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Aux lecteurs de "l'horloge"... |
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Chevalier d'Oniris
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25/09/2011 17:10 De Un trou
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Bonjour à tous
Mon horloge a dû en rebuter plus d'un… Alors, merci à ceux qui auront risqué un arpion dans la masure, mais qui néanmoins, découragés, n'en n'auront pas fait le tour complet. Doublement merci aux persévérants qui, jusqu'au bout, auront cherché un intérêt dans le fatras. Et puis mille mercis à Artexflow, Alvinabec, Jano, Brabant et AntoineJ qui me firent l'honneur d'y associer leurs impressions. Croûtons de vie… quand arrivé au terme de l'éphémère (antinomie →) passage, on fait l'inventaire, et qu'on se dit : "tout ça pour ça !", une longue (← antinomie) et vaine existence (l'âge de mes pépés est 'canonique') où la souffrance est inéluctablement prépondérante. J'ai voulu parler de la vieillesse, de la solitude; d'un malheur commun cependant non-partagé; d'un monde révolu, pas si lointain pourtant, dont nos générations se contrefichent; d'une période effroyable, déchirée par deux guerres que peu de contemporains auront traversée sans dommages.... Sans avoir pu m'empêcher d'égratigner au passage certaines croyances à mon sens un peu naïves et surannées. Dans ce texte, tout est vieux et gris (hormis le final, j'y reviendrai), alors le vocabulaire devait être en adéquation avec l'obsolescence du contexte. Aussi l'écriture a-t-elle pu paraître emphatique. À Jano : Merci de m'avoir laissé votre sentiment. "Un texte difficile à lire, à traduire dirai-je…" : Il me faut bien admettre que les tournures de ce texte n'en facilitent pas la lecture : les quelques proches qui ont éprouvé cette "verbosité" m'en avaient déjà fait le reproche. Mais comme le dit si bien mon maître (↓, tout en bas (mais si Ô)) : "Soit le texte vient à vous, soit il faut aller à sa rencontre et le creuser". Vous avez fait cet effort et je vous en remercie. Cependant il vous en est resté une impression de grandiloquence (et peut-être même de pédantisme) dont je voudrais me disculper. Certaines narrations réclament une forme dépouillée, d'autres se satisfont d'un style bien grassouillet. Je pense que mon récit aurait pâti d'une facture plus sobre, plus moderne, et que l'atmosphère que j'avais envisagée se trouve mieux dépeinte par l'écriture démodée et galetteuse (et pan !) qui a eu ma préférence. Et puis, et puis… J'aime les mots ! Je les cherche, je les traque, je les pèse, je les soupèse, je les chéris, je les ravigote, je les dorlote, je m'en 'fringale', voire m'en 'overdose'; mon histoire est vieillotte : alors j'en ressuscite des oubliés, des délaissés, des méprisés, des méritants pourtant; je leur donne une autre chance, je les soumets à l'insatiabilité des "boit-sans-soif" de la 'littérabiture', à la boulimie des 'dicovores', à la curiosité des autres… Je les sélectionne pour leur précision : "colluvion" (sur le versant du cadre) plutôt qu'un simple "dépôt" (finalement je regrette de ne pas avoir préféré "illuvion", plus amphibologique), "cacochyme" de préférence à "maladif" (j'avais aussi "souffreteux", "égrotant", "valétudinaire", mais je trouvais que ce "cacochyme" fumeronnait mieux); pour leur rareté : "décidu" c'est quand même plus fleuri que le dépouillé "caduque" (non ?), "turgide" qui sied que trop bien avec de malheureux "arpions"; pour le plus, l'opportunité, qu'ils peuvent procurer : "guéreté" collait mieux à mon pépère "va-t-en-guerre" qu'un simple "labouré"; pour leur beauté et leur poésie, tout simplement : "tarlatane", je trouve ce mot magnifique, en plus de son inusité. Délibérément, je n'ai pas joué de simplicité, au contraire je me suis ingénié à produire dans le surabondant : il fallait que ce récit soit opulent à souhait. Et puis, tantôt trop succinct et commun, tantôt trop verbeux, je ne parviens pas à faire dans la demi(juste ?)-mesure ! Encore merci à vous. À alvinabec : Désolé que vous ayez pris le bouillon à mi-parcours, j'aurais dû servir ma soupe juste à la fin du périple… Pour autant, merci de ne l'avoir pas avalée de travers. Je dois dire que votre commentaire m'aura fait nager dans le potage, j'en suis resté comme deux ronds d'bett'rave ! Si je résume votre critique, ça aurait été mieux si ça avait été moins bien (!!!) : "Il me semble qu'une petite maladresse ici ou là aurait rendu ce récit plus proche de votre lecteur...Trop c'est trop, même servi par une stylistique impeccable, il y manque, comment dire, la faille.", "je ne sais pourquoi l'intérêt retombe quelque peu, est-ce dû à ce sans faute trop brillant où l'auteur a tout balisé?" Alors là, j'suis scié : c'est bien la première fois qu'on me reproche de ne pas commettre des fautes ! Qu'on ne trouva pas mon écrit assez bon ne m'eut pas surpris, mais qu'on le jugea trop bien me déconcerte quelque peu. Alors, si on fait mal, paf, si on fait bien, pan : c'est à désespérer ! Mais je vais me dédouaner sur le champ, allez hop, je balance : la faute en revient au collège de correcteurs, Marimay en tête, qui ont saboté mon texte, à l'origine judicieusement défectueux (donc parfait), en rectifiant plusieurs boulettes (intentionnelles, bien sûr) qui m'auraient alors valu un envisageable onirique succès. Honte sur eux !!! Je réclame leurs congédiements ! Leur bannissement sans retour possible! Cependant je doute d'avoir commis un sans-faute, loin s'en faut ! "Le glossaire, même s'il est utile à bien des égards, peut donner l'idée que l'on est là entre soi, que seuls les spécialistes du patois normand auront le bénéfice du sel de cette histoire..." : je ne comprends pas bien ce grief puisque j'ai fourni la traduction de tous les passages exotiques. Je suis loin d'être un expert moi-même (comme je l'explique plus loin) et ces quelques phrases anecdotiques n'influent en rien sur l'histoire. Et puis, franchement, j'aimerais bien connaître le nombre de spécialistes sur Oniris de ce dialecte disparu, 'doivent pas être légions ! De mon plus grand sourire je vous adresse les plus chaleureux remerciements pour votre intervention, de laquelle je me serai, par ailleurs, présomptueusement enorgueilli... Ni une ni deux, je vais retravailler mon texte, le baliser ici et là de belles gourances afin de le rendre bien plus mauvais, donc meilleur… Nul besoin de vous promettre qu'à l'avenir je m'efforcerai d'en commettre d'avantages: elles me viendront naturellement ! Le mieux étant l'ennemi du bien, Bien amicalement, merci. À AntoineJ : Ouf ! z'avez failli périr étouffé dans la bicoque : cela aurait rallongé la queue sur l'quai des grands départs ! Pourtant, ça "cloussait ment l'cônu déhors", on ne pouvait donc pas manquer d'air… peut-être avez-vous avalé un peu trop de poussière : étant donné que ma pauvre mémère n'y voyait plus goutte, le ménage laissait à désirer ! "Ça c'est du boulot" : je confirme ! Surtout quand il ne vous reste que quelques miettes de souvenirs d'enfance et que vous devez reconstituer une langue éteinte à partir de dictionnaires pris à l'envers (le français/patois n'existant pas !) et de livres de grammaire patoisillés il y a près de deux siècles ! Mais, je l'avoue, ce fût aussi un labeur plutôt jouissif (oh oui, Maître, jubilation, jubilation !) Vous seriez "assez intéressé par lire la même histoire dans une version moderne pour la mettre en parallèle" : je pense qu'une écriture moderne serait anachronique par rapport à mon sujet et puis je ne me sens pas le courage de m'y remettre, même si c'est avec une pendule à résonance nucléaire ou avec des papis mdr se causant en wesh ! Grand merci de votre passage dans ma Normandie profonde et de vos encouragements. À Artexflow : Tout d'abord, merci de vos éloges, c'est pas si souvent que j'en récolte. Un premier com qui m'instilla direct la bonne humeur et que je relis chaque soir, avant de m'endormir comme un bienheureux…. "nouvelle ou poème, je pencherais plutôt pour le second choix parce qu'il permet plus de liberté mais définitivement la question peut se poser " : pertinente réflexion ! Et bien en effet, j'ai beaucoup hésité à présenter ce texte, mâtiné bric et broc, en poésie, et puis j'ai craint que les puristes du genre le trouvent trop long ou trop entrelardé de prose narrative. La forme assez libre ne m'ayant pas été reprochée jusqu'ici par les lecteurs de nouvelles, j'en déduis que finalement mon choix n'était pas si mauvais. Qu'importe, à partir du moment où quelques uns ne l'ont pas trop mal jugé. En tout cas merci de votre parti pris. "La fin est à mon sens un peu expéditive, et franchement c'est dommage " : je m'attendais à ce qu'on m'en fasse la remarque. C'est net, mon texte se compose de quatre parties d'égales longueurs, ponctuées d'un trognon caudal, lilial, tendre et sommaire qui tranche avec la noirceur, la cruauté et l'exhaustivité du reste. C'est voulu. Mes arguments : d'abord la mort est expéditive, pas de raisons de traîner; ensuite je ne tenais pas à m'étendre sur les images d'Épinal : chérubins ailés, exhalaisons incorporelles, élucubrations séraphiques et autres clichés paradisiaques; pour finir, le but essentiel et suffisant du dénouement était de donner une réponse au pourquoi du malheur partagé par mes personnages. Il y a aussi un peu d'ironie, je l'avoue, dans le traitement de ce passage qui baigne volontairement dans une candeur niaiseuse (pour laquelle d'ailleurs j'avais envisagé un compréhensible reproche). Merci infiniment d'avoir très obligeamment remonté mon "horloge". À Brabant : Un brabant, ça a quand même plus de gueule qu'une vulgaire charrue, non ? C'est plus efficace. Ça creuse dans tous les sens : y'a l'double tranchant, alors ça gratte en double-soc, double-croche, double-bande, double bec (?), double-clic… Ben oui, c'était bien un clin d'œil à mon Maître (et depuis peu, statutairement ! félicitations…), mon mentor, mon Gustave à moi, Racine du Poquelin, mon père spirit… holà Clovis ! (pas un étalon mais un bourrin !) ho ! Calme ! Calme !… Cé qu'i s'emballe l' bestiau !... Il é tout fiérot c'bézot : l' Pé a dit bravo ! J'avions pas lu vot' potée (c'est fait), heureusement, sinon mon clair bouillon ne serait sûrement pas sorti de la marmite tant certains ingrédients ont un goût commun avec votre goûtu mijoté… toutefois à poursuivre la comparaison je n'ose : mon consommé n'a point le sel de votre bon pot-au-feu ! J'y mettrai mon grain plus tard, quand la soupe aura refroidi : on va quand même pas s'échanger les écuelles, hein ? En attendant j'm'en suis déjà servi deux ou trois bonnes louchées ! Et puis vous rallongez ma tambouille d'une cuillérée de Maupassant… j'en ai du gras au menton et j'm'en envinasse la trombine. J'pensais m'inspirer un peu du cynisme de Zola (mon père nourricier depuis ma frugale enfance), mais me voir saupoudré d'une p'tite pincée d'talent du caustique Normand me 'condimente' plus que trop ! Et puis vous m'envoyez planter des bras florifères, des corps généreux et olympiens, des silhouettes évocatrices, des êtres envoûtants… à la mode de chez vous… faudrait déjà que je commence par semer des graines de ciboulette, des pépins de gambergine ! Z'êtes le seul qui évoquâtes mon pauv' vieux clébard, c'est que j'y tiens à ce ni-à-puces/nid d'embrouille qui rappelle, à chaque tac ou toc, ce qu'il vaut aux yeux du créateur. Ben oui quoi, il finira dans l'compost, hein, pas vrai ? Il n'aura pas le même traitement de faveur que le "singe cinq étoiles" au sein de la communauté canonique, dans le giron du père fondateur ! Pas d'chance qu'il grimpe jusqu'en haut du goulot du ciel ! Ça s'rait sympa pourtant un p'tit pitbull ailé (albinos) qui courserait les mignons angelots pour leur chiquer les miches (pardon mesdames messieurs)… je suggère la création d'un petiot zoo-paradis, d'un paradizioo quoi, juste à côté de l'autre, qu'on irait quand on veut, où s'ébattraient toutes les bébêtes qui piquent pas, qui griffent pas, qui mordent pas, qui grouillent pas, qui crognottent pas, qui… Merde ! Reste plus rien ! Pas un chat ! Pas même une "bête à Bon Dieu" ! Bon, tant-pis, faut s'rendre à l'évidence : z'avaient raison, y'a bien qu'les 'idéomorphes' qui méritent le voyage éternel ! J'm'écrase ! Ah merci, Maître de m'encourager : j'va continuer d'écrire des conneries… vot' faute donc ! Comment tu dis ?... "Merchi ! Merssi !" ?... … et encore merci à Alvinabec de m'avoir donné l'occasion de braquer les projecteurs sur les travailleurs de l'ombre dont le dévouement ô combien précieux et profitable m'inspire une reconnaissance qu'on ne pourra, elle, jamais gommer. Merci chaleureusement et humblement à Marimay et toute l'équipe des correcteurs pour tous leurs soins désintéressés. .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. Pardon pour mes outrances et autres blasphèmes… Merci à tous, Lagomys, engrais sylvicole
Contribution du : 08/02/2013 18:34
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Non seulement les auteurs n'acceptent que des éloges, mais encore ils exigent qu'on ne dise que la vérité. Comment faire ? Jules Renard |
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Re : Aux lecteurs de "l'horloge"... |
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Chevalier d'Oniris
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À Micdec :
Je vous cite : "...mais arborait, tout au moins, la fourragère qui nourrissait son vain orgueil, au ruban d'un honneur crucifié. A ses pieds, le regard en méfiance, Un chien de faience, roide comme le Rouen, Guettait l'arrivée des coups, La tête dans le cou"… Crébondiou ! L' couillon que j'suis ! → J'vous cite qui m'cite ! Mais huuuummmm…. Que c'est bon ! Et en plus vous m'agrafez la légion d'honneur, ma croix d'guerre à moi : un peu que j'suis fier ! Là c'est clair, vous avez gagné le droit de vous payer ma pomme ad vitam aeternam ! Et même de m'traiter, allez zou : "d'illustre" ! Ou "d'plouc" ! Ou "d'illustre plouc" ! Tiens, même de "normand"… (← faut pas exagérer quand même, c'est d'la tête de cochon cé normands !) J'étais un peu vexé qu'un dicophage tel que vous ne m'adressa pas une p'tite scolie (miam !) : me voilà consolé !... Euh… dirais-je… votre com : pas une scolie, plutôt une exégèse, une glose apostolique, une interprétation herméneutique ! (bon appétit)… hé ho ! Preumss ! D'abord moi qu'i s'fout d'ma'gueule ! dis-donc ! Merci d'avoir relancé le balancier… Très fier vraiment d'avoir recueilli si précieuse adhésion, Lagomys, chic ailleurs… À Alexandre : S'ça continue j'vais m'choper l'melon, moi ! Houlà ! Le grand Alexandre, soi même, qui m'dit : "c'est bien mon p'tit gars" ! Nomd'unchien ! J'suis sur un p'tit nuage… Frisson… Pince mi… Ouf ! → J'suis encore là ! Un moment j'me suis senti floconner… tiens, j'm'imagine avec deux p'ites zailes dans l'dos… !!!....... ..... Brrr........ Frissons....... Ouaf ouaf !… On a tous un Oncle Alfred, un tonton Marcel, une tante Yvonne… et un pépère Aimable (rien à voir avec le père la mitraille d'ma compo !), et une mémé Aimée (zavaient des noms charmants, hein ?)… qui sont ailleurs… qui sont là-bas… qui sont où ça ?.......... Ah, c'qu'on les aime… c'qu'on les aime pour toujours… Un humble hommage à leurs vies de trime, bien qu'ils furent à mille lieues du fourbi de mes personnages. Heureux merci lacrymal à vous… Très honoré de votre visite, Lagomys, "entre chien et loup" itou
Contribution du : 09/02/2013 18:51
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Re : Aux lecteurs de "l'horloge"... |
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je viens de relire votre texte
pas de changement d'heure ni d'humeur, il m'enthousiasme toujours autant et je me suis tout autant régalé qu'hier (comme quoi, par bonheur, Curnonsky n'est pas toujours bon ni meilleur à citer...) salutations et merci pour ce trop rare plaisir, la joie de lire :-)
Contribution du : 09/02/2013 21:28
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