Quelques précisions concernant le texte "Les veuves" qui me semblent importantes. Tout d’abord, ce n’est qu’une chanson (c’est dit sans modestie). Généralement (C’est préférable pour que cela fonctionne), un angle arbitraire dans lequel l’auteur doit s’engouffrer. Je veux dire qu’en chanson, qui trop embrasse mal étreint.

C’est une voisine qui m’aura inspiré ces mots à travers la perte subite et inattendue de son mari. Le genre de vieux couple qui, à un âge assez avancé se tenait encore par la main, nous interpelait gentiment lorsqu’ils reprenaient leur souffle sur la petite murette. Leur complicité était bien plus que la simple tendresse des années partagées à affronter la vie ensemble. La suite est dans les mots que j’ai écrit… tout en imaginant (peut-être même les espérant) d’autres personnes comme elle.

J’accorderais à Chari qu’il y a autant de veuves que de veuvages quand au stéréotype des veuves d’antan… ben bizarrement en écrivant je n’arrivais pas à m'extirper de l’image des noires veuves de Sicile ou d’Italie. Un parallèle qui aura sans doute tenu ma main. J’ai essayé (par respect pour celle qui ne lirait jamais ces mots) de rester dans quelque chose d’assez classique. Une petite intention cependant errait dans le refrain (chère Pimpette) que j’imaginais « les veu-veu, les veu-veu » plus scandé et plus appuyé… mais comment ne pas s’incliner devant le résultat d’Eric Le Noir ? Gaston (Leni) , tu soulignes quelques passages qui me touchent, bien que sans doute assez banals, ils résument clairement mon ressenti dans leur simplicité.

J’ignore Ludi si ce texte est poésie, il est simplement à mes yeux poétique. A tort ou à raison j’imagine en poésie des images plus complexes encore et des sons plus subtils (puisque dits et s’appuyant sur eux-mêmes)… chose que vous démontez brillamment dans votre dernier poème. Mais… oui, je suis un amoureux des sons de notre langue… que j’imagine dans leur déclinaison chantée. Ce qui à mon sens modifie la perception de la lecture « à plat » et génère de fait quelques incompréhensions tout à fait normales ici (sur Oniris). J’avoue que ce flirt plus poussé avec la poésie, le présenter, était à double tranchant… avec mes histoires de fauteuil vide et de fantômes à apprivoiser, je craignais un accueil assez ironique. Ce sont les images qui donnent leur sens à mes textes, elles guident mes mots.

Quand à môssieur Brabant qui se moque… on peut dire que ton commentaire est l’exacte démonstration de ce qu’aurait pu être ce texte. Je n’ai pas eu le cœur d’écrire autre chose puisque ce texte est un texte d’humeur… et de respect. J’ai cependant dans mes tiroirs une paire veuve joyeuses. J’adore revenir sur mes lieux délictueux par divers sentiers. Un commentaire (donc) jouissif et salutaire… dont quelques vieilles filles pourraient s’offusquer lol. Les chansons, Arielle, qui s’écrivent encore ainsi n’ont sans doute plus pignon sur rue. Je le savais en couchant mes mots sur le papier… mais au nom de mon statut d’homme de l’ombre (simple auteur), mon plaisir est d’aller partout où ma plume veut bien suivre. Oui, plus d’effort poétique que parfois mais toujours l’idée d’une chanson à l’écrit ; dans mon idée le mix de deux approches que l’air du temps porte moins souvent. Dommage… mais merci d’avoir reconnue l’intention, de lui avoir accordé quelques qualités qui me sont chères.

On peut aussi Pieralun penser que si tout n’est pas forcément mâché pour l’auditeur (qui n’aurait pas le texte sous les yeux), quelques écoutes remédieraient dans le principe. C’est en tout cas mon idée, avec aussi celle d’équilibrer par un refrain plus facile à appréhender et qui (avec un peu de chance) donnerait envie d’écouter… plus loin. Peut-être aussi que, simple auteur de chanson ayant depuis l’adolescence tourné le dos à la poésie ais-je parfois des choses à me prouver. Quel que soit le niveau du plaisir des autres, je prends.

Elles déambulent noires vêtues Jac. Pas partout mais en mille lieux et c’est ainsi, au-delà de quelque chose d’intime que je les ai vues ce jour d’écriture ; nord de France ou sud d’Italie. Un cliché certes, parmi d’autres clichés… à prendre ou à regarder.
Quelle (agréable) surprise Widjet que de vous voir trainer en ces terres chanson, seule corde sans doute manquante (je crois) à votre arc. Chaque passage est précieux, le votre me touche particulièrement. Je pense chari avoir répondu plus haut à la question d’angle. Je savais ne pas écrire quelque chose de très actuel, réduire aussi le sujet mais chaque texte est un autre voyage. Celui-ci est tel que tu dis et je n’ai rien à défendre d’autre que mon plaisir du moment. Je pense, Yves (Pizzi) que si l’on ôte l’habit noir (que je me suis gardé de citer en noirciçant les contours) que la solitude (selon les cas) est plus ostensible encore en cette époque d’individualisation où les enfants sont souvent loin et les amis plus partageurs de joies que d’épreuves.

Il y aurait plus de trois millions de veuves en France et les chiffres en projection, avec l’allongement de la durée de vie sont très impressionnants.

Merci à tous pour ces commentaires enrichissants et bonheur à celles qui (trop souvent à mon goût) nous survivent.

Bonjour Funanbule,

Je n'ai surtout pas pensé que ce texte ne donnerait pas une bonne chanson, j'ai juste voulu dire que le poème méritait une tel approfondissement à la lecture, qu'il ne donnerait pas tout ce qu'il avait à donner l'hors d'une écoute en musique.
Mais ce poème possède de belles et je t'en félicite encore

Bonjour Funanbule,

Je n'ai surtout pas pensé que ce texte ne donnerait pas une bonne chanson, j'ai juste voulu dire que le poème méritait une tel approfondissement à la lecture, qu'il ne donnerait pas tout ce qu'il avait à donner l'hors d'une écoute en musique.
Mais ce poème possède de belles et je t'en félicite encore

Fun'
Oui...les veu-veu-ves comme les bigo-o-tes!!!
Donc je te pardonne!
Ahahahahaha!!!
Pimpè-ette

Funambule,
Pour ma part j'ai bien intégré dès le début que votre chanson ne visait pas l'universalité des veuves. Ce sont les vôtres, juste celles qui vous ont inspiré pour ce texte en particulier.
Et je vous rassure, s'il y a un sentiment que votre texte ne suscite pas, c'est bien l'ironie.
Belle réussite.

Plus je lis Funambule plusj'apprécie sa poésie C'est une poésie impressionniste à belles sonorités Ses écrits dépassent parfois le domaine de la rengaine appelée chanson Mais comme il le dit:il se fait plaisirFerre a mis Beaudelaire en musique comme Cosma a musiqué Prévert Des textes qui n'étaient pas des chansons Alors tout est permisVive la diversité des écrits!Même si leur versification est douteuseFaisons nous plaisir! Leni

Citation :

Oui, tu peux ajouter l'Espagne, en particulier celle du Sud en bordure du Portugal. C'est tellement ça, que lorsqu'une veuve (ou un veuf, mais je crois que les femmes sont les plus visées) vit autrement son deuil, ça dérange, ça gêne, et les commères s'en prennent à coeur joie...

Ton texte est très beau, Fun, t'inquiète pas pour le ronchon que je suis.

Je n'ai pas voulu faire "Brel" pas plus qu'un autre de ce temps qu'à la fois j'envie, je regrette... Et je suis heureux d'être né dans un autre qui m'offre tant de liberté. J'ai cependant louché vers ces classiques qui me hantent; je me suis dit qu'après avoir tant écrit il resterait toujours un peu de mon écriture même avec ce (faux) cahier des charges (car je travaille en immersion totale). Je n'aurais sans doute pas osé le faire plus tôt. Je pense qu'il y à peu à jeter dans les commentaires obtenus, suscités et que je dois assumer ces vérités qui confortent sans doute mon but. Je ne trouve rien de "ronchon" en eux, simplement la sincérité de chacun dans sa réception et son intérêt à la chose.

Merci encore (plus).