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1 Utilisateur(s) anonymes
À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Onirien Confirmé
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11/11/2011 00:22 De Là-Bas
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Bonjour,
Tout d'abord, merci pour vos commentaires. J'ai lu quelque part qu'il était conseillé, voire obligatoire, lorsqu'on présentait un texte dans la catégorie laboniris, d'expliquer un peu son projet. Et comme on m'a fait remarquer que mon texte était assez hermétique, je me dis que cette petite explication ne fera pas de mal. J'ai voulu, dans cette "nouvelle", lier le genre d'écrits que j'aime faire habituellement, pour qu'ils forment un ensemble où se dessine un semblant d'intrigue, ou tout du moins d'histoire. C'est pourquoi la forme théâtrale, au sens très large du terme, m'a parue la plus appropriée. Il s'agit d'un théâtre de l'esprit dans la mesure où c'est la narratrice qui se met en scène, en pensée, dans différents types de décors dont elle essaye de traduire les sensations qu'ils lui procurent. Le prologue porte en effet sur la démarche d'écriture, pour montrer comment la ville, énorme et mystérieuse, écrase la plume ( métaphore de la faiblesse de la narratrice, plume légère face au monstre) jusqu'à briser l'imaginaire, pour que finalement se produise le mouvement contraire: la plume écrasant la ville, la dominant, puisqu'elle y glissera tous ses désirs et se fera le seul miroir de la ville. La première scène, Chimère, devait exprimer cela: la narratrice se fait semblable à la Saône, l'absorbe, afin de refléter tout l'univers qui l'entoure. En ce sens, la violence du monde à son égard est reconduite vers un solipsisme complet; le solipsisme se comprenant comme une démarche de protection et une volonté de puissance. Cette scène est presque un prélude méthodique, comme si l'écriture demandait ici non pas de se mettre à l'écoute des choses, mais de les absorber dans une conscience qui, du fait de sa fragilité même, éprouve le besoin de les dominer en les intégrant en elle. Ainsi, le monstre n'est plus la ville, mais bien le personnage principal dont le dessein est de la dévorer. La deuxième scène, la Vogue, contient une dynamique semblable: la narratrice, brisée par la foule et l'atmosphère délirante de la fête foraine, voit son coeur arraché par l'horreur d'une situation lui enlevant toute liberté comme sujet. Cependant, en tant que son coeur; ainsi arraché, devient le seul coeur de la Vogue, elle se sent heureuse et légère dans cette dépersonnalisation qui finalement assoit encore sa personnalité. Mais la Vogue, trop puissante, la jette en dehors de son cercle et elle se retrouve, blessée, dans la rue. La troisième scène, différente des autres, esquisse le quotidien de la narratrice; un quotidien qu'elle hait parce que sa monotonie, ou sa grossiéreté, sont un frein à une inspiration comprise comme mécanisme de défense. S'il lui était possible de faire face à la Saône et à la Vogue, c'est qu'elle aimait, dans le fond, leur cruauté; c'est que leur cruauté relevait peut-être seulement de la poésie et que, de cette sorte, il lui était facile de les intégrer dans son monde. Ce qui n'est pas le cas des autres personnages qui paraissent enfin dans sa conscience, l'autre constituant, en fait, le vrai et seul monstre. En dépit des mouvements d'allers retours ( sujet, ville, ville, sujet) le dualisme est un dualisme de pacotille et le solipsisme sévit du début à la fin. La ville n'est un monstre que dans l'esprit de la narratrice qui symbolise dans sa cruauté la peur qu'elle a de l'autre. Je n'ai pas continué ce 'drame" en raison du début d'une fissure dans le solipsisme qui se produit à la scène 3. Sans doute parce que je peine à écrire le réel. Voilà. J'espère que cette explication n'était pas trop longue! Sidoine
Contribution du : 08/08/2012 14:09
Edité par David le 10/8/2012 21:12:43
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Onirien Confirmé
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Merci à vous Brabant, et à vous, Pimpette, pour vos aimables commentaires!
J'avais écrit, il y a fort longtemps ( ça remonte à deux mois), un début de la suite de cette histoire, début dont j'ignore tout à fait la qualité, et surtout s'il permet de bien démarrer l'acte 2. J'aimerais bien, si jamais l'un d'entre vous est intéressé, savoir ce qu'il pense de ce début, notamment en ce qui concerne le solipsisme ( le thème central de cette "pièce"). Je ne sais pas si, comme le dit Renaud et le laisse entendre Socque, je devrais faire quelque chose qui ressemble plus à la scène 3, plus dirigée vers le réel, et créer une rupture du solipsisme au fil des scènes, ce qui m'embête parce qu'il me sera difficile de caser de pures scènes d'impressions ( comme la Vogue ou Chimère). Ou bien au contraire de ne jamais rompre le solipsisme, et que cette avancée vers le réel ne soit qu'un moyen pour la narratrice de se réfugier encore plus dans son monde? Auquel cas, on tournerait un peu en rond... Tous vos conseils me seraient extrêmement utiles! Sidoine
Contribution du : 19/08/2012 16:18
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Maître Onirien
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Sidoine
Tu peux nous communiquer ce'début de la suite' dont tu nous parles? Ton travail d'écriture dans cette nouvelle est passionnant! je ne suis pas la mieux douée pour analyser un tel texte mais j'ai la curiosité de continuer à lire...et d'autres que moi ici ont parfaitement les compétences... Dis nous ce que tu peux et veux faire? L'envoyer par e mail? Le présenter sur Oniris? Bonne continuation et compte sur nous Aglapimpette
Contribution du : 19/08/2012 16:55
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"""Soyez réglé dans votre vie ordinaire comme un bourgeois, afi n d’être violent et original dans vos oeuvres. » Gustave Flaubert |
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Visiteur
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Bonjour Sidoine,
J'avais pensé pour un hypothétique acte II à une avancée dans l'ouverture à l'autre et une clarification/simplification des pensées poétiques et solitaires. Bien amicalement, N.
Contribution du : 19/08/2012 17:10
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Onirien Confirmé
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Bonjour Pimpette, bonjour Renaud
Merci bien pour vos réactions! Pimpette, cela me ferait très plaisir et m'aiderait beaucoup si vous acceptiez de lire ce début! C'est vraiment, vraiment, un début, une seule scène, et le début de la scène 2 coupée en plein milieu de rage de ne pas arriver à retranscrire ce que je voulais...en l'état, c'est impossible que je le présente sur oniris, je me demande même si je ne vais pas reprendre l'acte 2 entièrement, n'étant pas sûre d'être partie dans la bonne direction. Pourrais-je vous l'envoyer par mail? Renaud, je vais prendre en compte votre conseil, mais un "réel basique', sans stylisation poétique, m'énerve rien que d'y penser. Peut-être faudrait-il que je trouve un compromis: moins de fioritures, moins de trémolos dans la plume, ( parce que, les trémolos, à force, ça devient chiant), mais tout de même rester dans la description de sensations... j'espère y arriver un jour!
Contribution du : 19/08/2012 17:23
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Maître Onirien
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Sidoine
Vous envoyer quand vous voulez! la suite seule ou le tout après remaniement comme vous suggerez... edourd.vadet@sfr.fr ET si le coeur vous en dit, voici mon blog: Aglamiettes.canalblog.com A plus tard Pimpette
Contribution du : 19/08/2012 17:28
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"""Soyez réglé dans votre vie ordinaire comme un bourgeois, afi n d’être violent et original dans vos oeuvres. » Gustave Flaubert |
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Visiteur
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Oui, Sidoine, conservez votre sophistication qui est la marque de fabrique de ce texte. Mais cela peut être à la fois sophistiqué et relativement facile à comprendre. Ma suggestion consiste surtout à tenter un scénario qui tende vers un approfondissement de la relation avec le partenaire, tout en conservant les confidences poétiques au lecteur => le monstre e(s)t la narratrice.
Contribution du : 19/08/2012 18:23
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Re : À propos du "monstre e(s)t la ville" |
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Onirien Confirmé
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Merci Pimpette, je vous envoie ce début très bientôt!
Renaud, je n'avais pas du tout pensé à un approfondissement avec le partenaire ( qui dans mon esprit n'avait aucune importance), mais puisque vous le suggérez...pourquoi pas?
Contribution du : 20/08/2012 18:36
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