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1 Utilisateur(s) anonymes
À propos de "Impair" |
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Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55 Groupe :
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Bonsoir à vous,
Le poème est là "Impair", lisez-le, fermez les yeux, prononcer le mot à voix haute, et ce que vous entendrez sera peut-être un peu différent de ce que vous avez lu. Je n'ai pas perdu mon père ni manquer de sa présence dans mes jeunes années, que ce soit écrit, ma poésie n'est pas un témoignage et je suis plutôt pour la fiction, pour tromper mes sens, mon esprit, et laisser ainsi la parole à quelque chose d'autres, que j'imagine peut-être, pour changer le filtre de mes pensées, chercher des chemins de traverse ou buissonniers. bref, c'est souvent ce que j'aime lire, c'est ce que j'aime écrire et c'est ce que je souhaite aux lecteurs. Je sais bien que je suis trop classique pour être un bohémien et bien trop présomptueux pour tutoyer des grands idéaux, si je peux résumer ainsi les mécontentements des lecteurs de ce poème. Je veux juste "prendre ma part" (c'était une nouvelle qui m'avait beaucoup plu et qui finissait très mal, l'histoire d'un conquistador... ) et la partager avec qui en voudra. Plus j'en apprends sur l'écriture classique, plus je me dis que je suis peut-être encore trop timide avec elle, je la vois vraiment comme une porte ouverte sur des infinis, ou du moins très grands, champs du possible. par exemple, qu'est-ce que ça fait si on construit un alexandrin comme un octosyllabe que l'on compléterait jusque à la rime : "Sous mon crâne il est plus soyeux qu’un édredon, Dans ma vie il a pris parti sans que je douille, Il ne craint ni le froid perçant, ni cette rouille, Il attend, il oublie aussi mon abandon. De ma grâce en avant-première et sans bourdon, Vénérable et soutien scolaire où je m’embrouille À chaque fois que son menton choit sur ma bouille, Il attend il oublie encor, havre au pardon. Cette année est une autre étape à redescendre, À parcourir, à prendre en compte, avec la cendre Et sa braise est toujours là, vive, au courant d’air. En cerise il aurait porté le plus beau rouge À la boucle, à la pince-oreille, où que je bouge En arrière, en avant-dernière, et sans impair." J'ai voulu ce rythme-là, et c'est pourquoi j'ai étouffé autant que possible la césure plus naturelle de l'alexandrin. Sinon, pour moi ce poème évoque des émotions filiales, je l'ai écrit une veille d'anniversaire, des émotions avec leur incontournable tourmente mais au final solaires, heureuses. Ah, et pour finir sur un petit cadeau, j'ai failli croire que j'étais le premier poète d'écriture classique à oser la rime en ouille, mais non : "Nocturne À Gabriel Marc. La nuit se mêle encore à de vagues pâleurs ; L'étoile naît, jetant son reflet qui se brouille Dans la mare dormante où croupit la grenouille. Les champs, les bois n'ont plus ni formes ni couleurs. Leurs calices fermés, s'assoupissent les fleurs. Entrevue à travers le brouillard qui la mouille, La faucille du ciel fond sa corne et se rouille. La brume égraine en bas les perles de ses pleurs. Les constellations sont à peine éveillées, Et les oiseaux, blottis sous les noires feuillées, Goûtent, le bec sous l'aile, un paisible repos. Et dans ce grand sommeil de l'être et de la terre, Longtemps chante, rêveuse et douce, des crapauds Mélancoliquement la flûte solitaire." Jules BRETON (1827-1906)
Contribution du : 08/07/2015 22:31
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Un Fleuve |
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Re : À propos de "Impair" |
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Apprenti Onirien
Inscrit:
14/05/2015 10:09 De Tourcoing (France)
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286
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Bonjour.
Ce poème est tout à fait charmant, quel que soit le fil que l'on suive... ou pas. Sa musicalité est toujours vivante, à mon goût, même après plusieurs lectures. Ce rythme dans le rythme fonctionne à merveille et renforce admirablement sa thématique "para-scolaire". C'est un bijou de légèreté inspirée. Bravo !
Contribution du : 09/07/2015 01:00
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Re : À propos de "Impair" |
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Expert Onirien
Inscrit:
22/05/2015 16:04 De REGION PARISIENNE
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3313
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Bonjour,
Merci pour ces nouvelles informations et aussi pour votre MP. Je voudrais à mon tour préciser que dans mes lectures, dans mes commentaires, je ne considère pas a priori que le texte est autobiographique. Je ne parle donc pas de votre père mais d'"impair" ... Sachant que c'est le vôtre qui est évoqué, je me réjouis qu'il soit vivant et en bonne santé ! J'avais ressenti l'absence, le souvenir, et c'est sans doute le mot "cendre" qui m'a attirée jusque dans la mort, alors que ce n'est pas essentiel, ce n'est pas l'essence de votre poème. Les effets de rythme, le choix des images et des mots, les messages non pas absents mais cachés, retenus, m'ont ravie. Au plaisir de vous relire prochainement, lala
Contribution du : 09/07/2015 08:09
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"Penser est difficile, c'est pourquoi les gens jugent" Carl JUNG |
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Re : À propos de "Impair" |
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Maître Onirien
Inscrit:
17/04/2013 18:11 De Monts du Jura -
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46920
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Bonjour David,
Comme je le précisais dans mon commentaire je ne me suis attaché qu'au rythme de votre poème sans chercher absolument un sens que je n'ai pas souhaité découvrir d'ailleurs, présupposant (à tort ou à raison) une intention de voyager masqué derrière les mots. C'est ainsi que j'ai parcouru le poème comme une musique, presqu'en rap. A bientôt. Robot
Contribution du : 09/07/2015 09:59
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Vivre au paradis, quel enfer ! |
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Re : À propos de "Impair" |
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Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
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Merci à vous d'être passés aussi par ici, ça fait plaisir.
Contribution du : 10/07/2015 01:43
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Un Fleuve |
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