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Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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07/02/2011 18:53 Groupe :
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Bonjour à tous, lecteurs et commentateurs !
J’aimerai tout d’abord vous remercier d’avoir ainsi consacré un peu de votre temps (et, pour beaucoup, apparemment, de vos forces…^^) à mon « Grand Jeu » ! Un texte difficile, j’en suis assez conscient, abstrait, et qui, à bien des égards, comme certains d’entre vous l’ont justement soulignés, s’apparente davantage à une réflexion qu’à un poème. Je ne pense pas revenir sur la signification et la réflexion qui construisent ce texte (c’est Jano qui sera content ^^). Je me suis rendu compte que vous expliquer en long et en large ma démarche n’était pas du tout pour vous aider, au contraire. Aussi ne reviendrai-je que sur vos commentaires, chacun pris individuellement, et formulerai alors, peut-être, à cette occasion, un petit mot d’explication par rapport à l’une ou l’autre idée charnière qui constitue l’ossature profonde de ce texte. Néanmoins, avant toute chose, j’aimerais revenir sur la catégorisation de ce texte du côté de la prose poétique plutôt que de la réflexion/dissertation, de même que, plus brièvement encore, sur le titre… Par rapport à la catégorisation, donc. Je suis assez d’accord avec vous lorsque vous me conseillez de proposer plutôt ce texte en réflexion. A vrai dire, la dimension principale de ce texte en est, et je crois que cela est tout à fait évident, la réflexion qui s’y expose. Pourtant, cela ne suffit pas, du moins pas pour moi, pour considérer véritablement ce texte comme un texte de réflexion. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’estime qu’un tel texte se doit de présenter un minimum d’arguments et développer un minimum ses affirmations. La poésie seule a le droit de recourir au dogmatisme, c’est-à-dire d’affirmer son message sans avoir, jamais, à rendre de compte à personne. C’est en tout cas ainsi que j’envisage la distinction, et ce en raison de quoi, essentiellement, j’ai délibérément choisi de proposer ce texte en prose et non en réflexion. Par rapport au titre, maintenant. Il s’agit, en fait, entre autre mais essentiellement, d’une référence aux poètes du Grand Jeu desquels, quant au projet poétique au moins, je me sens assez proche, peut-être pas exactement sur la même longueur d’onde, mais proche néanmoins. Voilà, j’avais promis d’être bref sur ces deux points, je n’en dirai donc pas davantage (à moins d’en recevoir la demande, bien entendu ^^). Vos commentaires : @Socque : Dans une certaine mesure, il est normal de ne pas pouvoir dire s’il s’agit, dans ce texte, de déplorer l’impuissance du langage ou de célébrer la force du verbe. En effet, je célèbre le « verbe flamboyant », le « verbe qui se fane à l’aura glacial de sa propre oralité », lequel est, précisément, selon moi, le verbe qu’il convient de retrouver, c’est-à-dire le verbe d’avant le mot, qui précède tout langage et, par conséquent, toute assignation. D’où la référence biblique : « Au commencement était le bruit (Verbe)… », afin d’en appeler à ce verbe plus profond encore que le Verbe divin (celui-ci n’étant jamais que le verbe performatif à l’origine de toute identité, donc de toute réduction de l’être, c’est-à-dire le Verbe général que je déplore et qui s’actualise dans chaque parole effective). Cela étant dit, vous avez sans doute raison dans la mesure où je n’ai peut-être pas suffisamment marqué cette différence entre les deux verbes (le verbe profond qui nous hante et le verbe divin de l’oralité réductrice). D’où votre confusion tout à fait légitime. Merci à vous ! @Benway : Je ne sais pas si on peut dire que j’ai choisi de jouer le jeu que je dénonce. À vrai dire, ce serait même plutôt le contraire. Mais je me suis peut-être complètement planté à ce niveau, c’est fort possible. En fait, par ce langage qui part un peu dans toutes les directions, comme « des conversations qui s’entrecroiseraient » (dites-vous avec justesse), j’ai tenté de donner un aperçu de ce que serait, selon moi, ce « verbe qui nous hante ». À savoir un verbe presque « organique », où chaque mot renvoie à tous les autres, doit être activement relié à tous les autres et ne prend sens que par rapport à tous les autres. D’où ces nombreux noms ou groupes nominaux apparemment totalement isolés. Afin de pousser le lecteur à effectuer ce travail de mise en série, de ramification des données du texte. Bref, un langage qui ne serait plus figé dans ses désignations toujours nécessairement réductrices mais qui collerait à la réalité véritable de l’être des choses, toujours dépendant de l’être de toute chose (je ne sais pas si je me fais bien comprendre…). Maintenant, il est évident qu’il est impossible de sortir de ce langage que je dénonce, on est bien obligé, afin de se faire comprendre, d’utiliser le langage quotidien, réducteur. Ce « verbe qui nous hante » est en vérité tout bonnement irréalisable, purement idéal. Néanmoins, je pense qu’on peut l’approcher dans quelques « instants de grâce », dans une pratique presque mystique du langage. Je ne dis évidemment pas que je suis parvenu à en rendre compte, cependant mon intention est certainement à rechercher de ce côté-là, de même, je pense, que la signification de ce Grand Jeu qui apparaît alors comme la tentative (sans fin) d’atteindre à l’état profond de l’être et du langage. Merci à vous ! @Wancyrs : Je crois que vous touchez du doigt un reproche que l’on me fait régulièrement mais qu’il est toujours bon de me rappeler. C’est une sale manie que j’ai d’ainsi toujours vouloir tout trop intellectualiser. Je tente pourtant de me soigner mais… quand même j’y parviens, ce n’est jamais que momentané… Pour ce qui est de mon choix de catégorie, je vous renvoie à ce que j’en dis plus haut. Merci à vous ! @Larivière : Quel plaisir de recevoir un commentaire aussi juste et fouillé ! D’autant que, tu l’as deviné, tes fragments m’ont pas mal inspiré pour écrire ce texte. Aussi est-ce une grande chance pour moi de recevoir ainsi un retour de l’une de ses sources d’inspiration ! Tu relèves quelque chose de très intéressant, finalement assez proche de ce que dit Wancyrs : le côté trop cérébral de mon écriture, de mes images et métaphores. Sur le fil ouvert à l’occasion du « Troisième sexe », je disais que je tendais actuellement à incarner davantage ma pensée. Ce n’est pas du tout quelque chose d’aisé ni de naturel pour moi, je crois que c’est assez visible ici. Et si, je pense, j’y étais plus ou moins parvenu alors, ce n’est pas le cas dans ce texte-ci. Il faut dire aussi que ce « Grand Jeu » a été écrit avant le « Troisième sexe » mais bon… il n’empêche que j’éprouve toujours beaucoup de difficulté à me départir de l’abstraction et de l’intellectuel, alors même que je critique, finalement, la logique et la raison, à travers ma critique du langage ordinaire, en tant qu’elles masquent la vérité du réel, non pas figée et identitaire, mais processuelle, toujours, et singulière. Cependant, comme tu le dis, la parole est à elle-même son propre poison et remède. Le « verbe nous hante », il n’est ni transcendant ni totalement étranger au langage. Il y est présent mais ne peut vraiment y déployer l’infini devenir de son être, étouffé par le système rationnel des assignations-fixations. D’où cette tâche du poète qui consiste, je crois, à dégager du langage la dimension proprement originelle qui le traverse. Pour espérer y parvenir, il me faudrait effectivement, et tu fais bien de le souligner, en revenir au sensible, c’est-à-dire non pas au senti qui est lui-même imprégné de ce système divin ou subjectif (au sens kantien de subjectivité universelle) d’assignation, mais au sensible dans sa matérialité profonde et paradoxale, intrinsèquement liée au langage originel que je cherche ici à suggérer. Je ne sais encore comment y parvenir, mais je cherche… Merci à toi ! @Marite : Vous me disiez déjà, lors de la publication de mon « Ourobore » : « je fais partie de ces lecteurs-amateurs d'Oniris qui fonctionnent plus de manière instinctive que raisonnable ». Quelques mois plus tard, notre antagonisme ne s’est visiblement pas résorbé d’un pouce, j’en suis vraiment navré car, croyez-moi, je tente d’atteindre cette poésie plus sensible et visuelle qui correspondrait peut-être davantage à ce que vous attendez. D’un autre côté, je ne veux pas non plus abandonner l’aspect réflexion de mes textes, lequel m’est vraiment très cher… Voici tout mon dilemme… C’est en tout cas toujours fort intéressant et instructif pour moi de recevoir l’avis de lecteurs plus intuitifs. Votre avis m’est précieux, de même que, en un sens, vos réticences. Merci à vous ! @Pich24 : Je me demandais si quelqu’un relèverait la référence à X-Files, référence assez gratuite s’il en est. Je trouvais juste que cette citation collait bien à ce thème de la recherche d’un langage plus vrai, plus originel, dépassant en profondeur notre langage ordinaire. Larivière n’était pas loin non plus, apparemment… J’ai un peu expliqué le rapport que je trace entre langage et religion dans ma réponse au commentaire de Socque, surtout. Le « coup du sort » renvoie effectivement à la Providence divine, il est ce qui nous remet chacun à notre place et nous enferme au sein de nos assignations identitaires, c’est-à-dire ce qui réduit notre être-infini et originel, de même que l’être-infini et originel du langage, à l’espace fini des corps (le langage ordinaire étant avant tout une parole, une oralité, et donc un corps). La « magie noire », elle, procède à quelque chose de finalement assez semblable, mais de manière profane, comme vous le soulignez. D’une certaine façon, la magie noire est l’actualisation sensible de la parole divine dans le monde, c’est-à-dire, pour être tout à fait explicite, l’incarnation au sens où chaque être rejoue en lui l’histoire et le devenir du Christ. La magie noire diffère en nature de la Providence, mais ne s’y oppose pas pour autant. Elle désigne non pas l’assignation originelle opérée par Dieu, le « fiat », mais les assignations que nous opérons chaque jour, à tout moment, dès que nous ouvrons la bouche. La magie noire, c’est notre malédiction, à la fois notre agir et notre pâtir. C’est la parole qui réduit sa référence en la désignant, tout autant que la parole de l’autre qui réduit notre être propre en nous désignant. « Nos nominations nous reviennent ». J’écrivais, dans « La petite araignée en soie » : « J’ai reçu la mort et j’assassine », c’est tout à fait ça, la magie noire. J’espère que c’est clair ? J’avoue ne pas m’être beaucoup attardé sur ce point dans ce texte-ci. Pour une prochaine fois peut-être. J’ai déjà donné, précédemment, quelques indices concernant la signification du Grand Jeu. Outre la référence aux poètes du Grand Jeu, il s’agit de la tentative toujours renouvelée et infinie du poète pour dépasser l’état ordinaire de l’être et du langage. C’est en cela, je crois, que je rejoins un certain surréalisme, avec beaucoup de réserves néanmoins (dont celles formulées par ces mêmes poètes). Ça me fait en tout cas plaisir de constater votre intérêt pour ce texte, malgré votre impression d’être, selon vos propres mots, « dépassé ». Merci à vous ! @Tizef : Aussi gros celui puisse paraître, je vous assure que, lors de mon inscription, je n’avais pas du tout conscience de ce jeu de mot possible. Je ne m’en suis rendu compte qu’un peu plus tard. Aussi ne faut-il pas voir un quelconque sens caché dans mon pseudo, ni celui-là ni un autre, d’ailleurs… Sinon, contrairement à ce que vous semblez croire (vous n’êtes pas le premier à me faire cette remarque, et je m’en suis toujours défendu), je ne suis pas du tout un adepte de l’écriture automatique. J’ai déjà bien du mal à canaliser mon conscient pour devoir en plus composer avec mon subconscient. D’autant plus que, indépendamment même de cela, je ne crois pas vraiment à la possibilité de l’écriture automatique, du moins pas à sa possibilité d’aboutir à quelque chose de recevable, poétiquement. Ce qui ne signifie évidemment pas que je déprécie les œuvres poétiques présentées comme de l’écriture automatique. Je les déprécie juste en tant qu’elles se présentent comme de l’écriture automatique, non pas en elles-mêmes, je veux dire non pas en raison de leur valeur propre. Autre chose, je ne pense pas qu’il faille un certain quota de neurones pour pouvoir lire mes textes, vraiment. De même que je ne les considère certainement pas comme relevant de la « poésie authentique ». Si le lecteur ne parvient pas à me comprendre, ou, plutôt, si une grande majorité n’y parvient pas (comme cela semble être le cas ici), c’est toujours moi que je remets en question, jamais le lecteur (ce que je ferais sans doute si l’incompréhension était seulement ponctuelle, bien entendu). Je comprends évidemment votre réaction, Tizef, mais je vous prie de croire que les intentions que vous semblez me prêter ici ne sont pas du tout les miennes. Merci à vous ! @Agueev : Ça me fait plaisir de voir que certains sont quand même parvenus à apprécier ce texte. Pour les répétitions, c’est vrai que c’est un problème qui se pose de temps à autres chez moi, et qui s’est tout particulièrement posé avec ce texte-ci, le fait d’ainsi toujours tourner à l’épuisement autour des quelques mêmes champs sémantiques n’aidant vraiment pas, ni à les éviter ni à les repérer. En ce qui concerne les deux que vous soulignez plus particulièrement, « idiome » et « ventru », je dois vous dire qu’elles ne me dérangent pas plus que ça. Il n’y en a jamais que deux occurrences, à chaque fois assez espacées… Mais bon, vous faites bien de me le signaler ! J’en prends note et j’essayerai d’y remédier, c’est de toute façon toujours préférable. Merci à vous ! @Alexandre : Je vous renvoie à ce que je dis dans ma réponse au commentaire de Tizef. Je ne pense pas du tout, honnêtement, et contrairement à ce que vous dites, que je n’y suis pour rien dans votre incompréhension de mon texte. Si j’assume tout à fait le côté « intellectuel » de mes textes, et de celui-ci en particulier, ce n’est pas pour autant que je ne veux pas conduire le lecteur à me comprendre. C’est à moi d’aller le chercher et de le guider, au moins un minimum, et non à lui de faire tout l’effort pour me rejoindre dans ma pensée. Si je ne parviens pas à tracer un pont, une passerelle, même un fil entre le lecteur et mon texte, si je n’arrive pas à susciter en lui une réflexion, ni à lui donner l’envie de me comprendre et d’approfondir la pensée que j’expose, j’estime alors que mon objectif est tout simplement raté. Si j’écris d’abord pour moi, pour m’exposer à moi-même ma propre pensée (et je vous assure que c’est là un travail tout à fait nécessaire quelquefois), je propose mes textes avec l’espoir, sinon d’être compris, au moins de donner l’envie d’être compris, avec, en tout cas, le lecteur en perspective et non plus seulement ma propre personne. Merci à vous ! @Brabant : « Dialogue de moi à moi » : ce n’en était pas l’intention, mais c’en est bien, je dois le reconnaître, le résultat. Je suis le premier à le regretter… En ce qui concerne le « mouvement perpétuel » auquel vous faites allusion, sachez que c’est loin d’être innocent pour moi. On retrouve cette idée (parfois sous d’autres appellations : faux-infinis, éternel retour du même, etc.) à la fois dans mon « Troisième sexe », dans mon « Ourobore » mais également dans ma « Nuit étoilée ». Si l’envie ou la curiosité vous en prend, je vous conseille d’aller les lire ou les relire, de même que les différents fils ouverts à l’occasion (je n’en avais pas ouvert un pour la « Nuit étoilée » mais bien pour les deux autres), vous y trouverez peut-être l’explication à cela. Sinon, pourriez-vous expliquer davantage ce que vous entendez par « mystification sémantique » ? Je ne suis pas sûr de bien comprendre à quoi vous faites allusion. Merci à vous ! @Enigme09 : Ce que vous me dites dans votre commentaire me rappelle cette citation d’Artaud (citation qui revient plus ou moins à l’identique à divers endroits de son œuvre, cet extrait-ci étant tiré de l’un des textes de sa période surréaliste) : « … mais que les coprolaliques m’entendent, les aphasiques, et en général tous les discrédités des mots et du verbe, les parias de la Pensée. Je ne parle que pour ceux-là ». Bien sûr, je n’ai ni le génie ni cette espèce d’arrogance qu’avait Artaud. Alors, gueuler pour ceux qui n’ont pas de voix, je ne sais pas… Je ne crois pas. Je ne suis pas un enragé et, si révolte il y a dans mes textes, c’est sur un plan strictement intellectuel. Et même là, je ne me prétends le porte-drapeau de rien du tout, ma pensée ne m’appartient pas en propre, elle n’a rien de bien original même si j’ai au moins ce minimum de prétention pour la croire suffisamment personnelle et méritant d’être exposée à d’autres qu’à moi seul. Vous parlez également de naufrage. Je crois que cela rejoint ce que je viens de dire ainsi que ce que j’ai déjà pu dire, précédemment, dans mes réponses aux autres commentateurs. Le naufrage de la pensée, du langage, de la logique et de la rationalité, oui. Peut-être même en le provoquant un peu, au moins en en prenant acte. Pour reconstruire ensuite, par-dessous, car il ne s’agit en rien de s’élever, les fondements d’une pensée, d’un langage, d’une logique et d’une rationalité pleinement libérés de leurs carcans religieux ou, plutôt, divins (au sens où j’emploie ce mot, en termes d’assignation et de réduction de l’être). Ce n’est qu’à partir de là que pourra, peut-être, commencer la « belle histoire »… Mais cela n’est évidemment qu’un projet, une projection de mon esprit, un objectif, ce qui me pousse à écrire, à penser, à écrire et à penser d’abord les différents enfermements, du corps et du langage, avant de m’essayer à atteindre ce qui s’y joue de plus fondamental et véritable. Ce pourquoi je travaille, avant toute chose, à me défaire de mes artifices, ceux-là même que vous relevez. Merci à vous ! @Gaeli : Vous trouverez le pourquoi de la catégorisation au tout début de ce post. Sans doute n’êtes-vous pas très loin de la vérité en qualifiant ce texte de « compréhensible probablement seulement pour l’auteur », et je ne répéterai sans doute jamais assez combien j’en suis désolé. Merci à vous ! @Macaron : J’aime moi aussi beaucoup Léo Ferré. Je ne le considère cependant pas vraiment comme l’une de mes influences, ni pour ce texte ni pour aucun autre, aussi suis-je assez surpris (mais fort agréablement, bien entendu) par cette référence que vous faites. Si je devais rapprocher ce texte d’une de ces chansons, sans trop forcer le rapprochement, évidemment, ce ne serait pas tant de « Poètes vos papiers » (mais pourquoi pas, après tout) que, par certaines des idées qu’il y assène, et malgré le penchant résolument politique de certaines, de « Le chien »… (Je vois déjà les mauvais langues dire que c’est à cause de « Nous, sommes pour un langage auquel vous n’entravez que couic ! »… Mais non, pas du tout !... Vraiment ! Plutôt pour la citation de Bakounine, pour les « prières inversées », pour « tuer l’intelligence des mots anciens pour des mots tout relatif », etc.). Merci à vous ! Voilà, j’espère que ces « quelques mots » répondront à certaines de vos interrogations, incertitudes, doutes, craintes ou que sais-je encore. Je vous remercie en tout cas tous encore une fois d’avoir ainsi pris le temps et la peine de me laisser un commentaire. Même si certains d’entre vous ont eu l’impression de passer totalement à côté, ça m’est bien sûr très utile de le savoir (ça me permet notamment de ne pas me faire trop d’illusion quant à la compréhensibilité de ce texte… ^^). À la prochaine (en espérant ne pas vous avoir trop dégoûté de me lire…) !
Contribution du : 17/11/2011 17:39
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Sans puissance d'expansion, sans une certaine domination sur les choses, la vie est indéfendable. Une seule chose est exaltante : le contact avec les puissances de l'esprit. A. ARTAUD |
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Bonjour,
Je trouve un peu étrange cette référence à X-Files vous concernant. J’ai revu il y a peu quelques épisodes, et j’ai trouvé que la série avait mal vieilli. Même le thème du complot me renvoie dans mes côtés d’adolescent mal fini que je devais être à l’époque. De même, « Babylone » me semble être une référence post-ado-rebelle-héros-utopiste. Je la trouve surprenante dans vos écrits. Quant à mon intérêt pour votre texte, vous avez dit : Ça me fait en tout cas plaisir de constater votre intérêt pour ce texte, malgré votre impression d’être, selon vos propres mots, « dépassé ». J’avoue avoir produit un commentaire dans un intérêt personnel d’abord, et général ensuite. Il y a bien évidemment le secret espoir que les textes de moindre envergure puissent recevoir autant de pénétration de la part des commentateurs et du CE. Votre texte, paru avec deux notes faibles et une moyenne, a reçu par la suite 15 commentaires (score flatteur par les temps qui courent) et a nécessité une explication de près de 17000 caractères. On ne peut pas dire qu’il soit passé inaperçu. Mais il a soulevé plus de polémique que d’intérêt. Est-ce le but du site ? Et pour la catégorisation, je m’étonne que vous puissiez discuter de son classement puisque c’est le CE qui décide. Par contre, sur la qualité, on ne peut pas nier que l’étude sémantique avec toute la brillance de votre écriture mérite une certaine attention, mais je crois qu’elle n’en mérite pas plus que des textes qui n’utilisent que des branches pauvres de la linguistique telle l’ironie ou le métabole, ou de la rhétorique comme la litote, ou la paronymie. Si je conçois que ces textes abscons (pour une majorité) incitent plus l’esprit à la pénétration, je souhaite seulement que les lecteurs soient, quel que soit le texte, libérés de tout préjugé en début de lecture, avec à l’esprit le seul axiome que vous rappelez ; Au début était le verbe. Mais ce n’est que mon vœu. Moi-même en commentant, je dois m’efforcer de combattre des a priori bien fâcheux qui s’accrochent comme les papiers de bonbon vous restent collés aux doigts. Comme beaucoup de choses, l’objectivité n’est qu’un horizon.
Contribution du : 18/11/2011 04:40
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Maître Onirien
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08/06/2009 21:13 De Canada
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Je n'ai pas plus compris avec les explications, mais il serait malhonnête de laisser une appréciation négative sous un texte qui à postériori découle d'un travail si minutieux. Puisque à présent mon ressenti est neutre, ma note sera le reflet de ce ressenti.
Bonne continuation.(Je crois que l’œuvre d'Aimé Césaire devait faire le même effet à certaines personnes, je me rappelle bien de "CAHIER D'UN RETOUR..." Wan
Contribution du : 18/11/2011 10:23
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L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement ! |
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Visiteur
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Depuis quand les déclarations de minutie modifient-elles les notes de lecteurs.
C'est une nouvelle disposition (ou presque) sur Oniris ?
Contribution du : 18/11/2011 11:03
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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07/02/2011 18:53 Groupe :
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8673
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@Vicon :
Je pense avoir déjà répondu à la plupart de vos remarques dans mon post précédent, notamment concernant le « dialogue de moi à moi » et, ce qui, je crois, revient au même, l’antipathie de cette « voix » que vous distinguez dans ce texte (je suis d’ailleurs heureux que vous en distinguiez une, même antipathique ou énervante, c’est déjà un peu une victoire pour moi…). Par contre, je pense qu’il faut, au contraire, critiquer un texte pour ce qu’il est. Pour quoi d’autre ? D’autant plus que, dans ce cas-ci, si mon texte est effectivement ce qu’il est, il n’avait pas la vocation de l’être. Sans vos remarques et celles des autres commentateurs concernant l’être de mon texte, peut-être ne me serais-je jamais rendu compte qu’il manquait à son but. Il m’est néanmoins fort intéressant que vous ayez ainsi ressenti le besoin de préciser les choses. D’une certaine manière, j’en conclus que vous le considérez comme abouti dans sa présentation immédiate, même si celle-ci vous déplaît et trahit mon intention. C’est là une indication, somme toute, très utile et en tout cas toujours bonne à prendre… J’en profite pour vous souhaiter la bienvenue parmi nous (ça fait toujours plaisir de voir un nouvel inscrit commenter, surtout s’il s’agit de l’un de mes textes… ^^) ! Merci à vous ! @Pich24 : Comme je le disais, le "référence" (j'ai eu tort d'employer ce terme) à X-Files est, sinon fortuite, tout à fait gratuite. Cette phrase, "la vérité est ailleurs", elle là pour elle-même, pour ce qu'elle signifie, et non pour ce qu'elle renvoie à une série télévisée et aux différents aspects de celle-ci (théorie du complot ou autre). Certes, j'affirme que le langage nous réduit, que les assignations sont partout et à tout moment, mais je n'y vois là évidemment aucun complot. Ou bien seulement un complot divin dans la mesure où on prête à Dieu une quelconque espèce de volonté (ce qui n'est absolument pas mon cas, je pense qu'il est important de le comprendre, Dieu n'étant jamais pour moi qu'un concept, une commodité de l'esprit...). Concernant la référence à Babylone (on peut ici véritablement parler de référence), je crois que le symbole est suffisamment large pour évoquer plus qu'une simple utopie. Et quand bien même il s'agirait d'une utopie (je pense que c'est effectivement une interprétation tout à fait valable), elle n'est certainement pas à prendre en son sens social ou politique. Mais, comme vous le dites très bien, il est toujours très risqué d'utiliser ce genre de référence. Nous y attachons tous une interprétation qui nous est propre, si bien qu'il devient difficile de s'en départir lorsqu'on la rencontre chez autrui... ce qui malheureusement peut parfois faire tache au milieu d'un texte, selon la façon dont on la comprend. Je ne peux rien y faire (sinon essayer d'éviter ces symboles à l'avenir, mais bon...). Je préfère ne pas répondre à votre remarque par rapport au choix du CE de publier ce texte (de même que d'autres textes abscons) et par rapport au choix des commentateurs d'y prêter peut-être davantage d'attention qu'à des textes apparemment plus "simples". Ce débat pourrait très vite devenir assez houleux et je préférerais éviter cela (en tout cas dans le fil qui concerne mon texte). Je dirai juste que je ne suis pas d'accord lorsque vous dites qu'il a soulevé plus de polémiques que d'intérêt. Peut-être suis-je trop optimiste mais je pense que si ce texte à récolté autant de commentaires (et je partage votre étonnement à cet égard), ce n'est aucunement dû à une quelconque polémique (je ne vois d'ailleurs par laquelle ce serait). Enfin, si le CE a effectivement "décidé" de la catégorie de ce texte en l'acceptant du côté des poèmes en prose, c'est d'abord moi qui ai fait la démarche de le proposer là plutôt qu'ailleurs (en réflexion/dissertation, donc). Certains commentateurs s'en étonnent, à raison je pense, il me semblait donc tout à fait naturel d'expliquer pourquoi je ne considère pas ce texte comme adéquat à la catégorie réflexion/dissertation, du moins pas à la conception que je m'en fais. Je ne comprends pas bien ce qui vous étonne là-dedans ? @Wancyrs : A votre guise !
Contribution du : 18/11/2011 13:11
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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@Lunar-K
L'analyse de ce poème en prose et des commentaires y afférents me semble bien plus intéressante que le texte lui-même. Le passage clef est celui-ci Citation : la dimension principale de ce texte (.) est, et je crois que cela est tout à fait évident, la réflexion qui s’y expose. Pourtant, cela ne suffit pas, du moins pas pour moi, pour considérer véritablement ce texte comme un texte de réflexion. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’estime qu’un tel texte se doit de présenter un minimum d’arguments et développer un minimum ses affirmations. La poésie seule a le droit de recourir au dogmatisme, c’est-à-dire d’affirmer son message sans avoir, jamais, à rendre de compte à personne. C’est en tout cas ainsi que j’envisage la distinction, et ce en raison de quoi, essentiellement, j’ai délibérément choisi de proposer ce texte en prose et non en réflexion. J'y comprends que (pour peu qu'elles soit bien exposées) des affirmations insuffisamment développées et argumentées peuvent être considérée comme de la poésie. Ce qui rejoint d'ailleurs l'usage (un tantinet péjoratif) de ce terme pour désigner des propositions décalées dans des discussions entre décideurs de tout poil. J'ai aussi beaucoup aimé le titre de ce fil qui me conforte dans ma conviction que le derrière le savant un poil égo-centré mais néanmoins attentionné, se dissimule un humoriste aussi raffiné qu'efficace.
Contribution du : 18/11/2011 14:07
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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Groupe de Lecture Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Post(s):
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Citation :
J'y comprends que (pour peu qu'elles soit bien exposées) des affirmations insuffisamment développées et argumentées peuvent être considérée comme de la poésie. Ce n'est pas exactement ce que j'ai voulu dire... De l'extrait que vous citez, il me semble que l'on ne peut en conclure qu'une seule chose (et, dans le cas contraire, c'est que je me suis mal exprimé) : "des affirmations insuffisamment développées et argumentées ne peuvent être considérées comme constituant un texte de réflexion/dissertation". Le fait de contenir des affirmations de ce type ne suffit évidemment pas, selon moi, à faire d'un texte un poème. Il faut aussi préciser (mais j'espère que cela est évident pour tout le monde) que ce que j'affirme ici ne vaut que pour la poésie que je tente, à titre tout à fait personnel, de mettre en place. Je ne pense pas du tout qu'un poème doit nécessairement émaner d'une réflexion. Je ne prétends pas donner ici la "définition" ou les "règles" (ou quoi que ce soit d'autre) d'une "poésie authentique" (pour reprendre votre expression). Je ne fais jamais qu'essayer de formaliser la conception de la poésie que je tente d'effectuer, rien de plus... Je suis parfaitement conscient (encore heureux) qu'il y a une infinité potentielle d'autres conceptions, d'autres effectuations, d'autres sensibilités, etc. La mienne n'est jamais qu'une parmi elles, ni plus ni moins.
Contribution du : 18/11/2011 14:33
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Chevalier d'Oniris
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14/11/2011 02:39 Groupe :
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J’aime bien ces petits rebonds sur les liens qui unissent la poésie et la réflexion.
Ainsi parlait Zarathoustra, c’est de la poésie ? Quelle est, au fond, la limite entre une esthétique et une philosophie ? Qu’est-ce qui les différencie ? De la même manière, qu’est-ce qui différencie l’art de l’artisanat ? Par exemple, j’ai eu un jour comme sujet de philo : « qui veut vivre est condamné à l’espoir ». Sérieux, en tombant sur ce sujet, je me suis pas dit « ouaaah putain justification-Heidegger-Dasein en 25e partie super-note-à-la-clé » mais plutôt son équivalent poétique : « la rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit », (ou plus vraissemblablement encore, j'ai du d'abord me dire un truc tout bete comme « c’est beau » ) . Qu’en pensez-vous ? Vous avez 4h. PS : à Lunar-K. C’est d’après mes réflexions sur ce sujet que j’en ai déduit que je n’avais pas à reprocher à votre texte d’être ce qu’il est. Il représentait (ce qui est mon critère) une esthétique, une pensée. Que je n’aime pas cette pensée, est-ce que c'est un critère? Après tout, peut-etre devrais-je m’investir plus dans mes commentaires, me faire plus confiance...
Contribution du : 18/11/2011 15:20
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Maître Onirien
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Citation :
Et pourquoi les déclarations de minutie ne modifieraient-elles pas la note du lecteur ? A-t-on besoin que ce soit une nouvelle disposition pour l'appliquer ?
Contribution du : 18/11/2011 23:41
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L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement ! |
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Maître Onirien
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15/11/2008 09:48 Groupe :
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Bonjour Lunar-K et merci d'avoir pris la peine de faire part de votre perception de mon commentaire. Voyez-vous, je pense que vous tenez trop serré les brides de votre intuition et de votre imagination et que si vous les laissiez, ne serait-ce qu'un peu, flotter, vous seriez très surpris des mots qui arriveraient sous votre plume. Je dis cela car je me souviens de votre commentaire sur l'un de mes textes présenté en vers libres et purement intuitif : vous avez été le seul à percevoir que la dernière strophe n'était pas du même souffle que les deux précédentes. J'en avais été très étonnée. Du coup je m'étais dit que j'allais lire tous vos commentaires et interventions sur Oniris très attentivement mais je dois avouer qu'ils sont trop construits et raisonnables ... ) pourtant vous avez une capacité de perception au-delà des mots et il serait peut-être intéressant de l'expérimenter? je sais aussi que parfois ça peut donner le vertige mais pourquoi pas ?
Contribution du : 19/11/2011 09:10
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J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini. |
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