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Mémoires amers de menues emmerdes
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Merci à ceux qui ont permis que ce texte soit publié :
- le commentateur de l'EL (Matcauth)
- le CE. Il ne s'agit pas ici réellement d'une nouvelle, pas davantage que d'une série de nouvelles, mais plutôt d'un ensemble cohérent de textes qui n'ont de sens que par l'ensemble. Il y a d'ailleurs trois textes très étroitement liés. Outre le jugement habituel sur la qualité, je n'étais pas du tout certaine que le CE accepterait de publier ce bidule, de par sa nature. Je remercie donc bien vivement le CE.
- les correcteurs, sans lesquels tout le monde saurait que je ne sais pas écrire

Merci aussi aux premiers commentateurs post-publication (Palimpseste, MonsieurF, Ludi).

Un merci tout particulier à Miguel (Michel Martinez), qui a eu la très grande gentillesse de me donner un coup de main pour peaufiner "Michel de Nostre-Dame". Ça n'a l'air de rien, mais ce petit machin à demandé du boulot, pour moi qui ne suit qu'une bleue en matière de prosodie et qui n'ai, malgré mon grand âge, que peu de souvenirs de la langue que je parlais au XVIe siècle.



J'attends qu'il y ait davantage de retours pour pouvoir en dégager des enseignements plus significatifs encore.
Toutefois, pour pouvoir mieux comprendre et apprécier le commentaire de Palimpseste, j'aimerais lui poser préalablement cette question :

Palimpseste, vous avez écrit :

Citation :

Faire "ça" à Queneau, vous n'avez pas froid aux yeux... Il y a des icônes dont l'annexion peut coûter cher.


Dois-je en déduire que vous avez lu les "Exercices de style", que vous les avez aimés et que vous les considérez, comme pas mal de gens semblent les considérer, comme une sorte de mythe de la littérature française d'après-guerre ?
Pourriez-vous, brièvement pour ne pas vous déranger plus, me dire pourquoi vous les avez aimés ou ne les avez pas aimés ?

Contribution du : 19/09/2012 11:54
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
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Si je peux me permettre...

Les exercices de style sont intéressants et développent l'imagination. Parfois, peut-être, l'imagination déborde est n'est plus au service de l'histoire, ce qui peut nuire à cette dernière, paradoxalement.

voilà, c'est tout, c'était la minute (nécessaire ?) de Matcauth

Contribution du : 19/09/2012 14:05
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
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Si j'ai aimé les Exercices de Styles de Queneau?

C'est encore peu de le dire. ça reste pour moi un ouvrage d'une grande poésie qui me fait rire aux éclats.

J'ai même emmené un de mes ados, punk à crête et tenue assortie au Théâtre du Lucernaire à Paris voir un spectacle tiré du bouquin. Il a adoré! (bon... Il avait aussi aimé Le Soulier de Satin de Claudel, alors il est un peu rebelle à la punkitude de base, mais quand même)...

Maintenant, c'est un ouvrage difficile à reprendre parce qu'il sert d'étalon à tous les exercices de styles qui suivent. La preuve: la petite Stony ne peut pas gribouiller ses histoires sur Oniris sans qu'on lui tombe sur le paletot en lui balançant Queneau... ça a cramé le style pour encore environ cent quatre-vingt ans.

Je suis 100% d'accord avec Matcauth: à un moment, on veut faire tellement "du Queneau" qu'on oublie de faire quelque chose "à soi"... C'est ça que j'ai pointé dans mon commentaire. Vous avez voulu faire tellement bien que c'est très bien, on sent le labeur littéraire et la sueur qui a coulé librement le long de vos lombaires...

Concernant la question l'icone indéboulonnable que vous attaquez avec détermination et culot, je me fie juste aux retours de mon "Antigone" où ma caricature de Sophocle a déclenché moins de bruit que celles de Charlie Hebdo, mais presque.

Voilà... Ai-je répondu à votre question ?

Contribution du : 19/09/2012 20:20
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La meilleure nouvelle publiée sur ONIRIS : Palimpseste est raide dingue amoureux de Lobia, inoubliable auteure de "Numéro 20"... Nous sommes ensemble depuis deux ans grâce à Oniris, la meilleure agence matrimonialo-littéraire du Monde !
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
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Merci, Palimpseste, vous avez répondu à ma question. Je ne suis pas certaine que cela m'aidera à comprendre votre commentaire, par contre.
Je n'ai pas encore eu l'heureuse idée de lire votre "Sophocle". Etant parfaitement (ou presque) inculte, il me faudrait d'abord en lire l'original pour en apprécier toute la caricature. Je crains donc que ça ne me soit pas accessible, pour l'instant, en tant que texte connecté à ses références.
En revanche, cela vous permettra sans doute de prendre un peu de recul par rapport à ce qui suit, nonobstant votre admiration pour Queneau, que je partage en grande partie.
Je ne souhaite pas encore m'étendre sur le sujet (bien que je craigne que ce soit déjà trop), mais je peux toutefois déjà dire que j'ai par le passé produit des textes "hommage" et que celui-ci n'en est pas un, ou pas uniquement.

D'abord, sur Queneau en général :

Je n'ai pas tout lu de lui, loin de là, mais ce que j'en ai lu m'a echantée en grande partie. D'abord et avant toutes autres choses parce que c'est un amoureux de la langue, mais pas un amoureux transi qui croit respecter sa chérie en la mettant sur un piedestal. Bien au contraire, il reconnait en sa langue une partenaire de jeux. Pas du tout jalouse, j'aime l'observer jouer avec celle qu'il aime et je m'amuse avec eux.
Toutefois, il m'est arrivé, par moments, de trouver qu'il en faisait un peu trop, ce qui est paradoxal puisque c'est ce que l'on m'a souvent reproché et ce que vous me reprochez d'ailleurs sur cet exercice.
Je l'ai vu parfois faire preuve d'une audace étonnante dans des choix de conjugaison, audace qu'il m'est arrivé de vouloir brandir devant certains qui me faisaient des reproches à ce sujet, bien que je m'en sois abstenue, probablement parce que je n'ai pas voulu appeler à l'aide quelqu'un possédant une maîtrise que je ne possède pas et parce que je me suis trouvée, devant ses audaces, face aux limites de ce qu'il m'était moi-même possible d'accepter. S'il n'était pas ridicule de dire de quelqu'un qui n'a pas la possibilité de s'en défendre qu'il est un ami, je dirais sans doute de Queneau qu'il en est un.

Sur "Exercices de style" en particulier :

J'ai globalement pris beaucoup de plaisir à découvrir ses exercices. Mais, pour ce qui me concerne, j'y ai trouvé à boire et à manger. Certains textes m'ont beaucoup amusée, ou m'ont même franchement fait rire, comme vous. Dans d'autres, j'ai trouvé ce que vous désignez sans doute par poésie. J'en ai apprécié d'autres pour d'autres raisons encore.
Mais je ne suis pas plus transie devant Queneau que devant ma langue et il n'est pas question que j'applaudisse à tout. Dans certains textes, et ils sont tout de même nombreux, je n'ai trouvé que... en fait, je n'ai même pas besoin de chercher une formule puisque la vôtre convient parfaitement... je n'ai trouvé que du pur jus de cerveau, dont la lecture a été épouvantablement chiante. Queneau, certes, le Grand Queneau, mais chiant quand même, tout Queneau qu'il fut. Il m'est arrivé, dans certains textes de "Mémoires amers de menues emmerdes", de me moquer de cela. Je ne pense pas le concevoir comme une attaque, mais au contrainre comme un réflexe d'auto-défense devant quelqu'un que je reconnais comme un maître, certes, mais certainement pas comme quelqu'un qui me fera avaler n'importe quoi. Peut-être est-ce du à des subtilités que je n'aurais pas percues. Plus tard, je posterai des exemples. Si vous passiez encore par là et que cela vous intéresse, vous pourriez peut-être m'indiquer les éléments à côté desquels je serais passée. Je précise que je ne tends aucun piège, que je n'écris pas du tout ça comme une provocation, mais comme l'expression d'un désir sincère d'en apprendre. Mais, dans l'attente d'en savoir plus, je suis encore très surprise lorsque vous me reprochez du "pur jus de cerveau".

En entamant la lecture de "Exercices de style", je m'attendais à tout, je cherchais sans doute beaucoup de choses, mais s'il y a bien quelque chose que je ne cherchais pas, c'était de vrais morceaux d'histoire, et je ne me rappelle d'ailleurs pas en avoir trouvé beaucoup, et je ne m'en suis pas le moins du monde trouvée frustrée. Là encore, je suis surprise lorsque vous me reprochez un produit story-free. Vous pourrez encore m'indiquer, sur ce point précis, en quoi je fais fausse route.

Vous pouvez aimer ou pas ce que j'ai écrit, bien entendu, et la manière avec laquelle je l'ai fait, c'est évident, mais j'espère vous avoir fait percevoir pourquoi je ne comprenais pas les reproches que vous faites sur ce texte, dès lors que vous semblez citer les exercices de Queneau comme exemple contraire pour les justifier.

Pour finir provisoirement, parce que j'en ai vraiment déjà dit trop : j'ai un peu joué sur le style des différents textes, bien sûr, mais mon objectif n'était pas tellement celui-là, ou pas seulement celui-là, et n'était donc pas le même que celui poursuivi par Queneau. Queneau est bien évidemment à la base de ce que j'ai eu envie de faire, mais je n'ai pas voulu suivre ce qu'a fait Queneau.

Contribution du : 19/09/2012 22:28
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
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Peut-être qu'Exercice de Style a été écrit par un Queneau au bord de la crise de nerf tellement il a trimé pour sortir ses histoires au forceps...

En fait, le problème n'est pas de savoir si Queneau a fait un chef d'oeuvre ou pas. On peut même trouver que c'est une succession de bouses infectes. Le problème est qu'il a carbonisé le style pour deux siècles et qu'on ne peut plus écrire quoi que ce soit de ressemblant après ça.

Dans le domaine cinématographique, c'est comme "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander": aucune chance de faire un remake (même partiel et adapté) avant l'an 2600 au moins!

Ni de peindre une nana au sourire énigmatique en essayant de ne pas passer pour un copiste de Leonardo.

Donc, bien chère Stony, le problème n'est pas la valeur de vos écrits, mais leurs nature: ils sont morts-nés et on n'y peut rien. Vous avez passé beaucoup de talent là-dessus et c'est dommage, j'aurais préféré que vous le passiez sur une histoire originale de chez Stony. Là, j'ai l'impression d'avoir une Stony-hypokhâgneuse à qui on demande en kholle de produire un chapelet "à la manière de".

C'est dommage...

Contribution du : 20/09/2012 01:36
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
Visiteur 
Bien, je vous remercie pour cet avis, différent, me semble-t-il, de ce que vous avez écrit en commentaire au sujet du texte lui-même et de considérations à l'égard d'exercices permis ici et interdits là.
Là, c'est effectivement beaucoup plus clair, limpide même, car je peux comprendre ce genre d'avis pour l'avoir déjà connu autrement en d'autres circonstances.
Il m'est sans doute plus facile à moi de penser que c'est dommage car je n'ai pas voulu faire ce qu'à fait Queneau. Mais il est évident que la proximité est néanmoins suffisante pour justifier votre avis.

Je vous remercie pour votre franchise.
Pemettez que j'expose la mienne !

Mon tort a peut-être été de présenter quinze textes. En tête des charts oniriens a longtemps trôné un ensemble de textes présentant une même histoire racontée avec des styles différents. C'était sans doute moins voyant car l'ensemble se réduisait à deux éléments, mais peut-être mieux écrits, aussi, il est vrai. Ou alors, c'était une autre époque.

J'espère tout de même que l'exercice d'écriture n'est pas un concept déposé par Queneau et interdit à quiconque à tout jamais, à moins de se vendre à la sauvette, dissimulé sous des amusailles de forum où chacun peut applaudir l'artiste à l'oeuvre.
Un exercice d'écriture peut aussi avoir pour ambition d'aboutir à un produit fini s'exposant à la critique non consensuelle, indépendamment de sa réussite ou de son échec.

Contribution du : 20/09/2012 02:32
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
Visiteur 
Palimp, un record sportif extraordinaire peut tuer sa discipline dans la mesure où il décourage les concurrents de le battre. Mais aurait-on idée de dire que le premier quatuor de Haydn a carbonisé les quatuors de Chostakovitch en mettant la barre trop haut ?

Queneau a inventé une forme dont il n'a pas révélé tout le potentiel. Toutes ses versions en javanais et assimilés notamment sont d'une inutilité... qui lui permet d'atteindre artificiellement quoique humoristiquement le nombre de 99. Le pionnier d'un genre n'en livre pas forcément le chef-d'œuvre, autrement ce serait la négation du concept de genre. Et à part le discutable "Morse" (signifie-t-il quelque chose ?), Stony n'a pas sacrifié à la facilité contrairement à Queneau et on n’atteint l'originalité qu'en imitant un maître, pas en essayant de se distinguer de tout le monde.

Moi aussi, je trouve que certains items de Queneau sont casse-pieds, il faut dire que l'humour est peu exportable d'une époque à l'autre. Des mises à jour sont régulièrement nécessaires.

Concernant l'autre reproche, je dirais que de même qu'on ne reproche pas à un citron de ne pas être un ananas, on ne reproche pas à un exercice de style de ne pas développer une histoire à portée romanesque.

Peux-tu donner un exemple d'"audace dans des choix de conjugaison" Stony ? Je ne visualise pas ce que c'est.

Contribution du : 21/09/2012 16:59
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
Visiteur 
Bonjour, Renaud,

J'évoquerai plus tard le texte "Morse". Pour l'instant, je préfère attendre encore un peu, des fois qu'il me viendrait encore un ou deux commentateurs, à moins que Palimpseste n'ait carbonisé mon texte pour les deux prochains siècles (joke-inside !).

Je peux donner un exemple d'audace dans des choix de conjugaison, oui, mais il faut d'abord que je retrouve l'endroit où j'ai vu ça. Ce n'est pas dans "Exercices de style" mais dans un roman. Je ne sais plus lequel, mais je le retrouverai et je ne manquerai pas de le signaler.

Contribution du : 21/09/2012 17:17
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
Visiteur 
Renaud,

Excusez-moi pour le double post, mais je dois vous remercier bien vivement. Savez-vous que votre comparaison avec le sport m'a trotté dans la tête et dans le métro lors du trajet de retour vers ma demeure ?

Je sais que la comparaison peut être un outil efficace du sophisme, mais pourquoi ne pas se faire plaisir, n'est-ce pas ? Après tout, ce sera un exercice supplémentaire pour progresser dans l'art du discours.

Donc, voici cette comparaison...

... et puis non, réflexion faite, je ne vais pas développer cette comparaison ici, je garde l'idée pour l'utiliser à satisaire la contrainte de la semaine de « Contraintes contrastes ».

Si c'est pas du suspense, ça !

Contribution du : 21/09/2012 19:18
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Re : Mémoires amers de menues emmerdes
Visiteur 
Toutes mes excuses. Je ne repasse que très rapidement pour tenir ma promesse : c'est ici

Contribution du : 21/09/2012 21:28
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