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À propos des nymphéas
Maître Onirien
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Merci à tous pour vos lectures et vos commentaires bienveillants.
Ce poème des nymphéas est né de la rencontre d'une soirée au bord d'un étang près de chez moi et d'un documentaire sur les dernières années de la vie de Monet, années qu'il a presque exclusivement consacrées à ce sujet des nymphéas dont il a fait l'œuvre qu'on connait.

J'ai apprécié tout particulièrement la rigueur des critiques de Brabant et Ludi se focalisant sur la forme de ce pseudo sonnet qui est loin d'être irréprochable.
Je n'ai pas la prétention d'approcher, ne serait-ce qu'en l'effleurant, la sublime perfection classique mais je suis convaincue qu'il est toujours bon de viser plus haut que ce qu'on peut atteindre, ne serait-ce que pour le plaisir d'apprendre; c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai dérogé, pour une fois, à la règle que je me suis donnée en tâtant du "néo-classique" au lieu de la "poésie libre ou contemporaine"

Tout de même Brabant, quand vous écrivez : "C'est Monet que vous assassinâtes céans !... :). Son vibrato de lumière EST, il ne se satisfait pas du passé simple" j'ai envie de vous remettre la Genèse en mémoire :" Dieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres." qui ne laisse pas entendre que la lumière s'est éteinte ou a perdu de son éclat depuis ce divin coup de pinceau de gueule !

Je reconnais bien volontiers, par ailleurs, que les rimes en "ant" ne sont pas des plus légères surtout quand elles s'avisent d'être pauvres (jouant) et je plaide coupable pour cette malencontreuse virgule après lumière :
" Les ombres épient la lumière,
Trouant des carpes l'œil béat. "
qui est la trace d'une précédente formulation. Pourtant j'hésite à vous suivre Ludi quand vous préconisez l'usage d'un pronom relatif "qui" ou "laquelle" pour éviter de malmener la grammaire …

Enfin, je me permets de n'afficher aucun remord concernant les hiatus qui ont fait frémir quelques lecteurs. J'avoue qu'il s'agit là d'une figure de style (je ne sais pas si on peut l'appeler comme ça) dont j'apprécie parfois l'usage pour une question de rythme, d'accent à souligner … Allez, je sens que je m'enfonce, là, et que je vais en agacer quelques uns !

Merci encore pour l'intérêt que vous avez manifesté à mes fleurettes et à l'hommage que j'ai tenté de rendre au grand Monet.

Contribution du : 11/08/2012 11:10

Edité par David le 11/8/2012 18:29:33
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"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
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Re : A propos des nymphéas
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Bonjour Arielle,

Il n'y a aucun mal à explorer des terrains moins familiers. Et vous le faites très bien. Nous sommes tous là pour apprendre et nous améliorer. Et puis, je vais vous dire sincèrement, j'ai préféré votre poème classique à beaucoup d'autres que je lis ici.
Vous avez un avantage énorme que j'ai souligné, et qui est la fluidité, le rythme. Pour moi, c'est la qualité première en Classique, la plus difficile à acquérir. J'aime aussi beaucoup votre façon de personnaliser vos textes, de les incarner. Ce que vous écrivez, personne ne pourrait l'écrire comme vous, et que ça plaise ou non n'est pas le plus important.

Le reste n'est que réglages techniques, que votre niveau d'écriture peut facilement gommer; je pense à ces histoires de rimes pauvres ou de ponctuation. A ce sujet, et concernant les vers :
" Les ombres épient la lumière,
Trouant des carpes l'œil béat. "
il est certain que si vous supprimez la virgule après lumière, alors tout s'éclaire, la grammaire devient correcte et le sens aussi. C'est incroyable comme un petit signe peut tout embrouiller!

A propos des hiatus, je suis entièrement d'accord avec vous, et c'est pourquoi j'ai insisté sur l'aspect "récitation" pour mettre en valeur cette variation de rythme. Lorsque je critique vos deux hiatus en rafale, c'est plus pour souligner la contrainte imposée par le Classique, et sur laquelle on est un peu obligé de s'appuyer.

Je suis preneur de toutes vos tentatives.
Ludi

Contribution du : 11/08/2012 12:08
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Re : A propos des nymphéas
Maître Onirien
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Bonjour Arielle,


Ben oui, la lumière est toujours, mais Dieu s'en est allé en laissant sa créature et sa création dans le caca (lol), preuve qu'il convient de se méfier du passé simple et de son inconstant géniteur.

Bravo pour votre sportivité mâtinée d'humour.


Au plaisir de vous lire... dans la Lumière :D


Votre admirateur

Contribution du : 11/08/2012 12:23
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."

Blaise Pascal
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Re : A propos des nymphéas
Visiteur 
Vos hiatus, chère Arielle, ne devraient faire frémir personne.
Il se trouve qu'un hiatus est qualifié comme tel en poésie entre deux voyelles fortes. Avec un "e" muet il y a une élision avec la voyelle suivante et dans le cas présent, le e de "fée" suivi d"un "à" ne constitue pas un hiatus (dans la même logique pas de hiatus entre une forte et une nasale).
Cette exception est citée au traité de Sorgel comme la numéro 1 (page 18)
Exemple chez Baudelaire, Spleen IV :
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis



D'autre part les hiatus entre une fin de ver et le début du ver suivant sont tolérés et ne sont pas considérés comme une faute de prosodie. Comme ici entre "à" et "ouvert" :
Traité Sorgel : L'hiatus est permis dans le corps des mots et entre les vers :

Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé
Baudelaire, La cloche fêlée


Pas de remords, me semble donc une bonne attitude.

Contribution du : 11/08/2012 12:56
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Re : A propos des nymphéas
Maître Onirien
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Merci Ludi pour ces précisions. Vous ne pouvez pas me faire plus plaisir qu'en insistant sur le rythme et la fluidité que vous ressentez dans mes textes, je suis persuadée qu'avec la musicalité c'est une des qualités essentielles de toute poésie.
Quant à ce que vous nommez joliment les "réglages techniques" je suis ravie de rencontrer ici des maîtres en la matière capables de m'aider à combler mes lacunes qui sont parfois impressionnantes ... grâce à vous je me soigne !

Je tiens juste à vous faire remarquer que ces nymphéas étaient rangés dans la case "néo-classique" mais j'avoue que je n'ai pas encore très bien saisi la nuance entre classique et néo en dépit de plusieurs relectures des définitions de ces deux catégories.


"Dieu s'en est allé en laissant sa créature et sa création dans le caca" Brabant, je vous laisse seul juge de votre appréciation mais en ce qui concerne la création de Monet je trouve le caca pas trop mal réussi …


Pich24 Voilà exactement le genre de commentaire devant lequel je reste béate d'admiration et qui me met dans mes petits souliers mais oserais-je une remarque sans frôler le crime de lèse-majesté ? "Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis" ce é-é à l'hémistiche, vous trouvez ça élégant, vous ? (pardon Baudelaire !) Pour le reste, je ne peux qu'applaudir, bien sûr, puisque votre démonstration va dans le sens de ma naïve impulsion.

Contribution du : 11/08/2012 16:54
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Re : À propos des nymphéas
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Citation :
Je tiens juste à vous faire remarquer que ces nymphéas étaient rangés dans la case "néo-classique" mais j'avoue que je n'ai pas encore très bien saisi la nuance entre classique et néo en dépit de plusieurs relectures des définitions de ces deux catégories.


Les poèmes classiques obéissent à de nombreuses règles orthographiques, les poèmes neo-classiques suivent un rythme classique avec moins de contraintes d'écriture.

Aragon serait "neo-classique" (pas d'accord en nombre des rimes, pas d'élisions des E muets) dans ces vers :

"Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oi(es) sauvages
Qui criaient la mort au pass(age)
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Ril(ke)."

Rimbaud est "classique" dans ce passage des "Sœurs de charité" :

"Aveugle irréveill(ée aux) immenses prunelles,
Tout notre embrassement n'est qu'une questi-on :
C'est toi qui pends à nous, porteuse de mamelles,
Nous te berçons, charmante et grave Passi-on."

C'est au niveau des diérèses et des élisions que se verra, et s'entendra, le mieux la différence entre une écriture classique ou neo. J'ai choisi bien sûr la strophe de Rimbaud pour mettre en évidence la question des "hiatus".

Tout ce que j'ai pu lire sur l'écriture classique évite le sujet : pourquoi n'est-ce pas "fluide" un hiatus par rapport à une diérèse ou à une élision d'un E muet ?

La fluidité ne renvoient pas forcement à la musicalité, je crois, mais si on prend les consonnes comme des ponts entre les voyelles pour les associer, sur le modèle de la liaison (il serait plus fluide de prononcer : "Bernard r'Hinault" que de prononcer "Bernard (et plus loin...) Hinault" par exemple) la succession de voyelles implique juste une prononciation plus découpée, hachée, que la succession de voyelle et de consonne. Partant de là, la succession de voyelle aurait le même effet qu'une ponctuation légère, ça ferait un temps mort entre deux voyelles par l'absence de consonnes intermédiaires pour "fluidifier" leur liaison.

Contribution du : 11/08/2012 20:58
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Un Fleuve
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Re : À propos des nymphéas
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Les crimes de lèse-majesté ne concernent que les souverains, et même si l'idée m'est agréable de me projeter en roi de quelque chose, je n'aurais pas l'affront de m'imposer à vous avec une couronne que je me serais tressée moi-même.
Seule la prosodie, et ses règles, gouvernent la poésie, et j'ai pensé qu'il pouvait être utile de rappeler les règles du traité de Sorgel auquel le site fait référence. (Aurais-je donné l'impression d'en avoir fait plus ?)

Alors, peut-être que mes exemples sont à revoir (Il joue avec le vent, cause avec le nuage, Les fleurs du mal, est peut-être plus musical), mais je crois qu’il est important de se rendre compte que la prosodie n’est pas là pour s'adapter à nos oreilles. C’est l’inverse. Mon avis concernant la "beauté" d'un vers n'a aucune valeur prosodique. Vous conviendrez que partir sur le terrain de « l’impression laissée » ne ramène qu'à des vues subjectives de goûts et de couleurs, et que cela sort du cadre de mes propos.
L'élision de ce "e" est une singularité de la langue française et j'aimerais signaler l'article paru sur Clio :
http://clio.revues.org/215?&id=215#tocto1n1
- le e muet contribue aux liaisons dans la langue (par son élision devant une voyelle),
après la lecture duquel certaines vues sur le rôle et l'utilisation de ce "e" pourraient être modifiées.
Je cite enfin Voltaire qui le défendait plus généralement :
"Vous nous reprochez nos e muets comme un son triste et sourd qui expire dans notre bouche, mais c'est précisément dans ces e muets que consiste la grande harmonie de notre prose et de nos vers ; empire, couronne, diadème, flamme, tendresse, victoire, toutes ces désinences heureuses laissent dans l'oreille un son qui subsiste encore après le mot commencé, comme un clavecin qui résonne dans les doigts ne frappent plus les touches." (Volt. Lett. Tovazzi, 24 janv. 1761).
Voilà. J'ai fini d'étaler.
Si je suis intervenu, c'est qu'il se trouve simplement que l'hiatus est un sujet qui m'intéresse (j'avais lancé un forum un jour qui avait fait un bide retentissant, et qui a par ailleurs disparu paix à son âme).
J’ai peut-être fait preuve d’un opportunisme mal placé pour tenter de le relancer, et dans ce cas, si je suis roi de quelque chose ce doit être celui des c... (sic)

Contribution du : 11/08/2012 22:43
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Re : À propos des nymphéas
Visiteur 
"Je ne vous ferais pas l'affront"; pardon pour la syntaxe...

Contribution du : 11/08/2012 23:03
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Re : À propos des nymphéas
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Pich24, je ne voudrais surtout pas que vous considériez comme une attaque personnelle ce "crime de lèse-majesté" auquel je faisais allusion en reprenant votre citation de Baudelaire. Je me suis sans doute mal exprimée mais la majesté en question revenait bien dans mon esprit à l'auteur des Fleurs du mal dont je critiquais insolemment l'inélégance d'un vers !
Point trop n'en fîtes à mon goût, soyez rassuré ! J'aime particulièrement lire vos commentaires avisés même quand ils ne s'adressent pas à ma propre production et je lirai avec intérêt le lien que vous m'indiquez dès que j'aurai un peu de temps.

Je partage tout à fait le sentiment de Voltaire à l'égard du e muet qui ajoute à l'harmonie du vers français ces silences ténus qui charment notre écoute.
Cependant, quand vous dites que "Seule la prosodie, et ses règles, gouvernent la poésie"ou que "la prosodie n’est pas là pour s'adapter à nos oreilles" je suis un peu plus réticente et trouve bien rigoureuse votre position qui semble faire peu de cas de l'émotion ou de l'originalité d'une image ...
Pour moi, la métrique, la prosodie n'ont d'autres raisons d'être que de servir la musique du vers, de l'habiller, en quelque sorte, pour mettre ses dons en valeur avec souplesse et discrétion, évitant de le corseter d'une rigueur étouffante.
A vrai dire, je crois que j'éprouve plus de plaisir à jouer de la règle en déconstruisant mes vers qu'à la respecter ...
C'est grave, docteur ?

Contribution du : 12/08/2012 12:04
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Re : À propos des nymphéas
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Merci David pour ces précisions qui me paraissent éclairantes en particulier quand vous dites :
"C'est au niveau des diérèses et des élisions que se verra, et s'entendra, le mieux la différence entre une écriture classique ou neo"
Je me suis toujours demandée, comme vous, pourquoi on préconise la diérèse en classique alors qu'on vomit le hiatus qui n'est après tout qu'une diérèse coupée par un espace ...

Contribution du : 12/08/2012 12:15
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