Je remercie sincèrement le Groupe de Lecture à qui je dois la publication de ce sonnet sur le site. Egalement un grand merci aux lecteurs et commentateurs qui permettent, par leurs réflexions diverses, d'affiner les perceptions que l'on peut avoir de ses propres écrits. Vous voudrez bien m'excuser mais je vais répondre par quelques mots à chacun, uniquement parce que ça me plaît. J'ai ainsi l'impression de converser avec chaque intervenant. (ordre chronologique inversé uniquement pour le côté pratique)

Alexandre J’essaie … j’essaie … Alexandre, Ce qui est certain c’est que le genre me plaît et c’est l’essentiel n’est-ce pas ? Mon seul regret : je n’arrive pas à écrire sur un sujet qui ne me touche pas profondément. Mais je ne désespère pas …
Une révolte ne serait-elle pas vaine ? Arrivée à un certain stade de la vie, je n’ai vraiment pas du tout envie de dépenser mon énergie dans cette direction (la révolte).
Oui, tu as deviné : le « e » qui manque à « emporté » c’est juste pour respecter la prosodie et après tout ce n’est pas un domaine de réflexion réservé au genre féminin n’est-ce pas ? (je souris aussi en écrivant ces mots).
Je connais la valeur de ton appréciation et tu me connais suffisamment pour ne pas être surpris par la fantaisie de mes réflexions poétiques et autres …

pich24 C’est pour ne pas m’adonner à la panique que j’ai écrit sur ce sujet qui, pour moi, n’est pas une montagne. En fait il s’est imposé à moi, naturellement, intensément et il fallait que je m’en libère. J’ai choisi cette forme poétique pour le faire. Ce n’est d’ailleurs pas le premier sonnet que j’écris sur le thème mais l’autre est, disons, irrégulier et si fantaisiste que je n’oserais pas le proposer ici.
Rien de religieux et pourquoi toujours tout ramener à la religion ? Seulement une réalité que je trouve bon et nécessaire d’apprivoiser puisque personne n’est en mesure d’y échapper, même avec des ressources insoupçonnées. Ce n’est pas une résignation non plus, ni de la passivité. Je vous assure que je me sens bien vivante. Mais on n’est pas toujours averti à l’avance du moment où ça se produira n’est-ce pas et l’âge n’a rien à voir là-dedans.
L’environnement qui a été le mien depuis plus de 30 ans m’a donné une perception différente et naturelle des évènements que la vie nous réserve, y compris pour aborder le dernier voyage. L’avantage ? Un immense champ de réflexion offert et pas besoin de psycho-thérapie ou d’anxiolitiques pour canaliser les angoisses au quotidien.

leni Oui Léni, « l’écume des jours » … ça m’est venu comme ça, à la suite des ailes du temps … mais tu as raison, des bribes de mes lectures d’autrefois ont dû refaire surface.
Je dois avouer que je ne comprends toujours pas d’ailleurs pourquoi des mots ou expressions déjà utilisées seraient interdits à l’usage … En fait, cette expression et les deux vers concernés traduisent exactement mon état d’esprit actuel et c’est peut-être pour cela que c’est venu naturellement.

brabant Ah ! Brabant !!! Ton commentaire m’amuse énormément, surtout ce qui doit advenir au troisième poème imprimé. Pour les deux autres très bonne idée : le ruisseau, le vent … quoi de mieux pour laisser voguer l’esprit n’est-ce pas ?
Cela dit, tu sais que ce n’est pas désagréable du tout de faire vaciller les matérialistes purs et durs. Je dirais même que ça me plaît bien …

placebo J’ai conscience que ce n’est pas de la grande poésie, que les mots sont très simplistes mais vois-tu, je fais mes premiers pas dans ce genre poétique alors, prendre des risques … je n’ai pas envie de perdre pied et de me noyer.
Encore beaucoup de choses à apprendre. Respecter le rythme, les rimes, les successions « masculine/féminines » et éviter les pièges des hiatus et autres … je t’assure que ce n’est pas simple pour une débutante. Voilà tu l’as dit « Boris Vian » pour l’écume des jours … c’est donc de là qu’ils ont émergé ces mots !

wancyrs Bonjour Wancyrs ! J’aime tes phrases : « où enfin on accueille à bras ouvert la destinée sans cri lâché. » et aussi « le capital de mots utilisé par le texte, rappelant ces vagues qui nous entrainent vers des rives inconnues ». L’image me séduit et je crois que tu as compris ma perception.
Oh ! La répétition de ce mot : vers, est effectivement fâcheuse. Merci de l’avoir relevé. Avec « dans » c’est mieux. Je corrigerai la version définitive.

merseger Effectivement rien d’original mais, si je persiste à travailler dans le genre, j’arriverai peut-être un jour à t’épater avec quelque chose d’inédit.
« Esquiver » c’est ce que j’aimerais pouvoir faire mais comme je ne sais rien de ce qui se passera, je serai peut-être obligée d’affronter … on avisera le moment venu n’est-ce pas ? Pas la peine de se prendre la tête avant.

MichelMartinez Voilà c’est bien ce que je pensais : des pièges que je n’ai pas su éviter, décelables seulement par les spécialistes. Que voulez-vous Michel, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre et ce que vous soulignez est sans doute d’un niveau trop élevé pour moi actuellement. C’est comme si vous donniez à un enfant qui vient d’apprendre à lire un ouvrage de niveau entrée au collège. Il est nécessaire de graduer je pense pour progresser sans se décourager et je remercie vivement Oniris de nous offrir cette possibilité. Votre appréciation des tercets et de la chute est un réel encouragement.

Fattorius Oui vous avez raison et je pense que l’alexandrin et le sonnet offrent une gamme étendue et variée de possibilités d’expression, mais, pour cela … il faut arriver à les maîtriser et j’y travaille. Il y a deux ans je n’avais jamais formulé un quelconque vers classique, aussi je suis assez satisfaite de pouvoir commencer à m’exprimer sous cette forme. (merci encore à Oniris).
Pour cette impression de déjà lu, vous n’êtes pas le seul à l’avoir relevé. Vestige de mes lectures de jeunesse enfoui dans les méandres de ma mémoire.
« bagage/voyage » pas terrible comme rimes c’est vrai mais je les aime beaucoup et elles traduisent bien ce que je souhaitais exprimer.

Voilà c'est tout et c'est déjà beaucoup !
Merci encore à tous et très bon week-end

Bonjour Marité et merci pour ces réponses.

J'ai hâte que tes connaissances et ta pratique du classique soient plus assurées, à ce moment-là tu n'y penseras plus et trouveras les mots pour dire les choses :)
D'ailleurs ce texte semble convenir à une majorité de commentateurs, il ne faut pas toujours écouter ceux qui sont restés en-dehors, parfois ils sont à la recherche de choses que l'auteur ne peut apporter.

J'avais aimé dans l'écume des jours ce monde trouble, instable, où l'on peut mourir de l'éclosion d'une fleur et vivre de tout le reste… Ici, pour qu'il soit inconnu, le voyage reste bien sage.

Bon week-end à toi aussi,
placebo

Je suis ravie de lire ici tes éclaircissements au sujet de ce poème que je me suis abstenue de commenter. Tu dis toi-même :

"Encore beaucoup de choses à apprendre. Respecter le rythme, les rimes, les successions « masculine/féminines » et éviter les pièges des hiatus et autres … je t’assure que ce n’est pas simple pour une débutante"

Je crois que j'ai ressenti tout ce travail de bonne élève (rien de péjoratif, je t'assure) en lisant ce sonnet, ce qui m'a empêchée de me laisser aller à une lecture plus détachée, plus ouverte sur le sens.
J'ai vu là un excellent exercice qui utilise avec adresse des images un peu banales qui ne demandent qu'à évoluer vers une expression plus personnelle et je suis de l'avis de Placebo :
"J'ai hâte que tes connaissances et ta pratique du classique soient plus assurées, à ce moment-là tu n'y penseras plus et trouveras les mots pour dire les choses :) "
Bonne route !

Merci Arielle et Placebo ! Vous avez tout compris : ce sonnet est plus un exercice d'écriture en alexandrins qu'un véritable poème. D'ailleurs je trouve dommage que le forum qui était consacré à ce genre d'exercices ne soit plus d'actualité : pas assez de participant je crois ... Alors, je m'exerce car le genre me plaît et j'aimerais acquérir une aisance à m'exprimer sous cette forme. Merci encore et encore à Oniris qui permet de recevoir des avis et conseils qui sont tous très intéressants car ils aident à prendre du recul par rapport à ce que l'on écrit.

Ludi : Merci pour votre commentaire et comme il traite davantage du fond que de la forme, je vais essayer d’expliquer car, figurez-vous que j’ai le sentiment de m’être pas mal dévoilée dans ce poème contrairement à ce que vous dites. Peut-être ne l’avez-vous pas perçu parce que les « clichés » (comme vous dites) vous ont dérangé et vous ne leur accordez aucun crédit. Il s’avère que moi je les ai fait miens et ça me convient.
Peut-être en effet aurais-je pu être plus précise avec « Les heures de plaisir » et « les douleurs … » mais dans la limite d’un quatrain ou d’un tercet c’était impossible et puis en sublimer « un » ? Franchement très difficile, ce serait réduire ma vie à peu de chose. Rappelez-vous, j’évoque « le dernier tour d’horizon » avant de quitter ce monde.

« fatalité du temps qui passe » dites-vous : mais justement je ne trouve pas que c’est une fatalité, c’est simplement naturel tout comme la terre qui tourne, le soleil qui se lève … etc
Là du coup je trouve que vous êtes dans le « cliché »

« les remords et les regrets » : Est-ce que ça ne fait pas aussi « cliché » ? Bon il s’avère que je n’en ai pas, j’ai fait le ménage.

Décidément Ludi, je crois que nos visions diffèrent totalement mais les échanges sont toujours enrichissants n’est-ce pas alors je vous remercie sincèrement et j’apprécie le « moyen » . Bonne fin de week-end à vous.

Citation :
Tout, en ce qui me concerne ? Je ne crois pas avoir traité de religion dans d'autres forums. Peut-être une fois (et encore !), mais mes convictions sur le sujet n'ont, je crois, jamais transpiré (et pour ce qu'elles sont, je ne ferais pas du Michel Onfray pour autant)
Si je parle de fatalisme, c'est que ce dernier est intimement relié au destin, et que celui-ci est rattaché à la religion de par sa simple définition (de dictionnaire).
Amen, mektoub, ainsi soit-il, et inch'Allah (pour ne prendre que deux religions et je m'excuse auprès d'elles), sont des expressions aussi religieuses que fatalistes.
C'est d'ailleurs normal. Si Dieu existe, seule sa volonté à de la valeur.
Il se trouve que dans votre façon d'aborder la "montagne" (je persiste, pardon), j'avais cru déceler de votre part une part de fatalisme (il y avait une série de vers qui me le laissait croire). Peut-être me suis-je trompé. C'était ma lecture.
Mais je n'ai pas fait preuve de plus de prosélytisme (ou pire, de religiosité) qu'Alexandre (par exemple, j’adore Alexandre) qui cite Monod, parrain de l'unitarisme.

Ave Pich ! Tu as dit parrain de l'unitarisme ? Je savais simplement que le savanturier Théodore Monod était protestant mais ce n'est pas ce qui m'intéressait chez lui... Il aurait été musulman, catholique, voire boudhiste, adorateur de Shiva ou que sais-je c'était du pareil au même... Je l'ai cité pour cette métaphore où la vie est représentée par une barque qu'il nous faut tous rendre un jour sur l'autre rive quelque soit la religion à laquelle on a appartenu... ou non !
Je crois avoit tout lu de et sur cet homme avec qui j'avais au moins un point commun, une indéfectible passion pour l'Afrique...
Catholique par le baptème et l'éducation, mais athée par conviction, je ne m'immisce jamais dans les croyances des uns et des autres tout en les respectant dans la mesure où l'on ne pratique pas de prosélytisme à mon égard... Bonne soirée collègue !

Pas de problème, Alex. Nous n'avons tous les deux pas parlé de religion. Désolé d'avoir eu besoin de te citer pour l'expliquer.

Pas de problème pour moi non plus Pich ! Comme on dit en Afrique, il n'y pas de nuages entre nous...

Bonsoir David et merci pour ton commentaire. A vrai dire je n'ai pas vraiment choisi de rimes ni pour les quatrains, ni pour les tercets. Ce sont des mots qui me sont venus mais ton analyse est intéressante.

Y a-t-il vraiment une contradiction comme tu le suggères entre le vers "En me laissant bercer par l'écume des jours." et le dernier tercet ?

Le fait de se laisser bercer n'empêche pas d'être conscient(e) de ce qui nous attend dans le futur, car j'ai bien précisé "Quand tout s'achèvera ..." mais aussi parfois les rêveries sont irrationnelles n'est-ce pas ?

J'apprécie beaucoup ton appréciation car je sais que tu es exigeant et que le registre dans lequel j'évolue n'est pas tout à fait le même que le tien. Merci encore.