Je tiens à remercier tous ceux qui ont permis que ce texte soit publié (sélectionneurs, correcteurs, publicateurs), un grand merci aux commentateurs GL et post publi pour vos appréciations et vos remarques.


Je voulais commencer par m’excuser d’avoir mis en gras la phrase du concours, c’est vraiment une maladresse de ma part qui vient tout simplement de la participation à d’autres concours hors Oniris où il était exigé de mettre « la » phrase en gras. Je comprends que cela puisse avoir perturbé la lecture de certains. J’en suis désolée.


Mon texte est situé en fantastique car j’ai voulu partir d’un fait réaliste historique (massacre d’une tribu indienne) et aller vers le fantastique avec l’aigle, et aussi étirer la réalité vers le fantastique. C’est ma conception de la fantasy. Ceci pour répondre à Chari.

Gratitude particulière à Plumette, Bidis, Jaseh, Miss Neko, qui ont pleinement apprécié la lecture de ma nouvelle, cela me touche beaucoup car je l’aime ce texte, comme le sujet sur les amérindiens, d’ailleurs.
Gratitude aussi à ceux entre autre Plumette, Bidis, Brume qui ont mentionné mon écriture que j'ai du travaillé sous un angle particulier pour ce texte.

Concernant les amérindiens :

J’ai lu beaucoup de livres et vus aussi des films, et ai eu la chance à un moment de ma vie de côtoyer les indiens Navajos.
Au delà de leur histoire dramatique, peuples libres repliés dans des réserves, perdant à la fois leur liberté et la terre de leurs ancêtres, ce qui me fascine particulièrement chez eux c’est leur rapport à la nature, ils ont une perception très fine des animaux et des signes dans la nature (ce que j’ai essayé de rendre par mon écriture et même en utilisant des termes se rapprochant de l’animalité comme le signalait Pepito, pour moi ce n’est pas péjoratif) que nous Hommes occidentaux souvent urbains ou vivant dans une nature domestiquée nous avons largement perdus, d’aucuns diront que nous avons gagnés d’autres choses.


Concernant les bons et les méchants :
J’ai veillé à ne pas tomber dans le manichéisme classique sur ce sujet, dans les travers des années 1950 avec des films nous montrant les gentils blancs et ces brutes d’indiens, et celles des années 1980 où nous avions les gentils indiens contre les méchants blancs. La réalité a été beaucoup plus complexe, toujours est-il qu’il y a une réalité incontestable, les indiens étaient là les premiers et ont été spoliés de leur terre avec plus ou moins de violence. Je ne comprends pas la remarque de Pepito, Placébo ou même Jaseh sur les clichés, car je crois avoir évité de tomber dans ce piège des bons et des méchants. Mes personnages principaux, indiens comme blancs ne sont ni bons ni méchants. Donc, si vous passez par là, n’hésitez pas à m’apporter des précisions sur ce point de vue, cela m’aiderait à comprendre.



Je vais répondre à quelques objections.


Plusieurs commentateurs, Pepito, Brume ont souligné l’incohérence qu’Asha puisse à elle seule simuler les traces d’un groupe entier. Pourtant au vue de mes lectures, il y a un art réel des Amérindiens à suivre des traces les plus infimes et à les masquer, à en créer d’autres. J’ai pris soin de préciser par la voix du renégat que masquer des traces dans les cailloux, rochers c’est facile par sur le sable, d’ailleurs, là, Asha est rapidement démasquée.

Pour répondre à Jano, à Chari, sur le capitaine. J’ai voulu un personnage qui ne soit pas monolithique (justement ni bon, ni méchant), oui il est sévère et autoritaire en tant que militaire, il a des hommes à mener, il est jeune, il doit se faire obéir et lui même obéit à des ordres. ET en même temps, il n’est pas d’accord avec le fait de brutaliser inutilement la jeune femme, sans doute qu’il le ferait s’il pensait que cela serait réellement efficace car il est pragmatique. ET il a compris qu’il n’obtiendrait rien d’elle par la force, tacticien, il se dit qu’il gagnerait à l’avoir de son côté pour négocier avec son frère, il veut arriver à son but, d’où le dialogue. ET enfin, oui, c’est un être humain, il aime sa mère, il a du respect pour elle et cette femme lui fait penser à elle, ce qui la rend sympathique à ses yeux. J’ai voulu décrire un personnage avec une certaine épaisseur, cela n’en fait pas pour autant un humaniste. Ce qui me fait sourire c’est que si je l’avais décrit que comme un militaire dur, brutal, sévère et autoritaire, on aurait crié à la caricature, certains ont crié quand même, n’est ce pas, Pepito ?


Pour répondre à Brume et à Pepito, pour l’enfant, c’est Asha qui dit que son enfant est mort et non pas un art de divination de la part du capitaine. Pas oublier qu’Asha est la femme du chef. Les blancs s’intéressaient particulièrement aux chefs et à leur entourage car ils savaient qu’une tribu sans chef se soumettrait. L’enfant d’un chef peut être un danger aussi petit soit-il car il représente la filiation, et symboliquement le chef futur, je l’ai fait dire ou penser à Asha.

Par ailleurs, pour répondre aussi à Jano, je l’ai faite interprète (c’est dit par le renégat), c’est un choix, ceci explique sa capacité à parler correctement anglais. Comme je faisais déjà baragouiner l’anglais au renégat, je n’ai pas voulu faire un second dialogue semblable. Je reconnais que j’aurai pu simplifier davantage le dialogue d’Asha, phrases plus simples, moins maitrisées.

Pour répondre à Chari, sur le respect du thème du concours, je te trouve bien sévère, sachant que sur le fil du concours, il est bien précisé que ce qui est important c’est le basculement rapide, pas forcément le comptage (voir la remarque de Coline-dé sur le fil des consignes du concours) : http://www.oniris.be/forum/concours-n-21-et-en-13-secondes-tout-bascula-t22209s40.html). Il fallait que cela bascule dans un temps très court ce qui est le cas. J’avais d’abord fait une tentative de faire compter Asha, genre 123, pour mes ancêtres, 456, pour mon fils etc … cela faisait à la fois comptine ridicule dans le contexte et très lourd, je pense que l’on m’aurait reproché les capacités de compter d’une indienne, non ? (c’est vrai ça ! Est ce que les amérindiens savaient compter ? I don’t know) !


Il me reste des questionnements, jusqu’où doit-on expliquer afin de ne pas donner l’impression d’incohérence (créer les traces de tout un groupe, l’importance de l’enfant d’un chef etc …), et sans risquer de tomber dans un texte trop explicatif ? Cela me questionne, si vous avez des idées, des propositions, je suis preneuse.

En tout cas, merci à tous ...

Aïe, Bellaeva, quand les explications atteignent presque la longueur du texte y'a pas bon... ;=)

Juste un truc : qu'une indienne puisse simuler le passage d'une multitude pour un militaire (blond de surcroît) pas de pb. Qu'un autre indien (même renégat) puisse se laisser prendre au stratagème, j'en doute. A moins, bien sûr, de considérer que sa renegatite à altéré sa comprenite... là d'accord.

Bon, moi, ce que j'en dit, hein...

Bonjour Bellaeva, les "clichés" qui ont légèrement frappé mon oeil n'en sont peut-être pas, après tout. Des petites choses que l'on voit bien souvent dans les westerns. Exemple: déjà le renégat indien, le traître incontournable, mais là, sans lui, plus d'histoire possible;
le soldat qui frappe d'un coup de crosse le dos de l'héroïne (le coup de crosse, c'est une spécialité de méchant soldat de la cavalerie américaine, waouhou, ça doit faire très mal, et ça doit bien coucher son bonhomme, alors une petite femme...) qui, bien sûr, résiste;
puis l'autre soldat, gros bien sûr, bien suifeux, je suppose, qui dit des horreurs sans ambiguïté sur sa façon de faire couiner des femmes...
Voilà, deux ou trois bricoles, histoire de chinoiser, mais tout à fait excusables vu la qualité de l'ensemble. Je l'ai adoré votre petite indienne en mocassin, je le répète.
Désolé de vous avoir un rien chagriné avec mes petits .
Pour me faire pardonner...

Jaseh

Citation :

Juste un taux d'alcoolémie excessif (lorsque l'on commence à voir les effets de l'alcool sur le visage, ça veut dire que l'on est sérieusement atteint à l'intérieur, non ? ) peut expliquer que l'on n'a pas toujours les idées claires, non ? Et je rajouterais que la certitude personnelle, souvent cela fait baisser la garde ...

Pour la multitude, je ne sais pas où tu as vu écrit qu'il s'agit d'une multitude de personnes, c'est un groupe en effet, pas des milliers pour autant ...
Mais bon, comme tu dis pas question de donner plus d'explication à chacun de voir ce qu'il veut ...

Merci pour ton passage en tout cas...

Bonjour Jaseh,

Oui je sais bien, c'est la limite d'une nouvelle courte où il y a malgré tout plusieurs personnages... Un peu obligée de tomber dans des figures classiques, ceci dit les soldats me paraissent cohérents par rapport à la situation. Malheureusement les femmes sont souvent particulièrement maltraitées (pour rester simple) dans les conflits et dans l'histoire et partout sur la planète, une façon d'investir davantage le territoire. Je ne vous apprends rien sur ce sujet, je pense. Je suis restée dans un classique du genre, cliché pour autant, je ne pense pas. C'est une façon de dénoncer (bien faible je l'admets) ces horreurs de par le monde. En contrepartie, j'ai choisi un personnage d'indienne qui sort des sentiers habituels, non ? Pendant longtemps, on a présenté la femme amérindienne comme une femme soumise, personnage falot. Voilà ceci compense cela !
Merci en tout cas d'avoir apprécié Asha, moi aussi, je l'aime beaucoup.

Merci beaucoup Vincendix pour votre commentaire.

Je partage votre appréciation sur les amérindiens, j'ai toujours eu un petit faible pour eux.

Vous touchez un point sensible, faire parler les indiens. Je me suis beaucoup cassée la tête. Au départ, je faisais parler tout le monde pareil. Et je me suis dit qu'il fallait varier davantage les dialogues en fonction des uns et des autres. Faire parler un amérindien qui ne parle pas correctement l'anglais, cela donnait ça pour moi, c'est à dire pas de phrase avec sujet, verbe, complément, plutôt des mots accolés. Cela ne me satisfaisait pas plus que ça, mais bon, je ne suis pas linguiste, je ne sais pas mieux faire.

En tout cas, merci pour votre commentaire.

Merci Marite pour votre commentaire, vous vous êtes laissée emporter par mon texte, rien ne peut me faire plus plaisir.

Bonjour Bellaeva,

j'apprécie beaucoup la manière dont vous défendez vos choix d'auteur pour ce texte. cela dénote un important travail sur le personnage principal et sur votre scénario. (et aussi sur l'écriture!)

et puis, c'est, en soi, une réussite que d'arriver à créer pour le lecteur un univers complet et aussi prenant. Je suis plutôt attachée à la vraisemblance d'habitude, mais là! j'étais bien loin de me poser des questions de cohérence car totalement prise par l'histoire.

je vous voyais bien en gagnante du concours !

Plumette

Bonsoir Plumette et merci !

Cela me touche beaucoup. C'est vrai que je travaille beaucoup mes textes. Je voulais arriver à ce que vous dites c'est à dire embarquer les lecteurs et ce jusqu'à la chute. Heureuse d'y être parvenue avec vous !

Merci Jaimme, sympa d'avoir suivi les traces ... En plus tu as apprécié la balade !

Concernant le langage du renégat, je suis d'accord, je me suis interrogée, si tu as des idées pour imiter un amérindien qui tente de parler anglais... Il me semble que dans ce que j'ai pu lire ou entendre dans les films, on les fait parler ainsi ...