Je remercie toutes celles et tous ceux qui m'ont lu, et davantage celles et ceux qui ont bien voulu me commenter.

Quelques réflexions, après la lecture de vos réactions :

J'ai voulu faire un sonnet mi figue, mi raisin : d'une effrayante drôlerie. Ou d'une plaisante horreur.

L’instituteur dont il est question était (comme tous les enseignants de primaire auxquels j'ai eu affaire enfant) en fin de carrière : il était, si j'ose dire, "de la vieille école" : extrêmement sévère, et quelquefois brutal physiquement.
Cette race d'enseignants-là n'existe plus en 2013, et pourtant, je vous assure que j'ai été l'élève de ce Monsieur Maufait il n'y a pas si longtemps que ça...

"pochade" ? Je dois vous avouer que l'écriture de ce sonnet m'a demandé quelque effort, tout de même.
"bouleverser la poésie" ? Ça n'a jamais été et ne sera jamais mon intention. Je suis trop lucide. Écrire des vers simples, bien faits, clairs et fidèles à ma pensée : voilà quelle sera toujours l'ambition d'un chétif musard tel que moi.

Le nom de l'instituteur, Maufait : si l'on a la curiosité d’effectuer une petite recherche au sujet de ce patronyme, on s'apercevra rapidement qu'il s'agit là d'un des nombreux noms dont l'esprit populaire se servait pour désigner le Diable.

Peut-être aussi faut-il rappeler que le salpêtre est l'un des constituants de la poudre à canon.

C'est tout ce que j'ai à vous répondre pour le moment.

Amicalement
Musard

Bonjour Musard

Dont acte pour Maufait ,ce n'était plus l'école mais l'enfer !

Quelques vers écrits sur le sujet :

Ah le maître, la blouse ardoise tels les toits,
On le craignait, sa règle à la secousse ardente
Des morsures posait les marques sur les doigts
Ou sur l’oreille dissidente ;

Bien à vous.

Hananké

Ta jolie strophe, Hananke, donne envie envie d'en lire davantage.

A nouveau merci aux derniers commentateurs.

La réserve de Miguel me déconcerte.

L'avis de XM quant à la qualité de la rime qu'il cite et le choix du sujet le regarde, mais j'aimerais savoir en quoi le sexe des rimes pose problème là-dedans ?

Bonjour Musard,
Je pense que XM veut dire que le 1er tercet de votre sonnet ne correspond pas à la règle classique qui aurait exigée l'alternance CDC et non pas CCD. C'est à dire pour votre sonnet Masculine - Féminine - Masculine et non pas Masculine - Masculine - Féminine. Mais comme on est en néo, il ne s'agit pas véritablement d'un sonnet classique et c'est admis.

Non Robot, mon texte, construit sur le modèle ABBA ABBA CCD EDE correspond à l'une des deux variantes du sonnet dit français.

Ça doit être un malentendu, enfin, un malentendu visuel :

Sonnet "français" = abba abba ccd ede

C'est la forme du poème, une autre serait :

Sonnet marotique = abba abba ccd eed

C'est le dernier tercet qui change. Je ne vois aucune licence particulière qui empêcherait le poème d'être "classique", Pourquoi l'avoir proposé en neo, s'il vous plait ?

Merci de rappeler ces fondamentaux, David.



Pour répondre pour de bon au commentateur maladroitement tâtillon :

*sur le choix du sujet :

Baudelaire écrit dans les Fusées :

"Tout va bien au sonnet : bouffonnerie, galanterie, passion, rêverie, méditation philosophique. " C'est donc à la première proposition qu'il faudrait rattacher mon sonnet.

*sur la rime empêtre/salpêtre :

Elle me parait très correcte.
Je fais rimer un verbe avec un nom commun, et non un verbe avec un autre verbe, ou un nom avec un autre nom. La rime est riche : consonne d'appui + finale identique. L'oreille comme l’œil y trouvent leur compte d'harmonie.

*sur le prétendu problème des rimes féminines et masculines :

Voici le schéma de mes rimes :

pêtre fém
fait masc
fait masc
pêtre fém

nêtre fém
fait masc
fait masc
nêtre fém

dis masc
dis masc
gure fém

collier masc
gure fém
colier masc


Banville, l'un des théoriciens du sonnet, écrit :

"Le Sonnet est toujours composé de deux quatrains et de deux tercets.

Dans le Sonnet régulier - riment ensemble :

1° le premier, le quatrième vers du premier quatrain ; le premier et le quatrième vers du second quatrain ;
2° le second, le troisième vers du premier quatrain ; le second et le troisième vers du second quatrain ;
3° le premier et le second vers du premier tercet ;
4° le troisième vers du premier tercet et le second vers du second tercet ;
5° le premier et le troisième vers du second tercet."

On trouvera facilement un tas d'exemples de sonnets réguliers connus construits sur le même modèle que celui que j'ai publié ici.

Musard ton sonnet est parfaitement bon concernant
les rimes, il n'existe aucun doute pour ton écrit.

Bien à vous.

Hananké

pêtre fém
fait masc
fait masc
pêtre fém

nêtre fém
fait masc
fait masc
nêtre fém

dis masc
dis masc
gure fém

collier masc
gure fém
colier masc

J'ai souligné ce qui me " gênait". Je suis très sensible à l'aternance des rimes fem/masc. Le reste des règles ne me gêne pas.

Ah! Puisque j'y suis! Vous n'avez pas mis : le petit écolier, à la fin, entre guillemets. Il faudrait le faire puisque vous parlez d'une marque de biscuits et non pas du petit écolier que fut, lui-même, l'instituteur. A mon goût, j'aurais préféré cette dernière pensée, à une finesse facile et je dirais même inutile.
(Tout cela n'est que mon opinion personnelle)