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Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
Bonjour et merci tout d’abord au Comité Editorial qui a bien voulu inclure ce sonnet dans le catalogue d’Oniris. Merci ensuite à tous ceux – et celles – qui ont lu, commenté et/ou évalué ce poème. Celui-ci ayant d’ailleurs suscité pas mal d’interrogations, je me devais donc de fournir quelques explications qui pourront – du moins je l’espère – éclairer quelque peu les lanternes.

De tous les poèmes que j’ai écris, ce sonnet est tout simplement le premier du genre. Avant ça, je ne m’étais jamais aventuré à écrire de la sorte. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer. Ceci afin d’encourager toutes celles et ceux dont cette forme de poésie rebute, à travailler pour y parvenir.

Il y a bien entendu des petites imperfections ça et là qui font que ce poème ne peut pas être classé dans la catégorie néo-classique, et encore moins en classique. Mais il y a un mois encore je n’aurais jamais cru pouvoir écrire un sonnet – même dans la catégorie contemporaine – et j’essaie tous les jours de progresser afin de pouvoir en écrire un dans la catégorie classique.

Mais revenons maintenant à ce qui nous intéresse. Au risque de décevoir une grande partie des commentateurs – et en toute honnêteté – ce poème est plus terre à terre qu’il n’en a l’air. La comparaison entre un pugilat et une vie de couple mouvementée ne m’a donc jamais effleuré, à mon grand regret. Car je trouve ce parallèle tout à fait juste et je comprends parfaitement qu’un grand nombre d’entre vous ait pu faire le rapprochement.

Finalement, ce poème raconte l’histoire d’un boxeur qui perd plus de combats qu’il n’en gagne, ballotté entre New York et Moscou, et qui continue, malgré toutes ses souffrances, à poursuivre son rêve, par amour de la boxe (ou du noble art). Le boxeur se retrouve donc tiraillé entre l’envie de raccrocher les gants, à cause de la dureté des combats, et la dépendance qu’exerce l’amour de la boxe sur lui, malgré les épreuves endurées.

1er quatrain :

Par-delà mon chagrin je voudrais t’enlacer
Et pleurer mon amour dans le creux de ton cou.
Encaissant les directs sans jamais grimacer,
Je pose ainsi à terre un genou d’aloukou.


Le chagrin est plutôt décrit ici comme une souffrance. Par-delà cette souffrance, donc, le boxeur préfère littéralement enlacer son adversaire (c’est-à-dire s’accrocher à lui) et « pleurer » (au sens figuré) dans le creux de son cou pour ne pas sombrer. Notre boxeur encaisse donc les directs « sans jamais grimacer » (au figuré là aussi), posant parfois un genou à terre pour gagner du temps avant d’être mis KO, au risque d’être compté par l’arbitre. Le terme ayant soulevé le plus d’interrogations est bien entendu celui d’ « aloukou ». Disons-le tout net, je désespérais de trouver une rime riche ou suffisante avec « cou » qui puisse coller avec le sujet, lorsque je suis tombé sur ce nom, par hasard, en naviguant sur le net. Ce qui me convenait parfaitement, étant donné la définition de ce terme peu connu mais décrivant un habitant de la Guyane française ou du Surinam, donc un homme. Ainsi, « poser un genou », que ce soit d’aloukou, de Panaméen ou d’Angolais devient possible, et même plausible… Et donc non, je ne suis ni originaire de la Guyane, ni du Surinam.

2ème quatrain :

Mes maux sont si béants que par dépit j’embrasse
Le tapis et les gants de New-York à Moscou,
En épousant ta joue, ultime acte de grâce,
Comme un oiseau sans aile imitant le torcou.


« Mes maux sont si béants » (ma souffrance est si grande),

« que par dépit j’embrasse le tapis et les gants de New-York à Moscou » (embrasser les gants, c’est-à-dire mettre les gants ; embrasser le tapis, lorsque le boxeur tombe au sol),

« En épousant ta joue, ultime acte de grâce » (une fois à terre, la joue épouse le sol, au sens littéral, comme une sorte d’ « acte de grâce », comme on implore le pardon, au sens figuré cette fois),

« Comme un oiseau sans aile» (le boxeur est un homme, il n’a pas d’aile au sens propre du terme),

« imitant le torcou » (autre terme ayant suscité le plus d’interrogations) : une fois encore, il me fallait une rime riche en « cou », ce qui n’était pas une mince affaire, parce qu’il fallait en plus que le mot en question corresponde à un oiseau. J’ai évidemment trouvé une nouvelle fois sur la Toile. En plus cet oiseau convenait à merveille puisqu’il avait la particularité d’avoir un coup flexible, à l’image d’un boxeur dont le buste et le cou sont éminemment souples (d’où le terme flexible) à cause – ou grâce – à un travail acharné et de longue haleine au niveau des esquives.

1er tercet :

De ta splendeur inique il me vient un murmure ;
Lorsque sonne le gong, je trépasse et m’emmure.
Ainsi j’ouvre mes bras à ton cœur si cruel.


« De ta splendeur inique » (sous-entendu, de la beauté inique – intrinsèque - en parlant de la beauté du sport),

« il me vient un murmure » (comme une sorte de musique, de mélodie liée aux mouvements que l’on peut décrire d’ « artistique » en parlant des « artistes » du « noble art », qui devient presque perceptible à l’oreille),

« Lorsque sonne le gong, je trépasse et m’emmure. » (Le gong sonne la fin du combat, et ce son sonne comme une délivrance, car le boxeur perd le combat, d’où le terme « trépasser », au figuré, avant de s’ « emmurer » dans le silence, perclus de douleur et de peine),

« Ainsi j’ouvre mes bras à ton cœur si cruel » (ici le boxeur ouvre ses bras pour implorer le pardon et mettre un terme aux souffrances et à cette dépendance qui le lie avec l’amour cruel du noble art, comme un appel au bon sens pour arrêter ses souffrances).

2ème tercet :

[b]Ton baiser est de sang, de sueur et de larmes ;
Pour une nuit sans toi j’irai rendre les armes
.
Défends-moi de t’aimer en l’infâme duel.
[/b]

« Ton baiser est de sang, de sueur et de larmes » (vous l’aurez compris, il s’agit du sang des blessures infligées au cours des combats, qui sont assez fréquentes, notamment au niveau des arcades sourcilières ; de la sueur liée à la transpiration de l’effort fourni et des larmes, au sens figuré, occasionnées par la douleur des blessures infligées, quoi qu’il est possible de pleurer après le combat, sous la douche, lorsqu’on est seul)… Quant au baiser, celui-ci reflète à coup sûr un acte d’amour cruel puisqu’il occasionne au final plus de souffrances qu’autre chose.

« Pour une nuit sans toi j’irai rendre les armes » (sous-entendu : pour un jour sans entraînement ou sans combat j’irai rendre définitivement les armes, car il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait un entraînement ou une épreuve. Ceci est bien entendu inexact car il y a toujours au moins un jour de repos par semaine pour un professionnel au niveau des entraînements, sans parler des jours de repos après un combat, absolument nécessaires à la récupération, sinon le corps lâcherait. De plus, j’ai trouvé que le terme « nuit » était plus poétique que celui de « jour », tout simplement)

« Défends-moi de t’aimer en l’infâme duel » : voici l’explication la plus précise possible pour bien comprendre de quoi il s’agit : j’aurais pu écrire : « Garde-moi d’aimer combattre malgré mes souffrances », ou encore « Garde-moi d’aimer ça malgré mes douleurs ».

Veuillez m’excuser pour cette longue tirade mais ceci méritait quelques détails.

Merci à Miguel, Alexandre, PIZZICATO, Hananke, luciole, Pimpette, Ramana, Vincendix, Arielle, Iloa, Automnale, Raoul, jfmoods, Francis et corbivan

Avec, bien entendu, une mention spéciale pour Alexandre, Vincendix, Arielle, Iloa, Raoul, jfmoods et Francis

Plus une mention très très spéciale pour Pimpette, Ramana et Automnale pour leur extraordinaire commentaire ! Cela m’a beaucoup touché…

Je remercierai certain(e)s d’entre vous par mp pour ne pas trop m’étaler ici, étant donné la longueur de ce discours.

Bon, finalement, un grand merci à tous !

Bien à vous,

Wall-E

Contribution du : 26/01/2016 22:34
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
Merci pour les explications, je me sens un peu à la ramasse du coup, mais aussi votre texte me semble beaucoup plus juste dans ce contexte,

Contribution du : 26/01/2016 23:49
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Expert Onirien
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18/07/2009 23:51
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Merci infiniment, cher Wall-E, d'avoir pris le temps de tout expliquer.

Mais comme je suis déçue ! La comparaison entre un pugilat et une histoire d'amour ne tient donc pas la route ! Zut, alors !

Pour me consoler je me dis que, tôt ou tard, vous ressortirez votre sonnet et le déclamerez à l'objet de votre flamme ! Vous constaterez, alors, qu'il colle parfaitement à la situation... Lorsque ce sera le cas, merci d'avoir une toute petite pensée pour moi... (On croirait entendre s'exprimer cette chère Madame Antonia !).

Mais puisqu'il convient d'être, dans ce contexte, terre à terre, je me dis, à présent, que, pour avoir trouvé des métaphores et des mots aussi forts, vous devez être amoureux fou de boxe (ou de tout autre sport de combat). Ce n'est pas possible autrement... A chacun ses passions...

Pour ce qui concerne mon interprétation première, cher Wall-E, qu'est-ce que cela peut faire, réflexion faite, si j'ai été à côté de la plaque ! Je trouve plutôt très positif qu'une lectrice s'approprie vos mots (hors ring, cordes, paire de gants et uppercuts...).

Dorénavant, je vais me méfier... Vous êtes peut-être beaucoup plus compliqué que je me plaisais, malgré moi, à vous imaginer ! Mais ce n'est pas fait, non plus, pour me déplaire ! Ou, alors, vous êtes encore beaucoup plus simple ! Pas facile de cerner un personnage comme vous ! Mais tenter de le faire est un plaisir...

A bientôt, Wall-E !

Automnale

Contribution du : 27/01/2016 00:21
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
Salut Wall-E mon ami !
Tout d'abord je suis assez satisfait d'avoir compris le sens de ton poème.
Ensuite, tes explications détaillées complètent parfaitement le texte proposé et c'est très bien ainsi.
Enfin je suis ravi que tu prennes plaisir à ce genre poétique et, sans flagornerie aucune, je suis sidéré par la maîtrise, acquise en très peu de temps, dont tu fais preuve pour construire tes alexandrins...

J'attends sans me faire de soucis ton tout premier sonnet classique !

Bonne continuation...

Contribution du : 27/01/2016 10:03
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
Merci à Automnale à qui je viens également d'adresser un message en mp, ainsi qu'à Alexandre pour la sympathie qu'il me témoigne.

Sans oublier Cristale que je remercie pour son adorable commentaire. Et à corbivan.

Au plaisir,

Wall-E

Contribution du : 27/01/2016 19:56
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Maître Onirien
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Merci pour ces explications ; mais justement, c'est là me semble-t-il la faiblesse de ce poème : imaginez cher ami que chaque poème ait besoin de tant d'explications : on n'en sortirait pas, la poésie deviendrait illisible (ce qu'elle n'est que trop souvent sous ses formes contemporaines qui éloignent le grand public). Bravo en tout cas pour votre persévérance dans l'art du sonnet, et j'espère vous lire prochainement à travers un texte à la clarté plus classique.

Contribution du : 27/01/2016 21:29
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Expert Onirien
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07/08/2014 15:38
De À même l'écorce des peupliers
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Post(s): 6949
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Merci pour ces éclaircissement très étayés.

Parfois, la tentation est grande, pour un commentateur, de glisser sous le tapis, de manière plus ou moins consciente, des informations qui contrediraient sa perception première du texte. On tire ainsi le poème à soi et on lui fait dire ce que l'on veut, à toute force, y lire. C'est exactement ce que j'ai fait ici. En effet, en négligeant une partie du vers 6 (« de New-York à Moscou »), je me suis coupé du sens premier du texte pour m'orienter vers une interprétation symbolique qui ne menait nulle part. À méditer.

Bravo pour ce premier sonnet !

Contribution du : 28/01/2016 09:27
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
Miguel, c'est promis, la clarté du propos sera plus classique lors du prochain poème.

Merci de votre passage,

Wall-E

Contribution du : 28/01/2016 18:14
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
@ jfmoods : oui, les poèmes sont souvent difficiles à interpréter car il n'est pas toujours aisé de déceler ce que l'auteur a voulu dire derrière ses propos, même s'il est vrai que le deuxième hémistiche du vers 6 pouvait mettre le lecteur sur la voix exacte du propos tenu. Mais ce n'est pas grave, car cela donne tout son charme aux commentaires.

En tout cas merci pour votre commentaire. J'en ressens une certaine fierté tant la qualité de vos interventions est grande (et le mot est faible).

Bien à vous,

Wall-E

Contribution du : 28/01/2016 18:21
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Re : Remerciements et explications sur "Pugilat mon amour".
Visiteur 
" La comparaison entre un pugilat et une vie de couple mouvementée ne m’a donc jamais effleuré, " Bon ben, moi aussi j'ai tout faux ! Mais c'est tant mieux, que ce ne fut pas votre idée ; c'est ce qui m'avait le plus gêné.
Bien cordialement.

Contribution du : 29/01/2016 18:36
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