Un grand merci à tous, CE, correcteurs, lecteurs et commentateurs.

Comme l'ont perçu la plupart ds commentateurs, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures : j'ai simplement raconté une tranche de vie des îles, de celles dont l'expression « éloignement géographique » signifie vraiment quelque chose car en plus d'être très isolées, elles sont minuscules. Je ne parle pas spécialement d'Outre-mer, dans le sens que nous lui donnons en métropole.

Ce sont donc des îles où quasiment tout le monde se connaît, pour le meilleur et pour le pire. Et si l'on prend pour naïf le fait de s'épauler, s'entre-aider quand un coup dur arrive il serait plus juste de le prendre comme un retour dont on aura besoin un jour ou l'autre. Et c'est cela que j'ai voulu surtout souligner, l'absence de moyens considérés comme la base par exemple en métropole est contrebalancée par cette solidarité.

Pour preuve cette tradition de planter un arbre à pain à chaque naissance, avec symboliquement le placenta. C'est une marque d'attachement très fort à la terre, bien évidemment, mais aussi une évidence : il faudra ne compter que sur soi-même ;

les choses ont quelque peu changé, avec les avions par exemple, mais l'immédiateté à laquelle nous pensons avoir droit de nos jours là-bas n'existe pas ; l'immédiateté physique s'entend, un colis ne sera pas 48h chrono, ce sera plutôt deux mois pas chrono, ça dépend de la mer et du cargo, qui vient, qui vient pas…

Internet évidemment a changé quand même beaucoup de choses, sur je dirais l'immatériel (par exemple recevoir un bouquin).

Il s'agit ici de Hiva-oa et de Nuku-Hiva, pour les plus curieux.


Socques:Vous aimez malgré tout le texte « épinalesque », vous trouvez que je ne me suis pas foulée, mais je ne pensais pas que le travail pour un texte devait être pris en compte, de quelque manière que ce soit. Je ne me suis pas foulée ? Sans doute que non, je me suis juste laissée portée par des événements vécus. Ai-je laissé flotter les rubans ? Sans doute que oui, vie des îles oblige…
Vous regrettez que Tahuere ne soit pas handicapé après cette naissance difficile ? Pas lui sans doute. Et là n'était pas le sujet, il est pleinement le sixième enfant de la famille.
Un grand merci pour votre commentaire en paradoxe ; Quelque part, il m'a fait du bien.

Toc-Art : merci toc-Art, d'avoir aimé le texte et mes excuses pour les petits problèmes. Vous considérez que le personnage de la sage-femme n'avait pas à être développé. L'idée était de montrer qu'il est difficile, à cause de l'éloignement géographique, d'avoir du personnel médical. Je sais qu'à Nuku-hiva, il y a régulièrement un manque d'anesthésiste à l'hôpital. Ce n'est pas un problème matériel, mais humain. Professionnellement, c'est sans doute considéré comme une voie de garage sur le plan technologique, qui change constamment et rapidement ailleurs. Sans compter qu'une scolarisation sera peut-être vue comme plus difficile pour une famille qui s'installerait avec des enfants.

Plumette : Merci d'avoir aimé le texte et d'avoir compris l'idée de solidarité. Le mot « évasane » est la contraction du terme administratif pour « évacuation sanitaire ». Cela peut-être l'avion, l'hélico, le bateau, en fonction de la gravité du cas et des moyens disponibles à ce moment-là.
Si nous nous plions aux règles d'une langue, c'est quelquefois elle qui se plie à nos besoins ! Je peux vous dire que là-bas, le mot évasane est un nom commun, trop commun quelquefois, et que le verbe s'est construit sans même quon y pense : évasaner.
Non seulement l'italique n'avait aucun sens, mais je ne l'ai même pas remarquée lors de l'envoi de mon texte. Je suppose que j'avais mal fermer la balise après le mot Tifaifai.

Eccar, Bidis et Barzoî : vos commentaires se rejoignent, me font un immense plaisir car j'ai réussi à vous embarquer inconditionnellement dans ce voyage et vous avez été sensibles à l'idée que je veux défendre.
Un bien gros merci à vous trois ! (Bidis, t'es trop cool de n'avoir pas compté cette fois-ci:)

Vendularge : j'aime votre regard réel sur ce texte et votre manière d'expliquer que le cauchemar arrive si vite quelquefois.
Un bien grand merci pour votre lecture et commentaire.

A tous, je vous dis à bientôt sur nos textes.

Cordialement

Bonjour Matcauth et Macaron.

Merci de votre lecture et commentaire de l'arbre à pain.

Pour répondre plus spécifiquement à Matcauth, j'ai justement essayé de me détacher du texte pour en quelque sorte lui donner valeur de témoignage. C'était vraiment mon idée première.
J'ai eu envie de raconter cette tradition d'enterrer le placenta, et de parler aussi de l'éloignement géographique très prononcé. Et cette tradition a perduré peut-être à cause de cet éloignement de tout, justement.

Cordialement,

hersen

Bonjour Hersen,

Mon regard plein de réalité n'a pas voulu faire abstraction des notions de fraternité que vous décrivez très bien. Il se trouve que cette crise d'asthme a eu lieu dans une de ses îles (très éloignées des vôtres).

Ce jeune homme de 18 ans avait fait plusieurs dizaines de kilomètres à pied pour arriver jusqu'au dispensaire, accompagné de sa famille et de ses amis. Il est arrivé avec un regard confiant et une insuffisance respiratoire et que nous avons tenté de gérer sans jamais y parvenir. Nous l'avons vu mourir, nous avons assisté à ses obsèques sans que personne ne songe à nous reprocher de ne pas avoir pu. Aujourd'hui encore, cette impuissance me blesse. Alors, que dans votre histoire, les choses finissent bien est une belle aventure. Je suis beaucoup plus cartésienne que poète et l'histoire du placenta me touche bien moins que cet avion qui arrive à l'heure.

Bien cordialement, à vous relire avec plaisir:)
Vendularge

@vendularge vous dites en commentant la nouvelle d'Hersen

Citation :

ma question est : où habitez vous donc ? car pour ma part, là où je vis, on a de plus en plus de mal (surtout le WE ou le soir, mais pas que...) à ne pas devoir se déplacer aux urgences de la ville voisine, et d'y attendre 8 heures pour être pris en charge, sauf peut-être en cas d'urgence vitale...mais j'ai pas testé...or il y a 4 médecins dans le bourg où j'habite (quelque part en Moselle).

Ça pour dire que le système de santé en France n'est plus ce qu'il était, il me semble. Et je m'en plains, oui, car mon père avait eu besoin de voir un médecin, pendant une période où ils avaient débuté une grève, or le médecin (son médecin traitant) passé chez un voisin a refusé de venir le voir pour cause de grève (sic !), mon père a fini à l'hôpital le lendemain où il est décédé le soir même...d'accord il n'était plus tout jeune mais quand même ...

Le système de santé français (sa qualité) est un mythe, comme la devise de ce beau pays : 'Liberté, égalité, fraternité'.
Je ne dis pas que c'est mieux ailleurs, je dis juste que ce n'est pas si bien qu'on le prétend ici (je veux dire en France) (et d'ailleurs ce n'est pas parce ce serait pire ailleurs qu'il ne faut pas garder l'esprit critique sur notre propre mode de fonctionnement).

Désolé de la digression, et je m'en vais commenter la nouvelle en question...

Vous avez raison Corbivan, j'habite en zone dépeuplée et la continuité des soins n'est plus assurée, essentiellement parce qu'il n'y plus assez de médecins. Les urgences sont surpeuplées, l'accès aux soins et quelques fois très problématique mais tout est aussi une question de comparaison et il y a une petite différence entre "attendre 8 heures aux urgences" et pas un seul médecin dans un rayon de 150 km. C'est ce que je voulais dire, enfin, je crois pour cette histoire. Bon, je ne vais pas polluer plus longtemps le fil des remerciements de Hersen.

Non, non, Vendularge, vous ne polluez rien !

Corbivan dans son commentaire le dit très bien, c'est un texte qui parle d'un autre lieu, d'un autre temps (bien que ce soit aujourd'hui, mais la distance rallonge le temps) et c'est à mon avis intéressant d'avoir d'autres points de vue que ce que nous connaissons. Car nos "conforts de vie", différents d'un pays à l'autre y compris au sein de l' Europe, nous font appréhender certains problèmes de façon différente. Notamment sur qui, quoi, on peut compter. Et j'ai remarqué que moins on a et plus on compte sur l'autre, qui fait la même chose. L'idée est que nous ne sommes pas redevable à une personne qui nous a rendu service, mais qu'on rendra un jour service à quelqu'un qui en aura besoin.(illustré dans la nouvelle par le don du sang)


Un grand merci pour ton passage, Corbivan.

hersen

Merci Tadiou de votre lecture/commentaire sur l'arbre à pain.

j'aime beaucoup dans votre commentaire une sorte de "réplique" de l'ambiance que j'ai voulu donner à cette nouvelle. Enfin non, d'une ambiance que j'ai essayé de retranscrire, pour être plus juste.

Approfondir le personnage de Hoani ? dans le cadre de cette nouvelle, je ne sais pas, j'ai plutôt tenté de présenter cette famille actrice de la continuation des traditions tout en sachant qu'il lui faudra s'adapter, et on sait qu'elle le fera, le père porte là-dessus sa réflexion.

Mais peut-être y reviendrai-je.

Bien cordialement,

hersen

Bonjour Cat,

Je t'ai moins embarquée dans mon histoire cette fois-ci: merci de ton commentaire franc.

Avec pour moi un gros point de débat : la solidarité et en règle générale les bons sentiments ne valent pas pour toi s'ils sont contrebalancés par une non-gratuité. C'est à dire si nous attendons quelque chose en retour.

La gratuité n'existe pas selon moi, Cat. C'est une idée fausse que nous perpétuons pour notre bonne conscience, elle-même régie par la morale, la religion.

Ne grince pas des dents ! je peux m'expliquer si tu me le demandes.
Et c'est plutôt bien qu'on ne soit pas toujours d'accord !

Amicalement,

hersen

Eh bé, non, hersen, je ne grince pas des dents en lisant ceci : « La gratuité n'existe pas selon moi, Cat. C'est une idée fausse que nous perpétuons pour notre bonne conscience, elle-même régie par la morale, la religion », c’est même tout le contraire, je souris d’aise tellement tu me ravis par ta pensée jumelle de la mienne. D’ailleurs, si tu le veux bien, j’aimerais beaucoup lire ta dissertation sur le sujet, histoire de comparer plus avant.

En fait, je n’avais pas saisi le véritable sens de ton débat à ma première lecture. Je croyais lire une énième jolie symphonie sur le genre humain idéal, alors qu’il s’agissait d’une réalité toute crue.

Allez, je laisse mon imagination se réchauffer doucement avant de retourner vers ton « Arbre à pain », le bien nommé.

Amicalement


Cat

Ben Cat, t'es pas gênée ! Tu veux me faire plancher sur une dissert qui ne t'appendra rien et dont tu approuves par avance les arguments !

Tiens, si ce n'était pas la fin de l'année, je trouverais ça louche.

hersen, qui a tout gagné : une dissert à faire pendant le réveillon.

Bon, des bisous quand même, bien que sur internet on ne sache pas trop à qui on les fait !