Je tiens avant tout, à exprimer ma reconnaissance aux membres du site sans qui ce texte ne serait pas paru et j’aimerais conter sa genèse pour signaler que sans le site il ne serait pas né.
Je salue au passage tous les lecteurs, et remercie les commentateurs qui se sont attardés sur ce texte.

Il faut tout d’abord signaler qu’il s’agit bien d’une avant fable. J’ai juste tenté d’imaginer à ma sauce ce qui avait pu conduire à la scène d’ouverture de la fable du Bonhomme. Je ne sais pas si le genre existe, mais le procédé à déjà été utilisé. L’exemple le plus connu vient du cinéma dans la Guerre des étoiles ou la deuxième trilogie explique la première.

Dans le cas présent, l’idée m’en est venue lorsqu’un jour j’ai reçu d’un commentateur une remarque sur l’apparition subite d’enfants chez un couple de corneilles. J’avais supposé que les lecteurs admettraient sans réserve l’existence d’enfants chez un couple (comme on admet la présence d’un fromage dans le bec d’un corbeau) et je découvrais dans ce lectorat le désir d’un pré mâchage, ou d’une pré histoire.

Grâce au site encore, j’avais discuté avec un auteur d’un parallèle corbeau/corbeau. Vous vous doutez bien que le reste renard/enquêteur, enquête/vol, vol/fromage en avait découlé… (excusez-moi, je ne peux pas m’en empêcher).
Ce texte, donc, n’existerait pas sans le site.

Pour la forme (je répondrais plus tard à chacun des intervenants), je ne m’attarderais que sur le passage que peu ont soulevé, mais dont je doute moi-même. Il s’agit de la liaison « fol à ».
La raison de la présence du mot fol vient de la difficulté des rimes en « ol » alors que je tenais absolument à placer l’expression « de haut vol ». Cette dernière a le bon goût de posséder un double sens puisqu’il existe une catégorie d’escrocs de haut vol (qui permet de distinguer Mesrine d’Arsène Lupin) et que le mot vol est le même pour le vol d’un corbeau et le vol d’un fromage. Le mot « fol » (euphonie de fou) dépassé, suranné, vieilli, n’est certes plus de mise, mais j’ai eu la faiblesse de le choisir. Son emploi est toutefois codifié par la grammaire qui ne l’autorise (le concède ?) que pour éviter un hiatus. J’avais au départ écrit la phrase « Il fallait être fol pour prêter au suspect des vertus de haut vol », mais pour faire plaisir à la grammaire j’ai changé le « pour » en « à » (qui fait hiatus) et peut-être fait une erreur de syntaxe.

Je vous laisse juges, car j’avoue ne pas savoir si j’ai bien fait.
Merci encore à tous.

"fol pour" est plus naturel

Merci pour ces quelques mots et vos explications. De même, je pencherais pour "fol pour". Ce "fol" peut passer, même devant consonne : c'est une forme ancienne, qui peut s'expliquer dans le lien avec la fable de La Fontaine.
Un petit conseil technique : mettez sur ce forum un lien vers votre poème, et mettez en commentaire de votre poème un lien vers ce forum. Sinon, par la suite, on aura du mal à associer les deux dans les méandres d'Oniris.

Bonjour,
Tu as tort et raison à la fois. De nos jours, fol est une euphonie de
fou, pour rendre le son plus harmonieux (fol espoir, fol hasard...) et se place devant un substantif singulier commençant par une voyelle ou un h aspiré, évitant ainsi un hiatus.
Mais aux 16è, 17è et 18è siècles, il en était autrement. Fol était le
mot pour fou, tout simplement :
"Fol à lier..." (De La Harpe ),
"Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie" (François 1er ),
"Je vous ai confondus, fols calomniateurs..." (Voltaire ),
"...une lumière railleuse dans un oeil fol..." (Cideville ),
"C'était un fol, non de tête mais d'amour..." (Marivaux ).
Certes, fol semble un peu désuet mais en aucun cas il ne constitue
une faute.
"...pour prêter..." ou "...à prêter..." ?
Je préférerais "...de prêter..."
J'ai vérifié, il n'y a pas faute dans les 3 cas. A toi de choisir.
Je suis un passionné des auteurs des 17è et 18è siècles, et je puis
t'assurer que l'écriture était bien moins esclave de la syntaxe
qu'aujourd'hui. Tu peux avoirs recours à un style "plus ancien"
à la seule condition qu'il demeure en harmonie avec le reste du
texte, et en cela, il ne peut y avoir de faute.

Vale, PAB.

Eh bien! Je suppose que c'est ce qu'on appelle une réponse étayée.
Je ne m'attendais pas à tant de concision; alors merci.
Il est vrai que j'avais écrit "fol à" avec l'exemple 'fou à lier" qui, étrangement, ne suit pas la règle. Je ne savais pas si le mot était employé comme adjectif ou comme substantif. Ce qui m’a fait douter de la préposition.
Mais puisque le choix de celle-ci est ouvert…

PS : Il est à noter que l’utilisation de l’euphonie est mieux respectée avec « bel », celle de « beau ».