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Les soirs violets : discusion et mercis |
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Maître Onirien
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Toute ma reconnaissance va vers tous ceux qui ont contribué à la parution commentée de Les soirs violets : lecteurs, sélectionneurs, correcteurs, commentateurs... dont les observations sont précieuses pour me permettre d'améliorer ce texte.
A l'origine de ce texte - que j'ai hésité à soumettre en catégorie "poésie en prose" tant le propos compte moins pour moi que la forme - il y a un appel à texte de la revue SOUFFLES, sur le thème "Pays, paysage, trompe l'oeil". Je ne connais pas encore le résultat de la sélection de la revue, et ne sais donc pas si Les soirs violets ont été retenus pour paraître dans le prochain numéro. La parution sur Oniris est d'autant plus importante pour moi que j'ai l'intention de le proposer pour divers concours de textes courts. J'en viens à quelques explications, puisqu'il apparaît que le propos et la structure ont parfois dérouté certains commentateurs : - Le passage introductif est écrit à la 1e personne du singulier car il s'agit du témoignage actuel de l'attachement de la narratrice à ce pays cévenol. - Vient le deuxième passage, qui entame la chronologie de la "relation" narratrice/pays, depuis sa 1e rencontre avec lui durant l'enfance. La narratrice passe au "tu" pour parler de son histoire passée. - Le troisième passage amorce les "préliminaires" des retrouvailles narratrice/pays, rien n'étant dit entre les deux périodes, comme si rien d'autre ne comptait davantage que cette précieuse relation. - La fin du texte évoque les retrouvailles puis toutes les étapes de la vie de la narratrice et les événements-clés qui jalonnent la relation au pays, jusqu'au "présent" du 1e paragraphe. La référence à la "femme noire" est une image de la solitude qui a piégé la narratrice à un moment de son histoire (après "les couples qui se séparent"). Puis la nature, l'envahissant par manque d'entretien, l'a presque rejetée du lieu pour finalement l'en sauver, la sauver de sa solitude. En fait, il s'agit d'une rencontre fulgurante dans l'enfance, et éphémère, mais qui a tant marqué la narratrice qu'elle s'étonnera à peine, beaucoup plus tard dans sa vie d'adulte, que le hasard l'ait à nouveau "happée" vers ce même pays, où elle finira par planter ses racines (car ce n'est pas son pays d'origine, c'est l'histoire d'un coup de foudre). Le coup de foudre est de ceux qui donnent l'impression aux amoureux qu'ils se connaissent depuis toujours. Voyez ? @Asrya : oui, je vois en quoi vous n'adhérez pas du tout au texte, puisque vous avez eu la générosité de prendre le temps de m'expliquer. J'espère que mes explications de texte vous permettront de clarifier le propos qui, je vous l'accorde, est abordé là avec un excès de pudeur, sans doute (mais on ne se refait pas, et peut-être que la personnalité d'une écriture tient justement à de tels excès, en tous cas je le revendique). @RB : oh comme il est décidément tellement agréable de ressentir - je reprends votre terme - une "communion" entre auteur/lecteur, lorsque le 1e peut se passer d'explication de texte pour que le 2e "capte" toutes les intentions mises dans le texte (heu... chu claire ?) Je suis ravie que vous ayez à ce point saisi ma démarche et les espoirs que j'avais mis en écrivant ce texte. @Néojamin : merci d'avoir tout de même laissé trace de votre lecture, malgré le flou où vous a plongé le texte (j'espère que ce fil vous apportera quelque éclaircissement). Merci aussi pour la précision de vos remarques ; je ne saurais vous expliquer autrement que par une proposition de balade dans la nature cette sensation si curieuse du silence ambiant, dont l'impression demeure malgré le fracas d'une cascade (je parle de petites cascadettes). Désolée que la chronologie de l'histoire du narrateur ne ressorte pas assez à vos yeux : grâce à ce commentaire proche de celui de Asrya, je pourrais retravailler le texte en faisant un effort de narration. @corbivan : vous me touchez beaucoup, car je considère en l'occurrence Giono comme un maître de la prose poétique lyrique... je rougis, et savoure la rencontre auteur/lecteur autour de ce texte. Merci beaucoup de me montrer que vous avez été sensible à mes intentions. @Francis : je suis sensible à la poésie de votre commentaire et il me touche. Je suis bien aise que l'homme du nord se soit laissé guider dans la visite de "mon" sud. "Votre retour à la vraie vie" : vous tenez là la clé de mon propos, et c'est un vrai soulagement pour moi. Grand merci à vous. @MARIAJO : ravie que le premier passage vous ait tout de même touché, MARIAJO. J'espère que ce fil vous éclairera sur le propos, pour vous aussi resté flou, c'est dommage mais c'est sans doute dû d'une part à une trop grande pudeur, d'autre part à ma démarche qui était de privilégier la poésie plutôt que la narration. "le mas est sur son nid d'aigle" : un mas est le nom des grosses maisons paysannes cévenoles, tout en hauteur car accroché à la colline. Un nid d'aigle étant toujours perché aux cimes des montagnes, je veux dire par cette phrase que la maison surplombait la vallée et que la vue portait bien au-delà, presque jusqu'à la Méditerranée (certains jours de temps clair). J'espère vous avoir éclairé(e) ? @Acratopège : c'est vrai que lorsque j'essaie d'embarquer le lecteur dans mes balades, j'y vais parfois un peu trop à fond (rapport à la surcharge d'images que vous avez ressentie). Votre lecture du propos me paraît particulièrement intéressante, alors que je n'y avais pas songé du tout. Elle m'ouvre une interprétation quant à la démarche inconsciente de l'auteur : on part pour écrire quelque chose qui révèle autre chose qui serait peut-être inscrit dans l'inconscient... bref, merci de votre commentaire qui m'ouvre à un point de vue nouveau. @Automnale : je vois par votre commentaire que vous avez suivi pas à pas la balade en ce pays, et aussi chez la narratrice. Je suis gênée que vous m'assimiliez - auteur - au narrateur du texte car il ne s'agit pas nécessairement de ma propre histoire, même si, en l'occurrence, c'est le cas. Cela ne m'empêche pas d'apprécier vivement vos observations et tous vos encouragements, en espérant que ce fil vous ait aidée à saisir le propos. Ah ! j'allais oublier, comme ce fil s'appelle "discussion sur les récits" et non pas "remerciements", à mon tour de poser une question sur une incompréhension que j'ai, à Acratopege et Asrya car leurs réponses me tireraient non seulement de la perplexité, mais aussi ouvriraient certainement mon angle de vue : "trompant le Chronos" : vous avez tiqué l'un et l'autre sur cette expression, et je ne parviens pas, malgré tous mes efforts, à comprendre ce qui vous a fait réagir. Pouvez-vous expliciter vos points de vue sur cette expression svp ? d'avance grand merci encore merci à vous MissNode
Contribution du : 07/04/2015 18:02
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Expert Onirien
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Bonsoir Miss, pour vous répondre, je crois que j'ai trouvé l'allusion à Chronos un peu précieuse, hors style, hors lexique. Pourquoi pas "hors du temps" plus simplement, dans un texte qui ne fait aucune autre allusion à la mythologie grecque. Mais ma remarque était simplement impulsive et n'ôte rien au plaisir que j'ai eu à vous lire.
Contribution du : 07/04/2015 20:44
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Expert Onirien
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Bonsoir MissNode,
Je suis du même avis que Acratopege. Je trouve que l'utilisation de "Chronos" dans votre texte fait tâche, dénote complètement avec l'ensemble du récit (style et champ lexical). J'aurais également, simplement, vu le terme "temps" à la place, quelque chose de plus simple et de plus naturel ; votre formulation me fait l'effet d'un effet de style raté (vis personnel évidemment, après... chacun a sa perception des choses). Si j'ai relevé cette expression, c'est que, sur le moment, elle m'a marqué, elle m'a fait m'arrêter ; sous l'effet de l'humeur ? de l'ambiance générale ? Je n'en sais rien. Malgré cela, et malgré l'appréciation que je vous ai laissée, l'écriture de votre texte m'a séduit ; vos explications à son sujet précisent ce que je n'avais absolument pas cerné lors de ma lecture. Trop "imagé" pour moi probablement. Pour moi les images ne doivent pas dominer la compréhension ; un avis comme un autre. Merci en tout cas d'avoir pris le temps de nous adresser à chacun un petit "remerciement", "commentaire", Au plaisir de vous lire à nouveau, Asrya.
Contribution du : 07/04/2015 21:59
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Visiteur
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Asrya, les images sont la compréhension du réel. Sans elles pas d'intelligence, pas de vision, pas d'acceptation de la mort.
Contribution du : 07/04/2015 22:17
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Maître Onirien
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ça y est, j'arrive à percevoir, Asrya et Acratopege, ce qui vous a fait ressentir ce fameux "Chronos" comme décalé dans le style : j'apprécie que vous ayez pris le temps d'en discuter, ça m'éclaire.
A mon tour - peut-être - de tenter de vous faire comprendre que j'emploie cette même expression au quotidien, couramment, chaque fois que j'ai à faire allusion cette notion du "Temps qui passe" avec un grand T, et de ses (supposées?) logiques chronologiques ; dire "Chronos" m'évite de préciser que je ne parle pas de la météo, puis de définir de quoi je parle : nous avons la référence Grecque qui est suffisamment parlante pour éviter de longs discours, et mes interlocuteurs comprennent ainsi rapidement ce que je veux dire. Le fait que cette expression soit courante dans mon lexique explique que je ne parvenais pas à saisir votre réticence. Je vous rejoins, RB, en tout cas quant à l'importance que vous attribuez au rôle des images poétiques. C'est pourquoi j'ai failli proposer cette nouvelle en prose poétique, tant le propos ("brève histoire d'amour entre l'humain et le pays où il se plante") importait peu pour moi au regard du traitement de l'écriture. Contente de vous retrouver sur ce fil de discussion après votre commentaire.
Contribution du : 07/04/2015 23:33
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Expert Onirien
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Je ne suis pas d'accord avec vous RB ; du moins pas directement.
Une image est perçue par son auteur avant tout, cela ne signifie pas qu'elle sera perçue par les autres. Dans le cas où l'image n'est pas perçue, il n'y a pas compréhension, ou compréhension maladroite. Dire que les images sont signe d"'intelligence" me déplaît fortement ; assez réducteur pour ceux qui n'en usent pas. C'est votre vision des choses, je le respecte ; je n'y adhère pas pour autant. MissNode, si vous employez ce mot au quotidien, il est bien normal que vous l'utilisiez (je suis loin de dire le contraire) ; j'avoue que vos explications sont plutôt convaincantes. En général, je mise sur le contexte pour que le "temps" soit correctement assimilé, même si certaines phrases peuvent prêter à confusion. J'essaierai d'en tenir compte, cela peut simplifier les choses, vous avez raison.
Contribution du : 08/04/2015 00:05
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Maître Onirien
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Merci de cet échange, Asrya
Je me permets de rebondir sur votre réponse à RB, à titre de prolongement de la discussion : par "intelligence" j'ai interprété (et c'est là où l'intervention de RB me parle) comme un équivalent de "logique interne"... que les images auraient, au même titre que les rêves par exemple. Il y a une clé à découvrir parmi des symboles qui sont livrés plus ou moins en vrac, ou bizarrement agencés en tous cas. L'inconscient connaît fort bien cette clé puisqu'il joue abondamment des symboles et images. Mais consciemment, c'est une autre histoire, parfois, de décrypter les poèmes comme il est difficile de décrypter les rêves. à bientôt j'espère, MissNode
Contribution du : 08/04/2015 00:54
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Onirien Confirmé
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Miss Node,
Votre explication m'a tout à fait satisfait. Je relirai votre prose poétique et je me régalerai davantage. Je vous remercie de votre dévouement.
Contribution du : 08/04/2015 21:23
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Visiteur
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Ce que je veux dire dans le prolongement de ce que MissNode écrit au post 7...
La grande avancée de la poésie contemporaine - je parle de poèmes écrits il y a vraiment peu de temps et principalement et de plus en plus par des femmes- est d'avoir permis à des auteurs d'écrire sans référence au rationnel, de se référer en principal au suggéré, au ressenti. Avez-vous remarqué à quel point les hommes regardent "lourdement" les choses, les phénomènes, les femmes, la nature mais avec quelle instantanéité les femmes échangent des "impressions", sans user d'un seul mot ? Libre à chacun(e) d'interpréter ensuite à sa façon. C'est de cette démarche d'écriture qu'à mes yeux MissNode participe et à celle de la lire en toute liberté d'interprétation que j'essaie de m'associer. Parce que j'y découvre des parts de moi que je ne soupçonnais pas. Parce que tout le reste a déjà été écrit et de toutes les façons, excepté "cela" et de cette façon, si multiple... oups maintenant stop...mais j'y crois...
Contribution du : 08/04/2015 22:46
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Re : Les soirs violets : discusion et mercis |
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Visiteur
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Juste pour causer.
Peut-être que cette faculté est l'intuition ? L'intuition féminine alors, certes, mais ce n'est pas l'apanage des femmes, bien que d'une certaine manière elles soient physiologiquement et donc psychiquement connectées à une autre vision du monde que les hommes. Je pense à l'enfantement qui ouvre sur une autre vie, qui donne une autre vie ou passe le relais de la vie. Sans être croyant cela tient du miracle. Il s'agît d'une dimension qui me semble est inconcevable au masculin, avec ses charges de souffrance et de joie d'une grande intensité. Et qui peut nourrir l'intuition, car dans l'aventure de la grossesse on ne voit pas toutes les choses se former, se transformer, s'accomplir, il y a une part d'ombre - j'imagine - et donc privé d'intelligence raisonnée, à quoi peut-on recourir sinon à l'intuition ou à l'instinct - qui y ressemble. Enfin, j'imagine qu'il peut y avoir là quelque chose qui branche sur l'infini (au sens de non comptable). La Vie n'est pas rationnelle a écrit Miguel de Unamuno, la Poésie non plus, je me dis. C.
Contribution du : 09/04/2015 13:57
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