Merci aux six lecteurs dont les commentaires en GL ont permis l'inscription de ce texte au catalogue.
Merci aux oniriens qui ont pris le relai dés sa publication.

Vos avis me sont précieux pour corriger les éventuelles erreurs et juger de la pertinence (ou non) de mes choix.

L'incipit « sonnet contemporain » s'explique doublement.
1- L'assonnance dutchman/mélomane m'a imposé cette catégorie.
2- Les deux derniers vers font référence aux « nouvelles technologies »

Dans le « Télégramme de Brest », l'anecdote aurait pu figurer en rubrique régionale :

Citation :

J'ai préféré en faire un sonnet et remercie vivement les lecteurs qui m'ont fait part de leurs impressions.

J'ai pondu cet "exercice" en trois temps
En 2012, j'ai rédigé les quatrains d'un seul jet, ou presque.
L'idée était de faire un sonnet classique "sérieux"
Mais comme je n'arrivais pas à trouver des tercets qui me satisfassent, j'ai mis l'ébauche au tiroir.

Début 2014 je l'ai ressortie pour faire de cette faiblesse un atout et j'ai commis ceci

Dépression passagère

« Je voulais vous offrir un sonnet sur l’orage,
Les cumulonimbus prédateurs du soleil,
L'éblouissant éclair qui soudain les ravage,
Ouvrant un camaïeu de soufre et de vermeil.

Je voulais évoquer ce vaisseau d'un autre âge,
Fuyant sous la galerne en sinistre appareil,
Les voiles en lambeaux, dépourvu d'équipage,
Échevelé de foudre, au fantôme pareil.

Mais que pouvait écrire un trop vieux métromane,
Un rimailleur fourbu dont la muse est en panne,
Sinon ces quelques vers, désolants de langueur ?

– Prends ce biscuit, Grand-Père, et finis ta tisane.
Douze heures de sommeil et ta plume artisane
Retrouvera tantôt sa fertile vigueur. »

Je devais proposer cette œuvrette sur Oniris en mai.
Au dernier moment j'ai préféré "Pif" pour faire plaisir à mon épouse et à mes petits enfants dont c'est le poème préféré (parmi ceux que j'ai commis, s'entend)

Puis il y eut "Fric-frac" (j'aurais mieux fait de m'abstenir) et Turbulences.

Une semaine avant de mettre en ligne ma "déprime", j'ai décidé d'en revenir à mon intention première, mais sur le mode humoristique.

Voili, voilou

J'ai remercié chaque commentateur par MP, ce qui ne m'empêche pas de récidiver ici tant les mots des uns et des autres m'ont fait plaisir

J'adore les secrets d'atelier. Merci de les faire partager.
Tes petits enfants ont bon goût. Qu'est-ce que t'attends pour les inscrire sur Oniris ?

Je te laisse... ma tisane est prête.

Une passionnante genèse que celle de ce poème, Tizef, qui prouve bien que le vieil adage "cent fois sur le métier..." se vérifie chaque jour !

Je ne connaissais pas le mot métromane. J'ai d'abord cru à une de tes créations avant d'aller rendre visite à mon dico.

Dans un sonnet, le smartphone, le buzz et Vidéo.com ont surpris

mais au XIXème Tristan Corbière évoquait les nouvelles technologies de son époque dans ce

« Sonnet (et la manière de s'en servir ) »

Vers filés à la main et d'un pied uniforme,
Emboîtant bien le pas, par quatre en peloton ;
Qu'en marquant la césure, un des quatre s'endorme...
Ça peut dormir debout comme soldats de plomb.

Sur le railway du Pinde est la ligne, la forme ;
Aux fils du télégraphe : - on en suit quatre, en long ;
A chaque pieu, la rime - exemple : chloroforme.
- Chaque vers est un fil, et la rime un jalon.

- Télégramme sacré - 20 mots. - Vite à mon aide...
(Sonnet - c'est un sonnet -) O Muse d'Archiméde !
- La preuve d'un sonnet est par l'addition :

- Je pose 4 et 4 = 8 ! Alors je procède,
En posant 3 et 3 ! - Tenons Pégase raide :
" O lyre ! O délire ! O... " - Sonnet - Attention !

Une superbe référence dont tu peux être fier !

Merci Arielle

Corbière a bien entendu composé ce sonnet pour se moquer de la forme... du sonnet. En prose son message n'aurait pas eu le même sel.
Le paradoxe est jubilatoire.

Ce sonnet est un de ceux qui m'ont convaincu des ressources de la machine. Car ne perdons pas de vue que le sonnet n'est qu'un outil.

On peut s'y confire dans la naphtaline et dans le vocabulaire labellisé "poétique" (comme le prescrit Sorgel) mais rien n'empêche de s'y exprimer comme dans la poésie contemporaine.