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1 Utilisateur(s) anonymes
Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Puisque la critique a le droit de louer ou de mordre, le critiqué a le droit de se défendre ou de jubiler. J'exerce donc mon droit ci-dessus, un peu dans le désordre, sans reprendre un à un chaque commentateur :
- "l'adjectif "machinale" me paraît peu poétique" : Pardon, je m'étais emparé de ce mot distraitement ; je n'avais pas lu son étiquette ; la prochaine fois je ne choisirai que des mots dont l'étiquette mentionne : "Appellation poétique contrôlée" (c'est de l'humour, mais on aura compris le message) - "Un bois, ah bon, un bois ; ben oui, le chevreuil ne venait pas de nulle part" : Je trouve la remarque assez sotte. J'ai un scoop pour l'auteur de cette réflexion : dans un paysage rural, c'est assez fréquent de rencontrer un bois. De manière préventive, je précise que ce n'est en aucun une attaque personnelle contre son auteur, dont je ne sais rien ; qu'il ne s'offense pas, donc, je respecte infiniment l'ensemble de sa critique très négative, hormis ce propos-là. - "Les réseaux blancs de la froidure matinale ?": Eh bien, oui ! La froidure ("Froid de l'air ; état de ce qui est froid" selon le Larousse.) est cet air froid qui provoque et étend la gelée, le verglas, le givre ; le givre étant à ma connaissance de couleur blanche, j'ai écrit ce vers sans scrupule. - Sente vicinale : D'accord, j'ai écrit sente et non sentier ou chemin, pour les besoins du vers. Cela dit, ma pensée n'est pas trahie. Quant à "vicinale", peut-être l'auteur de cette réserve est-il l'habitant d'un pays exotique et d'une grande unité urbaine, éloignée de la campagne française, et où la nature se résume à quelques arbres bien rangés au bord d'un carré de pelouse coupé de chemins de bitume ? Peut-être ne sait-il pas que vicinal est un terme administratif encore largement utilisé aujourd’hui en France, au quotidien, loin des grandes villes, dans les affaires de gestion municipale, ou par les exploitants du territoire rural ? - Les fuseaux du chevreuil : Voilà une image qui en a contenté certains, et qui en a désappointé d'autres : si ces derniers avaient vu comme moi, un jour d’hiver, un cervidé se promener sur une étendue enneigée, ils auraient peut-être eu, comme moi, l'impression de voir 4 fuseaux travailler une dentelle. Un effort d'imagination s'imposant souvent en littérature, ce petit poème n'échappe pas à la règle. - "Ah? Il n'y a plus de soleil l'hiver?" : La poésie étant pour moi un moyen de transfigurer la réalité, d'en proposer une autre lecture, de faire entendre l'écho intérieur que l'extérieur envoie à l'esprit de celui qui poétise, c'est une erreur de prendre au pied de la lettre tout ce que vous lisez dans un poème. Si mon but avait été de vous présenter une simple description extrêmement fidèle de ce que mes yeux voient un jour d'hiver, je me serais contenté de vous coller une photographie prise le jour de la composition de cette petite pièce de vers. D'ailleurs, je me souviens de certains rudes hivers où, dans ma région où janvier est généralement rigoureux, je n'ai pas aperçu le soleil durant 15 jours. - Plusieurs commentaires ont perçu ce poème comme je voulais qu'il le soit : une évocation allant "du particulier au général" (comme une commentatrice l'a heureusement vu), commençant par une scène légère, focalisée sur un "personnage" (si je puis-dire) et progressant plus gravement : image paisible du chevreuil marchant dans la neige ; puis "maigres et lassés" ; puis "tragique et morne" ; puis "édit somptuaire" : acte tyrannique émanant de cette généralité qu'est la saison hivernale. En tout cas, que ces 14 petits octosyllabes aient pu susciter 12 commentaires assez diversifiés, là est ma satisfaction. Merci à chacune et chacun de m'avoir commenté et lu.
Contribution du : 23/01/2014 15:10
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Bonjour, Antinoos,
Eh bien ! Moi qui n'ai pu observer qu'une seule fois une éclipse totale de soleil - et encore, j'aurais dû me trouver à cent bornes de là où je me trouvais pour qu'elle fût "totalement" totale - vous me voyez bien jaloux et désireux de savoir où je pourrais observer le phénomène à mon aise pendant deux semaines en passant outre les almanachs. Je plaisante Pardonnez-moi de n'avoir pas commenté votre poème, je ne savais pas comment le faire. Une petite chose m'a (beaucoup) gêné : l'utilisation du verbe "avoir" au huitième vers, ce qui m'a paru relever davantage de la compression en monosyllabe d'un verbe devant se battre avec sept autres syllabes pour exister. Mais il est aussi fort possible que cette façon de dire ou d'écrire soit une habitude que j'ignore. Peut-être est-ce pour cela que je n'aie pu commenter et noter, parce que cet aspect aurait détruit complètement mon plaisir de lecture d'un texte par ailleurs tout à fait honorable.
Contribution du : 23/01/2014 15:49
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Bonjour Stony,
Qui vous parle de ce phénomène particulier qu'est une éclipse solaire ? Moi, je ne vous parle que d'un phénomène atmosphérique ponctuel, qui consiste à ne plus ressentir la présence du soleil, aussi bien physiquement que visuellement, jusqu’à donner l'impression que cet astre n'existe plus. Faut-il que je vous rassure sur mon état mental en disant cette banalité : "Oui, je sais bien que même en hiver sa majesté le Soleil est toujours là-haut qui nous envoie sa diffuse lumière toute la journée" ? Quant au vers : "N'ont qu'une note machinale" qui ne vous plaît pas, prenez-le comme une ellipse (utile évidemment) : les oiseaux "n'ont qu'une note machinale" (sous-entendu) dans leur répertoire. Il faut admettre le principe du sous-entendu. Merci pour votre intervention, et à l’avenir n'hésitez plus à commenter directement sous mon texte. Votre réflexion m'intéresse. Bonne soirée Antinoos
Contribution du : 23/01/2014 18:16
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Maître Onirien
Inscrit:
15/12/2010 11:48 De Pézenas, France
Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
29650
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Qu'il n'y ait pas d'étiquette sur les mots ne les empêche pas d'avoir leur spécificité, et de convenir mieux â certains emplois qu'à d'autres. Il y a pour chaque construction des matériaux appropriés. Libre à chacun d'en choisir d'autres, mais le petit cochon qui a bâti sa maison en pierre est plus enviable que le petit cochon qui a bâti la sienne en paille.
Au reste vous nous dites que la critique a le droit de mordre, mais je ne vois pas qu'à propos de votre poème quiconque vous ait mordu.
Contribution du : 23/01/2014 21:00
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Visiteur
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Miguel, je vous ai répondu au sujet de"machinale" sur le ton de l'humour : ne l'oubliez pas.
Citation :
Pour rebondir sur la fin de votre réponse, Miguel, il s'agit d'une idée générale servant à introduire ce qui suit. Enfin, si vous trouvez absolument tous les commentaires d'une extrême amabilité, je ne suis pas d'accord (l'un d'entre eux est plus que mordant mais peut-être ai-je l'épiderme plus sensible que le vôtre) et je n'en suis pas mortifié pour autant. J'ai écrit ce qui précède avec la plus grande décontraction.
Contribution du : 23/01/2014 23:05
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Visiteur
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Puisque nous voilà tous complètement décontractés, vous aurez-bien entendu compris que je plaisantais en évoquant une éclipse de soleil. Pour vous rassurer, je vous dirais que l'an dernier, là où je réside, j'ai eu l'impression que le soleil avait disparu pendant six mois. Et qu'ai-je fait après sa réapparition ? Je suis parti en Bretagne ! N'est-ce pas chercher les ennuis ?
Citation :
C'est entendu, je le prendrai comme une éclipse de répertoire (partielle puisque sous-entendu). Allez, je vous charrie ! Et j'avais bien saisi le principe de l'ellipse, dont je suis un fervent adepte. Seulement, dans ce cas précis, j'y ai vu davantage une soustraction qu'une ellipse. Comment me faire pardonner mon humeur taquine ? Peut-être en vous disant que j'ai aimé l'utilisation du verbe "broder" et la filature (si je puis dire) de la figure de style par l'emploi des substantifs "fuseaux" et "dentelle" (à ce propos, je me souviens de cette superbe image, lue dans un texte onirien, dans laquelle il était question de dauphins recousant l'océan; votre image m'a rappelé celle-là). En vous disant que j'ai aimé la musique du mot "ossuaire" là où vous l'avez placé, ayant peint en mon esprit une image romantique bien que modérément crédible, sauf à supposer que tous les vertébrés de la foret aient rendu leur dernier souffle au cours de cette saison abolissant le luxe. Heureusement, il nous reste le calme et la volupté au coin du feu. A vous relire avec plaisir...
Contribution du : 24/01/2014 01:29
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Bonjour Stony,
En fait, quand je parle d'ossuaire, je pense à ces hautes futaies dépouillées qui peuvent faire songer à un amas d'ossements, et au silence qui y règne l'hiver. Je n'évoque pas les habitants de la forêt. Merci à vous et bon week-end. Antinoos
Contribution du : 25/01/2014 11:52
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Maître Onirien
Inscrit:
31/10/2009 09:29 De du côté de Brocéliande
Groupe :
Groupe de Lecture Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
16330
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J'ai, pour ma part, beaucoup apprécié cette image d'ossuaire associée aux forêts dépourvues de feuillage et réduites à leur squelette. J'avais oublié de le préciser dans mon commentaire.
Contribution du : 26/01/2014 10:16
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"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit" Guillevic |
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Bonjour et merci pour cette mise au point concernant l'ossuaire que j'avais pour ma part pris au premier degré ce qui, bien entendu, change tout ! Pas très futé l'Alexandre...
Contribution du : 26/01/2014 12:29
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Re : Au sujet de"Nivôse" - Merci |
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Visiteur
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Tardivement :
Merci à Chene pour sa lecture attentive. Je remercie Solene pour sa lecture. Quant à son très bref commentaire, je lui réponds que ma petite poésie n'étant ni une plaidoirie d'avocat ni une thèse universitaire, elle ne contient aucun argument.
Contribution du : 06/02/2014 17:46
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