
"judith se tourne vers moi"
"je dis"
etc etc etc

Toutes ces formulations sont identiques. En tant que lectrice, je suis vite lassée par les agencements similaires.

En fait, tout est tellement affirmé, dévoilé, que je me sens presque agressée par ma lecture.

"le fou rire général me permet de me reprendre".
"Judith n'est pas celle qui s'en amuse le moins. Il lui suffit de me regarder pour que son fou rire reprenne. Elle finit par se lever pour se calmer un peu : elle pleure de rire."

J'assiste à l'action, au déroulement du récit comme un spectateur au fond d'une chaise, qui subit. L'auteur m'assène chaque détail, chaque situation comme si j'avais 2 ans et que je ne pouvais pas deviner par moi-même, ce qui a le don de m'agacer.

Le lecteur n'est absolument pas "convié" dans le texte, il n'a aucun moyen de se l'approprier.

Idem pour tous ces "elle se rend compte" "je vais me rendre compte" etc.

Je pourrais relever chaque détail de ce texte qui m'a dérangée, mais j'en reviens finalement toujours à la même chose : une espèce de tonalité explicative, descriptive qui me gêne énormément, parce qu'elle ne laisse pas la place au texte "pur" : l'auteur est là partout, derrière les lignes, à nous brandir à bout de bras de grands panneaux de signalisation pour nous préciser que là, machin, ben elle rougit parce que tu vois, cette remarque, ca la met mal à l'aise puisque truc, vraiment, il a manqué de tact !

Ceci pour la forme.

Quant au fond, je l'ai dis, le sujet ne m'a pas intéressée, je n'ai pas trouvé ça drôle, spirituel, etc.

On va dire que le comique de la situation est passé sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard ...



Voilà, Maelle, j'espère que tu as réussi à comprendre, par mes explications maladroites, les raisons pour lesquelles je n'avais pas aimé.

Contribution du : 12/12/2010 13:17
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Re : A propos de "mon canard"
Visiteur 
Disons que pour ma part j'ai trouvé que l'humour n'était pas assez recherché. En fait on aperçoit par-ci par-là des tentatives d'humour mais pas de l'humour en tant que tel.

Et puis, bon, je suis pas contre les textes au langage détendu, mais des expressions comme " Chais pas " c'est peut-être un petit trop familier. J'ai remarquer aussi que tu utilises régulièrement "Hum", cette expression est pas adapté à un texte de littérature.

Le scénario est trop prévisible, or en littérature, il me semble, il est bon que l'histoire se déroule avec finesse, progressivement, en laissant le lecteur en attende de la suite. C'est pour ça que j'ai comparé ton récit aux films français sur l'amour et le mariage.

De plus, tu devrais essayer de faire en sorte que les phrases/mots se suivent moins lourdement, je pense que de la fluidité s'impose avec ce genre de scénario, sinon ça devient rapidement fatiguant. ( Dans tes autres textes il y a beaucoup de fluidité alors c'est étonnant qu'il n'y en ai pas ici, c'est pour cela que j'ai dit que je trouvais que ce texte ne te correspond pas. )

A part ces quelques précisions, je suis totalement d'accord avec ce qu'à dit Lohengrin.

Je vais relire ton texte pour voir si je peux pas être plus précis dans mes critiques.

Contribution du : 12/12/2010 20:06
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Re : A propos de "mon canard"
Visiteur 
Badwolf a écrit :

Citation :
J'ai remarquer aussi que tu utilises régulièrement "Hum", cette expression est pas adapté à un texte de littérature.


excuse-moi, ne le prends pas mal, Badwolf, mais voilà bien le genre d'affirmation que je trouve complètement ridicule. C'est quoi "un texte de littérature" pour toi ?

Contribution du : 12/12/2010 20:45
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Re : A propos de "mon canard"
Visiteur 
.. Bah pour moi un texte de "littérature" c'est un texte avec une histoire construite, du vocabulaire correct ( = On peut utiliser du vocabulaire familier, mais de B.D. ), et puis le reste c'est des détails.
Enfin je l'affirme pas. C'est quoi pour toi un "texte de littérature" ?

Contribution du : 12/12/2010 22:47
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Re : A propos de "mon canard"
Maître Onirien
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Salut Maëlle,

Je suis allé relire mon commentaire, et je trouve que c'est l'un des commentaires le plus travaillé que j'ai pu produire sur oniris. Il est très clair, et j'ai précisé ma pensée.

Ton texte ne m'a pas déplu, sinon ç'aurait été un "Très faible". J'ai trouvé l'idée originale, comme pour faire changement des autres narrations sur oniris, mais comme l'a relevé Loh un peu plus haut, je butais dans ma lecture sur des expressions inappropriées. C'était lourd, peut-être ce mélange de vulgaire et de sérieux ? Je ne suis vraiment pas littéraire, et au lycée, le commentaire composé était l'une des matières que j'avais en horreur. Sur oniris, dans le cadre de l'échange, j'ai commencé à apprendre à commenter, c'est peut-être pour cela que l'émotion passe avant l'analyse, chez moi. Je serais de ceux qui pourraient dire : j'ai pas aimé, c'est tout.

Mais ici, c'est pas entièrement le cas, puisque dans mon commentaire je t'ai parlé de ces expressions( en passant, inquisiteur en tant qu'adjectif veut dire : qui cherche, qui est curieux, qui scrute ; donc approprié dans le contexte)... un autre exemple :
L'air déconcerté de judith n'échappe à personne... sans vouloir t'offenser, c'est un peu bancal non ? très ordinaire...

Puis l'humour dans le texte ? pour ma lecture cela ne s'est résumé qu'à ces cadeaux tous signés d'images de canard, et cela m'a à peine fait sourire.

Parlant de dialogue qui patauge, je me demande le pourquoi de l'avant dernier paragraphe. 4 répliques, 2 de judith, et 2 de paolo...

Les seuls passages fluides, remplis d'émotions, ce sont les scènes érotiques.

Je me suis peut-être encore mal expliqué , mais je peux pas dire plus que cela.

Wan

Contribution du : 13/12/2010 04:45
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Re : A propos de "mon canard"
Visiteur 
Citation :

wancyrs a écrit :
Je ne suis vraiment pas littéraire, et au lycée, le commentaire composé était l'une des matières que j'avais en horreur.


Je n'ai jamais eu la moyenne en commentaire composé (encore même à la fac, je dépasse rarement le 8/20), je ne me considère pas pour autant "vraiment pas littéraire", au contraire !

Les exercices "scolaires" dégoulinants de structure et méthodologie française bidons n'ont rien de littéraire.

Contribution du : 13/12/2010 07:35
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Re : A propos de "mon canard"
Maître Pattie l'Orthophage
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Pour "Je te sers en" (+ punch, viande, légumes, etc.), ça se dit. Je ne sais pas si c'est correct (pas très élégant, ça c'est sûr), mais ça se dit (dans ma famille, déjà).

Contribution du : 13/12/2010 07:57
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Re : A propos de "mon canard"
Maître Pattie l'Orthophage
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édit : J'ai trouvé ça : http://tusors.free.fr/mediocrity/index.php?2008/03/24/105-se-servir-en-fromage
(Ma famille n'est pas la seule à mal parler )
Le blog est assez bizarre.

Contribution du : 13/12/2010 08:09
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Re : A propos de "mon canard"
Maître Onirien
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Effectivement, ça se dit, mais maintenant que Wan l'a relevé, je trouve qu' il a raison et que l'autre formulation est meilleure. C'est vraiment le genre de truc qui saute à la relecture quand celle ci n'est pas faite mot par mot (mea culpa, ma maxima culpa)

Pour l'avant dernier paragraphe... hum, j'avoue, j'avais juste besoin d'une transition (et effectivement c'est un des trucs les moins bien du texte, pour moi).

Meric à vous d'avoir précisé, je vois plus clairement les choses. D'accord avec Badwolf et Loh sur le stye. J'essaye rarement de faire de la littérature. Je raconte des histoire, et celle ci est racontée de façon plus littérale que littéraire, effectivement.
Même si comme d'autre la remarque sur le vocabulaire me semble caduque (je vais renvoyer à Pennac - au bonheur des ogres - mais aussi à la plupart des grands de la littérature policiére américaine - notamment Ellroy).

Merci encore

Contribution du : 13/12/2010 09:50
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