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1 Utilisateur(s) anonymes
L'art et la manière |
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Bonjour à toutes et tous ! Selon la formule consacrée, mais en toute sincérité, je remercie chaleureusement tous les lecteurs et commentateurs de ces quatorze alexandrins…
Quelques explications mais aussi mises au point concernant le susdit sonnet ainsi que les commentaires qui vont avec… Certains ont voulu y voir, qui un règlement de compte, qui une amorce de polémique entre poésie ancienne et moderne… Que nenni ! Tout d’abord, et bien qu’étant adepte du Classique, je n’ai jamais vilipendé les autres catégories, y trouvant parfois des textes qui m’enchantent. Ensuite, n’ayant de contentieux avec qui que ce soit sur Oniris, je n’ai de compte à régler avec personne si ce n’est, parfois, avec moi-même suite à quelque commentaire un peu trop lapidaire ! Ecrire un sonnet, surtout classique, c’est d’une certaine façon un pensum mais aussi un véritable bonheur quand on arrive au but recherché… Décortiquer et interpréter les commentaires, c’est la cerise sur le… sonnet ! Je ne reprendrai pas chaque commentaire, au risque de vous lasser avec mon blabla, cependant voici quelques réponses précises : -@ LéopoldPartisan… Quel est donc le langage de la poésie ? Je pense qu’il est multiple car si tous les goûts sont dans la nature, ils sont aussi dans l’écriture. -@ Nicotine… Le mirliflore imaginaire à qui je réponds peut être n’importe qui d’intolérant, un genre qu’on ne rencontre pas sur Oniris. -@ A celui qui m’a posé la question concernant l’auteur des deux derniers vers je réponds que j’ai menti pour les besoins de la cause, ils sont de ma main. -@ Larivière. C’est vrai que la maîtrise de la métrique est donnée au premier chimpanzé venu, à condition toutefois que ce dernier sache au moins lire, écrire et compter. Rassure-toi, je ne l’ai pas pris au premier degré d’autant que j’ai plutôt un penchant pour le bonobo qui passe sa vie à batifoler ! Un vieux rêve inassouvi… -@ Arielle. Quand tu dis que mirliflore est poème à lui tout seul, je dois t’avouer que ça a pratiquement été le déclencheur de ce sonnet… Je pense avoir fait le tour du problème mais je reste à votre disposition pour d’éventuels compléments d’informations… -@ Tous… Encore merci et très bonne journée ! Alex… espèce en voie de disparition !
Contribution du : 02/03/2011 14:59
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Re : L'art et la manière |
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Permets-moi de citer ici Xavier B..., poète contemporain, auteur du célèbre slogan "Sous les pavés la plage" et qui a publié chez Gallimard plusieurs recueils en vers-libres.
Citation : Les sonnets sont des petites machines dangereuses : quand on y a goûté, vraiment goûté, il est difficile de s’en déprendre. Il y a là un état d’esprit particulier. La nécessité d’inclure le maximum d’évocation dans un espace resserré, de structurer les choses en exploitant un minimum de règles, et pour finir, de s’efforcer que le résultat soit comme une petite porte, ou fenêtre, ouverte sur un espace illimité. Par ailleurs, ce type de texte poétique se prête assez aisément à toutes sortes de thèmes et de styles. La rêverie surréaliste façon Nerval, ou aussi Baudelaire. Le songe amoureux façon Arvers. Mais également la narration songeuse... On peut y voisiner avec l’esprit formel et mystique du haiku, ou donner dans l’épigramme ou la satire, voire le comique : les contraintes du sonnet leur offrent une solidité inattendue. C’est, depuis que les formes anciennes type rondel, rondeau, ballade, ont quasiment disparu, la seule forme française à proprement parler fixe qui nous soit restée sans véritablement se démoder, quoique beaucoup de poètes modernes l’aient transfigurée à leur convenance, en produisant des types de sonnets assez éloignés de la forme considérée comme classique. L’on y retrouve cependant assez facilement cet esprit particulier du sonnet, caractérisé en gros par trois étapes : une mise en situation, une phase d’articulation par ce qu’on pourrait appeler métamorphose active de l’idée, et enfin la phase dite de “chute”, qui elle, serait plutôt, avec la fin du texte, un dernier coup de pouce ascensionnel qui jette les treize vers précédents dans une perspective de sens élargie, renversée, “sublimée”, semblable à ce moment où éclate la fusée d’un feu d’artifice. Faut-il psychanalyser la chose en y voyant une analogie avec le Boléro de Ravel, ou plus occultement faire un parallèle avec l’élan sexuel ? En tout cas, le schéma du sonnet semble résumer de façon troublante, dans son raccourci, la plupart des schémas des autres formes de la littérature, qui est calquée elle-même sur la vie. Il ne me semble pas étonnant, par conséquent, que des poètes, comme Robert Marteau par exemple, se soient adonnés quasiment de façon exclusive au sonnet dans le dernier tiers de leur vie, comme si le sonnet, philosophiquement, était un exercice anticipatoire à l’instant où, la fin du texte mimant la fin du corps, nous imaginons que notre âme privée de sa guenille charnelle s’élancerait définitivement dans un espace que nous nous figurons paradisiaque et étoilé...
Contribution du : 05/07/2011 19:56
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Re : L'art et la manière |
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Ceci pour te dire que si tu es, en tant qu'individu et comme nous tous ici, en voie de disparition, ce n'est certainement pas le cas de cette "petite machine dangereuse" qui n'attend que quelques plumes inspirées pour lui redonner des couleurs.
Contribution du : 05/07/2011 20:40
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Re : L'art et la manière |
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Que veux-tu y faire Pierrot ? Je sais que nous menons un combat d'arrière-garde et je crains que le monde de demain ne fasse pas de sentiments quant à la poésie classique... Dans quelques décennies, voire avant, il restera peut-être une poignée d'irréductibles pour lire ( moins encore pour écrire ) ce que beaucoup de nos contemporains considèrent déjà comme des vestiges du passé dont il ne fait pas bon leur rebattre les oreilles.
C'est normal qu'une langue évolue mais faut-il pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain ? J'ai quand même entendu dire, ces temps derniers, que les filières littéraires reprenaient un peu de poil de la bête. Epiphénomène ou tendance durable ? L'avenir le dira...
Contribution du : 05/07/2011 21:36
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Re : L'art et la manière |
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Maître Mêmepavu
Inscrit:
05/10/2008 00:54 Groupe :
Groupe de Lecture Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
12180
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Tes poèmes ne se contentent jamais d'être bien construits et agréables à lire. Ils ont toujours un sens très pertinent. Je pense qu'il y aura toujours de la place pour ce genre d'écriture. Une écriture subtile mais incisive. De la noblesse, du tact sans compromission.
Au plaisir de te lire.
Contribution du : 05/07/2011 22:23
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Et sans les mains te toucher de Catherine Peintre, chez Edilivre. |
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Re : L'art et la manière |
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Visiteur
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Bonoir Alexandre,
content que cette jolie poétrie vienne en forum pour te dire tout le bien que j'en pense, de ta poétrie Menvussa l'a fait mieux que je ne saurais faire. tu as remarqué comme on remarque toujours les choses belles au moment où il n'est plus temps de le dire ? Te lire est un plaisir ! Je tenais à ce que tu le saches
Contribution du : 05/07/2011 22:45
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Re : L'art et la manière |
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Expert Onirien
Inscrit:
23/03/2011 21:54 De France
Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
7565
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Dans cette espèce en voie de disparition, je te rejoins Alexandre. Même si je suis un peu touche-à-tout parce que j'aime faire connaissance avec tous les genres, je préfère effectivement le classique et plus particulièrement le sonnet qui demande des vers bien ciselés et surtout sans fautes.
Il n'est pas question d'ancienne ou de nouvelle école, mais de genres différents, c'est tout. On peut aimer, ne pas aimer, préférer autre chose, mais pourquoi dénigrer ? Il y a (et il y aura toujours) des lecteurs qui apprécient la poésie classique qui chante bien, pleure bien, même si elle ne décrit pas toujours exactement la pensée de son auteur, (respect de la prosodie oblige et c'est justement cette difficulté qui fait sa beauté). Je découvre toujours tes poèmes avec un très grand plaisir, Alexandre. tu es un orfèvre en la matière. Continue à nous enchanter.
Contribution du : 05/07/2011 23:07
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Re : L'art et la manière |
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Ne sois pas pessimiste, Alexandre.
Si l'on en croit ces chercheurs, la poésie classique, parce que naturelle, à encore de beaux siècles devant elle. choix des mots en poésie Je suis persuadé qu'une fois passé l'effet de mode on en redécouvrira les vertus. Si tant est qu'on les avait oubliées. En effet, pour le citoyen lambda, la poésie c'est la rime et le rythme. N'enterrons pas prématurément un mode d'expression naturel et populaire. Alexandre, tu n'es pas le dernier des Mohicans.
Contribution du : 06/07/2011 07:01
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Re : L'art et la manière |
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Maître Onirien
Inscrit:
15/11/2008 09:48 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
20252
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Il ne faut pas oublier que déjà, depuis un certain temps, l'expression, les paroles ont tendance à se réduire de plus en plus. Je ne parle pas d'Oniris mais de la société en général. Le vocabulaire également. Les "super - génial - mdr - lol - ...etc" sont urilisés à toutes les sauces et ont remplacé des mots qui traduisaient naturellement et souvent simplement les émotions et ressentis. Alors comment s'étonner que, se pencher sur une poésie classique pour en lire tous les mots sans raccourci demande un effort conséquent. Faire une pause dans le temps: essentiel et pas seulement pour lire de la poésie classique, pour vivre aussi sa vie. Je pense que c'est une des raisons qui explique cette désaffection. Mais je suis convaincu qu'elle aura toujours ses amateurs.
Contribution du : 06/07/2011 10:06
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J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini. |
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Re : L'art et la manière |
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Maître Onirien
Inscrit:
11/03/2010 19:04 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Post(s):
13526
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Bonjour,
J'ai été content que "l'art et la manière" soit remonté. Il m'avait échappé au moment où il a été publié ici. L'avenir du classique ? L'avenir de la langue ? Un peu comme la musique classique et la peinture figurative, impressionniste ou autre. Il y aura "toujours" des amateurs. Mais je les sens bien menacés. Je suis un adepte de l'écriture en classique, justement parce qu'elle est contraignante, et j'affectionne particulièrement le sonnet. Les contraintes obligent à trouver l'expression juste, le mot juste, les "notes" justes, pour dégager l'émotion la plus juste possible, en rapport avec le thème traité. La génération d'aujourd'hui slame, rape, verlanise, textoîse, facebookise, etc...C'est la génération des banlieues, qui aurait bien du mal à exprimes leurs révoltes en se contraignant dans une langue et dans des vers "châtiés". Langue classique, bientôt langue morte. Qui peut se vanter de lire le latin ou le grec (langue dans laquelle Sappho à inventé la métrique) dans le texte ? La langue des troubadours est morte, hélas. Je suis un adepte, mais je m'ouvre, à la prose, aux vers libres etc...sans jamais être parvenu à écrire un seul pantoum par ex, tellement le solfège en est compliqué pour moi. J'ai cependant écrit un Zadjal (forme poétique inventé par les arabes au XII° siècle), une Terza Rima et un Rondeau qui ont été appréciés. Rester ancré, encré, enraciné, dans la culture originelle est une garantie de protéger la source (et dans cette période de sécheresse, Dieu sait que c'est important !), mais il faut aussi savoir prendre le vent pour se donner un peu de large. En tout cas, merci Alexandre d'avoir publier "L'art et la manière" dans les arts de la règle.
Contribution du : 06/07/2011 12:28
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