Ben oui, à l'heure où j'écris ces lignes, 7 commentaires pour ma nouvelle « L'oublié ». Adepte des textes longs qui ont tendance à décourager les lecteurs, je suis content quand j'atteins péniblement 5 commentaires. Alors vous pensez, quand j'en ai 7 pour moi c'est Byzance !
Avant de vous répondre individuellement, je tenais à mettre le lien de la chanson de Noir Désir que le héros fredonne sur sa moto : Le vent nous portera

Pardonnez-moi d'être succinct mais vous répondre comme j'aimerais vraiment me prendrait un temps fou. Je ne vais aborder que vos remarques dominantes.

Neojamin : Vous regrettez les «commentaires qui sont pour moi trop explicites et me sortent à chaque fois du vif du sujet » ou encore « j'ai noté plusieurs commentaires qui semblent sortir de la tête de l'auteur et non du narrateur ». C'est vrai, je me suis servi du personnage pour placer quelques réflexions personnelles avec l'objectif de lui donner une épaisseur psychologique. Sinon je me situais trop dans le domaine de l'action pure et simple. Ce faisant j'ai certainement provoqué un décalage entre ses pensées et la situation vécue.
Pour le film « Je suis une légende » je comprends le rapprochement même s'il ne m'a aucunement inspiré pour ce texte. De plus je ne suis pas trop fan des zombies.

Jaseh : Je n'ai pas vu le documentaire dont vous parlez mais du coup ça m'intéresse.
Si vous n'avez pas senti les 30000 caractères de l'histoire alors j'en suis heureux. J'ai réussi à vous tenir en haleine, à ne pas vous ennuyer. J'ai toujours peur de lasser le lecteur sur la durée et je me creuse les méninges pour trouver des rebondissements.

Asrya : Je suis content que vous ayez apprécié ce long récit qui, vous avez raison, aurait davantage sa place en science-fiction. C'est un parti pris de ne pas dévoiler les causes de l'extinction pour donner la liberté à chacun d'imaginer ce qu'il veut. Je suis souvent flou dans mes récits, c'est une manière de faire participer le lecteur, de ne plus le rendre passif et de l'inciter à élaborer sa propre histoire. Un procédé bien connu, je n'ai rien inventé.
Pour les scènes répétées d'attaques de chiens, j'y ai songé figurez-vous. Mais il m'était difficile d'introduire d'autres espèces agressives (européennes) dans un monde urbain ! Une bande d'ours aurait fait sourire par exemple et les loups, c'est presque des chiens.

Alexandre : Un poète – décoré de surcroit – qui fait une incursion dans un récit fantastique, j'en suis flatté ! Je ne m'attendais vraiment pas à recevoir un commentaire de votre part, ça me fait grand plaisir. Et puisque ça vous a plu, j'espère vous voir plus souvent du côté des nouvellistes !
Pour votre remarque « le lecteur lambda que je suis reste sur sa faim », vous donnez vous-même l'explication sur mes raisons : « il me reste à laisser vagabonder mon imagination ».

mbh : Vous aussi vous regrettez le côté peu explicatif du récit, l'inconnu sur les causes de l'extinction des humains et une fin qui n'en est pas vraiment une. Je vous renvoie sur ma réponse à Asrya. Pour résumé, je laisse champ libre au lecteur pour faire courir son imagination. Je reconnais cependant que ça peut être frustrant, voire agaçant. Certains aiment qu'on leur explique les tenants et les aboutissants, d'autres préfèrent voguer dans le flou. Mon objectif restant que les gens s'approprient l'histoire et la poursuivent dans leurs têtes.

Perle-Hingaud : Première de vos remarques qui m'a interpellé : « J’aurais bien aimé savoir où sont passés les corps ? ». Effectivement, vous êtes la seule à pointer cet oubli. Pour moi il était explicite qu'il n'y avait pas de corps, proprement disparus, envolés. Je rajouterai donc une précision entre deux phrases car c'est important.
Vous partez sur l'idée qu'il y a eu une catastrophe brutale (embouteillages, crash des avions, trains). Ce n'est pas comme ça que je vois les choses. Tout s'est arrêté d'un seul coup, les gens se sont évaporés instantanément avec les conséquences que ça pouvaient entrainer sur leurs activités. Pas besoin de panique généralisée ni de scénario apocalyptique pour envisager ce gigantesque foutoir.
Enfin je pense...
Pour les parties trop explicatives vous rejoignez Neojamin et je ne peux qu'être d'accord. En fait parfois j'en dis trop, parfois j'en dis pas assez. Difficile de trouver le bon équilibre mais je vais reprendre tout ça.

Shepard : Je comprends vos interrogations sur la psychologie du personnage central, certainement encore trop lisse. Cependant nous raisonnons avec nos personnalités, nos sensibilités, et le faire sombrer dans la folie parce qu'il est resté deux ans seul m'apparait excessif. J'indique un moment qu'il est de caractère solitaire, introverti, nous pouvons donc admettre qu'il supporte mieux l'isolement que d'autres, que ça n'affecte pas sa raison. Certes, il souffre d'un manque de communication mais ça lui donne plutôt des accès dépressifs (la tentative de suicide qui je reconnais n'est pas très bien amenée).
Ici, par contre, je vous rejoins complètement : « tout le monde disparaît du jour au lendemain, et le type n'a pas cherché plus loin qu'en triturant des ondes radios ? ». C'est vrai, j'ai été trop évasif, n'importe qui se serait démené pour trouver d'autres rescapés. Je vais retravailler cet aspect du récit.

Voilà, un grand merci à tous ! Vos commentaires feront mien ce proverbe : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ».

Bonjour Jano,

Pour lire de nombreux textes ici, je constate en effet qu'on a une double tendance en nouvelles:
- les auteurs écrivent de plus en plus court,
- les lecteurs lisent et commentent davantage le court.

Je ne sais qui, de l'oeuf ou de la poule, est arrivé le premier, mais c'est un mouvement de fond. Je me demande s'il y a moyen d'établir des statistiques, mais il y a quelques années, les nouvelles tournaient le plus souvent autour de 20.000 caractères, avec des pointes à 50.000, et les plus courtes étaient de 10.000 caractères.
Aujourd'hui, on a régulièrement des nouvelles de moins de 7.000 caractères, la moyenne devant être autour de 12.000, et si on dépasse 25.000, on est dans le looooooong...

Je ne suis pas contre les très courtes nouvelles, c'est un genre aussi complexe, selon moi, que le long. On n'oppose pas sprint et marathon...
... l'essentiel est d'être bon dans la discipline choisie !

Quel dommage qu'en édition papier, on boude toujours autant le court en France. On arrive à cette contradiction, écrire pour un support et non pour un lecteur (ou pour soi). Imaginez que vous souhaitiez être publié à compte d'éditeur, un roman (ou de longues nouvelles) est encore pratiquement indispensable. (ok, il y a des exceptions, mais ... c'est la règle !) alors que si vous voulez être lu sur Internet, c'est le contraire !

En conclusion, écrivez ce que vous souhaitez, votre longueur sera la bonne !

Je viens de faire un rapide calcul, qui confirme mon message précédent:

- les 15 premières nouvelles dans le classement "historique" du site, la plupart anciennes, ont en moyenne 29.000 caractères.

- les 15 "meilleures nouveautés" ont en moyenne 12.000 caractères.

Argh je m'en doutais ! M'en fous, continuerai à écrire long...

Bonjour,

Vous m'avez un peu devancé, car je compte bien lire votre nouvelle, et je le ferai, lorsque j'en aurai terminé avec "Human Genome", un long roman.

L'oublié sera donc ma prochaine lecture, car ce titre me fait penser à "L'ignoré", un roman de Bentley Little. Cela n'a certainement rien à voir, mais j'ai hâte d'aller y jeter un oeil, et même deux.

Au plaisir de vous lire,

Wall-E

C'est promis, on ne vous oubliera pas, Jano =)
Au moins vous pouvez vous vanter d'en avoir une longue (de nouvelle) !

Vous n'êtes pas seul dans votre combat, j'avoue avoir un texte qui approche les 50000 caractères sous le coude ...

Pour en revenir à votre nouvelle, même si j'ai tendance à noter 'sévèrement' (disons que j'en ai l'impression par rapport aux autres commentaires) j'ai vraiment bien apprécié le style général de votre écriture qui n'en fait pas trop. Avec une telle concision vous avec la patte pour écrire des histoires denses avec un background solide sans vous perdre dans les 100 000 + caractères, c'est une qualité qu'il faut exploiter. Donc insistez dans le 30-50K, vous y avez votre niche.

C'est typiquement le début d'un roman, cette nouvelle. L'auteur prétend que "non" mais il ne le sait peut-être pas encore !

Merci Francis pour votre commentaire que je regrette de voir si court. J'aurais aimé connaitre davantage vos ressentis. Je ne comprends pas cette phrase "Les loups sont entrés dans la ville livrée aux animaux" sachant que pas une fois je n'évoque des loups !
Le principal c'est que l'histoire vous ai plu.

Que de références Wall-E ! J'ai beaucoup aimé « La route », âpre et poignant. Il y a en effet pas mal de films et livres qui traitent d'une quasi extinction de la race humaine mais à ma connaissance il reste toujours une poignée de survivants. On va dire que l'originalité de mon histoire c'est que le héros est bel et bien tout seul.
« De loin la meilleure nouvelle que j'ai lu depuis longtemps ! ». C'est trop, vous allez me faire rougir ! Que mon récit vous ait transporté est déjà pour moi la plus belle des récompenses.

Molitec : Je suis particulièrement sensible à cette remarque (« les effets auditifs et les descriptions du narrateur » ) car j'attache beaucoup d'importance à l'ambiance, à l'atmosphère de mes histoires. Je veux que le lecteur soit immergé dans un contexte, corps et âme, si c'est ce que vous avez ressenti alors j'en suis vraiment heureux.
En contrepartie je perds sans doute de la profondeur psychologique et vous avez tout à fait raison de le souligner comme d'autres l'ont fait : « j’ai trouvé qu’il y a léger manque de pensées ou de réflexions profondes de la part du narrateur concernant ce qui aurait pu se passer ». Je suis en train de retravailler cet aspect là.
Merci de votre passage. J'en profite pour vous dire ma surprise, je n'ai trouvé aucune publication de votre part. Vous ne faites que commenter ?

Bonjour Jano, en fait, pendant un certain temps, après avoir découvert ce site et m’être inscrit, je ne faisais que lire, ensuite j’ai commence à commenter, donc maintenant je lis et je commente, mon prochain objectif sera de lire, commenter et publier ; j’estime que suis en période d’apprentissage concernant l’écriture, la lecture sur ce site et d’autres livres faisant partie de cet apprentissage, les commentaires aussi en quelques sorte.
J’avoue que je n’arrive pas encore a démarrer et produire un texte complet, si ce n’est pas le manque de temps, c’est le manque d’idées qui arrive au moment ou je me décide a écrire une nouvelle par exemple, ou bien un manque de concentration, un manque d’expérience aussi, je suis entrain d’étudier les différentes structures que peu avoir une nouvelle, je n’ai pas encore une idée précise sur le style que je préfère adopter.
Voila, j’espère que j’aurais le déclic bientôt, car vous n’êtes pas le seul a avoir fait cette remarque, quelqu’un dans mon entourage m’a dit a peu prés la même chose cette semaine, comme par hasard, je commence a sentir un peu de pression on dirait.