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1 Utilisateur(s) anonymes
Maison close (sonnet néo-classique) |
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Apprenti Onirien
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L'idée de départ est de se placer sur le bord des attentes littéraires majoritaires, de gifler un certain goût de l'immoral, paradoxalement bien-pensant, devenu enfoncement de porte béante, dont la sphère littéraire s'évertue, me semble-t-il, à se croire l'inspirée héritière, le nez au cul de Baudelaire, au moyen d'un dispositif à double signification, préparant la trappe d'un renversement final voulu le plus violent possible. Il s'agit, par un sonnet-canular, de couper le sifflet à l'effet de mode, qui est le sang confrérique du littéraire moyen, et de pousser le monde à déballer son affaire.
Ma position est la suivante: la maison de retraite est une institution calibrée pour une société de consommation dont le nombrilisme est le carburant, et a pour finalité d'accompagner une destruction de la famille, si ce n'est programmée avec soin, au moins nécessaire au bon fonctionnement des rouages de la frustration générale et de la perte de mémoire qui permet d'atteindre bientôt le point culminant de cette folie rentable. Attirer l'attention sur ces espaces de relégation sociale et familiale - qui ne se rencontrent point, même aujourd'hui, sous d'autres cieux - était ma priorité. Utiliser pour ce faire un lieu symbole de cette liberté très individuelle, quoique prétendument familiale, dont on s'arme ordinairement pour justifier cette relégation d'un parent, m'a paru suprêmement légitime. Je veux dire qu'aujourd'hui, cul et liberté, sont cul et jeunisme, et sont cul et chemise. En témoignent, à mon sens, de nombreux médias. Et c'est ainsi que j'ai voulu, tout simplement, aller faire crever le glamour dans ses propres oubliettes, un peu comme un aïeul débarquant au milieu d'un coït. Puissent les commentaires éventuels se laisser prendre au jeu de la distanciation et séparer le plus nettement possible position personnelle et analyse technique, pour éviter de tomber, pensionnaire de ces endroits ou non, dans le commentaire lapidaire et indigent. Mais je ne m'attends certes pas à l'unanimité d'une flambée d'applaudissements...
Contribution du : 07/06/2015 17:38
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Visiteur
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Bonjour CalamusInscius
à lire votre prose ici, après avoir lu le poème en question (à ma décharge, je suis un peu hermétique au style classique ou néo-classique) je me dis que vous auriez peut-être dû écrire un poème en prose. Ne voyez aucune ironie dans ce que je dis là. À lire vos explications je trouve effectivement que le sujet est pertinent et que vous en dites des choses intéressantes et vraies (et dérangeantes sans doutes). C’est un sujet très vaste. Pour ce que vous dites de la littérature, j’ai pas tout compris mais vous avez l’air motivé, c’est déjà bien (là je rigole un peu), moi avec la littérature j’y vais avec des pincettes, c’est tellement compliqué et susceptible : la Littérature. À vous relire. C.
Contribution du : 08/06/2015 09:44
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Remerciements pour Maison close |
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Apprenti Onirien
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Je suis assez flatté que, suscitant des avis plutôt tranchés, ce petit canular ait été autant lu en si peu de temps.
Merci à ceux et celles qui lui auront pardonné de faire crever le glamour fatigué dans ses propres oubliettes, comme une grand-tante entrant dans la chambre nuptiale. Désolé pour les déçus,, pour les intelligents, mais aussi pour les impatients du cortex, pour ceux qui vivent au coeur du sujet, mais défendent leur syndrome de Stockholm, pour les familles qui les aiment tant, pour les commandos et pour tous ceux qui ne savent pas lire. On ne vit qu'une fois...
Contribution du : 08/06/2015 14:18
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Chevalier d'Oniris
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Bien ou mal penser, à mon sens, cela revient toujours à penser selon une norme, que ce soit pour la suivre ou pour la transgresser. Tout cela me semble être du côté de l'apparence voire de l'apparat. Ce qui compte (et qui conterait peut-être aussi) ce serait plutôt, me semble-t-il, de dire et penser le plus juste possible. Ce à quoi je m'emploie. Que les ehpad soient des lieux de relégation, je trouve que c'est vite dit. Qu'on puisse y aimer, c'est ce que je crois. J'ai un peu fréquenté ces lieux et ces gens, il se trouve que je les aime. On peut aussi, s'y caresser autrement, la preuve! https://www.dropbox.com/s/lkw4gtfi2q416y4/GJ3A6150.MOV?dl=0
Contribution du : 08/06/2015 17:37
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Ma jouissance est sens ouïr, sans tutelle de sens jouir |
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Apprenti Onirien
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Oui, mais, en passant outre le scabreux que je viens de lire - vous savez, on y baise aussi -, qui est souvent associé, chez les littéraires, à la défense d'une liberté paranoïde, puis-je vous demander si ce sont vos parents?...
Vous voyez bien que vous servez mon propos. Non? Pourquoi vous, dans ces lieux? Vous ne voyez pas? Ce sont les musées, monsieur, d'un veuvage national dorloté au rythme auquel se mène un personnel débordé. D'autres peuples rient de voir chez nous des chiens mieux traités que des parents. Et ce n'est certes pas la tranquillité intellectuelle du pays de Voltaire qui leur coupera le sifflet. Parlez donc de libre-arbitre plutôt que de libre-pensée. Cette dernière n'existe pas. Vos actes expriment bien une pensée, je suppose... Mais ne la nourrissent-ils pas, en retour?... Tout est rituel, paraît-il, pour certains ! Le conceptuel pur, ce n'est que du vent. Et des gens qui croulent sous le savoir et les bibliographies sans rien pouvoir y trouver de véritablement sage à raconter. Faites un stage dans le désert, par exemple. Combien de temps tiendra votre juste pensée? Quel Occident... Un peu d'air ! Aldous Huxley, quand tu nous tiens...
Contribution du : 08/06/2015 19:28
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Apprenti Onirien
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La liberté que vous défendez, avec une demi-ferveur aussi confortable que tiède, est celle qui a dicté la Terreur - ça vous la coupe, à vous aussi?... Et, par suite, inventé le mot "terrorisme"... Paradoxal ou pas?
Contribution du : 08/06/2015 19:52
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Chevalier d'Oniris
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Votre ton me questionne plus que vos propos. Mes parents sont décédés depuis longtemps et il se trouve que j'ai longtemps vécu dans ces pays où en effet, il incombe aux enfants de s'occuper de leurs parents. Mais je ne sais pourquoi vous êtes en colère, quelle menace en vous vous rend si menaçant dans le ton même de votre poème ou dans celui de vos réponses... C'est cela qui me questionne, ou du moins je me dis que c'est peut-être cela qui devrait vous questionner. Qu'il y ait une colère fondamentale, inhérente à notre condition, je le conçois, je la ressens aussi parfois, souvent, mais il est vrai qu'en général nous nous retenons dans notre relation aux autres. Or vous ne vous retenez pas, même vous semblez vivre de cette brûlure. Je connais aussi très bien Huxley et je l'apprécie depuis longtemps. Il est intéressant de sentir à quel point un métabolisme, un tempérament, une histoire, des traumatismes différents peuvent ouvrir sur des manières fort différentes de vivre nos lectures et nos héritages. Merci d'avoir permis ces éclairages.
Contribution du : 08/06/2015 23:00
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Apprenti Onirien
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Si mon propos doit s'anéantir dans l'aporie du concept, tant mieux.
Tous vos arguments sont biaisés et vous le savez. Par exemple, je ne parlais pas de "vivre dans", mais de "vivre la chose". Ou encore vos parents à vous, qui vous servent ici à esquiver de façon assez penaude la question principale, que je pensais avoir suggérée assez fortement : pourquoi faut-il que ce soit vous qui alliez dans ces lieux pour que les vieux aient de la visite? Allez-vous me dire que vous ne le faites pas, même un peu, pour eux? Je ne vois vraiment pas où est le problème, au commencement. Et j'ai l'impression qu'une espèce d'idéologie qui ne dit pas son nom vient frapper à ma porte avec une petite insulte en bouquet. Sans doute de celles que la colère dont vous parlez admet facilement... Mais pourquoi vous manifestez-vous en parlant de masturbation? Parlez-vous ainsi aux gens que vous croisez dans la rue? Soit ! Si ça peut aider à renforcer le lien social... J'ai moi aussi fréquenté ces endroits et je connais des gens qui y travaillent. J'entends chaque semaine des anecdotes plutôt sordides, de l'absence de visite à la malnutrition... En France... Pardonnez-moi. J'ai pensé que c'était su de tous. Au fond, dans ce poème, je parle d'individualisme, de familles ayant déguerpi, mais aussi de voisins ne connaissant pas leurs voisins, et qui ne se substitueront donc jamais, comme ce fut le cas jadis, à ces familles. Lisez l'excellent commentaire de jfmoods, qui a bien cerné le point de mire. Mais au fond, j'aurais aussi pu décrire une crise cardiaque n'arrêtant aucun chaland dans le RER parisien, en pleine ruée vers l'or laborieux. Vous pensez qu'on peut se dire que notre colère est fondamentale uniquement, dans un pays où chacun pourra bientôt crever dans n'importe quel lieu public? Non, monsieur! Au fond de l'homme, vraiment, il n'est plus que de la joie, il n'y a plus de latrines. Encore faut-il y passer avant de descendre...
Contribution du : 10/06/2015 02:35
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Visiteur
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Il va falloir adopter un ton moins virulent CalamusInscius et éviter certains mots inappropriés. Il n'est pas nécessaire de se montrer autant agressif. Tout ce que vous y gagnerez c'est de faire fuir les gens.
Contribution du : 10/06/2015 21:01
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Re : Maison close (sonnet néo-classique) |
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Visiteur
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Bonjour CalamusInscius,
J’avais écrit plus haut « à lire votre prose ici, après avoir lu le poème en question (à ma décharge, je suis un peu hermétique au style classique ou néo-classique) je me dis que vous auriez peut-être dû écrire un poème en prose. » Mais finalement à lire votre prose ici, je me ravise un peu car finalement, outre le ton un peu acerbe mais qui ne me gêne pas, j’ai du mal à saisir votre propos aussi. Pourriez essayez d’être plus simple en étant aussi direct, que j’ai une chance de comprendre vraiment de quoi est-il question, et qu’est-ce qui vous dérange le plus : dans la condition des personnes âgées ou dans la condition humaine en général et ici (en Occident) en particulier, serait-ce l'égoïsme, et/ou l'individualisme ? Et si en plus vous aviez quelque esquisse de solution à proposer, ce serait formidable. Cordialement C.
Contribution du : 11/06/2015 10:12
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