J'ai d'abord posté ce petit poème sur un autre site, avec quelque appréhension, persuadé de me faire massacrer. Le format, le style, le thème, pas grand chose ne collait aux habitudes mais je tentais, provocateur, un ballon d'essai.

Grande fut ma surprise de constater que non seulement les commentaires étaient plutôt positifs mais qu'ils étaient nombreux. En général, comme sur Oniris, quand on y récolte une dizaine d'appréciations on peut s'estimer heureux.

Fort de ce succès inattendu, je postais « Métro » ici, de nouveau fébrile, ne sachant si cet ovni allait passer la sélection.

Gagné !

Encore beaucoup de commentaires, parfois lapidaires, en général encourageants. Ivre d'un bonheur non contenu mais aussi incrédule, je m'interrogeais sur ces quelques lignes, rédigées en cinq minutes, dénuées de prétention, qui me valaient autant de réponses.

Pourquoi les gens s'attardaient-ils autant sur cet ersatz poétique, pourquoi n'avaient-ils pas montré un égal intérêt pour de longues poésies ardues où j'avais sué sang et eau des jours durant ?

Mon dieu, fallait-il des bribes, des éclairs, des fulgurances pour arrêter la folle course des lecteurs ? À quoi bon se torturer les méninges alors ?

C'est toute ma vision de l'expression poétique qui vacillait sur ses bases.

Merci à tous.

Pour ma part, bien que n'ayant pas lu vos poèmes plus long et comme de plus votre texte était anonyme, j'ai été surpris par ce petit texte au sein de mon Espace de Lecture. Il tranchait singulièrement avec ce que j'avais pu lire les deux ou trois jours avant, et je crois que c'est une sorte de fraîcheur, de "ready made" qui m'a plu.

Je ne pense pas qu'il vous faille vaciller plus que de raison Jano, mais aussi accepter que la poésie puisse prendre plusieurs formes et voies dans le plaisir qu'elle apporte au public.
C'est le cas de ce petit texte qui par ailleurs souffre de quelques imperfections soulignées par moi et d'autres.

Un texte "frais" je crois que c'est le mot qui qualifie la séduction que ce texte m'a apporté. Cependant c'est comme une femme que l'on embrasse pour la première fois: le premier baiser est le meilleur, je crois qu'il ne faut pas trop multiplier l'expérience.
(et là je me fais logiquement lyncher par ces dames).

Bravo Jano pour la sincérité de votre questionnement et l’aveu de votre fumisterie.
D’abord je ne suis pas d’accord qu’un poème de cinq lignes écrit en cinq minutes doive être inferieur à un autre écrit en cinq mois, ou ait moins de signification ou de profondeur.
Ensuite, vous surévaluez le rôle du lecteur ; on écrit avant tout pour soi-même, pour se découvrir. L’autre lit par rapport à ses propres repères. Plaire est un accident.
A quoi bon publier un texte qui ne vous convainc pas, si même quand vous plaisez, ce n’est pas vous ?
Vous avez une fausse lecture du rapport auteur-lecteur. Torturez-vous les méninges si vous y trouvez votre expression ; c’est pour vous que vous le faites, par pour le lecteur !
Commentaire rédigé en trente cinq minutes. C’est bon ? C’est suffisant ?

Je me suis certainement mal exprimé pour que vous parliez de « fumisterie » ou vous interprétez de travers mes propos. Je ne me suis moqué de personne en écrivant ce poème, loin de là, j'attendais impatiemment qu'il soit sélectionné comme toutes mes autres productions. Et si je parle d' « ersatz poétique » c'est que je n'ai pas trouvé d'autres mots pour décrire cette expérience d'écriture.
Voyez plutôt de l'ironie dans mon constat qu'un poème écrit d'un seul jet puisse être mieux reçu qu'un poème qui a demandé beaucoup d'effort. J'en déduis : ne vaut-il pas mieux chercher la spontanéité dans nos œuvres puisque les gens y sont sensibles ? Ma réflexion ne va pas plus loin que ça.

Mais non, je voulais dire : qu’importe l’opinion des autres, qu’ils soient ou pas sensibles à la spontanéité, il faut que j’y sois moi d’abord !

En guise de réponse et tout aussi spontanément, j'avais malicieusement pastiché votre poème histoire d'exprimer, et ma perplexité, et le fait qu'il ne m'aurait fallu guère plus de temps pour l'écrire (ce qui est confirmé dans ce post). J'ai été (mais ça je m'en doutais un peu) "modéré"... et sans doute est-ce juste.

Je n'ai guère plus à ajouter que mon commentaire mais je tenais à mêler ma sincérité à la vôtre. Je ne juge ni l'auteur ni les autres commentaires et évaluations. J'ai déjà témoigné de mon subjectif ressenti... et... si un débat ici nait, j'avoue que je le suivrais avec grand intérêt (sans doute sans m'en mêler).

Salut Jano. Je me souviens quand j'ai vu le texte en centrale, je l'ai aussitôt collé dans la cage des insuffisants, histoire que les membres du CE tranchent. Il est sorti de la cage, trois votes en faveur du retour en lecture, et il a même été accepté en sélection (à ma grande surprise, je dois avouer).

Pour moi, fanchement, ce texte c'est rien du tout. Ni bon ni mauvais, c'est comme un tableau blanc, il y en a qui appellent ça pompeusement un monochrome, tu vois, pour moi ça s'appelle du ripolin blanc, voir coquille d'oeuf.

Bref, je préfère largement quand tu sues pour écrire, parce que le résultat est toujours intéressant.

Citation :

Merci, Chari, pour ce message que je prends comme un compliment: la diversité des opinions au sein du CE, c'est ce qui fait sa force !


(c'était la minute indispensable de pub des "teurs" du site !)

Ne crains-tu pas, Jano, que l'on te soupçonne de facilité, de canular ou de supercherie pour tes oeuvres à venir ? N'as-tu pas tendu là le bâton qui te vaudra sans culpabiliser davantage pour un excès de sévérité des volées de bois vert ?

Bah ! soupçonnera-t-on, c'est Jano, il a bâclé. Méfions-nous des compliments, il rira à nos dépens... ou bien sous cape, ce qui revient au même.

Et foin de protestations de bonne foi, te souviens-tu de Pierre et le loup ?


Ah !

Ben oui !

lol

:D

Citation :

La preuve qu'il fallait le publier, ce texte, c'est la diversité des opinions dessus et le débat qui s'ensuit !