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Ceci est un poème... Les explications.
Maître Onirien
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Discussion et explications sur les « tenants et les aboutissants », coté auteur, pour l’instant…


ACTE I, Scène 1,


Petit a :

En préambule, les initiateurs (où l’on apprend, si l’on est courageux, que DADA est un écrou où les principes jouent à saute-moutons…) …


TRISTAN TZARA

Manifeste dada 1918



Pour lancer un manifeste il faut vouloir : A.B.C., foudroyer contre 1, 2, 3,

s'énerver et aiguiser les ailes pour conquérir et répandre de petits et de grands a, b, c,

signer, crier, jurer, arranger la prose sous une forme d'évidence absolue, irréfutable, prouver son non-plus-ultra et soutenir que la nouveauté ressemble à la vie comme la dernière apparition d'une cocotte prouve l'essentiel de Dieu. Son existence fut déjà prouvée par l'accordéon, le paysage et la parole douce.■

Imposer son A.B.C. est une chose naturelle, — donc regrettable. Tout le monde le fait sous une forme de cristalbluffmadone, système monétaire, produit pharmaceutique, jambe nue conviant au printemps ardent et stérile. L'amour de la nouveauté est la croix sympathique, fait preuve d'un jem'enfoutisme naïf, signe sans cause, passager, positif. Mais ce besoin est aussi vieilli. En donnant à l'art l'impulsion de la suprême simplicité : nouveauté, on est humain et vrai envers l'amusement, impulsif, vibrant pour crucifier l'ennui. Au carrefour des lumières, alerte, attentif, en guettant les années, dans la forêt.■ J'écris un manifeste et je ne veux rien, je dis pourtant certaines choses et je suis par principe contre les manifestes, comme je suis aussi contre les principes (décilitres pour la valeur morale de toute phrase — trop de commodité; l'approximation fut inventée par les impressionnistes). ■

J'écris ce manifeste pour montrer qu'on peut faire les actions opposées ensemble, dans une seule fraîche respiration; je suis contre l'action; pour la continuelle contradiction, pour l'affirmation aussi, je ne suis ni pour ni contre et je n'explique pas car je hais le bon sens.


DADA — voilà un mot qui mène des idées à la chasse; chaque bourgeois est un petit dramaturge, invente des propos différents, au lieu de placer les personnages convenables au niveau de son intelligence, chrysalides sur les chaises, cherche les causes ou les buts (suivant la méthode psychanalytique qu'il pratique) pour cimenter son intrigue, histoire qui parle et se définit. ■

Chaque spectateur est un intrigant, s'il cherche à expliquer un mot (connaître!). Du refuge ouaté des complications serpentines, il faut manipuler ses instincts. De là les malheurs de la vie conjugale.

Expliquer : Amusement des ventrerouges aux moulins des crânes vides.




Petit bé :

DADA NE SIGNIFIE RIEN


Si l'on trouve futile et si l'on ne perd son temps pour un mot qui ne signifie rien...

La première pensée qui tourne dans ces têtes est de l'ordre bactériologique : trouver son origine étymologique, historique ou psychologique, au moins. On apprend dans les journaux que les nègres Krou appellent la queue d'une vache sainte : DADA. Le cube et la mère en une certaine contrée d'Italie : DADA. Un cheval de bois, la nourrice, double affirmation en russe et en roumain : DADA. De savants journalistes y voient un art pour les bébés, d'autres saints jésusapellantlespetitsenfants du jour, le retour à un primitivisme sec et bruyant, bruyant et monotone. On ne construit pas sur un mot la sensibilité; toute construction converge à la perfection qui ennuie, idée stagnante d'un marécage doré, relatif produit humain. L'œuvre d'art ne doit pas être la beauté en elle-même, car elle est morte; ni gaie ni triste, ni claire, ni obscure, réjouir ou maltraiter les individualités en leur servant les gâteaux des auréoles saintes ou les sueurs d'une course cambrée à travers les atmosphères. Une œuvre d'art n'est jamais belle, par décret, objectivement, pour tous. La critique est donc inutile, elle n'existe que subjectivement, pour chacun, et sans le moindre caractère de généralité.

Croit-on avoir trouvé la base psychique commune à toute l'humanité ? L'essai de Jésus et la bible couvrent sous leurs ailes larges et bienveillantes : la merde, les bêtes, les journées. Comment veut-on ordonner le chaos qui constitue cette infinie informe variation : l'homme ? Le principe : « aime ton prochain » est une hypocrisie. « Connais-toi » est une utopie mais plus acceptable car elle contient la méchanceté en elle. Pas de pitié. Il nous reste après le carnage l'espoir d'une humanité purifiée.

Je parle toujours de moi puisque je ne veux convaincre, je n'ai pas le droit d'entraîner d'autres dans mon fleuve, je n'oblige personne à me suivre et tout le monde fait son art à sa façon, s'il connaît le joie montant en flèches vers les couches astrales, ou celle qui descend dans les mines aux fleurs de cadavres et des spasmes fertiles. Stalactites : les chercher partout, dans les crèches agrandies par la douleur, les yeux blancs comme les lièvres des anges.

Ainsi naquit DADA d'un besoin d'indépendance, de méfiance envers la communauté. Ceux qui appartiennent à nous gardent leur liberté. Nous ne reconnaissons aucune théorie. Nous avons assez des académies cubistes et futuristes : laboratoires d'idées formelles. Fait-on l'art pour gagner de l'argent et caresser les gentils bourgeois ? Les rimes sonnent l'assonance des monnaies et l'inflexion glisse le long de la ligne du ventre de profil. Tous les groupements d'artistes ont abouti à cette banque en chevauchant sur diverses comètes. La porte ouverte aux possibilités de se vautrer dans les coussins et la nourriture.

Ici nous jettons l'ancre dans la terre grasse. Ici nous avons le droit de proclamer car nous avons connu les frissons et l'éveil. Revenants ivres d'énergie nous enfonçons le trident dans la chair insoucieuse. Nous sommes ruissellements de malédictions en abondance tropique de végétations vertigineuses, gomme et pluie est notre sueur, nous saignons et brûlons la soif, notre sang est vigueur.

Le cubisme naquit de la simple façon de regarder l'objet : Cézanne peignait une tasse 20 centimètres plus bas que ses yeux, les cubistes la regardent d'en haut, d'autres compliquent l'apparence en faisant une section perpendiculaire et en l'arrangeant sagement à côté. (Je n'oublie pas les créateurs, ni les grandes raisons de la matière qu'ils rendirent définitives.) Le futuriste voit la même tasse en mouvement, une succession d'objet l'un à côté de l'autre agrémentée malicieusement de quelques lignes-forces. Cela n'empêche que la toile soit une bonne ou mauvaise peinture destinée au placement des capitaux intellectuels. Le peintre nouveau crée un monde, dont les éléments sont aussi les moyens, une œuvre sobre et définie, sans argument. L'artiste nouveau proteste : il ne peint plus (reproduction symbolique et illusionniste) mais crée directement en pierre, bois, fer, étain, des rocs, des organismes locomotives pouvant être tournés de tous les côtés par le vent limpide de la sensation momentanée.■

Toute œuvre picturale ou plastique est inutile; qu'il soit un monstre qui fait peur aux esprits serviles, et non douceâtre pour orner les réfectoires des animaux en costumes humains, illustrations de cette triste fable de l'humanité. —

Un tableau est l'art de faire se rencontrer deux lignes géométriquement constatées parallèles, sur une toile, devant nos yeux, dans la réalité d'un monde transposé suivant de nouvelles conditions et possibilités. Ce monde n'est pas spécifié ni défini dans l'œuvre, il appartient dans ses innombrables variations au spectateur. Pour son créateur, il est sans cause et sans théorie.

Ordre = désordre; moi = non-moi; affirmation = négation : rayonnements suprêmes d'un art absolu. Absolu en pureté de chaos cosmique et ordonné, éternel dans la globule seconde sans durée, sans respiration, sans lumière, sans contrôle. J'aime une œuvre ancienne pour sa nouveauté. Il n'y a que le contraste qui nous relie au passé. Les écrivains qui enseignent la morale et discutent ou améliorent la base psychologique ont, à part un désir caché de gagner, une connaissance ridicule de la vie, qu'ils ont classifiée, partagée, canalisée; ils s'entêtent à voir danser les catégories lorsqu'ils battent la mesure. Leurs lecteurs ricanent et continuent : à quoi bon ?

Il y a une littérature qui n'arrive pas jusqu'à la masse vorace. Œuvre de créateurs, sortie d'une vraie nécessité de l'auteur, et pour lui. Connaissance d'un suprême égoïsme, où les bois s'étiolent. ■

Chaque page doit exploser, soit par le sérieux profond et lourd, le tourbillon, le vertige, le nouveau, l'éternel, par la blague écrasante, par l'enthousiasme des principes ou par la façon d'être imprimée. Voilà un monde chancelant qui fuit, fiancé aux grelots de la gamme infernale, voilà de l'autre côté : des hommes nouveaux. Rudes, bondissants, chevaucheurs de hoquets. Voilà un monde mutilé et les médicastres littéraires en mal d'amélioration.


Je vous dis : il n'y a pas de commencement et nous ne tremblons pas, nous ne sommes pas sentimentaux. Nous déchirons, vent furieux, le linge des nuages et des prières, et préparons le grand spectacle du désastre, l'incendie, la décomposition. Préparons la suppression du deuil et remplaçons les larmes par les sirènes tendues d'un continent à l'autre. Pavillons de joie intense et veufs de la tristesse du poison. DADA est l'enseigne de l'abstraction; la réclame et les affaires sont aussi des éléments poétiques.

Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l'organisation sociale : démoraliser partout et jeter la main du ciel en enfer, les yeux de l'enfer au ciel, rétablir la roue féconde d'un cirque universel dans les puissances réelles et la fantaisie de chaque individu.

La philosophie est la question : de quel côté commencer à regarder la vie, dieu, l'idée, ou n'importe quoi d'autre. Tout ce qu'on regarde est faux. Je ne crois pas plus important le résultat relatif, que le choix entre gâteau et cerises après dîner. La façon de regarder vite l'autre côté d'une chose, pour imposer indirectement son opinion, s'appelle dialectique, c'est-à-dire marchander l'esprit des pommes frites, en dansant la méthode autour.

Si je crie :

Idéal, idéal, idéal
Connaissance, connaissance, connaissance,
Boumboum, boumboum, boumboum,


j'ai enregistré assez exactement le progrès, la loi, la morale et toutes les autres belles qualités que différents gens très intelligents ont discutés dans tout des livres, pour arriver, à la fin, à dire que tout de même chacun a dansé d'après son boumboum personnel, et qu'il a raison pour son boumboum, satisfaction de la curiosité maladive; sonnerie privée pour besoins inexplicables; bain; difficultés pécuniaires; estomac avec répercussion sur la vie; autorité de la baguette mystique formulée en bouquet d'orchestre-fantôme aux archets muets, graissés de philtres à base d'ammoniaque animal. Avec le lorgnon bleu d'un ange ils ont fossoyé l'intérieur pour vingt sous d'unanime reconnaissance. ■

Si tous ont raison et si toutes les pilules ne sont que Pink, essayons une fois de ne pas avoir raison. ■

On croit pouvoir expliquer rationnellement, par la pensée, ce qu'il écrit. Mais c'est très relative. La psychanalyse est une maladie dangereuse, endort les penchants anti-réels de l'homme et systématise la bourgeoisie. Il n'y a pas de dernière Vérité. La dialectique est une machine amusante qui nous conduit / d'une manière banale / aux opinions que nous aurions eues de toute façon. Croit-on, par le raffinement minutieux de la logique, avoir démontré la vérité et établi l'exactitude de ses opinions ? Logique serrée par les sens est une maladie organique. Les philosophes aiment ajouter à cet élément : Le pouvoir d'observer. Mais justement cette magnifique qualité de l'esprit est la peuve de son impuissance. On observe, on regarde d'un ou de plusieurs points de vue, on les choisit parmi les millions qui existent. L'expérience est aussi un résultat du hasard et des facultés individuelles. ■

La science me répugne dès qu'elle devient spéculative-système, perd son caractère d'utilité — tellement inutile — mais au moins individuel. Je hais l'objectivité grasse et l'harmonie, cette science qui trouve tout en ordre. Continuez, mes enfants, humanité, gentils bourgeois et journalistes vierges... ■

Je suis contre les systèmes, le plus acceptable des systèmes est celui de n'en avoir par principe aucun. ■

Se compléter, se perfectionner dans sa propre petitesse jusqu'à remplir le vase de son moi, courage de combattre pour et contre la pensée, mystère du pain déclochement subit d'une hélice infernale en lys économiques :




Petit sait :

LA SPONTANÉITÉ DADAISTE

Je nomme je m'enfoutisme l'état d'une vie où chacun garde ses propres conditions, en sachant toutefois respecter les autres individualités, sinon se défendre, le two-step devenant hymne national, magasin de bric-à-brac, T.S.F. téléphone sans fil transmettant les fugues de Bach, réclames lumineuses et affichage pour les bordels, l'orgue diffusant des œillets pour Dieu, tout cela ensemble, et réellement, remplaçant la photographie et le catéchisme unilatéral.

La simplicité active.

L'impuissance de discerner entre les degrés de clarté : lécher la pénombre et flotter dans la grande bouche emplie de miel et d'excrément. Mesurée à l'échelle Éternité, toute action est vaine — (si nous laissons la pensée courir une aventure dont le résultat serait infiniment grotesque — donnée importante pour la connaissance de l'impuissance humaine). Mais si la vie est une mauvaise farce, sans but ni accouchement initial, et parce que nous croyons devoir nous tirer proprement, en chrysantèmes lavés, de l'affaire, nous avons proclamé seule base d'entendement : l'art.

Il n'y a pas l'importance que nous, reîtres de l'esprit, lui prodiguons depuis des siècles. L'art n'afflige personne et ceux qui savent s'y intéresser, recevront de caresses et belle occasion de peupler le pays de leur conversation. L'art est une chose privée, l'artiste le fait pour lui; une œuvre compréhensible est produit de journaliste, et parce qu'il me plaît en ce moment de mélanger ce monstre aux couleurs à l'huile : tube en papier imitant le métal qu'on presse et verse automatiquement, haine lâcheté, vilenie. L'artiste, le poète se réjouit du venin de la masse condensée en un chef de rayon de cette industrie, il est heureux en étant injurié : preuve de son immuabilité. L'auteur, l'artiste loué par les journaux, constante la compréhension de son œuvre : misérable doublure d'un manteau à utilité publique; haillons qui couvrent la brutalité, pissat collaborant à la chaleur d'un animal qui couve les bas instincts. Flasque et insipide chair se multipliant à l'aide des microbes typographiques. Nous avons bousculé le penchant pleurnichard en nous. Toute filtration de cette nature est diarrhée confite. Encourager cet art veut dire la digérer. Il nous faut des œuvres fortes, droites, précises et à jamais incomprises. La logique est une complication. La logique est toujours fausse. Elle tire les fils des notions, paroles, dans leur extérieur formel, vers des bouts, des centres illusoires. Ses chaînes tuent, myriapode énorme asphyxiant l'indépendance.

Marié à la logique, l'art vivrait dans l'inceste, engloutissant, avalant sa propre queue toujours son corps, se forniquant en lui-même et le tempérament deviendrait un cauchemar goudronné de protestantisme, un monument, un tas d'intestins grisâtres et lourds. Mais la souplesse, l'enthousiasme et même la joue de l'injustice, cette petite vérité que nous pratiquons innocents et qui nous rend beaux : nous sommes fins et nos doigts sont malléables et glissent comme les branches de cette plante insinuante et presque liquide; elle précise notre âme, disent les cyniques. C'est aussi un point de vue; mais toutes les fleurs ne sont pas saintes, heureusement, et ce qu'il y a de divin en nous est l'éveil de l'action anti-humaine. Il s'agit ici d'une fleur de papier pour la boutonnière des messieurs qui fréquentent le bal de la vie masquée, cuisine de la grâce, blanches cousines souples ou grasses. Ils trafiquent avec ce que nous avons sélectionné. Contradiction et unité des polaires dans un seul jet, peuvent être vérité. Si l'on tient en tout cas à prononcer cette banalité, appendice d'une moralité libidineuse, mal odorante. La morale atrophie comme tout fléau produit de l'intelligence. Le contrôle de la morale et de la logique nous ont infligé l'impassibilité devant les agents de police — cause de l'esclavage, — rats putrides dont les bourgeois ont plein le ventre, et qui ont infecté les seuls corridors de verre clairs et propres qui restèrent ouverts aux artistes.

Que chaque homme crie : il y a un grand travail destructif, négatif, à accomplir. Balayer, nettoyer. La propreté de l'individu s'affirme après l'état de folie, de folie agressive, complète, d;un monde laissé entre les mains des bandits qui déchirent et détruisent les siècles. Sans but ni dessein, sans organisation : la folie indomptable, la décomposition. Les forts par la parole ou par la force survivront, car ils sont vifs dans la défense, l'agilité des membres et des sentiments flambe sur leurs flancs facettés.

La morale a déterminé la charité et la pitié, deux boules de suif qui ont poussé comme des éléphants, des planètes et qu'on nomme bonnes. Elles n'ont rien de la bonté. La bonté est lucide, claire et décidée, impitoyable envers la compromission et la politique. La moralité est l'infusion du chocolat dans les veines de tous les hommes. Cette tâche n'est pas ordonnée par une force surnaturelle, mais par le trust des marchands d'idées et des accapareurs universitaires. Sentimentalité : en voyant un groupe d'hommes qui se querellent et s'ennuient ils ont inventé le calendrier et le médicament sagesse. En collant des étiquettes, la bataille des philosophes se déchaîna (mercantilisme, balance, mesures méticuleuses et mesquins) et l'on comprit une fois de plus que la pitié est un sentiment, comme la diarrhée en rapport avec le dégoût qui gâte la santé, l'immonde tâche des charognes de compromettre le soleil.

Je proclame l'opposition de toutes les facultés cosmiques à cette blennhorragie d'un soleil putride sorti des usines de la pensée philosophique, la lutte acharnée, avec tous les moyens du




Petit dé :

DÉGOÛT DADAÏSTE


Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; protestation aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu'à présent par le sexe publique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : DADA ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA ; abolition de l'archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice d'une harmonie à l'autre sphère; trajectoire d'une parole jetée comme un disque sonore cri; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste; peler son église du tout accessoire inutile et lourd; cracher comme une cascade lumineuse la pensé désobligeante ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c'est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d'insectes pour le sang bien né, et doré de corps d'archanges, de son âme. Liberté : DADA DADA DADA, hurlement des douleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences : LA VIE.

Contribution du : 27/01/2013 19:23
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...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

Groucho Marx.
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Re : Ceci est un poème... Les explications.
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ACTE I. Scène 2,


Petit tas :

Ceci est un poème, mais d’abord… (où Dada essaie de régler le microphone coincé avant d’amorcer le c… d’une sirène, pour que tout le monde puisse entendre, même au fond…) …

Bonjour à tous et à toutes !

Après avoir posté le manifeste dadaïste de Tristan Tzara en guise de (courte) introduction pour planter le décor, je tiens tout d’abord à remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de lire mon « poème » intitulé « Ceci est un poème » et plus particulièrement toutes celles et ceux qui ont pris le temps, la sincérité et le courage de laisser un commentaire sur leurs impressions de lectures, qu’elles aient été bonnes ou mauvaises, voire même inexistantes…

Pour tout vous dire, au moment de la présentation de ce texte au Comité Editorial d’Oniris, je n’avais pas l’intention de fournir d’explication au sujet de mes intentions d’écriture. Je comptais simplement, comme d’habitude, remercier par mp et de façon individuelle les personnes qui avaient laissé une trace de leur passage en laissant un commentaire sur leur ressenti, et ce faisant, qui m’ont aidé et qui m’aide encore, directement ou indirectement, à progresser dans mon travail écriture…

J’avoue que devant la demande des membres du Comité Editorial, pour le moins sceptique quand à l’accueil de ce texte, de l’accompagner d’explications sur la démarche et sur le mouvement dadaïste, ma première réaction a été de l’être, moi aussi, sceptique, sur l’utilité d’une telle démarche explicative…

En effet, pour avoir personnellement mené cette démarche d’accompagnement d’un texte sur une de mes nouvelles qui pouvait être sujet à polémique ( Les "Arcanes du bang") et pour avoir vu d’autres auteurs ou auteuses (salutation perso à Daphlanote si elle passe par là !) fournir dans la même volonté d’explications des éléments de réflexion très poussés, j’avais été très déçu de voir à quel point les forums de discussions peuvent rester désert, à quelques exceptions près (salutations à Widjet, en passant…), quand il s’agit de parler « littérature » deux secondes et non chiffon… que faire dans ces cas là, pour élever le débat, quand on peut lire, par exemple, que la poésie qui nécessite des "justifications" est signe d'imposture...

Dans un premier temps, devant la singularité de « forme » de ce poème, il a été suggéré une éventuelle parution en « laboniris », mais là encore, même si cette catégorie aurait permis d’éviter les malentendus de lecture par la fourniture obligatoire de la démarche artistique, cela me semblait être un choix par défaut, car en réalité, il n'y a plus rien d'expérimental dans ce genre de traitement...

Ce texte est conçu dans un style d’écriture qui a connu ses heures de gloires il y a presque 100 ans maintenant, le dadaïsme... Ce que ne manque pas de me rappeler, à juste titre, beaucoup de commentateurs…

Mais si après réflexion, j’ai été convaincu de l’utilité de donner des explications sur mes intentions, c’est essentiellement parce que ce qui me gène vraiment, c'est de laisser croire, ou de laisser certains commentateurs faire croire, que je méprise les lecteurs, ce qui est bien sur complètement faux...

Alors c’est vrai, dans mon processus d’écriture, je ne me soucie pas de l’accueil du public. A ce stade, je me focalise seulement sur l’expression de mes impressions personnelle pour que l’œuvre ait le fond et la forme souhaité à la lumière de mes intentions artistiques. Mais si toute cette partie du processus se passe dans l’ombre, à l’abri des regards du lecteur, c’est justement pour pouvoir lui offrir une œuvre « authentique », qui elle, sera capable de séduire ou pas, mais ca c’est un autre problème. Une fois conçue, l’œuvre est autonome. Elle est libre de plaire ou de ne pas plaire. Elle vit de sa propre vie, et parfois meurt de sa propre mort. Non pas que ca ne me concerne plus, bien au contraire, mais disons que cela m’échappe totalement en tant qu’auteur.

Cette partie là se passe entre l’œuvre et le lecteur…

Personnellement, je me fais tout petit, et ensuite, je ramasse récolter les impressions de lecture pour réfléchir à « comment faire mieux la prochaine fois », en fonction des convergences et/ou des discordances entre les ressentis des commentateurs et mes intentions initiales…

Ainsi, il n’y a pas de but de lecture préétabli à l’ensemble des textes. En tous cas, croire que je prends du plaisir à écrire dans le but d’injurier des lecteurs que je méprise, est extrêmement navrant et blessant. D’abord pour les lecteurs ; surtout pour ceux qui apprécient ce genre de textes, mais surtout, blessant et injurieux pour moi-même, ce qui n’est pas rien non plus...

Alors c’est vrai, comme beaucoup de gens taquins, j’aime provoquer, car cela me semble être le meilleur moyen de débattre (dans l'art !) sans les amabilités de circonstances qui consiste sinon à s’échanger de pompeuses congratulations ou à se chercher seulement des poux dans la métrique pendant des heures sans permettre de parler des VRAIS sujets, c'est à dire ceux qui touche l'Existence humaine…

Contribution du : 27/01/2013 19:30
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Re : Ceci est un poème... Les explications.
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NB : Pour les lecteurs pressés de prendre le dernier train, se rendre directement au cinquième post, à l'ACTE I, scène 3 : Explication synthétique des intentions d’écriture...


ACTE I. Scène 2


Petit bé :

L’objet du délit ! (où comme dans la lampe d’Aladin, DADA est une Pompe à pétrole…)...

Avant toute chose, il est intéressant de se documenter en visualisant sur le Diaponiris la forme réelle de l’objet en question…

Ne vous fait-elle pas penser à une certaine lettre de l’alphabet ?...
Non, ce n’est pas un Z qui veut dire Zorro…
En réalité c’est bien un D que cet objet inspire, un D qui veut dire… DADA !!!... C’est fou, non ?...

Bon…

Ceci est donc « une pompe manuelle à pétrole »…

Alors, pourquoi une « pompe manuelle à pétrole », me direz vous, comme sujet et objet d’un poème ? (Car oui, je revendique le terme de poème...)...

Et bien parce que dans la vraie vie, comme la vie Auchan, ou la vie dans la misère, on se réchauffe comme on peu…

Souvent avec du « brut » non raffiné (comme dit Lagomys qui utilise d’excellentes métaphores pour parler de ce texte…) et non du spirituel, très loin des préoccupations « artistiques » qui nous tiraillent et nous font palabrer vous et moi, à longueurs de journées…

Pourtant, c’est important, de pouvoir se réchauffer quand il gèle dehors…

C’est ce qui permet à la vie de se maintenir dans nos tas de viandes gorgés de sang, de sel et d’amertume…

Et quand les températures descendent en dessous de zéro, toute la poétique de la majorité des foyers humains se résume malheureusement à la chaleur contenue dans un poêle à pétrole…

Quand on arrive à ce constat terrible à l’aube du XXI ième siècle, on peut se dire, avec une certaine amertume effectivement, que l’art a globalement échoué dans sa tentative de contact, de rencontre, puis finalement de transcendance énergétique de la condition humaine…

Alors on peut effectivement se demander pourquoi, alors que l’accès à l’art n’a jamais été aussi important, celui-ci ne rentre pas plus aujourd’hui qu’hier dans les chaumières du monde moderne (en tous cas consciemment) et que même si c’est le cas, l’étrange chaleur si particulière, presque mystique, d’une teneur calorique supérieure au feu nucléaire qu’elle dégage, n’arrive toujours pas, malgré tout, à remplacer dans le cœur et l’appareil circulatoire humain la chaleur de synthèse d’un bête poêle à pétrole…

Devant toutes ces interrogations (car comme le dit Artexflow, le mérite est au moins de susciter un débat…), je ne vois pas pourquoi la question de la chaleur humaine et de la chaleur de synthèse ne serait pas plus poétique qu’un soleil couchant, une brosse à reluire, une biche ou un chat qui boit la tasse dans la brume lactée d’un crépuscule naissant ?...

Ce qui me fait bondir quelque fois, même si je devrais être habitué depuis le temps, c’est de voir que beaucoup de personnes, même dans les milieux dit « cultivés », pensent que c’est à cause de l’art moderne, de l’art contemporain et des avants gardes qui les ont engendrés, que le public se désintéresse de l’art.

Il y a certainement une part de vrai dans ce constat.

Pour s’en convaincre, il suffit d’aller à une « exposition » d’art contemporain et de regarder à quel point certains soi-disant artistes se comportent avec l’art et avec le public, c'est-à-dire en prenant une posture de snobisme proche du mépris accompagné d’un discours fumeux plus proche du charlatanisme ésotérique que de la recherche artistique sincère…

Malgré cela, il me semble que les arts modernes ne contiennent pas plus d’escrocs que les arts anciens et certainement autant que d’autres corporations dont je me passerais de fournir une liste qui ne pourrait jamais être exhaustive, faute de temps pour décrire tous les métiers et les occupations qui ont jalonné l’existence humaine depuis sa création. Il y a des escrocs sur terre depuis la nuit des temps et sans rentrer dans des polémiques inutiles, je pense que la plupart des religions actuelles en sont les témoignages les plus parlants. Je reste d’ailleurs persuadé que les véritables escrocs, disons les plus doués, ne sont que rarement ceux que l’on croit…

En effet, quand on me dit que c’est l’art moderne qui éloigne le public des arts en général, je pense personnellement que c’est tout le contraire…

Car si on regarde entre les lignes de l’histoire de l’art, qu’il soit littéraire ou plastique, c’est justement encore et toujours grâce à l’art moderne, que la masse a eu accès à l’art…

En réalité, seul l’art contemporain est vivifiant et calorifique. Les véritables « conserves » pour prendre l’exemple d’un commentateur, ne sont là encore pas celles que l’on croit… mais en réalité le débat ne se situe même pas à ce niveau…

La vraie question, celle qu’il serait intéressant de se poser, c’est pourquoi et comment l’Art a échoué dans sa mission de transfert massif de poétique et donc de chaleur spirituelle à l’ensemble de la société ?…

C'est-à-dire pourquoi l’Art n’est toujours pas, quoi qu’on en dise, et alors même qu’il a imprégné inconsciemment toutes les couches de la société, quelque chose de populaire ?…

Nous arrivons avec cette notion d’art moderne, d’avant-garde et de masse populaire à parler des mouvements artistiques qui ont émergé dans le courant du siècle précédent et l’un des premiers d’entre eux, par son antériorité et son impact, du mouvement Dadaïste… Tout le combat de DADA et de ses disciples (qui n’est pas un véritable mouvement, et qui n’a donc pas de disciples) a été justement, contrairement à ce que croit la majorité de l’opinion d’aujourd’hui, de donner à la masse l’accès à l’art.

Non pas en tant que masse, car pour les dadaïstes la « masse vorace » est comparable à un estomac d’hydre dans lequel l’art ne se dilue pas, mais justement en permettant à chaque individu de développer ses propres opinions et sa propre sensibilité. Dada ne rechigne pas à la subversion et à la provocation, car le but de Dada n’est pas d’être aimer (ce n’est pas un démagogue !) mais bel et bien de toucher le plus grand monde (d’où les techniques de happening et l’utilisation de formules presque publicitaires…) et de permettre à chacun de se positionner, de se forger un esprit critique, de créer ses propres goûts et ses propres vérités en matière d’art, en forçant chacun à se servir de son cerveau personnel et non des idées émises à l’emporte pièce par son notaire, son chef-comptable, son voisin de bureau ou de chambrée ou encore du critique d’art officiel de son immeuble…

Contribution du : 27/01/2013 19:41
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Acte I. Scène 2.


Petit c’est :

Un mouvement de l’art contre l’art (où DADA après s’être écrier comme un grand trait de craie, s’efface avec sa propre éponge sur le tableau noir de l’histoire de l’art…) …


« dada est pour le sans sens ce qui ne signifie pas le non sens.
dada est sans sens comme la nature.
dada est pour la nature et contre l'« art ».
dada est direct comme la nature et cherche à donner à chaque chose sa place essentielle.
dada est pour le sens infini et les moyens définis. »


Comme pour les surréalistes, le mouvement Dadaïste réagit à la montée des nationalismes et aux exaltations guerrières du début du XX ième, qui aboutiront malgré tout à la première guerre mondiale. Pour cela, il rejette violemment toute les formes de rhétoriques et leurs dialectiques trop souvent utilisés comme faire valoir par les nantis ou comme outil de supériorité intellectuelle de classe et de domination des masses, par les puissants (financiers, politiques, marchands d’arts, etc…)…

Pour cela, il apprend à refouler les codes usuels du langage et s’émanciper des chicanes trop réductrices de la raison, pour laisser libre cours à une lecture plus instinctive, sans passer par le filtre de la logique et ainsi pouvoir en libérer tous les sucs, mêmes les plus amers et gouter enfin aux véritables arômes naturels des sens dans leurs saveurs les plus sauvages, mais aussi les plus authentiques…

Je ne vais pas faire un exposé magistral sur l’histoire de Dada et de son existence, ce serait absurde et aller à l’encontre complète de la vision et des intentions de ce mouvement.

Juste peut être, rappeler que les armes de Dada sont l’humour, la passion, l’absurde, l’exaltation de toute chose qui contient en elle-même son propre vide et le sans sens, car au final, Dada à conscience qu’en matière d’art, comme dans la vie, tout est égal à rien. DADA ne se fout de personne, si ce n’est de lui-même, car il est à la fois déprimé et bon vivant…

Mais il est sur le fond, un mouvement qui prône l’émancipation de l’individu par tous les moyens, notamment par le moyen artistique, la paix entre les êtres et les nations, même si pour cela, il utilise pour aiguiser le sens critique des spectateurs, des moyens et des techniques subversives et provocatrices, ce qui au premier abord peut paraître contradictoire…

Toutes ces contradictions, qui en réalité ne le sont pas, sont les fruits logiques et exubérants de la pensée dadaïste, qui justement refuse et rejette toute pensée logique qui aboutit irrémédiablement à des processus de dominations et revendique le droit de cultiver les paradoxes comme certain cultive les roses, ce qui expliquent certainement que les intentions de Dada sont encore mal comprise aujourd’hui, preuve là aussi que Dada, comme tout mouvement artistique jusqu'à ce jour, a échoué dans les missions émancipatrices de masses qu’il s’était certainement fixé, quoi qu’il en dise, secrètement…

Pour répondre par exemple au contexte spécial de l’émergence de Dada et aux remarques sur l’aspect peut être un peu désuet d’un tel courant d’expression, je peux juste dire, que dans ce début de nouveau millénaire, Dada est plus moderne que jamais à mes yeux…

Voilà pourquoi j’ai estimé utile, voire indispensable l’utilisation de cette technique d’expression si particulière et un peu brutale qu’est le Dadaïsme et qui consiste justement à laisser la spontanéité artistique prendre le pas sur la technique et l’esthétique…

Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous quelque part, les produits réfléchis ou ingrats de DADA…

Contribution du : 27/01/2013 19:45
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ACTE I. Scène 3


Petit ah :

Explications synthétique des intentions d’écriture (Où DADA est la onzième lettre de l’alphabet grec, épisème analytique sur un bouclier spartiate, ou encore un microlitre de raison…)


Sur le fond, « Ceci est un poème » est un texte qui "pose le problème de l'essentiel et de l'accessoire".

D'où la forme prise et cette notice qui n'est pas choisi par hasard, puisque l'article proposé est un "accessoire" pour poêles à pétroles...

C'est un objet en plastique, fabriqué de façon industrielle, donc artificiel, qui sert à pomper le pétrole (l'essentiel) stocké dans son bidon pour le transvaser dans un poêle qui va à son tour chauffer nos foyers, aux quatre coins du monde.

En réalité, c'est un peu comme un cœur qui sert à faire circuler le sang et la chaleur, mais sa production, tout en étant universelle, est froide malgré tout, car de synthèse, non naturelle, comme ce poème qui représente l'idée de la littérature et l'aspect artificiel adaptable à toute chose "artistique".

Car il ne faut pas oublier justement, que tout cela, art poétique, littérature, ne sont que des subterfuges qui consistent à ajuster des mots pour qu’ils produisent dans l’imaginaire de l’auditoire, des effets de couleurs, des sons, des images ou des atmosphères utilisés "froidement" pour exprimer artificiellement, c'est à dire par de la technique et une certaine universalité de langage utilisant des codes usuels et des symboles, des beautés ou des émotions humaines souvent indicibles...

Ainsi on peut comparer et renvoyer dos à dos, une notice et un poème. Les deux utilisant une même technique d'écriture comme expression d'un message. Alors, la vrai question, c'est : qu'elle ce qui différencie une notice publicitaire d'un poème ?...

Je n'en sais rien, finalement... Apparemment, ce n'est pas le critère technique puisqu'on peut voir que la technique peut être utilisée aussi bien dans un cas que dans un autre. Et la question ultime, c'est donc : Qu'elle est finalement la définition de l'art, ou sa non définition ?...

Je n'en sais rien, là encore... Mais la définition de l'art se situerait donc plutôt sur le fond...

C'est pour cela que je revendique ce texte non pas comme une farce, mais bien comme un poème (d'où le titre inspiré de la pipe de Magritte, comme l’a relevé Brabant…), qui pose selon moi, les bonnes questions...

D'ailleurs il n'y a peut être pas de réponse quand on cherche à définir l'art, seulement des questions, qui en ouvrent d'autres, qui en ouvrent d'autres, etc... Alors, l'art, c'est peut être se poser des questions, tout simplement... Et la première rejoignant la dernière, la terrible et la douloureuse, l'ultime : A quoi sert l'art, finalement ?...

Pour poser toutes ces questions (et ne pas y répondre à la place du lecteur), ce texte emploie le vide et l'artificialité pour mieux les dénoncer en opposition au Coeur humain qui lui et lui seul, est pourvu de sentiments capables de pomper "l'essentiel" pour fournir de la bonne chaleur ; et sans avoir besoin pour cela, de technique artistique...

C'est effectivement une prise de risque, mais quoi qu'on en dise, le thème de ce poème est le Coeur avec un grand C... Et quoi de mieux que le cœur comme sujet de Poésie... avec un grand P, bien évidemment ?...

Car il faut savoir faire preuve d’auto dérision…

Contribution du : 27/01/2013 19:51
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Acte II, Scène 1

Petit a : Remerciements et réponses individuelles aux commentateurs (où Dada a du bon tabac dans sa tabatière (plus quelques fleurs de sel, effectivement...) et où il partage avec ses amis, car il en a marre de chiquer en solitaire…)




Commentaire de Framato :

« J'ai bien aimé cette "chose" courte qui ne commence vraiment pas comme ce à quoi on s'attendrait d'une poésie. ça m'a fait penser à un mode d'emploi vaguement publicitaire et je me demandais "pourquoi" je lisais ces mots bruts avec intérêt...
Les trois dernières phrases m'ont donné la réponse que "j'espérais" : Accessoire indispensable à votre confort : échanger la littérature contre un peu de chaleur humaine.
Cynisme remarquable, surgit de nulle part, le juste moment où se demander à quoi ça sert tout ça...Tant de choses dans ces trois lignes, tant de froideur dans le descriptif vendeur, j'ai trouvé ça "remarquable". Perso, je choisi aussi l'échange !
Ce qui m'impressionne, c'est que sans cette strophe finale décalée, ce texte n'existerait pas en tant que texte littéraire, encore moins en tant que poésie. Mais deux lignes suffisent (parfois) à changer un regard (ou un monde). »



Salut Framato !... Et merci aussi de le voir comme ça…

Personnellement je pense effectivement que les deux dernières phrases (vers) suffisent à transformer ce texte en poème.

Sans celles-ci, c’est certain, ce texte reste une notice, bêtement et simplement.

Alors, c’est sur aussi, c’est une prise de risque certaine concernant la teneur poétique finale (voir le commentaire de Salamandre, notamment…).

On peut penser que la teneur est faible ou qu’au contraire, le fait même de sa fragilité assumée avec l’aspect artificiel qui est utilisé pour mieux le dénoncer en quelques mots à la fin, la renforce, lui donne un coté authentique et vulnérable, friable, d’une haute teneur poétique…

Une haute teneur poétique finalement, en substance, difficile à obtenir dans un texte court et très difficile à égaler avec une technique d’écriture poétique classique ou plus conventionnelle.

D’ailleurs et au risque de choquer, je pense que beaucoup de textes qui se croient « poèmes » parce qu’ils sont minutieusement travaillés sur la forme, au détriment complet du fond, ne dépasse pas le stade du très bon artisanat et sont, à bien des titres, plus proche au niveau symbolique, de la notice que de la poétique…





Commentaire d’Artexflow :
« Hum...

Votre poème m'évoque assez naturellement ce que je pense de l'art moderne, enfin, de certaines oeuvres d'art moderne. Strictement aucun intérêt, mise à part la conversation qu'elles peuvent engager.Votre poème, à mon avis, serait un excellent point de départ pour un débat sur la poésie, ou la modernité... Mais vous n'avez fait que recopier l'étiquette ou la description internet d'accessoires liés au pétrole (si j'ai demandé à mon ami Google)...
Les deux derniers vers font plus figure d'aphorisme que de texte à proprement parler...
Désolé, ça n'a pas marché pour moi. »




Hum…

Votre commentaire m’évoque assez naturellement ce que je pense d’un commentaire moderne, enfin, de certains commentaires modernes.
Strictement aucun intérêt, mis à part la conversation qu’ils peuvent engager.

Bon, je vous taquine !… Merci Artexflow, pour votre commentaire…

Je suis tout à fait d’accord avec vous quand vous dites, pour faire court, que le seul intérêt de ce texte est la conversation où le débat qu’ils peuvent engager… Je crois que c’est un bon résumé de l’art moderne que de dire que ce n’est pas un art qui produit des réponses (contemplations/béatitudes) mais bel et bien des questions (observations/réflexions)…

Je vois ce que vous voulez dire au sujet des deux phrases qui font plus état d’aphorisme, mais il faut lire ce texte dans une unité entre les « vers » (phrases) empruntés à une véritable notice et les « phrases » (vers) ajoutées comme les deux vers de fin. Ils sont effectivement là pour ponctuer le poème dont ils révèlent la forme et le message, mais ils font malgré tout partie intégrante d’un ensemble qui ne peut pas se lire indépendamment si on veut saisir toute la portée de l’intention.

Par contre je n’ai pas fait que recopier une étiquette, même s’il y a un recopiage qui fait parti du seul aspect technique dadaïste, type collage, indispensable en vue de l’intention, pour renforcer l’aspect artificiel et froid du « texte notice-poème ».

Alors, c’est vrai, il y a effectivement de la récupération de matière première (notice) sans grande valeur poétique intrinsèque, mais c’était nécessaire en vue des objectifs fixés, et puis à coté de cela, il y a aussi du travail d’inspiration personnel avec effectivement les deux phrases aphoristiques de fin, le mot « Kérosène » et surtout l’excellent décasyllabe du vers 4: « Code F1 SH1 00 »…. Mais là, j’avoue que pour aboutir à ce superbe vers, je me suis servi du littré et du sorguel pour ne pas foirer ma métrique, dont pas de quoi être fier, niveau spontanéité…

Pour conclure, sincèrement désolé que ce texte n’est pas fonctionné pour vous cette fois… J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur, parce que moi, personnellement, je ne vous en tiens pas (de rigueur)…

Encore une fois, je comprends tout à fait qu’on puisse ne pas aimer ce genre de chose « moderne », soit, parce tout simplement on n’est pas forcement réceptif à ce genre de saveur (je ne crois pas que ce soit votre cas…) soit plus clairement, parce que mon travail, ici, n’a peut être pas abouti. Rater une cible ou l’objectif que l’on vise, c’est quelque chose qui arrive. C’est dommage, c’est tout…

Tout ce que je peux vous dire pour défendre mon texte et ma démarche, c’est que celui-ci n’est pas une escroquerie ni une imposture, que le projet est murement réfléchi et que les intentions sont sincères ce que, je l’espère vous vous convaincrez par vous-même à la lumière de mes explications.

Ensuite et si malgré tout vous n’accrochez pas, je comprendrais tout à fait, car le résultat n’est peut être tout simplement pas satisfaisant.




Commentaire de Labrisse :
« Je ne suis pas très adepte d'un style « notice d'utilisation », je n'apprécie pas personnellement le « Dada » ou, dixit l’esthète, pour lire des vers il nous faudrait sucer le jus d’une cerise… Tout cela est amusant, mais depuis il en à coulé de l’encre… Tous ces arts paresseux interpellent ma propre inutilité mais il y manque ce fait que pour dépasser la matière il en faut (de la matière)… Bref je ne soutiens pas ce genre d’initiative un peu Duchamp, du Ready made …

L’étiquet’art peux naitre sans moi. Si d’autres trouvent du génie à ne rien faire et à trop bavarder ! »




Et vous avez bien raison de le voir ainsi…

Pas de quoi en faire un fromage, effectivement…

En tous cas votre terme « d’étiquet’art » me plait beaucoup, je ne sais pas si c’est de vous, mais je ne connaissais pas, et autant vous dire que si vous n’avez pas déposé le brevet, je suis preneur ! …

Il a peut être coulé de l’encre depuis les dadaïstes, mais que dire alors, à l’aube du XXI ième siècle, des tonneaux d’eaux teintées à l’eau de rose qui ont été déversé depuis Ronsard, et qui continue à l’être, quand on voit encore bons nombres d’auteurs amateurs sur ce site prêt à se battre en duel à coup d’hexasyllabes et de césures, pour défendre des règles de prosodie et de versification qui étaient en vigueur à l’époque du moyen âge…

Mais pour répondre sur l’emploi d’une expression artistique qui a effectivement connu ses heures de gloire au début du XX ième siècle, je peux dire que cela ne relève pas d’une nostalgie débilitante mais d’une conception des choses bien assumée, car je pense tout simplement, comme je l’ai déjà dit plus haut, que le néo-dadaïsme est plus d’actualité que jamais à l’heure d’aujourd’hui, dans ce monde mondialisé où même les sentiments humains se délocalisent, où tout et rien ne sont plus que de simples opinions, où jour et nuit sont une simple position différente sur le boitier d’un interrupteur, où chacun à un avis savant sur tout, et où un avis, comme un sentiment, peut être changeant comme le vent…

Oui ; une époque où, plus que jamais, chaud et froid souffle en permanence sur nos existence en mosaïques et sur nos têtes en carrelages froids, et où, l’individu, disons son excroissance disgracieuse, a été élevé au rang illusoire de demi-dieu alors qu’il peine en réalité à être à peine la moitié d’un homme.

Le dadaïsme, pour faire simple, est un moyen d’expression violemment contestataire et farouchement individualiste qui se sert des armes de ses ennemis pour mieux les combattre…

On peut penser que la tactique n’est pas la bonne, et c’est certainement vrai jusqu'à présent (la preuve !), mais elle a le mérite d’exister et de ne pas laisser le poète, conscient de sa fonction comme de sa futilité, de ne pas baisser les bras devant l’amer constat…

« Tous ces arts paresseux interpellent ma propre inutilité » :

Oui, c’est de cela qu’il s’agit !...

Car nous sommes tous inutiles et ridicules mais notre inutilité et notre ridicule n’égalera jamais l’inutilité et le ridicule des belles courbes et de l’esthétique creux de l’art béat qui se croit toujours le plus beau quand il se regarde dans un miroir.

Pour ce qui est de la matière, il en faut, je suis d’accord avec vous.

Mais il ne faut pas croire non plus que ce qui ne se voit pas, n’existe pas…

Le spirituel grouille de monde habité. Il y a dans une goutte d’eau, beaucoup plus de vie foisonnante que dans un kilomètre d’hexamètres de n’importe quel poème épique…

Ensuite, je comprends ce que vous dites au sujet de Duchamp et des ready made, mais je ne suis absolument pas d’accord avec vous quand vous parler d’anti matière ou d’arts paresseux.

Pourquoi anti-matière ?... Qu’est ce que la matière, en terme d’art ?... Où se situe t’elle ?...

A l’intérieur du support ?... En dehors ?...

La matière réside t’elle strictement dans le support, ou encore pire, considérez vous le support comme la véritable matière ?...
J’ose espérer que non…

Duchamp s’il cultivait un certain dandysme provocateur et poussait l’art vers l’intellectualisme le plus agaçant était arrivé très vite à la conclusion que l’art n’était pas le produit résultant d’une esthétique universelle irréfutable mais qu’au contraire tout n’était qu’une question de perception.

Même si les arts majeurs nécessitent effectivement une initiation, au-delà de ça, la beauté, comme la vérité, ne peut être que personnelle et subjective… Il n’y a qu’à voir pour s’en convaincre, comment, par exemple, les canons esthétiques de la mode féminine ont évolué selon les époques et fluctuent encore à une vitesse folle entre courbes généreuses et maigreurs pathologiques à chaque génération…

Tout ça pour dire que tout cela, c'est-à-dire les critères esthétiques, n’a pas vraiment de sens… d’où les dadaïstes qui se moquaient du soi-disant « bon sens » (la vrai imposture !) ; d’où Duchamp et la présentation de son célèbre Urinoir sous le titre de « Fontaine » lors de l’exposition de la société des artistes indépendants à New-York en 1917, qui, tout en respectant les critères esthétiques (intentionnellement très larges) soumis par les organisateurs lors de l’exposition fit scandale et fut finalement rejeté par ceux-ci malgré tout.

En faisant cela, Duchamp, par provocation, nous interroge sur notre rapport aux choses en général et sur notre rapport à l’art en particulier. Il prouve aussi, que, plus que l’objet lui-même, qui finalement n’est porteur de rien par nature, c’est uniquement le regard que l’on porte sur l’objet qui le charge, voire le surcharge de beauté, d’intérêt, de fonction et de sens…

Selon moi, c'est justement grâce à Duchamp et à des gens comme lui, qu'aujourd'hui l'art est accessible au grand public, et surtout aux masses populaires, qui jusque là, n'avait pas du tout accès à la culture, ce qu'on a tendance à oublier si on ne regarde pas entre les lignes de l'histoire de l'art... ce ne sont pas les Médicis ou les grands mécènes de la renaissance qui ont popularisé l'art ; eux au contraire, se foutaient du peuple comme d’une guigne et se servaient de l’art seulement pour se distraire, faire rayonner leurs renoms, et asseoir leurs pouvoirs et celui de l'église sur l’ensemble de la société…

Ce sont bel et bien des gens comme les romantiques dans la théorie, puis les surréalistes en pratique, qui ont permis à la masse d’avoir accès à l’art grâce à des courants artistiques progressistes qui se fixaient aussi, en plus des innovations artistiques, des objectifs sociétaux de libération des classes et des revendications de justice sociale qui dépassaient largement le cadre restreint de l’art.

J'aime bien dire que Duchamp a littéralement "dynamité" l'art.

Grâce à ce "dynamitage", l'art est devenu accessible à toutes sortes de gens, et notamment aux catégories qui n'avaient jusque là aucun accès direct à la culture. Jusque là celle-ci se vivait en cercle privé de gens aisé pour la plupart.

L'art était réservé à l'élite, qui variait selon les époques : la noblesse et le clergé à la renaissance et aux moyen-âge, la grande bourgeoisie ou les marchands et amateurs d'art éclairé pour les romantiques et les impressionnistes... A l'époque, même si on parlait beaucoup d'art, peu de gens du peuple pouvait l'aborder de près...

Avec les surréalistes et leur impact sur la libération des moeurs ainsi que sur l'émancipation "artistique" de l'individu, non seulement l'art rentrait partout, dans les foyers, les champs et les usines, mais en plus n'importe qui pouvait, à partir de ce moment, s'engager dans un processus artistique, chose complètement d'actualité désormais, avec ses bons et ses mauvais côtés...

Personnellement, moi qui suis issu d'un milieu prolétaire, s'il n'y avait pas eu Picasso, Duchamp ou de Chirico, je pense que je n'aurais jamais connu Raphaël, El Greco ou Boticelli...

Pour ce qui est de mon scepticisme sur "l'art pour le plus grand nombre", ce n'est pas par rapport à son coté "populaire"(pour moi ce n'est pas péjoratif... le terme "variété", si !... Comme tout ce qui crétinise le grand nombre justement, pour des raisons quoi qu'on en dise, idéologiques...), ni pour un problème de classes sociales ou d'intellect...

C'est que selon moi, l'art est la seule valeur universelle qui ne peut malheureusement pas se diluer dans la masse, tout simplement parce que la sensibilité n'est pas universelle et bel et bien différente chez chacun d'entre nous, selon le temps, les humeurs et les vents ascendants...

Pour en finir avec le mythe Duchamp, je conseille à chacun d’oublier ses préjugés sur l’artiste et ne pas trop se focaliser sur « l’urinoir » ou même les ready-made, et je renvoie ses plus fervents détracteurs étudier avec plus d’attention, sa vision de l’art et surtout, l’ensemble de ses œuvres, pour qu’ils jugent sur pièces et qu’ils argumentent ensuite sur l’éventualité d’un art feignant ou imposteur…

D’ailleurs, si la plupart des artistes contemporains font ce qu’ils font de leurs « arts », il faut quand même comprendre que ce n’est pas par « fainéantise », mais bien par intention…

Si on veut parler de véritable fainéantise, c'est-à-dire de paresse dans le travail à accomplir, on peut effectivement parler de tous les artistes repus de gloire et d’argent. Comme par exemple Picasso qui ne cachait par, dans les dernières années de sa vie, vendre uniquement sa « signature »… et d’ailleurs peut être, avec un certain cynisme, avait-il raison, puisqu’elle s’achetait si bien et si cher…

Encore plus loin, on pourrait aussi parler des peintres de la renaissance qui une fois connu et croulant sous le poids des commandes, dirigeaient de véritables « usines à arts » ou les jeunes apprentis avaient le soin de réaliser l’intégralité du gros œuvre du tableau de maitre…

En littérature, les exemples de fainéantise sont nombreux aussi… On pourrait parler par exemple, de ces nombreux écrivains à succès, hémiplégiques ou non, qui se servent de « nègres » pour écrire leurs navets, sans parler de ceux qui n’en ont pas besoin tellement leur style d’écriture est basique et que, le monde marchant toujours à l’envers, cette médiocrité stylistique est gage assuré de leurs succès de ventes…

Duchamp, les dadaïstes, comme les autres artistes d’autres avant-gardes, ne sont pas des paresseux qui savent seulement « bavarder ». Bavarder n’est d’ailleurs pas compatible avec la paresse, surtout dans l’art oratoire (car on ne fait pas du tricot, ici, n’est ce pas ?...), et la paresse des dadaïstes n’est pas de la fainéantise, mais simplement de la conviction…

En réalité la matière de l’art, n’est pas palpable… C’est un magma indissociable des intentions…

Sur la toile ou sur le papier, si l’on réduit à son strict minimum la seule composante matérielle de l’œuvre, qu’est ce qu’il reste ?...

A peine quelques grammes de fibres végétales et quelques décilitres à quelques litres (pour les tableaux ou les romans fleuves…) de liquides noirs ou colorés…

Où est la matière de l’art la dedans ?...

La matière est au-delà, elle plane entre l’auteur et le lecteur, entre le peintre et le spectateur. Elle se déplace constamment entre ses deux univers réuni par une force neutre, représenté par l’œuvre, comme un nuage entre deux montagnes qui se chevauchent ou se cognent en permanence dans un ciel aussi pur que le silence, jusqu'à ce que, parfois, quelques éclairs viennent donner vie à ce paysage certes attendrissant, mais toujours très monotone…

D’ailleurs, si je veux contempler du beau, je n’ai pas besoin d’écrire ou de peindre…

J’ai juste à ouvrir la fenêtre à l’aurore et regarder l’astre céleste éclairer graduellement mon jardin…

Mais selon moi, l’art est expression avant d’être contemplation…
Alors qui peut prétendre avoir inventé la machine à peser la matière artistique, à calibrer le poids percutant de l’expression, à jauger la beauté d’un style ou d’une composition, à quantifier le jus cérébral que l’on peut extraire d’une œuvre, après plusieurs pressions ?…

Quel est le grand fou ou l’imbuvable prétentieux qui pourra me dire que tel artiste est feignant et que tel art est plus « travailleur » que tel autre ?

Je crois qu’il faudrait qu’ici, chacun redescende sur terre… Et se laisse dégonfler les chevilles… Personne ici, et j’ose le dire, ne peut juger Duchamp ou des artistes similaires, car tout simplement personne n’a atteint un tel niveau artistique…. Je crois qu’il faut se contenter de parler de mon travail d’amateur uniquement…




Commentaire de Rosebud :

« on peut faire d'un urinoir une oeuvre d'art, mais on ne peut pas faire un poème simplement en assemblant de bric et de broc des mots et des sigles en espérant que cela produise un effet émouvant. Je ne trouve cela ni drôle, ni poétique, ni dada, ni rien. »



Alors mon but est atteint (comme la tarte !),
Voici la définition même du Dadaïsme par Hans Harp :

Dada est comme vos espoirs : rien.
Comme votre paradis : rien.
Comme vos idoles : rien.
Comme vos hommes politiques : rien.
Comme vos artistes : rien.
Comme vos religions : rien.

Si ce texte n’est même pas rien, le résultat est au-delà de mes espérances…

Ca va être difficile de faire mieux, la prochaine fois…

Plus sérieusement, et pour commencer merci à vous Rosebud pour votre commentaire…

Alors si ce texte n’est ni Dada, ni rien, qu’est ce qu’il est ?...

Mauvais ?...

Vous pouvez le dire, il ne faut pas avoir peur…

Et surtout le fait de le dire et de l’argumenter me servira toujours, c’est important aussi les commentaires négatifs, ça sert à avancer et à s’améliorer, surtout s’ils sont constructifs !...

Ce qui me gêne, ou plutôt ce qui me plait en réalité, c’est le fait que vous n’ayez défini vos impressions sur ce texte seulement que par des négations, ce qui me semble déjà preuve
d’un certain succès que Dada justement, ne rechignerai pas…

Mais, plus sérieusement, je pense qu’en faisant cela votre intention étais de dire que ce texte est « du n’importe quoi » pour vous, ce qui est mal connaitre mes intentions à moi…

Ou disons de dire pour simplifier que ce texte n’a pas de sens et n’a pas non plus de non sens d’un point de vue poétique ou artistique. Là encore, c’est votre droit de lecteur.

Personnellement j’ai par exemple du mal à comprendre vos intentions de commentateurs, alors je comprends que vous ayez du mal à comprendre mes intentions d’écriture !

Le courant n’est pas passé à travers l’œuvre, tant pis.

C’était raté, en ce qui vous concerne. A moi, maintenant, de réfléchir à tout ça…

Comme je n’ai pas d’arguments techniques pour m’expliquer en quoi j’ai tord, je dirais que sur ce cas bien précis, c’est vous qui avez tord.

D’abord parce que le poème n’est pas composé de brics et de brocs. Voir plus haut les explications à ce sujet, si ça vous intéresse vraiment.

De plus et encore une fois, sur le fond, il possède un thème (le cœur et la chaleur) dont littéralement, l’aspect de l’image poétique dans son universalité symbolique n’est plus à démontrer depuis l’utilisation de l’écriture et qu’il a comme forme, non pas de la prose, mais un retour à la ligne après chaque phrases ce qui constitue une structure en vers, même si ceux-ci , je vous l’accorde, sont particulièrement libres…

En réalité la difficulté de ce texte c’est qu’il fait réagir de façon épidermique et qu’au plus on est cultivé ou pseudo-lettré au moins on va sait par quel bout le prendre, car il est étranger
à toute forme structurelle technique, rhétorique ou esthétique auquel un spécialiste en « licence poétique » est habitué et où il pourrait se raccrocher…





Commentaire de Salamandre :

« Peut-on tout mettre sur le dos des dadas ?

Tout ce qui n'est pas attendu est-il dada ? Une annonce est-elle de la littérature ?

Plutôt qu'un poème je dirais une fulgurance, dire pas mal en très peu.

Je n'ai pas trouvé beaucoup d'esprit poétique ici mais dans l'idée, le concept, oui, c'est intéressant. »




Salut Salamandre !...

C’est toujours un plaisir d’avoir tes ressentis de lecture, même si en ce moment, je ne remporte pas un franc succès dans mes essais…

Merci pour l’idée et le concept et pour répondre à tes interrogations, je vais tenter les « quatre à la suite », comme dirait Julien Lepers, même si comme les trois mousquetaires, qui étaient quatre en réalité, les questions ici sont seulement au nombre de trois...

1) « Peut-on tout mettre sur le dos des dadas ? »
Oui… Si Dada est un âne, un mulet, un dromadaire ou toute
autre chose capable de transporter une charge plus lourde qu’elle.

2) « Tout ce qui n'est pas attendu est-il dada ?»
Non. Mais tout ce qui est Dada doit être inattendu. Opinion, qui vaut ce qui veau, mais qui n’est pas plus mauvais selon moi, comme critère artistique que le nombre de poils oméga d’une brosse à reluire où l’octogonalité parfaite d’un rayon de miel sous le soleil couchant.

3) « Une annonce est-elle de la littérature ? »
Ca, ca me parait une excellente question :

Sans hésiter, je dirais non. Mais en hésitant, je dirais est ce que la littérature vaut mieux qu’une annonce, c'est-à-dire est ce que la littérature est elle autre chose qu’une annonce, finalement, et si oui, est elle quelque chose de mieux, c'est-à-dire au sens profitable pour le genre humain, comme on l’entend vulgairement ?...

En hésitant un peu plus encore, et pour montrer que je réfléchis beaucoup avant de parler, même pour dire des banalités comme tout le monde, je dirais d’abord que ça dépend de la littérature, parce qu’il y a déjà des tas d’annonces mais il y a des talus de littératures, à perte de vue, et ensuite, je répondrais quand même non, effectivement, pour ceux qui se rappelle de la question…





Commentaire de Brabant :
« Bonjour Larivière,


Eh ben voilà ! C'est pas compliqué que de faire de l'anti-Larivière...
par Larivière lui-même. Beaucoup d'humour voire d'autodérision.

C'est un bon combustible le papier et on peut mettre ses états d'âme au placard
quand on en en a marre (lol), pas sûr que l'on gagne à l'échanger ;
c'est que ça refroidit vite, la chaleur humaine au vent de la girouette !

J'ai bien compris, Ceci n'est pas une pipe.
De quoi se marrer, mais pas de quoi prendre son pied tout de même, hein ? Larivière ! Lol :)D


Je ne suis pas certain que tu t'attendais à être évalué. Me trompé-je ?


:))))) »



Héhé !... Bonjour Brabant !… Toutafé !...

Je pense en effet que ce sont les sensations de lecture de Framato, de Jaimme, d'Aldenor, de Lagomys, mais aussi les tiennes, qui se rapproche le plus de mes « intentions » d’écriture sur ce petit texte…

Bien évidemment, je ne m’attendais pas à être « évalué », comme tu dis…

Bien qu’en réalité, je m’attendais à récolter nombres de « très faible » (ou apparentés) qui m’auraient fait un beau manteau tout chaud pour être habillé pour l’hiver…

A ce stade là de subjectivité, les évaluations chiffrés ne veulent pas dire grand-chose d’autres qu’un ressenti personnel et je ne suis pas plus étonné de voir fleurir les « très faible » sur ce genre de texte que de voir pousser comme des champignons les « exceptionnels » après chaque publication d’un sonnet qui respecte rigoureusement la métrique et la prosodie classique.

La petite surprise, disons le petit miracle (soyons fous de mystique !), c’est d’avoir quelques évaluations positives, et même très positives, preuves que même un message qui peut paraitre compliqué, peut passer parfaitement chez certaines personnes, ce qui prouve aussi s’il était encore nécessaire de le prouver, la grande part de subjectivité qui règne dans le monde infini et pourtant microbien de la poétique…

A vrai dire, c’est pour cette subjectivité assumée que j’écris encore et que je trouve encore, le plaisir de le faire…

Oui, tu as raison encore, il y a beaucoup d’auto-dérision dans ce poème… Je suis content que tu le remarques et que tu t’y arrêtes. C’est une part importante de ma démarche et, Dada, avec lequel quand même, je suis en désaccord sur de nombreux points, ne viendra pas ici me contredire…

Un petit mot pour finir, pour te remercier d’avoir relevé le clin d’œil au tableau « Ceci n’est pas une pipe » de Magritte dans le titre de ce « poème »… J’ai choisi ce clin d’œil volontaire, car les intentions sur le rapport œuvre-perception me semblait assez proche de celle de Magritte, sauf qu’ici le sens est inversé…





Commentaires de Marite et de Pizzicato (modérés)

Je ne commenterais pas ces commentaires, puisqu’ils ont été modérés. Juste dire à Marite et Pizzicato que j’ai eu la chance de passer avant la modération et que j’ai pu prendre connaissance de leurs « ressentis»… Je les remercie d’être passé par là, d’avoir lu et d’avoir tenté de dire (peut être un peu trop « impulsivement ») et dans tous les cas, je suis d’accord pour discuter sur leurs points de vue s’ils estiment que cela en vaut la peine, et ce, dans un esprit de totale cordialité…





Commentaire de Lenni :

« J’ai lu certains de vos textes qui ont été notés Ils sont pour moi d'un accès difficile"ceci est un poème" m'est totalement incompréhensible
Le commentaire de Brabant m'a un peu éclairé
Je ne note pas Bien cordialement Leni »



Bien cordialement, également…

Merci à vous d’être passé, Leni, et d’avoir noté vos impressions ou plutôt vos non-impressions de lecture, car cela se respecte autant que des impressions…

C’est juste un peu plus difficile pour s’améliorer en tant qu’auteur, mais ca, c’est mon problème et vous n’y êtes absolument pour rien. Je ne peux quand même pas vous demander d’inventer…

Ca serait pire…

Une prochaine fois peut être ?... En tous cas, au plaisir de vous lire et merci pour votre sincérité…





Commentaire de Jaimme :

L'idée, plus encore l'état d'âme ici, fait l'œuvre. Mais après le maître d'œuvre, il y a le maître d'ouvrage et là les deux ont fait fort. Quand je vois un code s'afficher sur un truc qui devrait fonctionner c'est toujours pour me dire qu'il y a un dysfonctionnement. C'est ainsi que je lis ce "vers": la pompe est là, le chaleur devrait arriver au cœur... Mais...
Oui, rien ne vaut la vraie chaleur humaine. Rien.
Un poème qui a pris la non-forme d'un poème et qui, pour moi, délivre un vrai cri. C'est donc un poème puisqu'il ne suit pas les formes classiques de la prose et frappe au cœur. »




Merci, Jaimme, d’avoir laissé un commentaire sur ce texte !

Je crois que, de façon globale, tu en saisis assez bien, l’essentiel des intentions.

Grace à toi, je peux parler de mon excellent Déca quarante-quatre carats :

Code FS1 H1 00… (Je l’ai appris par cœur tellement que c’est beau !...)…

Pour la petite histoire, il y a quelques années, j’avais un poêle à pétrole électronique qui affichait ce message quand le pétrole ne circulait plus…

Comme tu l’a deviné, ce « vers » informe d’un dysfonctionnement. Celui de quelque chose d’essentiel qui ne circule plus.

Alors c’est vrai que je ne suis pas spécialement optimiste et peut être déjà vieux jeu, mais je trouve que, dans notre société de consommation actuelle, où le consumérisme et le superflu ont largement dépassé le stade du dogme pour s’inscrire directement dans le génome humain, il y a, effectivement, des choses essentielles qui ne circulent plus…

Pourtant, nous sommes d’accord… Rien ne vaut la chaleur humaine…

Tout le reste, ce n’est que de la littérature… Tes deux dernières phrases renvoient directement à mes explications Acte I, scène 2, petit bé… Au plaisir de te lire !...






Commentaire d’Aldenor :

« Au départ je ne voyais pas bien l’intérêt de ce poème. C’est tellement déjà-fait comme démarche, le ready-made. Démarche en soi intéressante bien entendu ; que tout puisse être perçu comme un poème, y compris un avis pour une pompe.
Ceci dit, les dernières lignes « Échange littérature / contre chaleur humaine » amènent une note différente. A ce compte, ce n’est plus un ready-made ou un texte purement dadaïste. Mais alors l’intro est trompeuse.
Ceci dit bis, le message sous-jacent du dadaïsme pourrait bien en somme être celui-là,
couper le cou de la littérature pour laisser paraitre l’homme. »



Merci Aldenor pour ton commentaire !...

Effectivement, le ready made ou la technique du collage n’est pas nouveau et a été usité à rallonge…

Mais que dire alors des allégories pieuses des peintres de la renaissance qui saturent jusqu'à l’écœurement mystique tout l’univers de l’art pictural du XIV et XV siècle occidental ?....

Que dire des petit Jésus, de la vierge marie et des Saint-Jean Baptiste peint par centaines par Raphaël ? Pauvreté d’imagination de l’artiste ?... je ne crois pas… Canons idéologiques et spirituels de l’époque et aussi poids pesant d’une réalité plus terre à terre des commandes et du marché de l’art, certainement !...

Pour en revenir au texte, je suis d’accord avec toi, l’intro est trompeuse, ou plus simplement maladroite et inutile (ce qui rejoint aussi le commentaire touchant de Lagomys). Je regrette d’avoir mis cet incipit, car ça parasite le message et lui enlève de la force, comme souvent avec les nota bene explicatifs…

Mais, effectivement, pour suivre le déroulement de ta pensée, je pense que le message sous-jacent du dadaïsme est de couper le cou à toute forme de dogmes, d’arts, de codes, de tabous, de techniques et même de sciences qui étouffent, consciemment ou non, l’Homme et l’humanité sous ses tonnes de savoirs dans tous les cas toujours parcellaires, car pourvu d’une grande part de subjectivité, friable en fonction des mœurs et du « calibrage esthétique » de l’époque, des connaissances du moment et des avancées technologiques contextuelles …

Ainsi Dada ne vieillit pas, il est intemporel, n’ayant aucun sens ni aucune logique factice ou factuelle, il peut juste être de mauvais gout et donner mal à la tête, comme le beaujolais nouveau, et avoir, en plus du sel et de l’amertume de son temps, un léger gout de fruits rouges ou de bananes…






Commentaire de Kie :

« Depuis la fin du XIXè siècle se pose avec une acuité croissante la question de l’art en conserve.
Avec modération, mais j’en consomme… Et aussi avec beaucoup de prudence.
Possède-t-il réellement les vertus « calorifiques » de celui qui avait été majoritairement cultivé jusque là ? (Puisque vous parlez de chaleur humaine, honorable Larivière, et que vous ne parlez finalement que de cela). »




Bonjour Kie !... Je vous remercie pour votre commentaire, même si je vous l’avoue, j’ai encore du mal à capter l’intégralité de votre ressenti dans vos (courts) propos, mais peut être qu’à ce propos, d’ailleurs, nous sommes quittes…

Sinon, bien sur que vous avez raison !... Dali disait que Jésus était du fromage, (c’est pour ca qu’il peignait des montres molles…), et bien merci de votre réflexion car grâce à elle, nous pouvons dire touts les deux que l’Art avec un grand A n’est qu’une boite de conserve !…

A partir de ce postulat, on peut effectivement discuter des heures par la suite pour savoir qui a le plus beau pot et qu’elle est la conserve la mieux conservé, mais au final, on peut dire que peut importe l’ivresse ; une fois le flacon vide, après le dégrisement, il reste toujours la conserve !...

Pour être sérieux deux minutes et pour vous répondre puisque vous avez pris le temps de donner vos (sibyllines) impressions ce dont je vous suis sincèrement reconnaissant, je vous dirais que la question que je me pose dans ce poème, dépasse largement le conditionnement de l’art, quel qu’il soit, mais bien au-delà de ça, l’intérêt de la poésie, l’intérêt de la littérature, et encore au-delà, l’intérêt de l’art lui-même. C’est pour cela que j’ai choisi cette forme inesthétique au possible.

Si j’avais voulu critiquer seulement la prosodie poétique et la versification classique j’aurais réalisé ce texte dans une métrique parfaite (Ce n’est pas très compliqué, bien que ce ne soit pas si simple ; c’est long, c’est du travail de longue haleine, mais j’en aurais pris le temps…) car réaliser ce texte insipide dans une métrique parfaite aurait accentué le contraste entre la richesse de la forme et la vacuité du fond… mais ce n’est pas cela que je voulais exprimer !…

Que les amateurs de poésies classiques se rassurent et baissent leurs armes. Je viens en paix, pour tous les peuples de la planète Poyézie... Et si je suis en guerre, ma seule arme est une banane à piston…

Contrairement à la rumeur publique, Je n’ai rien contre les classiques. La poésie classique, n’est juste pas ma tasse de thé poétique. J’aime certains auteurs du moyen-âge comme Du Bellay ou Rabelais, l’un et l’autre pour des raisons complètement différentes…

Etrangement je n’aime pas spécialement François Villon et j’avoue que Ronsard, qui est un grand poète, me laisse complètement de marbre…

Je ne pourrais pas donner d’impressions de lectures de Boileau ou de Malherbes que je ne connais pas assez.

Chez les pré-romantiques, Chenier malgré la beauté et la profondeur du style et de l’émotion, m’ennuie comme peut le faire souvent Chateaubriand, car je les sens tous deux empêtrés dans leurs mélancolies de classes et leurs égocentrismes déplacés pour l’époque. Epoque agité et sanglante, qui, à regret, à faire perdre la tête, au sens propre, à l’un et la richesse à l’autre…

Dans cette époque trouble, seul un anglais : William Blake, semble sortir du lot commun en fouillant enfin la terre, le ciel et l’enfer, sans se soucier des dégâts engendrés ni de l’apparence ; il laisse la mystique et la beauté se brûler au grand jour de leurs contradictions respectives, les labourant de ses vertiges monstrueux et de ses visions prémonitoires qu’il ne dissimule déjà presque plus sous le vernis de la métrique et de la prosodie usuelle…

Höderlin est un cas à part. Chez les romantiques, De Vigny et Lamartine sont beaux et on les remercie… Victor Hugo est beau aussi, et c’est un vrai maître, un génie du verbe qui restera à jamais inégalé, mais une fois qu’on a dit ça, on peut laisser la parole aux journaux qui écrivent des banalités sur la vie et les mœurs des gens célèbres.

A cette époque de néo-romantisme, c'est-à-dire à la charnière entre classique et moderne, nous sommes obligé de nous arrêter sur le grand Charles Baudelaire, un des grands rois, peut être le vrai roi des poètes … Baudelaire soulève les jupons des bonnes mœurs et de la poésie classique mais, peut être déjà trop en avance sur son temps et pris de nausées devant ce qu’il découvre, il n’ose pas encore lui arracher ses habits lourds à l’esthétique obsolètes et aux contraintes étouffantes, laissant le pur sensoriel flotter entre deux eaux, la respiration bloqué entre le vrai et le beau, comme les crinolines et les bustiers étouffaient et bloquaient la respiration de ces dames d’antan…

C’est dommage parce que ce faisant, il choisit de rester, par confort bourgeois probablement, dans le fantastique pittoresque et le macabre d’académie au lieu de livrer de nouvelles terres fumantes et sulfureuses à la poésie…

Ensuite, alors, le symbolisme pointe son nez renifleur de parfums maudits et d’énigmes qui jaillira plus tard sur le monde intérieur de l’imaginaire et de la psychologie ; avec lui arrive dans une époque trouble où l’agitation sociale et les conservatismes les plus abjects amènent déjà l’Europe au bord du chaos moral et à la décadence artistique, le poète qui ose enfin franchir le Rubicon, Arthur Rimbaud, le vrai roi des poètes, c'est-à-dire le roi condamné à être prince déchu d’une académie poétique qui reste une farce…

J’ai comme beaucoup, peut être, commencé à apprécier la poésie pour ce qu’elle est véritablement dans son essence, c'est-à-dire une révolte émancipatrice sur mes propres schémas de pensées alors en pleines mutations adolescentes, une ambivalence déchirante entre le nécessaire désacralisé et le superflu devenu nécessaire, un combat permanent entre anges et démons, mais aussi un havre de paix et de merveille ouvrant sur de nouvelles parcelles de ciels jusque là seulement entraperçu, justement, grâce à la poésie d’Arthur Rimbaud…

Suive ensuite une flopée de poètes modernes qu'il serait long et inutile de citer… Mes goûts étant plutôt affichés vers les surréalistes, pour ceux qui ne l’auraient pas encore bien compris, d’ailleurs plus les surréalistes « apparentés » que les surréalistes « canal historique »…

Cette longue digression, comme une lampe-baladeuse passé rapidement sur la poésie française du moyen-âge à nos jours, seulement pour expliquer mes goûts et redire que ce texte n’a rien à voir entre une guerre entre classique et moderne.

En réalité l’intention de ce texte dépasse largement le cadre de la simple forme de l’art mais bien l’utilité de l’art lui-même.
Mon intention était de renvoyer dos à dos toute technique d’expression artistique pour son aspect « artificiel » et « illusionniste », quel que soit la forme, l’ouvrage, la métrique, le langage, les codes, le matériau employé…

Ceci dit, et pour reprendre votre exemple, personnellement, il n’y a peut être aucune vertu calorifique dans l’art en conserve, on peut même dire qu’il y a même un gout insipide dans la « cuisine » des produits surgelés, et même quelques dangers de botulisme dans les conserves mal préparées, mais j’avoue que les cuisines majoritairement employé jusque là comme vous dites, bien qu’excellentes et très nutritives, sont parfois un peu bourratives…

De plus, j’avoue qu’à force d’être réchauffé dans les mêmes plats, je trouve que le fond des casseroles commence à accrocher sérieusement… En réalité, même issues des meilleurs fourneaux, ce genre de préparations me laisse un gout de rance et de soupe froide qui, une fois en bouche, est bien difficile à oublier…

Sinon oui, vous avez raison, la chaleur, je ne parle que de cela… Je suis un boulémique de chaleur humaine. Je pense d’ailleurs que l’art doit lutter perpétuellement contre lui-même et savoir parfois s’immoler radicalement, pour ne pas perdre ses authentiques vertus calorifiques… La chaleur humaine, ca vaut bien d’autres addictions, il me semble…

Et puis, il faut vivre avec son temps…

Ce n’est ni moi, ni Duchamp, ni Dada, ni Wharol, ni le pop-art, ni d’autres courants artistiques contemporains qui ont inventé l’art en conserve, ce sont d'abord les religieux de tout poils, avec leurs icônes et leurs histoires de Dieu pour enfants de moins de sept ans, puis les politiques pour que la masse marche mieux à l’unisson au son des tambours et du canon, et puis ensuite bien évidemment les financiers de l’industrie marchande…

Actuellement, le consumérisme est de mise et nous montre constamment le chemin, délocalisant outils de travails et sentiments humains à tour de bras, sans le moindre état d’âme… Alors on peut toujours faire sa tambouille poétique en autarcie dans sa cuisine, il n’empêche que le monde tout autour continue de tourner à coups d’industrie agro-alimentaire, d’économie de marché et de slogans publicitaires…

A la différence de Wharol, qui avait une vision assez « individuelle » de tout cela et qui s’accommodait assez bien, avec un certain cynisme lucide, des plats reproductibles et aseptisés de son époque, personnellement, je ne me sers des conserves que pour mieux les dénoncer…






Commentaire de Lagomys :

« Bonjour Larivière

À la première lecture, dans les barbouillis de Noël, votre encart racoleur m'a laissé perplexe : on est passé à autre chose… effet subliminal → on y revient : "hum, gros ressort de l'épate !", salut !… ça trotte… "un auteur pour qui ont déjà sonné les trompettes de la renommée ne peut pas avoir cliqué des conneries !" (la notoriété, ça donne une longueur d'avance) : on y retourne, on creuse (entre pétrole et gaz de schiste comme dirait une connaissance)… on y voit plus clair ¤ ¿ !

D'abord le titre insolite, "ceci est un poème" : ben ça, si c'est pas de la réclame ! Mais de quoi nous fait-il l'article ?

… à l'heure de la high tech, d'une insignifiante pompe à fioul (4,58 € sur le bon coin) !!! Oui, mais… une pompe à main ! Le minima ! Même pas à pile ! Qui réamorce not' bon p'tit confort quand dehors ça caille pour la "racaille"… c'est ça qu'on nous vend ?

Tiens, deux vers substantiels en surbrillance, là où se trouve tou(s)(te) l'essence… merde alors, mais oui, c'est une pompe à ventricules qu'il cherche à nous refourguer, le camelot !... qu'il veut nous merchandiser, à nous les vis sans fin de l'écriture fossile des années pétrole!

L'Amour comme carburant, un sourire plutôt que du blabla : vendu !

Moi qui me préserve au maximum des séductions mercantiles, je me suis fait avoir par le marketing poétique : cible atteinte !

Pour la bonne cause…

"Ceci est un poème" : oui, tant que la poésie sera belle, sibylline ou symbolique !

Seul résidu du raffinage : l'incipit qui goudronne un peu la bonne idée…

(Le titre : très bien) + (le produit : très bien) + (le packaging : très bien) = exceptionnel !

Merci à vous,

Lagomys, bête à poil défibrillée »



Bonjour Lagomys !...

Merci beaucoup pour ce commentaire !...

On ne se connait pas et votre ressenti me rassure (comme celui de Framato, de Brabant, d’Aldenor ou de Jaimme) sur les capacités de ce texte à recueillir des ressentis de lectures favorables, dans l’absolu… Vos impressions de lecture sont en effet d’autant plus agréables et intéressantes à découvrir pour moi qu’on ne peut pas les taxer d’être parasité par une quelconque suspicion de « copinage », ni par une subjectivité exacerbée entre votre regard de lecteur et mon regard d’auteur…

Bref… on se regarde droit dans les yeux, à travers l’œuvre, et a priori, ca fonctionne. Tant mieux.

Poésie est aussi affaire de gout et je suis d’accord avec vous sur votre conception du poème : La poésie est belle, mais aussi sibylline et symbolique.

C’est ce genre de (bonne) réception qui fait plaisir, car ça me rassure sur l’aspect transmissible de certaine « œuvre » dite « hermétique »… Si vous avez lu mes explications sur les intentions de ce « poème » vous avez pu vous rendre compte à quel point vous avez touché dans le mille, du début jusqu'à la fin de votre lecture et de vos impressions. Je suis d’accord avec vous aussi sur le petit défaut que constitue l’incipit.

C’est une erreur de ma part, comme je le dis plus haut, j’ai constaté moi aussi, mais après publication, qu’il alourdissait et nuisait gravement au ton du message… Je vous dis au plaisir de vous lire et encore merci pour votre lecture attentive !...





Commentaire de Micdec :

« C'est drôle, je croyais lire un poème, pourquoi not ? et pis, crotte et damned ! je tombe sur du Sun Heat.
Et même pas dada. C'est pas ça, le dada. Le dada, c'est joyeux et impertinent, c'est de la poésie militante pour temps tristes de guerre.
Mais qu'est-ce qui vous a pris de balancer ça sur le site ?
Les lecteurs d' Oniris sont-ils si nuls et méprisables qu'on puisse leur proposer n'importe quoi ?
Ben oui, faut croire, puisque c'est arrivé jusqu'ici.
Ce n'est pas une expérience. Le lettrisme est autrement drôle. Le lettrisme est une expérience.
Par exemple, prenez les lettres et chiffres de votre chose et recomposez-les.
Je l'ai fait, juste là, pour voir. Les résultats sont cocasses et vous changent la vie.
Pas vous.
On dirait bien que vous avez confondu intention et action. L'intention était bonne, sans nul doute.
L'acte est plouc et ploc. »


Bonjour Micdec,

J’aurais pu me passer de vous répondre en forum, car sur ce texte, vous êtes un des rares à qui j’ai répondu par mp, vous vous en rappelez peut être, suite à votre commentaire. J’aurais pu effectivement éviter la redit ici mais comme vous avez posté votre commentaire en public, je me suis dit qu’il était assez logique que, comme tous les autres, vous bénéficiez d’une réponse publique, vous aussi…

Ce petit mot donc pour vous remercier à nouveau, d'avoir pris le temps de lire et de laisser un petit commentaire sur mon poème "ceci est un poème"...

Merci aussi de m'expliquer ce qui est Dada et ce qui ne l'est pas, et merci aussi de m'expliquer ce que j'aurais du écrire et pourquoi...
Oui, je sais comme vous les intentions du mouvement Dadaïste et son contexte historique (temps de guerre, etc...) et je suis d’accord avec vous sur l’aspect impertinent que doit contenir un texte dadaïste ; un peu moins sur l’aspect « militant », car DADA n’est pas « engagé », ou plutôt, disons qu’il n’assume pas comme un engagement son esprit subversif et son humour sarcastique (plus adapté comme terme que « joyeux »selon moi…), même si, au final, je vois ce que vous voulez dire et que je partage un peu votre point de vue. Pour répondre plus précisément sur mes intentions au sujet du choix d’écriture dadaïste, je trouve qu'il y a comme ça, actuellement, au sein de notre vieille Europe, des parfums perceptibles dans l'air irrespirable du temps qui pourrait nous rappeler les odeurs organiques d'époques aux gout de poudre et de larmes, que l'on aurait aimer pouvoir croire définitivement révolu...

C'est pour cela que je pense que Dada est plus que jamais au gout laid du jour, ce qui est inesthétique…

Je ne suis malheureusement pas d'accord avec vous quand vous pensez que Dada doit être ceci ou cela, c'est à dire figé comme une statue…

Si vous aimez les postures "impertinentes", je vous suggère de vous orienter plutôt vers le surréalisme, canal historique ; car je suis persuadé qu’André Breton à plein de buste de sable peint en or à son effigie à vous revendre...

Personnellement, je sens venir le néo-dadaïsme et en général, je peux vous dire que j’ai du flair... Mais pour être tout à fait lucide et donc un peu modeste, ca m’arrive, comme tout le monde, de me tromper et d’être maladroit... Et de se tromper n'est ce pas, finalement, l'un des charmes de DADA ?...

Pour finir, je suis vraiment désolé que ce "poème" ne vous ai pas ému aux larmes, parce que c'était son but... par contre je ne vous laisse pas affirmer que je méprise le public et que je le trouve "nul", parce que ce n'est pas vrai, que ce soit ici ou ailleurs. Je crois que vous confondez à votre tour "provocation" et "mépris" et c'est dommage pour quelqu'un qui a l’air d’avoir une aussi grande connaissance des mots, de la culture, de l'histoire littéraire, de l'histoire de l'art, du savoir-vivre, de la finesse d'esprit, de la vie et je n'en doute pas, de tout et de rien en général...

Désolé donc, pour le ton un peu narquois de ma réponse, mais je réponds en général sur le ton que l’on emploie pour me parler…

D’ailleurs, là encore, on peut dire que c'est moi qui ai commencé… Vous, dans votre commentaire, vous n’avez fait qu’employer un ton blessant suite à votre réaction "épidermique" (c'est un frisson de lecture comme un autre...) à ce poème qui vous a semblé, c'est votre droit, être de la totale imposture « balancée » comme cela sur le site, d’une façon altière, comme le chasseur jette les épluchures aux cochons sauvages avant d’organiser la battue du dimanche ...

A ce propos, si vous me prenez, comme d’autres (vous avez au moins le courage de le supposer avec « finesse », ce qui vous évite au moins d’être modérer, et c’est tant mieux !...), pour un escroc protégé par une quelconque intelligence "illuminati-onirienne", dont le complot viserait uniquement à insulter les lecteurs d’oniris qui sont tous des crétins méprisables (c’est ce que vous dites en substance) c'est encore plus regrettable… Publier des « machins » juste pour injurier les lecteurs, qu’ils soient crétins ou non, serait assez sournois de ma part et finalement assez illogique, me semble t-il de ma part mais surtout de la part du Comité Editorial, pour un site de littérature amateur dont les objectifs sont justement d’accueillir les auteurs et les lecteurs quels qu’ils soient…

Alors, croyez moi, là-dessus au moins, vous vous trompez ...

Pour être publié sur Oniris, il ne suffit pas d’avoir un nom, il faut que l'écriture fonctionne et plaise à un certains nombres. En prime, parfois il n’est pas inutile d’expliquer ses intentions au Comité Editorial…

Mais si le but de vos « insinuations » est juste de dire tout simplement que la qualité poétique de ce texte est tellement inexistante pour vous que, quand vous l’avez découvert sur l’écran, au milieu des autres poèmes publiés, vous vous êtes demandé si vous n’étiez pas victime d’une mauvaise farce de votre ordinateur, alors je peux vous dire que vous avez complètement le droit de penser cela et que même si je ne le partage pas, je respecte entièrement votre point de vue…

Pour finir et pour vous remercier malgré tout de la sincérité de votre commentaire un tantinet, « saignant », je voulais juste rajouter que rien que pour : "L'intention était bonne, sans nul doute. L'acte était plouc et ploc"… je vous suis infiniment reconnaissant et je vous félicite.

Si j'étais académicien Dadaïste, je vous collerais une rosette de gras de jambon au revers de votre veston !... Bravo, vraiment ! Ca, c'est du DADA originel !...

Désormais, vous n’avez plus qu’a laisser votre plume déjà bien imbibé de causticité voguer aux gré d’une véritable création littéraire plutôt que de laisser dériver votre talent d’écriture dans des commentaires un peu sec, assez irrespectueux et pas très constructif, qui seront malheureusement trop vite oublié et certainement jamais retenu pour la valeur intrinsèque de votre style très « critique d’art, moderne »…

Contribution du : 27/01/2013 20:25
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...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

Groucho Marx.
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Re : Ceci est un poème... Les explications.
Visiteur 
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Contribution du : 27/01/2013 21:38
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Re : Ceci est un poème... Les explications.
Maître Onirien
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09/07/2007 19:16
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Acte III, Scène ultime

Petit alpha et grand OMEGA :

Remerciements bis et petits cadeaux (où Dada enlève son masque de machine à coudre et où l’on s’aperçoit qu’il est bon comme la romaine…)


Oui, je sais, parfois on reçoit des cadeaux et on les trouve très moches…

Mais pensez juste que là, aussi, c’est l’intention qui compte !…

(Dernier avertissement ! Aux lecteurs très sensibles : Attention !!! DADA est à la littérature, ce que STEVEN SPIELBERG est au cinéma !...)


Texte-poème dadaïste

Dada n’a ni mur, ni limite, il est carcasse de tout venant et n’est restreint que par sa propre dimension, c'est-à-dire, la barbe !… Dada est opportuniste et susceptible ; il hume l’air du temps pour ses vertus d’osselets ROSACE déployée, ce sont des pieuvres de GRANIT dont il suce les pétales jusqu’au sang, sablier de sel, Dada ne badigeonne pas ses rimes GRANDIOSES au alibi de l’amour… comme les hyènes des CAVERNES, il a un cœur qui bat c’est un moine-tambour, mais laconique, qui s’épargne les ecchymoses d’un grand décompte, car il sait

Qu’une Rose
Qui explose
Ca expose
Au pire

Aucune close
Sur la chose
Pas de prose
A écrire…

Contribution du : 27/01/2013 22:02
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...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

Groucho Marx.
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Re : Ceci est un poème... Les explications.
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DADA est AgronoMIQUE
DADA est AntinoMIQUE
DADA est HyppoderMIQUE
DADA est AstronoMIQUE

DADA est ParasisMIQUE
DADA est PandéMIQUE

DADA est CriTIQUE
DADA est ParalyTIQUE
DADA est EclecTIQUE
DADA est systémaTIQUE

DADA est EcclésiasTIQUE
DADA est HéréTIQUE
DADA est CausTIQUE
DADA est PoliTIQUE

DADA est esthéTIQUE
DADA est PathéTIQUE
DADA est inesthéTIQUE
DADA est LunaTIQUE

DADA est FantasTIQUE
DADA est poéTIQUE
DADA est ElasTIQUE
DADA est SarcasTIQUE

DADA est énergéTIQUE


DADA est élecTRIQUE
DADA est GéoméTRIQUE
DADA est excenTRIQUE

DADA est OniRIQUE

DADA est PhotogéNIQUE
DADA est PolytechNIQUE
Dada EST AntététaNIQUE

Car DADA est éroTIQUE

C’est une DANSEUSE MécaNIQUE

PHILHARMONIQUE

En bas résille…

Contribution du : 27/01/2013 22:05
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Dada, n’est pas une pie-LYRE qui chante mais un cochon-dinde qui roule dans sa LEPRE, grâce à ses huit bras, il se gratte et boit du Chiva’s dans sa fange jusqu'à l’ivresse la cause en est la, TRANSHUMANCE en gloussant au passage des paons !... Dada ne fonctionne pas à la raison, c’est du gaspillage, elle est fureur sans plomb, Dada est une pompe à essence…

Dada est GUEU-GUEU-GAGA, problème de parlement, diction, une statue de marbre qui a des infections urinaires à répétitions et des fusils à UN coup, UN chien-panzé bègue à la tête de TIGRE bandage FEU de BENGALE, peste et choléra pantelants comme œil sanguinole K.O au premier round, les rêves suspendus au nerf optique du III ième MONDE et de ses futurs hérissés de quinconces, un fil de funambule se balançant sur le tranchant d’un rasoir, en dessous le chaos, bouillie et COMPOTE de nez et de dents écrasés, une fille arc-(en-ciel, en morceaux, dans une valise ; l’EXISTENCE.

Dada ne craint pas les coups de revolvers, car il est fier ; comme vache sacrée qui pisse, COQUELICOT dans un violon qui a du chien… Dada c’est de la balle !... Une fabrique de petits matins sur le jardin ROUGE éclaté des fusillés. Dada est caca d’oie rajouté à l’hernie inguinale du drapeau tricolore, c’est charpie et pan de ciel commun, car Dada est un vrai Dieu !... il déteste les dogmes et les oriflammes qui vomissent parjures, sucs et roues de vélos…

Dada est montreurs d’ours BOUM-BOUM ! tantines et tartarin de Paris, folies bergères et saccageurs de musées… Ils profanent les tombes des Oies blanches jusqu’e dans les carquois juteux camouflés de duvets qui croupissent dans le creux ascendant de leurs CUISSES, car il n’aime pas se prendre des coups de baiÖnettes dans le ventre ; ce genre de blague, ca lui fait mal aux reins, et on a beau dire, c’est un œil froid, MISTRAL sous les chants nocturnes des araignées. Dada est gardien des pyramides aux heures de la sieste, vraiment !... c’est l’énigme de la base et des sommets, promise aux somnambules. Dada veut que chaque geste du quotidien soit MOULINETTE, une boite à sardine poudre dont l’huile est le DARD brulant.

Dada est OBUS désabusé, il fait ART de tout bois et fait FEU de tout Art !... fleuve-monde mangoustes langues de Boues qui dévalent importantes MANIGANCES musées, MOISSONEUSE- allume-cigare, VERBE et … Moulins à vent.

DADA hait la bourgeoisie ET le reste, peurs et joies écritoires, abattoir, fusain, bousculade millénium. Hoooo, Haaaa, Huuuum, CLAP-CLAP-CLAP !... Mais non Madame, « l’oeuvre d’art », c’est plus loin !… ça c’est un porte-drapeau où viennent chier les pigeons ...

Pas de gazelles en CUIVRE et Acier, à la manière des autruches, toison d’or en fusion. DADA vomit les salons mondains, putrides garde-manger des caïmans.

DADA bégaie les nations et CACA fouille la grammaire du quotidien, fonctionnaire de l’ordinaire, DADA est du COURT-bouillon, lourd comme une épingle, il aime regarder flotter les vagualâmes pesants des gens dans leurs ballons en Haut de la forme de baudruche de ressac de CERVELAS dégonflés et quand ils disent : BONJOUR !... DADA répond FLATULENCE !!!... et la réponse est en ACTION organique, castagnettes et onomatopées, os dans le nez, Car DADA se méfie des mots comme de la peste-COT-COT, et de la Mésopotamie comme d’un sèche-cheveux. Dada est ensorcelant c’est FIL dentaire qui va z’y voie coupe venge et vole l’or des couronnes comme pompe à pétrole. Dada est ULTRAVOCAL et pour les arbres-musiciens une flèche dans le mille, ca coule, la mécanique des fluides s’opère dans un grenier ; Un ultime baiser de l’ATHLETE… performances des crânes VIDES et des mures écrasés, DADA est un POETE qui ne cesse DE RIRE et NE se prive PAS, il boit les boulet-goules et les RATS, le vent vient de tourner.

DADA est pour tous les DEGOUTS et contre toutes les académies : Il renie les ciels qui cousent les peaux humaines à l’étroit de leur BEAUTE fatale, car DADA est un animal qui aime les EspriTs frappeurs et déchirent de ses dents de fer les tambours de coquillages, clairons et barons dévoreurs de Ce, parades de Rosée, la FAIM est trous souffleurs vermines de songes et de NEVROSES. DADA est créature de terre prise dans sa propre GLAISE… pour DADA un quelconque échappatoire ? Non !... : son CONTRE-CIEL est un singe-poisson en uniforme.

Dada est cocotte réveil, sourires, cerbères blessés sous les racines FEU-nuit et fer glacé des murmures, chant castré des cornes-MUSES, un rot de boxeur de fête foraine pris pour un soupir de griffons, les ailes de ténèbres encollé aux papiers peint de l’âge d’or des aigreurs vertes, un léopard sur le garrot égrène le temps en minutes infernales. C’est ainsi la VIE-envie, quand l’esthétique bascule sur son cheval en bois, car DADA est carrousel sismIQUE, musi-ca-ca-lité contrariée, ratissage DE SONS, moissons de SANG économie, martelage-DADA délire, l’oreille-maraudage, meurtre et ravage de la raison. PURE. Au profil d’une ROTULE déplacée, car DADA se moque du monde mais aime, gros grain, se flageller lui-même aux mémoires griffes sanglantes des meules à couteaux… UNE PREUVE ? C’est ainsi que sait qui le Caucase océan, c’est tout !... Et par-dessus, on aperçoit le mur tête froide allumette de BABEL-sanglier. DADA est une MER en construction sur la cour des miracles. Une, falaise. ORACLE !... Poulpe poupée-RUSSE le pouls aplati sous la lame gluante d’un MICROSCOPE à immersion. DADA a saisi le mouvement perpétuel ; par le cou, et lui a fait rendre GORGE jusqu'à sa dernière CONQUETE ! Dada n’est pas un PIEDESTAL, c’est une PARABOLE-mille-pattes au pied de la lettre GLUAU, pris dans L’empreinte qui croyait prendre, englouti dans les HAUTS fourneaux du ZERO. DADA est digue du cul, digue DINDON - BLANG-BLANG- glou-glou qui DECONSTRUIT les Igloos CIEL briques bleus de l’holorimes. Dada est noté DELIRIUM et dot de deux chameaux car DADA dame le PION à la cri-cri-KRIK-CROCS, barbe BLEU- Cra-Cra des chiens savant, à la critique ouah-ouah ! facile des croque-mitaines, ces têtes-mannequins de BOIS aux cuirs-soleils durs comme un œuf- trop cuit - et aux oreilles infestés d’otites purulentes qui suintent les RUMEURS falsifiés flic flac, floc ; pour eux, on rallume les RECLAMES luminaires-lampions !…

Contribution du : 27/01/2013 22:12
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