Bonsoir,

Je suis étonné de constater à quel point ce tout petit poème sans prétention déchaîne tant d'animosité. Chacun s'efforce d'y trouver un sens... et ne le trouvant pas y projette ses propres préoccupations.

Peut-être le poème trouve-t-il là sa juste fonction ?

Lautre

Bonsoir Lautre,

Je n'ai pas commenté votre texte et me permets d'intervenir malgré tout : je ne suis pas certain qu'il y ait de l'animosité proprement dite envers votre texte. Sur 10 personnes, 3 ont aimé, plusieurs se sont posées la question titre/nb de caractères et le reste s'interroge sur le sens du texte et n'en voit pas.
Pour moi ce sont des réactions tout à fait normales pour un texte un peu hors des clous même si certaines étaient un peu brusques dans leur formulation.

Et, si vous avez ouvert ce forum, je suis certain que tous ces gens animeux (ça se dit pas ? :p) seraient contents de vous voir expliquer votre démarche ou ce titre.

Bonne continuation,
placebo

Bonjour Placebo,

Merci pour votre contribution rassurante.

La question qui mériterait d'être discutée est évidemment celle du sens. Un poème se doit-il d'avoir un sens pour le lecteur ?

Doit-il rassurer en posant ses repères explicites : celui-là parle d'amour, l'autre de la tristesse, le troisième veut la justice, le quatrième aime la nature etc... Cette voie est naturellement possible et de très grands poètes l'ont empruntée. Mais souvent ce qui est explicitement dit, exprime aussi d'autres choses qui restent implicites ou symboliques. Attention un sens peut en cacher un autre.

Le poème peut-il tenter au contraire d'égarer le lecteur qui accepterait de se laisser entraîner dans un univers inconnu et incertain qui le renvoie nécessairement à lui-même, et non à l'auteur ? Ne peut-il créer des émotions par sa musique, par son mystère même ?

Les deux voies pour moi sont naturellement possibles. La seconde m'attire dans une période où le sens n'est pas évident : le sens des mots, le sens de l'histoire, le bon sens, les sens interdits ou obligatoires... Ah! L'exaltation des sens !

Quelle que soit la voie choisie, il y faut un peu de talent pour réussir... Mais pourquoi ne pas tenter ?

Peut-être que cette catégorie peut vous intéresser alors : le laboniris. C'est juste une piste de réflexion :)

Pour ma part j'arrive à perdre le lecteur trop facilement donc j'essaie d'éviter désormais de créer des chemins trop tortueux, la poésie c'est aussi dire les choses d'une manière vraie :)

Je reviens à la charge sur le titre ^^ un sens derrière le sens ?

placebo

Peut être une référence à un autre texte, qui ferait lui 355 lettres ? (j'expose ma théorie !)

Bonjour Lautre

Je me permets d'intervenir après parcourir votre analyse... Et aussi du fait que je vous ai un peu secoué dans mes commentaires...

De plus intervenant publiquement, j'espère que nos propos feront mouche dans les esprits.

Mais, de poète à poète, ne pensez vous pas qu'il est de votre choix, de donner au lecteur au travers de l'œuvre, les clefs, propices à ouvrir votre discours ... plus qu' à le fermer.

Au vrai, c'est vous qui tenez les ficelles du poème ! Pas le lecteur. C'est vous qui pouvez décider d'en faire une œuvre très "compréhensible" ou au contraire très "obscure". C'est de votre choix que cela.

Pour ma part, je crois que l'entendement est une propriété très paresseuse de la conscience, et c'est pour cela que je dis souvent qu'il faut amener le texte au lecteur et pas trop demander au lecteur d'aller au texte (sauf des aficionados de la poésie et les Oniriens quoi!), mais le lecteur lambda ?

Mes choix je les ai faits !

Pour parler en métaphore, j’ai décidé de prendre le discours, et sa sémantique comme une sorte de vitre et imaginons cette « vitre discours » elle est floue des détails du paysage, sale, que l'on n'y perçoit que l'opacité et en taches, du sujet observé... eh bien le poème est pour moi ce qui se passe derrière cette vitre et les règles de l'écriture en sont le cadre et le poète est le type qui ne peux briser le verre pour obtenir plus de clarté, de détails. Il ne lui reste que l'éponge de sa plume et l'eau savonneuse de son travail pour nettoyer la vitre et enfin y faire paraitre les trésors du tableau dévoilé.

On peut vouloir faire des « poèmes à la vitre sale » il ne faut pas demander au lecteur d’en apprécier les détails. Parce qu’ils lui sont tout simplement invisible, et selon le degré de saleté l’opacité ne lui en donnera que de grosses taches peu résolues. Je crois qu’un poème à la vitre sale engendrera 99,99 fois sur 100 une réaction proportionnée, donc plutôt sale quoi ! Un commentaire désobligeant !

On peut vouloir faire des « poèmes à la vitre propre » il faut à ce moment cent fois sur l’ouvrage etc.

On peut vouloir briser la vitre, alors à ce moment on est plus en poésie parce que les poètes sont des bâtisseurs.


D’autre part, les multiples flops après la beat génération, le pop art, les post modernismes (ressassés à répétition), la figuration narrative libre, la littérature punk tombée en vénalité Artie (sauf le slam genre très mineur) les belles-lettres élitistes, ou ce que je nomme l’illyrisme (le lyrisme illusionné de lui même), et des tas d'autres, n’ont pas enfanté d’un courant fort, comparable au surréalisme ou au symbolisme qui eux maitrisaient un rapport au monde moderne et pouvaient obtenir le suffrage d’un grand nombre de lecteurs.

Bref, le poème est un médium complètement délaissé. Et c’est peut-être bien de la faute des poètes eux-mêmes. Et des compromis qu’ils ont entrepris avec le style, cette façon de laver les vitres sales.

Amitiés


Labrisse.

Au moins, on saura que tu aimes les vitres, Labrisse

Bon, je sors =========>

C'est a cause de mes lunettes !


hum!!!!

Trois cent cinquante cinq lettres... Pourquoi ?

Un idéal à atteindre comme une perfection...Mais la perfection est-elle de ce monde ? Alors plus ou moins trois cent cinquante cinq ... Qu'est ce que ça peut faire ?Peut-être pour montrer l'effort. L'effort pour y parvenir... Réessayer... Persévérer... Un projet... Un défi à relever... Qui veut le relever ? C'est l'effort qui compte ...

Compter les lettres... Les faire compter... Quand on aime ça compte... Quand on aime on compte les amours, les amis, les années qui passent...Compter compter... mais prendre le compte à la lettre...

ne pas prendre le compte à la lettre