http://575.tempslibres.org/docs/v02n4Definir.pdf

Oui parce que je le rappelle, dans le cadre de ce concours, deux choses : le thème : Retourner, le genre et là c'est la première chose importante : le haïbun.


Alors cette demande pour les intrigues, c'est un peu comme si vous ouvriez un roman policier en imaginant que vous allez trouver de la littérature érotique. Eh beh non, on vous le dit sur la couverture, que c'est un roman policier.

Ici c'est pareil, c'est écrit, on livre du haïbun.

Le commentaire de Socque est dans ce qu'il dit, proche de mon intention.

Jano, L'été indien et l'été des indiens c'est pareil. Le lecteur est exigeant, moi aussi. Je ne me répands pas en descriptions et digressions wikipédiesques, présupposant que j'ai au bout des lignes quelqu'un de curieux. Bon sinon, c'est par ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89t%C3%A9_indien

Bidis : Merci pour la gentillesse des compliments, ça fait plaisir c'est vrai.

Mais à tous, non, mon intention n'est pas l'intrigue et une histoire académique, policée, qui va c'est vrai, attirer des éloges, non, mon intention c'est le haïbun.

Oui c'est une quête, une quête de quelques secondes au beau milieu de la réalité de nos vies. Désolée de barber avec mes personnages qui pensent aux amours passées mais je pense que ça, c'est la réalité de tous. J'attends d'un texte qu'il me parle, me disent des choses vraies, assez universelles. Les guerres lointaines, exotiques, les combats et les dilemmes épiques sont plus loins de nos réalités. Ces histoires font des beaux livres mais elles épousent souvent un autre genre.

Aujourd'hui, ce qui se publie, ce n'est plus Montaigne, Rabelais, Molière, Flaubert, mais par exemple Marie Derieussecq. Selon moi, il faut être moderne, risquer, aller où on a envie, sinon c'est pas artistique la démarche, sinon c'est exercice.

C'est la parenthèse généraliste ça, le regard sur les grands. Et ce n'est pas très important.

Donc pas d'intrigue, parce que c'est haïbun, ça le permet, parce que c'est une quête, y a pas d'enjeu, il ne va rien se passer dans mon texte, c'est le récit d'un homme qui aimerait bien, dans un moment qui sonne le rappel. Et puis ça passe et il oublie.

C'est pas décousu. C'est une autre couture. On a trop pris l'habitude de porter des blue jeans:)

Le film raconte la même histoire, l'actrice est la femme des pensées du narrateur. L'automne, c'est leur âge, les indiens qui veulent se réchauffer et pourraient remonter la rive, c'est eux. Qu'ils ne remontent pas. C'est un message ce texte, un message dedans cet homme.

Enfin le tweet, c'est aussi la modernité. L'actrice, elle se sert de twitter, il pourrait la trouver là. Mes haïku sont des tweets, c'est dit, ça commence par le dièse.

Merci de lire, d'avoir lu, ce texte et puis les autres. C'est un peu tôt pour ouvrir ce forum, je le fais exprès. J'espère agacer, énerver avec ce post, secouer. L'écriture n'a pas besoin d'être consentie. Comme j'utilise peu les mp, je mets en forum, c'est là que j'aime lire et écrire, surtout, sur Oniris.

Merci d'être sévères, de ne pas vous laisser faire et encore moins par moi. Et merci aux beaux textes qui se sont écrits grâce à l'idée du haïbun, je me régale à les lire.

Salam

Salam, tes écrits sont d'autant plus rares (sur Oniris j'entends) que je vais naturellement et prochainement lire celui-ci. Mais sans l'avoir lu, je peux d'ores et déjà te contredire sur un truc : il est assez rare de constater qu'il ne se passe rien sur un texte. Un texte, une intrigue, très souvent ça vit (même au super ralenti), même si ça donne une impression d'immobilisme ; bref c'était pour répondre à ta remarque sur le fait qu'il ne se passe rien dans ton intrigue.

Sinon, tu y vas avec ta franchise habituelle.

Je cite : "Mais à tous, non, mon intention n'est pas l'intrigue et une histoire académique, policée, qui va c'est vrai, attirer des éloges..."

Comme ça, c'est dit (et même pas au conditionnel).
Je me souviens où pour moins que ça, je me faisais lyncher.
Même si à aucun moment, je ne me sens visé.

Autre chose qui m'a interpellé, c'est ça :

Aujourd'hui, ce qui se publie, ce n'est plus Montaigne, Rabelais, Molière, Flaubert, mais par exemple Marie Derieussecq. Selon moi, il faut être moderne, risquer, aller où on a envie, sinon c'est pas artistique la démarche, sinon c'est exercice.


D'accord, mais aussi pas d'accord. On peut être moderne dans l'écriture, être conscient de l'évolution de la littérature, suivre la mouvance de notre époque, être grandement publié... et faire aussi de la merde (qui a dit Christine Angot ?).

Pour moi, faut juste être en phase avec soi. Cohérent avec son mode de fonctionnement. Après la modernité c'est un vaste débat. Pour beaucoup, on était sur certains domaines vachement plus moderne y'a 100 ans que maintenant.

W

Bonjour Salamandre,

Je regrette d'avoir employé le terme "barbant", trop péjoratif, j'ai modifié mon commentaire dès que j'ai pu.
Vous l'aurez compris, les histoires d'amour perdu ne sont pas ma tasse de thé, c'est juste une question de goût. Votre écriture a de la valeur, c'est le thème qui m'a laissé de marbre.

Bonjour Salamandre,

Si Marie Darrieussecq est l'archétype de ce qui se publie aujourd'hui, ça ne m'étonne pas que plus personne ne lise. Son dernier roman ("Il faut beaucoup aimer les hommes") maigré son prix Médicis, est conspué par la critique et les lecteurs. Et je me demande encore qui a pris ma bibliothèque pour une poubelle en osant y planquer son "Truismes". Je vous conseille vivement la lecture de "La littérature sans estomac" de Pierre Jourde. Elle y figure en bonne place et je ne vous en cite que quelques mots : "Truismes est une petite crotte désséchée, affectée de tous les tics de style contemporains. Ça se voudrait méchant, c'est bête."
Faire référence à elle pour réclamer plus de modernité me paraît bigrement suspect. Le peu que j'ai lu de vous me laisse heureusement penser que vous écrivez mieux qu'elle. Félicitations.

Ludi, qui ne salue pas Marie.

Euh juste, W, ma phrase, là, que tu soulignes, l'histoire du conditionnel, le sujet est l'intention, pas le résultat qui a tous les coups, quel que soit l'auteur, va attirer à coup sûr davantage d'éloges si l'histoire est policée...

Sinon, j'aime bien cette conversation qui s'ouvre sur des tas de sujets :)

Et encore merci à tous ceux qui ont joué le jeu de ce concours : auteurs, commentateurs, propulseurs... :)