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A propos des "Arcanes du Bang"...
Maître Onirien
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09/07/2007 19:16
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Bonjour à tous !

Avant toute chose, je tiens à remercier sincèrement, les premiers lecteurs de ma dernière nouvelle « Les arcanes du bang » :

- Black-box (premier commentateur post-publication, que je remercie particulièrement pour les compliments sur l'écriture et pour avoir compris l'essai d'identification totale de l'auteur au personnage...),

- Widjet (toujours aussi pointilleux mais toujours aussi précieux...), Milonga (qui décrypte et synthétise complètement mes intentions sur ce texte),

- Lunar-k (merci pour avoir exprimé le ressenti "dérangeant" et toutes les pistes d'amélioration sur la forme),

- Togna (c'est toujours un grand plaisir, de par la valeur littéraire et humaine du bonhomme que je profite de saluer !),

- David (qui a débusqué subtilement la loi de Godwin vérifiée par ce texte...),

- Aldenor (qui montre les apparentes contradictions du personnage),

-Estelle (que je remercie pour avoir appuyé sur l'aspect "réflexion" du texte tout en regrettant, comme beaucoup d'autres, le manque de romance du décor et du contexte. "Mais pouvait il s'écrire autrement ?"... J'y reviendrais.), et enfin

- Grain-Blanc (que je remercie pour la synthèse solide du fond et de la forme et pour avoir insisté sur l'aspect "au delà du bien et du mal" du texte.)

Je tiens, pour conclure ces remerciements aux lecteurs commentateurs et parler un peu plus du texte, remercier particulièrement ceux du groupe lecture qui lui ont permis d’être publié sur Oniris, c'est à dire :

- Kaos (merci pour ce premier commentaire tout en incertitude. L'effet "ambigu" était prévisible vu la teneur et le style du texte. Content que tu ais exprimé ton "malaise" et aussi que tu ne doutes pas de mes convictions...),

- Jaimme (dont l'avis "es historique" est aussi précieux que celui de Kaos et qui, le premier, parle avec lucidité de ce problème de carence en "histoire interne"), ainsi que

- Pascal31 (commentateur lecteur stakhanoviste mais de qualité, qui synthétise bien son ressenti sur mon texte.)...

Voilà... Avant de fermer le plateau des cérémonies (comment ça c'est mon salon ?...) apparemment aussi déserté que mon salon, je tiens à préciser qu'il est rare que je poste une explication publique sur mes textes.

En général, je préfère réserver mes explications aux lecteurs commentateurs par voies privés (parce que les autres n'avaient qu'à commenter...) et parfois même je ne le fais pas, faute de temps et je m'en excuse...

Mais devant le possible amalgame entre l’auteur et le narrateur des « arcanes du bang » et de la mauvaise interprétation qui pourrait en découler à la lecture, j'avais écrit en parallèle à la nouvelle, un petit texte d'explication sur mes intentions qui ne concernait au départ que le Comité d'Edition, mais qu'il me semble intéressant de poster sur le forum public d’oniris aujourd'hui, complété par les différentes explications en liens aux remarques des commentateurs .

Clairement, ce texte n’a pas comme objectifs de glorifier ou d’apporter la moindre marque de sympathie au personnage principal.

Ce texte n’est aucunement un appel à la haine, à la violence ou à la xénophobie.

En réalité, en l’écrivant, j’ai voulu produire quelque chose de complexe, peut être parfois ambigu, mais aboutissant, au contraire, à rejeter toute apologie de la guerre…

L’idée de départ et toute la construction du texte, c'est-à-dire en partant du choix du personnage jusqu’à l’aspect technique de l’écriture, ont été conçu pour faire réfléchir sur les causes profondes et sur les mécanismes, individuel ou collectif, psychologiques ou sociaux-culturels qui conditionnent la survenue des conflits historiques et surtout qui aboutissent aux responsabilités et aux agissements individuels dans les comportements criminels, les actes de barbaries, les exactions « extraordinaires » (mais existe-il une guerre « ordinaire ?...) qui sont ou peuvent être rencontrés à cette occasion.


Car contrairement au personnage de ce récit, l’auteur que je suis, pense que la réflexion, l’analyse et le temps du questionnement sont les seuls (avec celui du savoir, de l’éducation et de la culture) qui permettent d’acquérir les véritables leviers nécessaires à éviter les erreurs et les tragédies de ce type.

« Erreurs » lourdes de conséquences au niveau humain, avant tout pour les victimes, mais aussi, j’en suis persuadé pour les bourreaux, et d’une façon générale pour tout le monde ; ce genre de comportements horribles entrainants en général des réactions en chaine et une escalade dans la violence se renforçant chez chaque protagoniste, et dans tous les camps en présence.

L’idée principale et assez simple de ce texte aux intentions peut être parfois compliquées à saisir lors d’une lecture trop en surface, est de montrer que celui qui vit de l’épée périt par l’épée, que les terreurs d’hier engendrent les terreurs d’aujourd’hui et que cette spirale infernale ne se brise que lorsque l’on prend le temps et l’intelligence de sortir de la réaction viscérale, émotionnelle pour répondre à la violence par autre chose que par la violence.


En fonction de tout ça, et comme le récit se veut être un travail d’exploration de toutes les motivations imbriquées ou entremêlées qui amène à ce genre d’homme et de conflit, j’ai appelé ma nouvelle : « les arcanes du bang ».

Arcanes ayant ici deux sens, deux définitions : la première comprends les nombreuses causes et les raisons profondes et complexes, voire invisibles et enfouies qui amène à la guerre et à la violence. La deuxième fait référence directement au surnom du personnage lui-même. Les deux se retrouvant liés ensemble par les faits. Pour ce qui est de l’onomatopée « bang », celle-ci représente le choc, le bruit, le fracas et, par extension : l’exaltation et la violence…

Ainsi, l’écriture elle-même fait références dans ses images et son ton, à cette exaltation (peut être augmenté par le « lyrisme » de mon style…) et cette violence qui constitue les deux axes principaux nécessaires pour rentrer dans la compréhension, selon moi du personnage et de ses actions.

Les images se voient, de façon percutante, mais surtout, souvent elles s’entendent… Ceci toujours en rapport à ce fameux rapport au bruit, à la violence du son, à ce fameux « bang »…

Je remercie au passage Widj' qui est le seul à avoir exprimé sa "sympathie" pour le titre et son jeu de mots.


Pour finir, je suis conscient que ce récit peut déstabiliser voire choquer par l’aspect « réel », vivant, virulent, exalté du personnage et de ses argumentations. Pour être clair, c’est vrai que je n’ai pas triché.

Mon but n’était pas de faire un tour d’illusionniste, en montrant de temps en temps les ficelles.

Mon but était de m’identifier clairement au personnage et nom de le singer comme un vulgaire caricaturiste.

Comme le souligne très justement Black-box, j’ai essayé, avec ou sans succès, de me "glisser dans l'âme noire", de rentrer dans la peau et dans la tête d’ « Arkan » pour essayer de réfléchir comme lui et ainsi de pouvoir me rapprocher au plus près de ce qu’il aurait pu dire, lui, profondément, s’il avait eu à expliquer ses choix, sa psychologie, ses motivations, ses agissements.

L’idée en s’identifiant ou même en se confondant, était d’obtenir un texte percutant, sur le fond et la forme, qui provoque et fait réfléchir aussi sur la façon, qu’en tant que lecteurs ou récepteurs, nous recevons et assimilons l’information. Le but de cette intention, est développé, plus loin.

Encore une fois, l’auteur n’est pas le personnage. Je ne partage rien des idées d’Arkan…

Juste pour être honnête, j’ai quand même pris du plaisir, en tant qu’écrivain, à élaborer ou romancer, un personnage aussi sulfureux et romanesque par lui-même. Je ne cache pas ce fait. Il me semble même que l’identification et la connaissance au plus près de la psychologie du personnage que l’on veut mettre en scène est une part inhérente et importante, un but ultime que doit se fixer tout romancier amateur, s’il ne veut pas tomber dans l’écriture fade d’un cliché ou d’un roman de gare…


Sur les intentions sincères de ce texte, il me semble que je viens de présenter rapidement l’essentiel, mais pour ceux qui voudraient en savoir davantage, je les incite à prendre le temps de lire la suite, où j’explique comment j’ai essayé de mettre en réalisation mes intentions.



Pour travailler en profondeur sur les mécanismes sociaux-culturels et psychologiques capables d’enfanter les plus grands et les plus agissants de ces « monstres », j’ai voulu reprendre l’histoire d’un personnage réel et tristement célèbre de la guerre en ex-Yougoslavie : Le commandant serbe Raznatovic plus connu sous le nom de « Arkan ».

Celui-ci a été le fondateur et le chef d’une unité paramilitaire serbe appelé « la garde des volontaires serbes » et connue sous le nom des « tigres d’Arkan » (en rapport à l’écusson à tête de tigre que portaient les soldats sur leurs uniformes et aussi à leurs comportements…).

Cette unité a très vite été tristement renommée pour sa férocité et ses actions brutales contre les combattants mais surtout contre les civils de Bosnie lors du conflit de l’ex-Yougoslavie. Sans rentrer dans les détails (mais il est intéressant de se renseigner davantage sur le personnage), j’ai choisi « Arkan », pour ce qu’il représentait comme symbole réel de ce genre de « bourreau » moderne, mais aussi pour la composante « romanesque » propre à sa vie réelle.

Ce point a été très intéressant d’un point de vue technique car il m’a permit une certaine facilité d’écriture en me fournissant d’une part de nombreux éléments biographiques (parcours, voyages, fréquentations, activités professionnelles, loisirs…) mais aussi des vastes possibilités de projections d’activités ou de pensées imaginées, très utiles à la réalisation d’un récit romancé.

Ce personnage est intéressant ensuite, parce que la multiplicité, la complexité, parfois les contradictions ou les éventuels paradoxes de son parcours (que de nombreux commentateurs: Jaimme, Aldenor, etc... on pu retrouver dans l'écriture...) et de sa biographie correspondaient exactement à la construction de cet univers psychologique à la fois dense et ambigu qui était nécessaire selon moi, pour développer dans ce texte mes intentions initiales ainsi que les axes de réflexions qui m’ont poussé à l’écrire.

L’aspect psychologique pour finir, en ce qui concerne le profil de personnage, collait là encore avec le profil type qu’il me fallait. Aldenor relève, ainsi que Jaimme, de nombreuses ambivalences dans les propos du personnage, tantôt idéaliste tantôt individualistes, critiquant le joug du nazisme mais vouant un culte à la force, au sang et au sol, etc... voire même des contradictions flagrantes : comme l"'intellectualisation" mais la haine de l'intellectuel...

C'est pourtant ainsi que je vois Arkan et c'est donc ainsi que je l'ai fais parler, voire parfois que j'ai seulement extrait et "arrangé" certaines de ces justifications complètement authentiques pour le coup.

La vision que j'ai d’Arkan, est celle d’un homme atypique, que l’on pourrait qualifier de manipulateur, un homme habile mais certainement brutal, cynique et opportuniste, souvent incisif et doué d’éloquence (à ne pas confondre avec l'intellect !), ayant au minimum l’intelligence des prédateurs et certainement un peu plus, pourvu de penchants nationalistes ou patriotiques certainement assez flous, couplés paradoxalement à un sens du libéralisme assurément débridé dépassant largement le cadre de la légalité, des scrupules et pour faire simple, des valeurs morales et éthiques censés caractérisé à minima le mot « humanité ».

D’après les différentes sources et les différents éléments que j’ai pu consulter dans mon travail de documentation, je crois que je peux résumer « Arkan », comme un homme complexe mais complètement décomplexé, sans autres règles que celles fixé par lui-même, ce qui en fait le type d’homme « carnassier » semblable à de nombreux autres qui ont proliféré dans les pays de l’ex-URSS après la chute du bloc soviétique et qui ont constitué le nouveau capitalisme sauvage et les nouveaux « apparatchiks » des régimes de l’est actuel.

Je pense que ce type de personnage « border line », voire parfois réellement psychopathiques (comme le souligne Estelle), prolifèrent, toutes proportions gardées, avec un certain regain de représentativité dans l’ensemble de la population et dans les sphères des décideurs, politiques ou autres, et peut être d’ailleurs, dans des zones géographiques qui ne se limite pas à l’orient ou à l’Asie...

Pour finir véritablement sur le choix d’ « Arkan », le choix de ce personnage me semblait intéressant aussi par le contexte géopolitique dans lequel il gravitait. L’époque de la guerre des Balkans. Cette guerre m’intéresse en l’occurrence au plus haut point car elle me semble un exemple très caractéristique de la guerre actuelle, avec tout ce que cela comporte de sujet d’interrogations, de complexités et donc, de vigilance « citoyenne ».

Le conflit des Balkans, avec sa « mosaïque d’ethnies », est pour moi très représentatif des guerres « modernes » actuelles qui ont suivi l’éclatement du bloc de l’est et dans une autre mesure, la lente décolonisation du tiers-monde : les motivations déjà, des belligérants sont difficiles à cerner : indépendances, régionalisations et fragmentations des territoires, rancœurs « ethniques », soifs de dominations, opportunisme, cohésion du groupe, patriotisme, xénophobie, brefs… toutes ces choses qui sont très probablement intriquées difficiles à percevoir de façon claire et s’alimentant les unes les autres, finalement comme dans beaucoup de conflit et surtout dans les conflits comme les guerres civiles.

Jusque là, effectivement, rien de bien nouveau malheureusement.

Cet espèce de « floutage » des motivations, sont aussi présentes, peut être même plus sur les « alliés » des différents camps, intervenants de l’extérieur de la zone du conflit.

Ce « brouillard » des visées des grands puissances occidentales est quand même une des caractéristiques des guerres modernes, où les motivations géopolitiques ont fait place face au recul des idéologies claires à délimiter (communisme-capitalisme) à des motivations plus subtiles et plus intriquées, mêlant souvent intentionnellement conquêtes et désirs de dominations géopolitiques avec des buts humanistes affichés aboutissant aux fameux droits d’ingérence, au nom des droits de l’homme et de leur universalité, du désir de liberté et de démocratie, droit d’ingérence, d’ailleurs remis actuellement au gout du jour par l’intervention surprenante d’une force de coalition à majorité occidentale en Libye, encore en cours aujourd'hui ; où plus précisément celle, presque intégralement française cette fois, qui a contribué, hier, à la chute de L. Bgbo en Côte d'Ivoire.

Mais là encore qu’on ne s’y trompe pas, cette sidérante duplicité diplomatique, ces caractéristiques d’ « enrobage humaniste », avant et même pendant l’affrontement des deux blocs idéologiques, ont rythmés et motivés de tous temps les interventions militaires et les guerres.

Il suffit pour cela de remonter le temps jusqu’aux croisades du moyen-âge (remis au gout du jour par le ministre de l’intérieur français Claude Guéant…) ou même aux guerres helléniques de l’antiquité, aboutissant à la guerre du Péloponnèse entre l’impérialisme démocratique Athénien et la puissance aristocratique de Sparte pour comprendre comment les arguments de libérations des peuples ont toujours été mis en avant par les responsables pour justifier ou accompagner leurs désirs de conquêtes.

Il me semble juste que ces caractéristiques anciennes, sont désormais largement répandues et exploitées, largement diffusés en remplacements des anciens dogmes capitalistes et communistes et c’est peut être là où nous arrivons à la singularité et au caractère inédit de ces nouveaux conflits : La communication.

En effet, la caractéristique moderne essentielle de ces interventions et de ces justifications guerrières réside peut être dans le rôle des opinions publiques de plus en plus sollicitées et donc, de la manipulation (disons l’information subjective) de celle-ci par la communication militaire. Le rôle de la communication et des lobbies militaires ou étatiques ont désormais et depuis maintenant une vingtaine d’années (guerre du Golfe, guerre en Ex Yougoslavie…), une place prépondérante dans l’information des masses, dans le jeu médiatique des nations et surtout dans la stratégie militaire et la gestion de la guerre.

A ce sujet, il est intéressant de voir comment les lobbies militaires Américains et Georgiens ont utilisé des agences de communications européennes pour « intoxiquer » les responsables européens et manipuler l’opinion internationale au sujet du rapide conflit qui a opposé la Géorgie et la Russie en Ossétie du sud lors de l’été 2008… Un documentaire diffusé il y a quelques temps sur Arte et dont le titre m’échappe, avait été assez instructif, là-dessus.

Pour s’en persuader encore, il suffit de regarder les nombreux reportages et les nombreux points de presses, avec explications techniques et stratégiques à l’appui (forces en présences, nombres de frappes, comptes-rendus des opérations…), de l’état major de la coalition qui se suivent régulièrement, de façon journalière, voire horaire, lors d'une intervention militaire, ce qui a été le cas encore les premières semaines de la guerre en Lybie ainsi que du "décorticage" et de "l'inflammation" médiatique qui a lieu en ce moment après l'annonce de la mort d'Ousama Ben Laden..

Ce point de la communication et de la manipulation des opinions me semblait très intéressant et à vrai dire, la forme du récit a été choisie aussi, même si cette intention, j'en suis conscient, reste certainement en filigrane, de façon à questionner cet axe là.


Le choix de la première personne, la forme de la narration, en type de plaidoyer incisif et assumé correspond certes à la rhétorique brutale et manipulatoire du personnage d’ « Arkan », mais en plus il m’a permit de poser sérieusement la question de comment les auditeurs d’un discours percutant, représentés ici par les lecteurs, reçoivent les informations et avec quels regards ils les trient et les jugent. J’aime beaucoup à ce sujet, une phrase de Louis Pasteur qui résumera de façon simple mes intentions d’auteur et ma pensée : « Ayez le culte de l’esprit critique.»…


J’ai donc dans ce but, voulu construire ce récit en trois parties, en jouant légèrement sur une trame à «suspens psychologique » :

La première partie, est construite sur des arguments recevables pouvant justifier le comportement d’Arkan : réalité du contexte historique où il se développe (Yougoslavie communiste de Tito) ainsi que des arguments de défense anti-impérialiste dénonçant les agissements des USA, arguments tout à fait pertinents, car fondés sur des faits réels, que l’on pourrait entendre dans de nombreuses bouches de par le monde, sans être taxer d’extrémistes, de menteurs ou de révisionnistes.


La deuxième partie, peut être la plus intéressante d’un point de l’auteur romancier amateur a été la construction d’une projection de la psychologie d’Arkan en fonction de son passé, de son enfance et de ses agissements.

L’aspect inquiétant, comme le soulève beaucoup de vos commentaires (notamment Milonga), se situe aussi à mon avis dans ce nœud où l’histoire générale et l’histoire personnelle d’un être rentrent en collision puis s’alimente réciproquement, tout en se détruisant peut être aussi quelque part. Je n’irais pas plus loin sur la partie psychanalytique, n’ayant pas du tout les capacités pour le faire.

Sur cet aspect de carence du texte en histoire interne, en anecdotes, en flasc-back de l'enfance où d'autres situations "explicatives" et personnelles du personnage, qui auraient permis de romancer d'avantage le texte, j'ai reçu les critiques les plus importantes et je les comprends (Jaimme, Widj', Lunar-K, Estelle...). Ce genre d'écriture aurait rendu le texte plus plaisant et certainement augmenté de façon significative sa qualité littéraire. Mais je le dis sincèrement, je pense que je n'aurais pas été à la hauteur de la tache. En réalité, ce pari était très périlleux :
J'aurais été confronté à deux énormes difficultés qui pouvaient devenir de redoutable piège :
La première, peut être la moins grave, mais qui était pour moi importante vu mes intentions, était d'éviter les malversations des faits biographiques. L'histoire d'Arkan est réelle. Même si j'avais pour m'aider de nombreux éléments de sa vie personnelle, je n'avais pas non plus de détails très précis sur des épisodes spécifiques de sa vie et de son enfance. Quand c'était le cas, je n'avais pas d'éléments véritables sur son comportement précis. Il m'aurait fallut romancer entièrement et lui imaginer des gestes et des paroles. J'avais peur en faisant cela d'une part de me tromper sur des faits réelles, mais en plus, en le montrant trop comme ceci ou trop comme cela, de détruire tous le travail que j'avais fourni pour montrer l'ambiguïté et les contradictions du personnage, qui était la clé de voute de mes intentions.
La deuxième difficulté à éviter, la plus redoutable en terme de piège et d'impact sur la lecture, était comme le souligne Widj, la possible empathie qui pouvait découler de ce mécanisme d'écriture… Je voulais éviter à toux pris ce type de sentiment, autant que je voulais éviter les explications superflues sur l'enfance ou l'histoire personnelle qui auraient donner chair, âme humaine et individuelle au personnage, et qui lui aurait indubitablement enlevé l'aspect froid, cynique, peut être aussi "pudique" et réservé qui servait les propos de mon texte et de ma démonstration, tout en restant dans une certaine réalité psychologique des faits et du personnage, puisque lui même ne s'étendait pas du tout sur la chose, au contraire. J'ai donc privilégié, comme le dit encore Jaimme ou Widj', l’aspect pamphlétaire ou "politique" qui correspondait à mes intentions de porter avec ce texte, matière à réflexion sur l'Humain au sens général et non au sens individuel. Dans cette intention, j'avais d'abord posté cette nouvelle dans la catégorie « réfléxions/dissertations »...

Pour finir sur ce manque de romance, je suis encore une fois conscient que si j’avais réussi à écrire sur l'histoire personnelle d'Arkan en instillant des petits éléments de vie, sans tomber dans le risque d’empathie ou de malversation de faits biographique, mais au contraire, en renforçant l'aspect ambigu du personnage et ce, sans faire perdre l’aspect réflexif du fond, j’aurais réussi l'accroche idéale et peut être, à faire la nouvelle parfaite… Où disons, celle qui se rapproche le plus de la perfection…

Je pense quand même que pour cela, j'aurais du revoir toute la structure du texte... Ou alors fournir un texte beaucoup plus long...

En revanche, j’ai essayé, en partant de ces bases (enfance, contexte…) de montrer comment « Arkan » pouvait réfléchir en tant qu’homme, à la lumière de ce que je savais de son histoire et de son passé.

Pour faire simple j’ai choisi pour cela, deux axes principaux que j’ai extrapolé en les mettant en relations avec les faits historiques (pendant la guerre et avant…) : l’exaltation de la vie et le rapport à la violence.

J’ai ainsi exploré dans cette deuxième partie le rapport au monde parfois ambigu, mais sans concession que je crois être celui qui a animé Arkan toute sa vie, ainsi que sa façon brutale et cynique de percevoir le monde. J’ai voulu parler de ce que je semblais percevoir de plus noir chez lui et qui me semblait important de mettre en lumière, d’une part pour comprendre un des mécanismes d’action essentiel à ses agissements mais aussi pour éviter toute sympathie à son égard : Ce mépris de la vie au sens universel.

Ainsi le passage dans le texte sur l’explication philosophique de l’acte de tuer, et de l’exemple des musulmans, qui constitue comme l'a très bien compris David, le "point Godwin" intentionnel de ce texte. Ce passage et cette citation « des musulmans » peut être sujet à mauvaise lecture. Pourtant à l’analyse il est effectivement placé pour caricaturer les propos du personnage et pour qu’il ne puisse pas y avoir d’ambiguïté sur les intentions de mon récit.

A aucun moment, je ne fais l’apologie de la violence et de la xénophobie. Au contraire.

J’ai rendu excessif et intolérable un propos qui sans cette petite phrase clairement xénophobe, aurait pu être jugé au pire polémiste, au mieux point de vue personnel à respecter.

L’auteur que je suis, n’est pas le narrateur, et les buts (comme là encore, l'a très bien compris David) sont justement de dénoncer par l’outrance et la violence du propos, la façon de penser du personnage.

Pour être honnête, même si certaines phrases ici sont inspirées de véritables phrases d’Arkan (la phrase en forme de pamphlet contre les USA par exemple, est véridique, même si je l’ai un peu étoffée pour l’impact…), au contraire, toute cette partie et la phrase sur les musulmans ou les tsiganes, ainsi que certaines phrases péjoratives à l’encontre de tel ou tel (inutiles, mendiants, bureaucrates, traitres, parasites, etc…) ont été complètement inventées pour accentuer la répulsion du personnage à la lecture, là encore dans le but de ne pas créer un personnage sympathique pour les lecteurs.

La difficulté, mais c’était aussi l’enjeu, était de montrer la complexité d’un personnage, sans qu’il soit possible de s’identifier à lui, ni de le rejeter tout à fait.

Je pense d’ailleurs que les aspirations ultimes de ce texte serait de faire réfléchir sur la façon dont peut être pris un discours et sur comment peut on éviter de tomber dans l’analyse émotionnelle du rejet ou de l’approbation, de la répulsion ou de l’adhésion, du tout ou rien, en fonction du don d’éloquence de l’orateur sur la foule, sur le public, où en l’occurrence sur le lecteur.

Le but serait de comprendre qu’« Arkan » peut dire des choses vraies, justes et légitimes sans pour autant le dédouaner de ces crimes et le rendre fréquentable et qu’à l’inverse, le fait d’être un criminel de guerre n’enlève pas non plus, de façon automatique, le crédit ni la véracité de certains propos.

En ce sens, tous vos commentaires me sont précieux... Et vos ressentis sur l'aspect "dérangeant" encore plus que le reste.


La troisième partie correspond peut être à ce qu’il y a de plus dangereux à la fois dans le discours fictif d’ « Arkan » mais aussi dans l’intention. Le fait de finir en appelant les générations futures à continuer le combat et d’espérer une relève pourrait être pris à juste titre comme un appel à la haine et à l’apologie de la violence.

C’est effectivement le cas du personnage, mais encore une fois, ce n’est pas le cas de l’auteur. J’ai justement construit ce passage pour montrer la dangerosité et la toxicité à long terme de ce genre de personnage et de discours par l’exemple « fascinant » et entrainant qu’ils peuvent donner.

Pour ramener à la réalité et éviter une lecture simpliste au premier degré, j’ai rajouté en fin de paragraphe un condensé du personnage dans sa complexité et ses contradictions.

Il m’a semblé aussi important, peut être même le point essentiel qui empêche toute identification inconsciente ou involontaire du lecteur au personnage, de joindre en conclusion, une petite note authentique venant du tribunal pénal international et rappelant explicitement la mise en accusation d’Arkan pour crimes contre l’humanité.

En vérité, un point qu’il me semblait important pour éviter toute polémique aurait été de pouvoir produire les faits exacts et détaillés reprochés à Arkan par le TPIY et à sa milice.

J’ai cherché à le faire, pour faire gagner de l’impact émotionnel à l’acte d’accusation, mais j’ai eu beau chercher, je ne l’ai pas trouvé.

Une fois, sur internet, j’ai effectivement trouvé un document détaillé, mais je ne l’ai pas enregistré et j’aurais du, car je ne l’ai plus trouvé par la suite. Si quelqu’un trouve quelque chose, ça m’intéresse…

Je sais bien que l’absence des faits reprochés de façon concrètes et détaillés, peut créer une suspicion sur la véracité des atrocités commises voire même confirmer le fait que beaucoup de ces accusations aient été inventées.

C’est d’ailleurs le principal argument de la propagande pro-arkan et pro-serbe. Pour être honnête, je n’en sais rien et j’aurais voulu savoir. Mais ce qui est sur et indéniable, c’est qu’« Arkan » comme chef militaire et comme individu, dans son discours et dans ses actes, a favorisé et participé activement à ce que l’on peut nommer des « crimes de guerres ».

C’est la seule chose que je voulais que l’on retienne. Ainsi, j’ai préféré ne pas rajouter d’éléments capables d’instiller le doute et d’engranger ou de favoriser la fameuse théorie du complot, mais j’avoue pour être tout à fait honnête, que ces petits « mystères » me dérangent beaucoup.

Le fond de ma pensée à ce sujet, est, plutôt que de croire à un complot venu d’une autre planète ou directement des Illuminatis ou des Francs-maçons américains, qu’aujourd’hui encore plus qu’hier, la bataille de la communication est prépondérante dans une guerre.

Ainsi on préfère peut être exagérer ou au contraire, simplifier certaines réalités, grossir quelques chiffres ou ne pas rentrer dans les détails pour ne pas avoir à être interroger sur d’autres aspects qui en découleraient.

En réalité, il y a eu exactions dans tous les camps du conflit appelé « guerre des Balkans », ainsi que par la suite pendant le conflit du Kosovo. A ma connaissance aussi, le camp qui a poussé le plus loin ces exactions, dans leurs planifications et leurs nombres, a été le camp serbe. La encore, si on est capable de me montrer que mon jugement est faux, je ne demande qu’à voir.

Je pense qu’en réalité, cette simplification des faits est facile à comprendre : Dans une guerre : le vainqueur doit être tout blanc, et l’ennemi tout noir. Le temps de la victoire, que l’on soit d’un coté ou de l’autre, n’est pas « le temps des faibles et des incertains » ni celui « de la patience, du silence et de la réflexion », ce n’est pas le temps de la nuances et des dégradés de couleurs, c’est le temps des couleurs primaires, simples, c’est le temps de la force et de l’action. L’analyse critique, le doute, la remise en question des visions trop simplistes, trop radicales sont de dangereux freins à l’action et au mouvement des troupes.


C’est ce qui explique que les pacifistes sont les premières victimes des guerres. Dans un pays en guerre, on n’a pas le droit de saper le moral de l’opinion et des soldats, alors on ne réfléchit pas. Le manichéisme est vu comme une clef indispensable à la victoire, sur le terrain et dans les opinions. La manipulation ou « l’accompagnement » de ces opinions, est donc tout à fait indispensable et pour cela, les informations doivent être lissées au maximum.



C’est aussi ce que je dénonce en toile de fond. Car tout simplement, je pense profondément que cette façon de faire est contre-productive pour les efforts en vue d’une paix durable.

La compréhension des évènements est toujours complexe, mais c’est la seule façon de ne pas reproduire les erreurs du passé. Simplifier les faits, les actes et les motivations ne font qu’engendrer un système vicieux et une reproduction par réaction de la violence perpétuelle.

Ce n’est pas une théorie personnelle, c’est un constat. Les frustrations et l’envie de vengeance d’aujourd’hui, sont le lit des fleuves de sang à venir et des guerres de demain. L’histoire, ainsi que les évènements qui se déroulent actuellement dans le monde, sont là pour confirmer.

Contribution du : 03/05/2011 10:06
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Re : A propos des "Arcanes du Bang"...
Maître des vers sereins
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Je ne connaissais pas le personnage, j'ai rapidement trouvé des extraits de discours en vidéo et d'autres liens, il a une certaine célébrité... à voir pour se faire une opinion sur la personne et ses soutiens.

Contribution du : 03/05/2011 20:53
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Re : A propos des "Arcanes du Bang"...
Maître Pat de Velours
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Je n'ai pas eu le temps (et ne l'aurai pas dans les jours qui viennent, malheureusement) de commenter de façon précise ton texte que je trouve remarquable. Ce qui m'a le plus intéressé (et qui m'a le plus frappé), c'est le passage sur la facilité à tuer, d'autant plus que le récit est à la première personne. Je pense que tu as pris toutes les précautions pour qu'on ne mélange pas narrateur et auteur, même si je savais d'emblée que ça ne pouvait pas être le cas, puisqu'en centrale, pas d'anonymat. Ce qui aurait été très difficile, mais qui m'intéresse vraiment à titre personnel et professionnel, c'est de présenter quelqu'un de banal pour rejoindre les thèses d'Hanna Arendt et qui est, à mon avis, bien plus dangereux que ce genre de "carnassier" que tu as mis en scène et qui, par ses excès (notamment en 3e partie), permet de ne pas s'identifier. Ce passage sur l'acte de tuer me semblait aller dans cette direction, la 1re partie, finalement aussi, avec les justifications qu'il donne et qu'on a pu entendre à maintes reprises (c'est juste un point de vue qui oublie des détails... de taille). La banalisation du mal, voilà pour moi le réel danger.

Sinon, je suis loin d'être une férue d'histoire, mais je suis quand étonnée qu'autant de lecteurs n'aient pas entendu parler d'Arkan. En tout cas, certains reportages sur les charniers déterrés dans les Balkans ne laissent aucun doute : les exactions commises par les nazis sont loin, très loin d'être une particularité. Je ne sais pas comment nos descendants verront les choses, mais j'ai quand même sacrément l'impression qu'on n'est pas loin de l'aveuglement comme certains des générations antérieures qui ne savaient pas que les camps d'extermination existaient... l'histoire se répète à nos portes (et ailleurs, et encore), mais ne semble pas être prise à sa juste mesure... La banalisation du mal, disais-je...

Contribution du : 03/05/2011 23:10
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Re : A propos des "Arcanes du Bang"...
Maître Onirien
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Salut.

J'aimerais bien lancer un mini débat au sujet de ce texte : peut-on, en littérature, "faire parler" des personnages historiques contemporains ? Est-ce que cela vous aurait choqué un texte de fiction signé Pétain, pour donner un exemple qui parlerait à tout le monde ?

Personnellement, cette démarche m'a un peu gênée. Cela ne m'a pas empêché d'énormément apprécier le texte, d'ailleurs. Mais j'aimerais avoir votre avis là-dessus.

Contribution du : 03/05/2011 23:15
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Re : A propos des "Arcanes du Bang"...
Maître Pat de Velours
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Je ne sais pas si Larivière souhaite qu'on le fasse sur son fil. En tout cas, je pense que ce n'est pas choquant. C'est un choix littéraire, un choix d'auteur que de prendre un point de vue narratif qui lui permette de faire passer ses idées de la façon qu'il souhaite, de toucher les lecteurs par cet aspect romancé. C'est quelque chose qui s'est déjà fait, en tout cas. Tout dépend de l'intention. C'est une façon de faire vivre le personnage, en plus avec le "je"... On n'est pas dans un travail historique, même si les recherches sont évidentes. De toute façon, l'histoire est toujours une interprétation. Ce qui aurait été gênant, c'est de le rendre sympathique, de justifier ses crimes. De vouloir orienter le lecteur pour le faire adhérer. Et là, ce n'est pas le cas, il me semble. En tout cas, aussi horrible qu'il soit, un tel criminel n'en reste pas moins un homme, avec des caractéristiques humaines. Il ne se réduit pas à ses crimes. Et il n'est pas seul. Il faut bien qu'il ait eu des appuis pour avoir fait ce qu'il a fait. Au-delà du personnage, je pense que Larivière dénonce autre chose. Il met en scène un archétype... il aurait pu tout aussi bien prendre un autre exemple. Et un autre contexte. Sa démonstration aurait été tout aussi efficace. Du moins, c'est ce que j'en comprends.

Ce qu'il dit, en tout cas, dans la manière d'appréhender le personnage en essayant de s'identifier pour le rendre plus crédible me rappelle ce que disent les acteurs qui jouent des rôles de méchants. Certains ressentent une espèce de jubilation à cela. Un effet cathartique ? En tout cas, jouer, écrire, etc. n'est pas faire. Ça évite même de faire. Les pulsions destructrices font partie de l'être humain. Mais seuls certains passent à l'acte. C'est le pourquoi qui me paraît intéressant. Voir les expériences de Milgram.

Contribution du : 03/05/2011 23:45
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Re : A propos des "Arcanes du Bang"...
Maître Onirien
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@Charivari : Merci pour ton commentaire et pour ton intervention. Pour la question de savoir si on peut se servir d'un personnage réel pour écrire un récit romancé, vous pouvez en débattre sur ce post, si tu veux, puisque mon texte représente ce type de cas.

Comme l'a dit Pat (que je remercie pour son intervention aussi), je ne suis pas le seul à avoir utilisé ce type de procédé. L'histoire littéraire ou cinématographique est rempli de ce genre de "fiction".

Selon moi, mais ce sont des critères personnels, il faut pour cela prendre quelques précautions d'usage :

- éviter les malversations sur les faits réels (contexte, biographie)... C'est ce que j'explique dans mon post quand je donne les raisons qui m'ont amené à ne pas romancer davantage.

- montrer, comme l'a très bien compris Pat, par l'exemple individuel, un "archétype" d'homme et de comportement et ainsi, faire ressortir quelque chose de plus général, de plus symbolique et plus universel.

Ce qui n'a rien à voir avec une espèce de biographie-fiction. Le but est de se servir de faits réels pour faire réfléchir et non pour lire une "histoire vraie à sensation"...

@Pat : C'est très intéressant ce que tu dis sur l'espèce de catharsis qui découle, ou même qui coule (hum !...) de ce type d'expérience d'écriture.

Créer des personnages bons ou méchants, ça nous ramène aux jeux d'acteurs, effectivement...

Quand on écrit, on est à la fois réalisateur, monteur, metteur en scène, acteurs multiples ; mais aussi, machiniste, caméraman, technicien, habilleur, coiffeur, décorateur, etc...

Un sacré boulot, en fait...

Et c'est vrai que c'est assez jouissif (mais pas seulement...) d'imaginer et de construire des personnages, des décors, des situations...

Un livre est une petite planète construite avec seulement un stylo ou un clavier d'ordinateur. Une petite planète qui tient seulement sur un écran ou quelques feuille de papier...

Quand on écrit, disons plus généralement quand on crée une œuvre quelle qu'elle soit, on est un peu comme Dieu (sans la barbe, sauf Widj') devant sa page blanche en train de plancher sur la genèse, à part que nous, êtres humains, nous avons besoin pour la plupart, d'un délai supérieur à une semaine pour achever le bidule...

D'ailleurs, si on veut extrapoler, Dieu étant un personnage de fiction (en tous cas, de ce que j'en sais actuellement...), les seuls véritables créateurs, au sens mystique, sont certainement les artistes et peut être aussi, toute proportion gardée, quelques chirurgiens plastiques...

Oui, je dévie un peu, mais tous ca pour dire que l'acte de création d'un écrivain, même amateur, procure quelque chose de très fort et de très intense, bien entendu et que ce plaisir à créer le bien comme le mal (en fiction), nous renvoie certainement au fameux "pourquoi écrit-on" qui doit, depuis qu'Oniris existe remplir quelques milliards de pixels d'espace de compression UTB convertissable en (non, je déconne, j'y connais rien en ordinateur...)...

J'avoue effectivement pour finir que comme les acteurs qui jubilent quand ils jouent des méchants dans la citation de Pat, j'ai pris un certain plaisir à rentrer dans le personnage d'Arkan, mais aussi j'ai parfois éprouver quelques malaises, surtout sur la fin quand j'étais bien rentré dans le personnage. C'était parfois difficile de sortir du "rôle" après une longue immersion pour l'écriture. Ensuite, il m'a fallut un petit moment, quelques jours, pour abandonner complètement le personnage.

Je pense que la grande virtualité de l'écriture aide quand même à ne pas se perdre et à se détacher rapidement du personnage. Ce doit être plus compliqué pour un acteur qui lui, interprète avec toute sa personne au sens mental, mais aussi au sens physique du terme.

En tous cas, c'est une technique de travail comme une autre. Elle est éprouvante, mais elle est aussi enrichissante et plaisante. En outre, comme je l'ai dis dans mes explications, je ne vois pas vraiment comment un écrivain s'il veut faire une démonstration convaincante, peut faire l'économie psychique de ne pas rentrer dans ses personnages avec la plus grande sincérité et le plus grand investissement.

Contribution du : 04/05/2011 09:44
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...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

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Re : A propos des "Arcanes du Bang"...
Visiteur 
Je vais répondre un peu comme le Capt'ain Obvious, que c'est un peu ça le but de l'écriture... enfin comme la comédie, si on ne rentre pas un minimum dans le personnage qu'on souhaite incarner (en tant que narrateur ou acteur) je ne vois pas trop le but de raconter une histoire du point de vue de son acteur principal.

Ensuite, pour rebondir sur tes explications de texte, je pense que tu es parvenu à induire presque totalement ce que tu voulais faire passer sur le lecteur.

Le danger du texte politico-socio-engagé d'un point de vue ou d'un autre est justement ce travers de penser que l'auteur adopte un point de vue qui n'est pas le sien.
Ceci malheureusement est le lot quotidien de tous les auteurs à caractère historico-sociétal... Easterman, Rushdie, etc, les auteurs sont nombreux à devoir faire attention à l'impact de développer des idées "borderline" ou "extrémistes" dans un récit.

En ce qui me concerne à partir du moment où le récit est dérangeant sans qu'on y sente une forme malsaine d'apologie (et ce n'est pas le cas pour ton texte), le récit est réussi. Dans ce cas de figure particulier s'entend.

Toujours en ce qui me concerne, l'important dans cette nouvelle (que je classerai plus en réflexion qu'en romançade) est qu'elle appelle à la réflexion, comme je l'ai souligné dans mon commentaire.
Pareil, et toujours selon moi, ce genre de récits n'a pas pour but de flatter la force du style de son auteur... juste de permettre de poser un autre regard sur des évènements à propos desquels on a peut-être peu l'occasion de se pencher.
Le but ultime étant peut-être juste de montrer pour en apprendre... et éviter que ça se reproduise... mais ça c'est plus du ressort du lecteur.


Contribution du : 04/05/2011 14:02
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