Le texte

Bon, ben, merci à mes lecteurs du GL pour les commentaires sur ma petite production.

Je pense que comme souvent j'ai plusieurs choses qui se sont mélangées dans la tête pour pondre ce poème... la fin d'une énième relation, la mort qui me travaille toujours autant, l'amour-propre et ses dérives, la solitude, le regard de l'autre, la douleur. La seule réelle douleur, mentale anesthésiée, la douleur physique prenant le relais pour disparaitre comme les pensées disparaissent...

L'automate c'est un peu ça. C'est quand tout se propulse devant soi et qu'on ne peut plus rien faire, on se met au radar pour tout, tout devient question de "survie", et la vie passe comme dans un bain chaud, où l'eau refroidirait et on ne s'en rendrait pas compte.
La séparation, la mort, la déception, toutes ces émotions tellement fortes qu'elles remettent tout en question, anesthésient tout.

Benway, c'est marrant (quand on découvre l'auteur je veux dire) que ton commentaire parle de cyclothymie parce que c'est vraiment ça en plein.

Jano, je pense que certaines de mes expressions sont juste à lire. Constante insidieuse d'une inconstance progressive ça veut dire ce que ça veut dire (comme tous les mots veulent dire ce qu'ils veulent dire) : l'inconstance de la narratrice s'installant progressivement est quelque chose d'insidieusement constant... je vois pas où c'est difficilement compréhensible en français de base?

Lunar-K, ouep les à et moi ça change pas, donc comme toujours mon à est là parce que c'est mon expression.
Je note pour le à qui suit, j'ai même pas tiqué en le lisant...

Par contre, les musclent tétanisent dans le sens provoquent des tétanies (dans les membres) pour le sens propre et au figuré : figent, paralysent... je comprends ce que tu veux dire pour la forme passive ou pronominale (se tétanisent) mais c'est pas du tout ce que je voulais dire.

Et puis automate est une fin.
C'est la mort effectivement qui crée le refroidissement de fin.
Par contre mon travail sur le rapport corps-esprit j'essaie de le garder, de le travailler sous plusieurs axes dans mes autres productions, et ... là j'avais besoin de concision.

Bref, merci encore, j'adore les retours sur mes textes...

Citation :

Je pense que je vois ce que vous voulez dire. Le problème (je chipote un peu, oui...) c'est que, dans votre texte, ce sont les membres qui tétanisent et non les muscles...

Cela dit, j'aime bien cette ambiguïté du corps qui à la fois fige et se fige, qui fige en figeant. Une façon, il me semble, de lui reconnaître une primauté sur l'esprit puisque, le corps figé, l'esprit se fige à son tour et devient plus vulnérable.


Citation :

Je me rends compte que je n'ai pas été fort explicite en parlant de mon sentiment d'inachevé face à ce texte. Je comprends parfaitement que l'automate puisse au moins apparaître comme une fin (le considérer comme "fin définitive" serait un peu trop pessimiste à mon sens), cependant je ne crois pas que vous y soyez parvenu dans ce texte. On y tend, on assiste au refroidissement-automatisation du corps, mais pas au corps refroidi en tant que tel (pour un prochain texte, peut-être ?).

C'est sur ce point que vous auriez pu creuser un peu plus, je crois. Il y en a d'ailleurs un très bel aperçu dans cette phrase : "seul son esprit capte encore les heurts". Avec l'esprit qui devient corps à la place du corps, dépourvu de sa "membrane protectrice", plus vulnérable,... On en revient donc à cette tétanie qui me paraît évidemment centrale dans l'ordre d'idée développé puisque c'est elle qui provoque la matérialisation de l'esprit désormais sans intermédiaire entre lui et le monde, lequel lui devient, par conséquent, plus agressif et "néfaste".


En tout cas, c'est toujours un plaisir de vous lire. Je trouve votre lecture des rapports de l'esprit au corps très intelligente (ce pourquoi, sans doute, je "chipote" autant, parce que j'en attend beaucoup... ).

Chipotez chipotez, j'aime...

Oui, pour le figement je pense que c'est vraiment ça... une forme de barrière invisible quand le corps prend le pas sur l'esprit. Je dirais pas une primauté, mais plutôt une forme de reprise de pouvoir quand l'un n'est plus à même de suivre ou n'a plus envie de souffrir...

Pour la fin... oui, vous avez raison. Et puis vous me donnez des idées avec "le corps refroidi en tant que tel"... ça me plait. Pour une prochaine... j'y penserai.

Tant qu'on y est, j'aime vos lectures de mes textes.



@Manchaballe : merci pour ta lecture et ton commentaire

@David, j'aime toujours autant tes lectures... je peux imaginer que toute cette lecture que tu fais de mon texte est comme toujours une vision altérée et complémentaire à celle que j'ai voulue, des bribes de choses que l'on voit pas, ou moins aisément dans la peau du narrateur... je pense que tu trouveras une partie de tes réponses ici, sinon tu sais où me trouver...
;)