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Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Expert Onirien
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Pour ces «Fantaisies solaires» vos commentaires sont d’une grande indulgence et je vous en remercie vivement.
Ce poème, contrairement à ceux que je partage habituellement avec vous, est très récent. C’est en classant des photos sur mon PC, que j’ai trouvé des clichés de couchers de soleil pris de mon bureau, au hasard des saisons (et de l’humeur du temps), que l’idée m’en est venue. J’avais sous la main les deux vers nomades du second quatrain et j’ai brodé autour. Voilà comment naît un sonnet ! Le second vers du premier quatrain m’a donné quelques soucis ; je l’ai beaucoup trituré, mais tel qu’il est il ne me satisfait toujours pas. J’ai laissé le poème se reposer deux mois avant de me décider à l’envoyer, changeant un mot ici, un vers ailleurs, mais la perfection n’existe pas, hélas ! Bipol : Merci pour votre appréciation si flatteuse, contente que ce sonnet vous ait plu. Troupi : Certes, le sujet n’est pas neuf, j’en explique plus haut la genèse. Le premier vers est effectivement celui qui vient facilement à l’esprit et entraîne les suivants, plus ou moins bien d’ailleurs. Merci. Papipoète : Oui les couchers de soleil sont gratuits et s’offrent aux regards qui ont la patience de les contempler. Soleil-roi, Roi-Soleil… la comparaison est sublime… Merci. Damy : Sans doute avez-vous raison, mais quelle autre émotion exprimer que la beauté et la reconnaissance que l’on a envers un tel artiste qui nous peint, avec générosité, ce spectacle grandiose toujours renouvelé ? C’est un poème descriptif et, comme vous l’avez compris, photographique, un cliché en quelque sorte. Merci d’avoir pris la peine de commenter ce texte. Léni : Ah ! Léni, vous qui êtes l’auteur incontesté des plus belles chansons d’Oniris, j’aime beaucoup votre appréciation. Merci. Francis : Oui l’artiste-soleil a un talent auquel il est bien difficile de rendre un juste hommage. Merci. Tizef : Merci de ton commentaire très bien argumenté : je me régale toujours autant de te lire. Hannanke : Vous aussi avez vu le tableau et la photo de ce coucher de soleil. Le vers que vous citez me plaît moins, également : je l’ai beaucoup trituré sans en être vraiment satisfaite. Comme je le disais : rien n’est parfait ! Merci de votre passage. Alexandre : Vraiment tu me gâtes, mais c’est trop, crois-moi, tu m’en vois confuse, même si mon plaisir en reste entier…Tu sais de quoi je parle avec ce poème, car tu en admires de beaux couchers de soleil chez toi, sur ta mer bretonne. Comme je t’envie ! Merci mille fois. Robot : Impressionniste ? Peut-être… De la part d’un grand poète comme toi, c’est un compliment dont je te remercie. Michel 64 : Bien entendu c’est un coucher de soleil de plus, même en essayant d’être originale, les clichés sont toujours du même genre, je le reconnais. Pour les deux points, un point virgule eût sans doute suffi : je suis un peu brouillée avec la ponctuation.. Pour le premier vers du dernier tercet, j’avais en effet mis initialement « Sélène allume.. » mais c’est la fin de la nuit, le moment où le soleil va triompher de la pâle lanterne que la lune agite à son intention ; elle l’a allumée au début de la nuit, voici le moment de l’éteindre, même si c’est avec regrets. Merci pour vos remarques que j’apprécie. Pizzicato : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire et commenter ce poème. Chimen : Merci d’apprécier ainsi la poésie classique. Beaufond : On ne peut plaire à tout le monde et je dirai : heureusement ! Je ne sais pas peindre et j’admire avec des mots (bien imparfaits) les tableaux que nous offre la nature. Je ne sais trop comment cela pourrait faire avancer les choses ? Le soleil se lève et se couche. Point. Quant à le nommer Phoebus et la lune Sélène, ce sont des noms poétiques que je n’ai pas inventés et que j’utilise (puisqu’ils existent) ; cela évite – notamment – la répétition du mot « soleil » par exemple, puisque dans un sonnet la règle du classique interdit de répéter le même mot deux fois. Puis, si on doit dire les choses simplement, telles qu’elles sont, autant écrire de la prose sans se casser la tête à chercher des métaphores, un rythme et des rimes, tout ce qui fait la poésie. Qu’en pensez-vous ? Mais je vous remercie d’avoir ainsi exprimé votre opinion.
Contribution du : 21/06/2015 16:57
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Re : Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Bonjour Mona,
C'est avec plaisir que je trouve votre réponse à mon commentaire, si fournie, si sincère de votre part. Elle offre matière à questionnement, et c'est là quelque chose de précieux. Vous nous dites admirer « les tableaux que nous offre la nature », sans savoir « comment cela pourrait faire avancer les choses », et j'entends que, pour vous, la peinture pour la peinture (avec des mots) pourrait suffire à la poésie, ou en tout cas, à une certaine poésie. « Le soleil se lève et se couche. Point. » nous dites-vous. Ce constat, même mené d'un regard aussi fin qu'en votre poème, fait-il essence à la poésie ? Si l'analogie n'est pas évidente, veuillons considérer le poème « Une charogne » de Charles Baudelaire un instant. Ces vers contiennent deux temps fortement marqués : le premier, comprenant les neuf premiers quatrains, forme un passage largement descriptif d'une charogne, alors que le second, constitué des trois dernières strophes, forme une sorte de morale (sans but, peut-être, mais là n'est pas le propos) de la charogne, une façon d'extirpation spirituelle de l'objet décrit. Qu'adviendrait-il du poème s'il n'était composé que de son premier temps, c'est-à-dire de sa description ? Serait-il accompli, ou ne serait-il plus que versification ? Les trois derniers quatrains accomplissent, à mon sens, l'opération qui donne sens à l'ensemble du poème, et donne au tableau sa substance. Parfois, cette opération peut être implicite ou suggérée, mais ce ne serait pas le cas du poème de Baudelaire, comme ce n'est pas le cas, à mon avis, de votre poème « Fantaisies solitaires ». À titre d'exemple, nous pouvons, je crois, lire « Les Lions » de Victor Hugo à la manière d'une peinture mouvante (une scène) suggérant, au fil de la lecture, une sorte de morale au poème. Je ne dis pas que l'on ne puisse pas faire le choix de peindre pour peindre, de décrire pour décrire, mais à quoi cela sert-il ? Pourquoi faire le choix d'un naturalisme pour lui-même ? Concernant la métaphore d'usage, ce n'est, encore une fois, qu'un choix esthétique parmi d'autres. Il a été écarté par le romantisme, puis rejeté par le symbolisme ; ces écoles ont cherché à formuler des métaphores propres à chaque poème, et cela me semble plus juste que de fouiller dans le répertoire des figures connues, mais ce n'est qu'un avis. Vous nous écrivez : « si on doit dire les choses simplement, telles qu’elles sont, autant écrire de la prose sans se casser la tête à chercher des métaphores, un rythme et des rimes, tout ce qui fait la poésie. », et je ne peux pas être en parfait désaccord avec vous. Si l'on peut dire ce que l'on veut dire par la prose, c'est en prose qu'il faut l'écrire. Mais chercher des métaphores pour en trouver, un rythme pour en trouver un, et des rimes pour en trouver, à quoi cela sert-il ? Je ne demande pas à la poésie d'accomplir la vie, entendons-nous bien, et je n'entends pas cela que la poésie se doive d'être utile. Mais si le stratagème poétique est déployé dans le seul but d'appartenir au genre poétique, de dire avec d'autres mots ce que dit la prose, la poésie ne se résumerait-elle pas à un exercice de style ? Les détours de la poésie ne sont pas là pour eux-mêmes, mais parce qu'ils exercent des effets qui, seuls, permettent d'exprimer un propos. La poésie n'est pas de la prose plus quelque chose, mais l'expression de ce que le langage ne peut dire dans sa façon ordinaire. Ce n'est pas par amusement ou par coquetterie que la poésie engage des figures de style : c'est par nécessité. Toute la rhétorique dont use le poème n'est pas là pour ajouter du miel aux mots, mais sert à dire les choses dans le milieu idéal qui leur est propre ; et ce milieu, selon les choses, n'est pas toujours celui de la poésie. Ainsi, la description pour la description ne me semble pas faire partie des condamnés poétiques, et la prose, incapable de la musicalité nécessaire à l'idéalisation d'un regard moral sur les choses, me paraît plus appropriée à la peinture pour elle-même. Je n'attends que des réponses !
Contribution du : 22/06/2015 12:11
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Re : Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Expert Onirien
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Bonjour Beaufond,
Merci d'avoir ainsi répondu à mes propos. Vos arguments sont recevables, bien entendu, mais il me semble que certains sujets, en poésie, se prêtent mieux à exprimer des sentiments. Là il s'agit d'une "peinture" en quelque sorte ; on peut éprouver de l'émotion devant une peinture, ou non. Cela dépend de celui qui la regarde, de son ressenti personnel. Certains poèmes me laissent indifférente alors que d'autres personnes seront transportés par la même lecture, c'est ainsi. C'est pour cela que je disais : heureusement que l'on ne plaît pas à tout le monde, car l'ennui naîtrait rapidement de l'uniformité. Mais je comprends ce que vous voulez dire. En résumé, pour vous, un poème devrait avoir un passage descriptif, puis exprimer une émotion. J'en écris de la sorte, mais plutôt en libre, ce qui laisse plus de choix pour s'exprimer. Vous me direz peut-être : le libre est-ce de la vraie poésie ? Cela ne s'apparente-t-il pas plutôt à de la prose déguisée ? Je ne défends pas farouchement le classique (bien qu'on en revienne presque toujours à ses premières amours...) je pense que toutes les formes de poésie sont valables du moment qu'elles s'expriment... poétiquement. Un sonnet parfait au point de vue prosodie, peut être parfaitement banal dans le fond et la façon de s'exprimer et un poème libre peut être une merveille poétique. Mais vous le savez comme moi, c'est évident. Je ne sais si j'ai bien répondu à ce que vous attendiez, là aussi j'ai exprimé un ressenti. Sans plus. Ne m'en veuillez pas si je n'ai pas tout à fait suivi votre façon de voir les choses (et puis, surtout, ne me mettez pas en concurrence avec des poètes célèbres, je ne suis ni Beaudelaire, ni VH, malheureusement !) A bientôt au plaisir de vous lire
Contribution du : 24/06/2015 17:51
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Re : Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Trop d'amateurs de poésie ont une perception réductrice des « émotions ». Formatés par les excès du romantisme, ils n'en retiennent que les émotions négatives.
Celles qui font pleurer le nouveau-né. Ils oublient que celui-ci peut aussi sourire, manifestant ainsi ces émotions positives que sont la joie, l'amusement, la plénitude. Généralement, même s'ils sont « poètes », ses parents préfèrent qu'il ressentent celles-ci. Le sonnet de Mona irradie ce type d'émotions parmi lesquelles ont peut classer l'intense plaisir que procure la beauté. Il faut être particulièrement insensible pour ne pas les ressentir.
Contribution du : 24/06/2015 19:02
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Re : Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Merci de votre réponse, Mona, qui déborde largement des cadres de mon questionnement ! C'est le genre de réponse généreuse que l'on ne peut recevoir que trop peu.
J'y réponds brièvement car nous ne nous sommes pas tout à fait compris, au moins lorsque vous comprenez que, pour moi, un poème devrait contenir « un passage descriptif, puis exprimer une émotion ». Il serait bien triste de définir ainsi la poésie. Ce que je dis, c'est que la description seule ne suffit pas à faire poésie, et que, dans le cas d'un poème contenant un passage descriptif, une opération doit avoir lieu pour faire passer la description d'un univers narratif à la sphère des sentiments ; autrement dit : la description ne peut être poétique que par le transport d'une voie lyrique (que l'on soit anti-lyrique ou non). Je crois que, dès lors que l'on fait le choix d'écrire (Vous n'êtes pas en train d'écrire à votre voisine ou à votre cousin, vous écrivez à la littérature.), il faut ne pas avoir peur de confronter son écriture à celle des plus grands, et que cela devrait même être une nécessité. À propos du vers libre, bien sûr qu'il peut être constitutif d'une certaine poésie, mais bien souvent, il triture tellement la langue française qu'il broie que le message dont il se voulait porteur. Écrire quelque chose que l'on peut, d'un point de vue formel, nommer « poésie libre » est extrêmement facile et peut être effectué en quelques minutes. C'est cette production hâtive et égoïste qui, pour moi, n'appartient pas à la poésie. Tizef, je ne comprends pas bien votre message, voudriez-vous m'aider à le comprendre ? Merci à vous deux, bonne journée !
Contribution du : 25/06/2015 06:44
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Re : Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Le terme « émotion » revient assez souvent sous la plume de certains commentateurs. Généralement pour regretter qu'ils n'en éprouvent pas à la lecture du texte concerné.
Pour en avoir le cœur net, j'ai consulté Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89motion Sur l'illustration on constate que si celles-ci sont minoritaires il existe tout de même des émotions « positives ». Ce que semblent ignorer les commentateurs cités plus haut qui ne retiennent que les « négatives » dans leur petit logiciel interne. Le fameux pélican d'Alfred de Musset n'y est pas pour rien. Qui ne se souvient de ce vers ? « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux » A la lecture de ce sonnet (nullement désespéré mais cependant très beau) j'ai ressenti de l'admiration pour la qualité de l'écriture. Je sais par expérience tous les soins que cette forme réclame. J'ai en outre éprouvé un vif plaisir au ton familier employé pour s'adresser à Phoebus. Bref, ce poème m'a procuré son quota d'émotions. Et je déplore que d'aucuns aient pu y rester insensible.
Contribution du : 25/06/2015 08:18
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Re : Remerciements pour Fantaisies solaires |
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Tizef, je ne dirai qu'une phrase pour appuyer tes propos :
Ils me saoulent avec leur émotion par-ci, leur émotions par-là ! Bonne journée. H
Contribution du : 25/06/2015 08:29
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