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Merci à tous les lecteurs. Oui, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas proposé un texte sur Oniris. Mais l’idée de cette nouvelle est ancienne. Et puis, tout à coup, on place un mot ou deux, et les lignes apparaissent. Un sortilège, certainement.
Merci au groupe de lecture, au comité éditorial et surtout aux correctrices. Dans l’ordre des commentaires : Margone-Muse : Quel bien cela fait lorsque qu’un lecteur est autant en phase avec ce que l’on écrit. Oui, j’ai voulu que ce récit donne l’impression d’un narrateur « penché par-dessus la table en direction de son auditoire ». C’est exactement cela. Sauf, bien sûr, les dernières lignes qui sont des réflexions personnelles. Presque épistolaires. Tu as aimé, Margone-Muse, mon intro, et tu n’es pas la seule. Là ce fut une surprise. J’aime les accroches fortes, mais je ne pensais pas qu’elle ferait autant d’effet. C’est très instructif pour moi. Lorsque l’écriture passe de l’inconscient (ou presque) au conscient, c’est particulièrement instructif. Le rythme… Là j’avais un doute. Je trouvais que l’ensemble étais très resserré, trop ? Et pourtant cela a plu à beaucoup. Alors, après quelques jours post-publication je me suis relu, en me forçant à me détacher des détails, et, oui, j’ai mieux apprécié le rythme. Et oui, comme certains l’ont souligné, j’ai trouvé un ralentissement au milieu. Quand tu écris que tu as pris ton temps pour lire, c’est un compliment que je ne suis pas près d’oublier ! Merci donc, vraiment, Margone-Muse, pour ton enthousiasme, cela fait chaud au cœur. Matcauth : j’ai aimé cette idée de « couleur particulière ». Tout en restant en équilibre, celui de la lecture qui intéresse. Quand tu écris que tu aurais aimé en savoir plus sur la magie, le village, etc. Je comprends très bien ton point de vue. Et si je devais écrire à nouveau cette nouvelle c’est ce que je ferais. Ici, tout est court, concentré, cherchant l’impact maximal, mais 15K c’est très peu. Bien difficile donc de choisir entre la « couleur particulière », du moins de la conserver et allonger le texte. Mais je pense que tu as raison, cela doit être faisable. Merci ! Alvinabec : mention toute particulière pour ton commentaire puisqu’il a été fait en « aveugle », en groupe de lecture. Je suis d’autant plus touché ! Socque : Merci Socque, votre commentaire montre une lecture très attentive, comme toujours. La barre à mine (ou barramine)… Bon, ok, le mot n’existait pas au XIIIème siècle, c’est vrai, j’ai vérifié. Mais là comme ailleurs dans le texte s’est posé à moi une grande question : comment rendre un langage du moyen-âge, une situation, un site, des rapports sociaux en écrivant en français du XXème siècle. La réponse s’est imposée à moi : j’ai triché, comme tous les auteurs qui s’attèlent à ce problème. Je m’explique : toute formulation, toute phrase est un anachronisme. Quelques mots ici et là (cochette, carbonnier…) pour tirer le lecteur vers cette époque. Mais ce qui m’importait le plus c’étaient les rapports sociaux et là je suis sûr de mon fait (autant qu’on peut l’être dans l’état de la recherche ethnologique). Ainsi le divorce : je ne suis pas d’accord. C’est au XIIème siècle seulement que l’Eglise s’est attaquée au divorce et l’on sait combien les lois de l’Eglise ont été suivies avec réticence. Il faut toujours plusieurs siècles pour que la société change. Il ne suffit pas d’une loi. Au XIIIème siècle on est donc dans une situation transitoire. Pour le prénom Sarah : je n’ai pas la réponse. Ce prénom biblique, effectivement, vu l’antisémitisme européen de l’époque, devait, effectivement, être plutôt réservé aux femmes juives. Mais c’est sciemment que je l’ai choisi pour ce contexte. Presque comme si la vie de cette enfant était prédéterminé par cette erreur. (Mais c’est super bien vu, Socque !). Bellaeva : Socque et toi (et d’autres) ont apprécié le fond qui montre la bêtise humaine. Oui, pour moi le moyen-âge, mais aussi avant et après, est une période où les rapports sociaux, très codifiés, montrent en creux des relations sans pitié. En revanche je ne suis pas tout à fait d’accord quand tu dis que je bouffe du curé. Pour moi (et les rapports de l’Inquisition, les tournées épiscopales et bien d’autres sources) les études historiques nous montrent un petit clergé illettré, plutôt proche du peuple, très souvent avec enfants et concubine. Ce n’est pas une dénonciation, et si j’ai un jugement à porter c’est plutôt positif, si je le mets en relation avec le haut-clergé issu de la noblesse. De plus je rappelle dans mon texte que l’Inquisition propose toujours le pardon au moins une fois avant de faire exécuter les hérétiques. Non, ici, dans ce texte c’est plutôt le narrateur qui est condamnable : lettré il est encore plus vindicatif que le reste du Village. Les « sorcières », assez peu chassées à cette époque (c’est plutôt aux XVIème et XVIIème qu’est lancée la grande chasse), sont effectivement des femmes qui sont mal perçues parce qu’isolées. Les plus pourchassées sont les femmes âgées qui vivent seules. Inacceptable dans cette société. Voilà, il suffit d’un événement (ici un adultère) pour que celle que l’on tolère devienne celle que l’on hait. Merci Bellaeva !!!! Alexandre : rien à dire, sinon que venant de toi, c’est un plaisir d’avoir les mots que tu as posés sous mon texte. Acratopège : merci pour votre commentaire ! C’est toujours amusant et instructif de voir que ce qui ne plaît pas à un lecteur est relevé comme un point positif par un autre. Oui, le texte ne nous appartient plus lorsqu’il est publié, et c’est tant mieux ! Widjet : merci à toi d’avoir mis le doigt sur le « silence » des amoureux. J’y tiens. Le langage de gueux… Je crois avoir répondu plus haut. Enfin en partie : j’ai ajouté la courte phrase sur le fait que le narrateur sait lire et écrire, ce qui est très rare en-dehors du cercle monastique à cette époque. C’est donc un lettré, mais les pieds plantés dans sa vigne. J’aurais dû ajouter quelque chose de plus, comme le fait qu’il avait suivi des cours à l’université par exemple. La fin… Oh, je l’ai refaite au moins trois fois. Mais tu as raison. Elle pourrait être mieux. Oui, certainement. « Horriblement beau » : merci ! Et à te lire (les autres aussi, of course !) Misumena : Pourquoi ces deux-là s’abandonnent-ils ?????.... Justement parce que je voulais un récit historique, pas de happy end donc. Ces deux amoureux savent très bien qu’ils sont fichus. Inutile de se cacher, de fuir (où dans cette société si cloisonnée ?), de résister. Ils préfèrent savourer les quelques minutes de bonheur qu’ils volent à cette société sclérosante. (Tu vois que tu l’as eu ta réponse !). Merci Misumena !! Et Perle pour finir : Comment ça mon cœur amateur de Nutella ??? Où as-tu vu du Nutella là-dedans ? Bon, si tu veux dire mon cœur d’artichaut… Pff, même pas vrai ! La courgette… Tu m’énerves (parce que tu as raison, on ne vérifie jamais assez). Pour ta peine tu vérifieras tous mes textes ! Il aurait donc fallu que je trouve un légume phallique connu à cette époque. Une idée ? Enfin le temps : oui, je passe du présent au passé. Et je m’étais posé la question. Et puis, consciemment je suis resté ainsi : le présent est un présent narratif qui donne le background avant le début de l’événement. Ensuite le passé est un récit classique. J’ai relu à haute voix pour être certain que ça passait. (Et il a fallu que tu le relèves, fière de toi en plus ! Pff). Bisous Enfin bisou à tous (oui, même toi, Widjet, et attends que je sois parti avant de t’essuyer !)
Contribution du : 28/12/2013 18:27
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Bonjour, jaimme,
J'ai eu ma réponse, mais celle-là, je l'attendais, et elle me semble à ce point improbable que j'ai l'impression de n'avoir pas tous les éléments en ma possession pour comprendre le choix de tes personnages. Je m'incline devant ta posture d'auteur, bien sûr, car tu es maître de la psychologie et de l'âme de tes personnages, mais... fuir ! Fuir loin ! Un amour neuf, c'est l'ébullition de l'existence, la symphonie des sens. Je ne parviens pas à comprendre ce renoncement. J'ai attendu une petite explication, une ligne dans le texte qui justifie l'abandon de Sarah et du Forgeron. Mais finalement, l'absence d'explication rend leur destin encore plus atroce. Et comme tu m'as décidément lancée sur des analogies avec le cinéma, je vais te dire : la fin de ton texte m'a fait un peu l'effet de la fin de Breaking the Waves (mais pourquoi, pourquoi, pourquoi elle y retourne, sur la plateforme, Emily Watson ???). Je vais mettre mon grain de sel dans les anachronismes relevés çà et là. D'abord, je suis épatée, totalement admirative que des lecteurs aient relevé ces anachronismes. Moi, j'étais loin de ce genre d'analyse pointilleuse, pour ta nouvelle au moins, parce que parfois ces choses me sautent aux yeux, comme dans le Jeanne d'Arc de Delteil (on y récolte des patates), et ça m'énerve. Là, non, rien, je dégustais... et je ne me projetais pas du tout dans une période réelle, mais dans un monde parallèle, entre la vérité historique et l'héroïc fantasy. G.R.R Martin m'a un peu formaté les neurones, apparemment. C'est pour cela que tu ne m'étonnes pas quand tu dis que toute phrase est un anachronisme, dans le cadre de ce genre de récit. Bien sûr, forcément. Et si on pousse le bouchon un peu loin et qu'on s'autorise des écarts lexicaux (tiens : feignasse, par exemple, ou "de première main" - c'est pas moyenâgeux, ça ?), pourquoi ne pas en faire autant des référents/signifiés des substantifs utilisés ? Tu as bien posté ton texte dans la catégorie "Fantastique/merveilleux", n'est-ce pas ? Ben à mon avis, ça autorise tes personnages à manger des courgettes.
Contribution du : 28/12/2013 20:10
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Organiris
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Oh, tu ne crois pas si bien dire: au départ de l'écriture je me situais effectivement dans un cadre intemporel, de l'heroïc-fantasy, oui. Et puis le récit nous mène par le bout du nez. Le salaud!
Pour ta remarque sur le renoncement je suis parfaitement (voire farpaitement) d'accord avec toi. Dans l'ébullition de l'amour il n'y a aucun destin, il y a ce qu'on en fait. Et même au delà des débuts et de l'amour naissant. C'est ma conviction profonde. Mais là encore il fallait qu'ils meurent, le scénario est un salaud lui aussi! De toutes les façons je déteste les courgettes.
Contribution du : 28/12/2013 20:20
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Aaaaah, je le savais ! Ce que je suis forte, tout de même. Je me récompenserais bien avec un "exceptionnel" pour ma nouvelle qui sort demain sur vos écrans, mais il faudrait que je gruge le webmaster et la modération. Ça fait beaucoup.
Ceci était un flood. Oh, ça y est ! Ça y est, je me rappelle où j'ai vu ces deux mains unies dans la mort ! (ceci est une retransmission en direct de mon hippocampe). Dans la bande dessinée "Les compagnons du crépuscule", de François Bourgeon : le chevalier et la dame rousse sont sur le bûcher, et se prennent la main avant qu'on y boute le feu. En fait, on y boute le feu parce qu'ils se prennent la main.
Contribution du : 28/12/2013 20:40
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Citation :
En fait, je me suis permise un petit clin d'oeil sur un tout autre sujet, je n'aurais pas du ! Ceci dit les prêtres ont été au premier rang pour débusquer les sorcières dans les deux périodes que tu cites. Concernant les sorcières, il y a des thèses nombreuses et souvent liées à nos propres croyances, bien sur. Les sorcières n'étaient pas que des femmes âgées mais des femmes qui vivaient différemment de l'ordre patriarcal établi, c'est à dire sans l'autorité de l'homme (ni père, ni frère, ni mari) et donc non soumises au pouvoir masculin. Pourquoi si peu de sorciers ont été brûlés en comparaison ??? Par ailleurs, les pouvoirs dits "magiques" (entre autre leur rôle de guérisseuse) de certaines inquiétaient de plus en plus l'Eglise qui était très sensible à tout ce qui s'éloignait du dogme et qui pouvait entraîner la résurgence d'anciennes pratiques païennes et donc diablement hérétiques.
Contribution du : 29/12/2013 10:53
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Parfaitement d'accord avec toi, Bellaeva.
Sauf que c'est l'on est revenu sur l'idée que la "magie" (terme inventé par l'Eglise...) pouvait se définir comme la "superstitio" des anciennes croyances. (voir: "Le corps, les rites, les rêves, le temps. Essais d'anthropologie médiévale"., Jean-Claude Schmidt", chap. IV, p. 77 sq.). On est plutôt dans deux types de croyances, l'un populaire, l'autre de l'élite, concomitantes et pas aussi cloisonnées que l'on croit. L'une dominée et l'autre, propriétaire de l'écrit et donc dominante. Il est vrai que j'ai fait un clin d’œil à tout cela lorsque j'ai parlé des divinités romaines. Justement parce qu'à mon avis les deux thèses sont valables et cohabitent (même si c'est de moins en moins vrai au XIIIème siècle). Quant à bouffer du curé, c'est, quand même, quand tu veux!
Contribution du : 29/12/2013 11:23
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Organiris
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hello Jaimme,
et le poireau ??? Evidemment, ton texte comprend de multiples expressions modernes: tu n'allais pas écrire en vieux français... mais je ne sais pas, la "courgette", ça m'a semblé bien trop "cuisine moderne", si je puis dire ! Pour les temps de narration, je pose souvent la question aux auteurs parce que ce n'est pas facile pour moi de choisir, tout simplement. Et j'aime bien les fantaisies. Dans une de mes nouvelles, les évènements passés étaient au présent et l'action présente au passé: je ne sais même plus si quelqu'un l'avait remarqué ! Contente en tout cas que mon commentaire t'intéresse, à ton service !
Contribution du : 29/12/2013 21:06
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Re : remerciements et règlements de compte au Village ensorcelé |
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Organiris
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Merci Perle, pour ton poireau. Mais... (je ne puis répondre comme je le voudrais car de jeunes yeux trainent sur ce site).
Pour les temps, effectivement, la langue française permet des tours de magie très intéressants. Tant que les ficelles ne se voient pas... @Toc : déjà un grand merci pour avoir posé un commentaire. Favorable en plus. Toutes tes remarques sont valables, absolument. Mais, comme c'est ton œil acéré de lecteur pathologique qui les a mises en valeur, je me suis longuement interrogé avant de te répondre. Je m'explique: personne, en dehors de toi, n'a relevé le "maman chéri", ou certaines expressions très/trop soutenues pour un narrateur tel que je l'ai décrit (insuffisamment), alors c'est entre nous, entre sélectionneurs de textes, que la remarque suivante prend toute sa valeur: doit-on mettre le doigt sur de tels choses, à partir du moment où la lecture reste agréable (invisible aux autres)? Je n'ai pas la réponse, ce n'est qu'une piste de réflexion. Quant aux "non", "sûr", etc. Là c'est voulu et j'assume, c'est un aspect sur lequel je me suis interrogé depuis mes premiers textes. En définitive j'ai remarqué qu'une minorité n'aimait pas, mais qu'une majorité, au contraire, appréciait. Donc je garde d'autant que j'aime ça. Mais ta remarque reste valable car elle m'évitera à l'avenir de trop en abuser. Merci encore, Toc!!!
Contribution du : 30/12/2013 09:57
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