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Partie d'échecs à la Régence : remerciements et explications...
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Bonjour à toutes et tous,

Je tenais tout d’abord à remercier le Comité Editorial, et tout particulièrement marimay qui a permis à ce poème de voir le jour un petit peu plus tôt que prévu, à ma demande, et me permettre ainsi de participer au concours n° 20 dont la date butoir de réception des textes était fixée au 13 février 2016. Or, comme il n’est pas possible de proposer un texte tant que le précédent n’a pas fait l’objet d’une publication sur Oniris, si cette ‟Partie d’échecs à la Régence” avait vu le jour aujourd’hui, je n’aurai pas pu envoyer mon texte à temps.

Je remercie également tous(tes) les commentateurs(trices) pour leurs commentaires plein d’intérêt et d’enthousiasme. A ce titre, je tiens à souligner que TOUS les commentaires ont été très pertinents, voire même, pour la majorité d’entre eux, très instructifs et fort encourageants.

Certain(e)s d’entre vous ont déjà répondu aux questions que d’autres se posaient concernant le café de la Régence (son aspect historique et son ambiance) et sur ce fameux Philidor, joueur emblématique de ce café parisien qui rassemblait les plus forts joueurs d’échecs de l’époque (18ème siècle pour ce sonnet), et je ne m’étalerais donc pas plus sur ce personnage et ce lieu chargé d’histoire que l’on peut aisément retrouver sur n’importe quel moteur de recherche. Attention Vincendix, car comme l’a très justement indiqué Alexandre, il s’agit bien du 18è et non pas du 13è…

Une autre période faste se situe au milieu du 19ème siècle, notamment avec la célèbre confrontation entre Staunton et Saint-Amant (en 1843) et Morphy contre Harrwitz en 1858. Pour moi, Morphy reste le plus grand joueur de tous les temps, même si son déclin aura été plus fulgurant encore que son ascension, mais ceci est une autre histoire…

Pourquoi alors Philidor plus qu’un autre ? Comme Iloa l’a très justement fait remarquer, c’était aussi un compositeur dont certaines œuvres furent jouées à la cour du Roi… Mais là n’est pas la question, car Philidor battit le meilleur joueur de la Régence à l’âge de dix ans. Après avoir battu Legal et Stamma, quelques années plus tard, il devint véritablement le meilleur joueur de l’époque. Mais l’histoire retiendra surtout cette phrase ‟Les pions sont l’âme des échecs”, dans un ouvrage qu’il écrivit lui-même et qui s’intitule ‟Analyse des échecs”. Il donna ainsi une méthode générale, dont l’emploi du mot ‟analyse” est fondamental. Je cite : ‟la multiplicité des coups qui naissent et succèdent à chaque instant de la partie” ne doit pas être un ‟obstacle d’analyse et de calcul”. Cette affirmation doit se faire par des connaissances globales, stratégiques, qui permettent de reconnaître rapidement certains coups comme mauvais car en dehors du problème posé, et donc de les éliminer. D’où le premier quatrain :

‟Vous voulûtes la guerre en y délaissant l’art,
Au mépris du calcul et de toute analyse.
L’ouverture aux échecs ne souffre d’aucun fard,
A l’aile ou bien au centre, à moins qu’on s’y enlise.”


En effet, l’ouverture aux échecs ne doit pas – et ne laisse pas – place au hasard. Elle obéit à des lois strictes, sortes de principes de bases issue d’une vaste bibliothèque d’ouvertures appelée à juste titre ‟Théorie des ouvertures”. Ainsi, un joueur confirmé se réfère obligatoirement à ces principes, contrairement au profane. Cette théorie est elle-même issue de deux concepts fondamentaux, à savoir le développement et le centre. De ce point de vue, elle ne souffre ‟d’aucun fard”, car entamer une partie en dehors de ces concepts mène inéluctablement à la perte. Pour résumer – et pour répondre en partie à Aldenor dont l’analyse est très juste – il s’agit bien d’une hypothétique partie d’échecs entre le grand Philidor et un vicomte amateur d’échecs à ses heures et faible joueur au final. A ce titre, peut-être y a-t-il eu un vicomte à la Régence disputant des parties de-ci de-là… ou pas ! Car ce vicomte n’est que pure invention de ma part. L’explication est qu’il me fallait un joueur inexpérimenté face à un grand maître afin de décrire le gouffre qui sépare un piètre joueur à un joueur expérimenté. Or, il n’y avait que de bons joueurs à la Régence, et il m’était impossible de prendre une figure célèbre de ce café pour le faire mal jouer.

Comme l’a très justement souligné Aldenor, ‟l’ouverture est véritablement une lutte pour la conquête du centre, non pas de l’aile”. Ce que j’ai voulu dire en parlant de ‟l’aile” – même si ce n’était pas très explicite – est illustré dans la défense dite ‟Ouest-Indienne” avec les Fous en b7 et g2 (fianchetto), c’est-à-dire dans la grande diagonale, dans l’idée de prendre le contrôle du centre non pas quantitativement, mais en s’assurant de son contrôle à distance en vue de favoriser l’avancée du pion en d5 (à titre d’exemple).

‟La Dame fut si belle à l’assaut du rempart ;
A défaut de soutien se retrouva en prise.
Chaque coup délivré ne dut rien au hasard,
Et vous sûtes dès lors votre défaite acquise.”


‟En prise”, je confirme, ne signifie pas se faire prendre. C’est une image qui permet de refléter le peu de maîtrise du jeu de la part du vicomte. Plus tard, la Dame se fait prendre et la défaite est dès lors acquise.

Aldenor a bien résumé la partie et je ne vois rien à ajouter.

‟Nulle honte à sombrer, cher Monsieur le vicomte.
Offrez-moi de ce grog pour solde de tout compte ;
Ma gorge s’égosille au milieu du décor.”


A la Régence, on buvait de la bière, du café à la crème, de l’absinthe ou du grog américain (avec, entre autre, de l’alcool).

‟Il est de ces joueurs qui ne font allégeance
Qu’en cet illustre endroit que l’on nomme Régence.
Ainsi songea tout bas le maître Philidor.”


Ici le vicomte s’incline, acceptant la défaite face au grand maître Philidor, et fait ‟allégeance” (entre guillemets).

Hananke et Cristale : ce poème a été posté alors que je ne maîtrisais pas encore complètement ce fameux hiatus. Depuis j’ai rectifié le tir et la chose est résolue. Je ne referai donc plus l’erreur – du moins j’ose l’espérer.

Luciole, votre référence à Borges va beaucoup m’aider dans le sens où je le trouve cent fois plus poétique que mon poème, du coup je le garde précieusement pour l’étudier sous toutes les coutures. Ce poème est une merveille, mais bon, il s’agit quand même de Jorge Luis Borges, et je pourrai travailler tous les jours comme un forcené pendant mille ans sans parvenir à ce niveau d’excellence. Et oui, le talent est inné et malgré tous nos efforts nous avons tous nos limites…

Pieralun, j’ai bien aimé votre jeu de mots : magnifique !

Comme l’a souligné Alexandre, ce poème est une clé vers une connaissance plus poussée du jeu d’échecs et de ce lieu emblématique que fut le café de la Régence, et tout expliquer en 14 vers est impossible tant la complexité du jeu est immense.

J’ai pris le parti d’expliquer les choses simplement en évitant des termes échiquéen qui aurait – à juste titre - rebuté les profanes. A titre d’exemple, ‟Zugzwang”, comme le faisait remarquer Aldenor, ‟fianchetto” ou ‟roque” auraient été parfaitement imbuvables et le lecteur aurait eu vite fait de mettre la clé sous la porte…

Merci aussi à tous ceux et celles que je n’ai pas encore cité : papipoète, Pied-enVERS, PIZZICATO, Robot, Ananas et Ioledane.

Bon, il ne me reste plus qu’à parfaire mon écriture et surtout à écrire de manière plus poétique, c’est ce qui me manque le plus.

Mille merci et bonne Saint-Valentin à toutes !... et tous !

Wall-E

Contribution du : 14/02/2016 21:16
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Re : Partie d'échecs à la Régence : remerciements et explications...
Expert Onirien
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Il me semble que le fianchetto est plus tardif que Philidor… Et son but est toujours de contrôler le centre, mais de loin... De toutes manières, il reste une confusion chez le lecteur si l’on dit que dans l’ouverture on passe par le centre ou par les ailes et que sinon on s’enlise, car on ne laisse plus d’espace au « sinon » ; du coup on ne visualise pas l’erreur commise par notre vicomte....
Vous hésitez à utiliser des termes comme zugzwang ou fianchetto dans votre poésie. Je crois qu’ils sortiraient le lecteur de son monde de tous les jours, et puis ça permettrait des rimes inattendues !
Comme vous, ce jeu me captive. Morphy ! Quelle merveille. Si simple et si génial. Mon premier livre d’échecs était « Le secret de Morphy », d’Edgard Tchelebi.
Et pourquoi vous fallait-il un mauvais joueur contre Philidor ? Il me semble que les échecs auraient plus été à la fête avec deux champions.

Contribution du : 15/02/2016 11:06
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Re : Partie d'échecs à la Régence : remerciements et explications...
Maître Onirien
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Bonjour Wall-E
Naturellement, je pensais bien au XVIII ème siècle j'ai oublié le V, une étourderie.
Vincendix

Contribution du : 15/02/2016 11:51
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Re : Partie d'échecs à la Régence : remerciements et explications...
Visiteur 
Merci à corbivan de s'être arrêté un moment sur ce poème échiquéen, de l'avoir commenté et évalué.

En effet, ce poème ne me ressemble pas vraiment, dans l'écriture et le style, mais j'ai quand même pris un certain plaisir à l'écrire parce que j'aime le jeu d'échecs.

"Ecrire comme on joue aux boules"... une expression que l'on retrouve dans votre dernier poème... C'est en partie vrai, dans la mesure ou je ne me qualifierais pas de poète. En revanche je ne me défends pas trop mal à la pétanque, alors oui, je dois écrire de la même façon que je rate plus souvent une boule au lieu d'en faire un carreau, ou que je pointe avec plus ou moins d'adresse faisant atterrir les boules plus loin du cochonnet que j'aimerais m'y coller...

Ecrire des poèmes est donc un passe temps comme un autre, comme jouer aux boules (juste en vacances), lire de bons livres, jouer aux échecs, m'adonner à la boxe pieds-poings pour garder la forme, courir en plein air, regarder du sport à la télé, manger des fraises ou du chocolat (miam), aller au cinéma, au théâtre, marcher un peu dans la nature, aller regarder le tennis à Paris Bercy, Roland-Garros, ou Coubertin, etc... La liste est sans fin...

Bien à vous,

Wall-E

Contribution du : 17/02/2016 19:00
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Re : Partie d'échecs à la Régence : remerciements et explications...
Visiteur 
Bonjour Wall-E

connaissez-vous le site suivant : http://www.freechess.org/ ? De temps en temps je vais y jouer, c'est pas mal surtout via les interfaces proposées, j'utilise Babachess.
Il y a des joueurs de tous niveaux.
Côté poésie je m'expliquerais un peu plus tard sur le rapport que je fais entre la pétanque et l'écriture.

a+

C.

Contribution du : 19/02/2016 15:08
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Re : Partie d'échecs à la Régence : remerciements et explications...
Visiteur 
Non, je ne connais pas. Je suis allé y faire un tour mais comme tout est en anglais, je vais avoir du mal...

J'ai joué deux ans sur europeechecs mais je ne possède plus la bonne configuration pour pouvoir y retourner.

Au plaisir,

Wall-E

Contribution du : 19/02/2016 18:51
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